En Alaska, une file ininterrompue de chercheurs d'or traverse les paysages de neige dans le seul espoir de tomber sur un filon, une mine d'or. Parmi eux, Charlot, maladroit, le personnage est totalement incongru au milieu des aventuriers et des brutes diverses. C'est par le rire que Charlie Chaplin a décidé de nous raconter cette page bien sombre de l'histoire américaine.
Charlot se retrouve enfermé dans une cabane avec un criminel recherché par la police et Big Jim un volumineux chercheur d'or. Le blizzard souffle, ils sont pris au piège, après un tirage au sort le criminel est prié d'aller chercher des vivres. Pour tenir le coup jusqu'au retour du compagnon, Charlot cuisine une de ses chaussures qu'il partage avec Big Jim, mais rien n'y fait la faim taraude le grand gaillard qui prit d'hallucinations voit en Charlot un énorme poulet qu'il s’apprête à égorger et à cuisiner, l'arrivée miraculeuse d'un ours brun sauve le vagabond. Il rejoint la ville où il croise Georgia une danseuse dont il tombe éperdument amoureux , il l'invite, elle est ses collègues à partager le réveillon de la fin d'année... Il attend en vain les jeunes femmes, il s'endort, il rêve la danse des petits pains...
Ce film est composé de scènes devenues mythiques, chacun les a dans un coin de sa tête. Mais ce film souffre de sa sonorisation, une voix off qui l'accompagne racontant ce que tout le monde voit. Cette sonorisation menée à bien par Chaplin en 1942 permettant ainsi au film, qui fut à l'occasion raccourci, de connaître une deuxième carrière. Cette sonorisation est une véritable catastrophe, alourdissant terriblement le film, d'autant plus que la version projetée ce matin était une version française tout simplement insupportable.
La mauvaise humeur de Claude Jean-Philippe à la fin de la projection était justifiée, c'est un film mutilé qui nous fut présenté.
" Il semble que les objets n'acceptent d'aider Charlot qu'en marge du sens que la société leur avait assigné. Le plus bel exemple de ces décalages est la fameuse danse des petits pains où la complicité de l'objet éclate dans une chorégraphie gratuite" (André Bazin)
Film vu dans le cadre du Ciné Club de Claude Jean-Philippe
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