mercredi 29 septembre 2010

Oncle Boonmee - Apichatong Weerasethakul

Onclee Boonmee, propriétaire terrien, souffre d'une maladie des reins. Son mal est incurable, il va bientôt mourir, il est entouré de sa belle sœur et de son neveu. Un soir à table, le fantôme de sa femme apparait , puis son fils disparu le rejoint sous les traits d'un singe aux yeux rouges. Sentant sa dernière heure approcher, Oncle Boonmee, quitte son domaine et rejoint une grotte au cœur de la jungle, lieu de naissance de sa première vie ....
Oncle Boonmee est un personnage étonnant qui rencontre les fantômes des êtres aimées avec le plus grand calme, il se dirige vers sa mort dans la plus totale sérénité. La mise en scène est sobre, l'interprétation est remarquable, malgré tout nous nous sommes ennuyés devant ce beau film. Ennui qui a surement pour source notre ignorance des croyances et des contes thaïlandais. Inspiré d'un livre d'un moine bouddhiste sur la réincarnation le monde onirique de Apichatong Weerasethakul nous a quelque peu laissé de coté, même si certaines scènes ne sont pas sans nous rappeler "La belle et la bête" de Jean Cocteau. Nous sortons de la salle avec un sentiment ambigu, déstabilisé par ce film dont le contenu semble si éloigné de notre culture judéo-chrétienne.

Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures - Apichatong Weerasethakul Palme d'or du festival de Cannes 2010

Tony Curtis


La faucheuse des VIP ne lésine pas cette semaine, c'est au tour de Tony Curtis de la croiser.

En 1959, il tourne dans "certains l'aiment chaud" chef d'œuvre de Billy Wilder avec Jack Lemmon et une Marylin Monroe au sommet de sa beauté.

En 1960, il participe à Spartacus de Stanley Kubrick avec Kirk Douglas.

Nous retiendrons également une comédie méconnue de 1964 "Une vierge sur canapé" de Richard Quine, un metteur en scène trop souvent mésestimé avec Natalie Wood, Lauren Bacall et Henry Fonda.

Il a été l'époux de Janet Leigh l'actrice connue pour une douche fatale dans Psychose de Alfred Hitchcock avec qui il a eu une fille, la comédienne Jamie Lee Curtis, héroïne du film "un poisson nommé Wanda"...

Pas mal pour un seul homme, même si "Nobody is perfect"

Georges Charpak, un enfant de la république


L'histoire de Georges Charpak est un exemple parfait de ce que l'école de la République a pu produire de mieux au cours du siècle dernier.
Né dans une famille juive en 1924 dans le village de Dabrowica en Pologne, il arrive avec sa famille en France à l'age de 7ans pour fuir les discriminations antisémites ... Engagé dans la résistance dés 1941, il sera arrêté et déporté en 1943 à Dachau.
Naturalisé Français en 1946, il mène des études brillantes de physique. Elève à l'école des mines, il rejoint par la suite le CNRS puis les CERD, son travail de chercheur est définitivement reconnu par l'attribution du prix Nobel de physique en 1992 "pour son invention et le développement de détecteurs de particules, en particulier la chambre proportionnelle à multifils".
Comme Pierre Gilles de Gennes l'année précédente, il a obtenu un prix Nobel "entier", il reste à ce jour le dernier lauréat en physique à ne pas avoir eu à partager le prix Nobel.

Nous aimons particulièrement ces parcours où parti de rien un homme a pu atteindre le sommet de la pensée humaine, nous avons juste un doute sur la capacité actuelle de l'Ecole Républicaine aux moyens toujours plus restreints à accompagner de tels destins...

Georges Charpak (01/08/1924 - 29/09/2010)

mardi 28 septembre 2010

Arthur Penn


Bonnie and Clyde (1967) est le film de Arthur Penn qui nous a le plus marqué. Les garçons font "ouah" quand il découvre la jeune et irrésistible Faye Dunaway pendant que les filles succombent au charme irrésistible de Warren Beatty. Couple de bandits très glamour,qui braquent les banques dans l'Amérique de la grande dépression des années 30, cet ode à la liberté allait heurter les "bonnes consciences" mais enthousiasmer la jeunesse qui n'allait pas tarder à descendre dans la rue pour réclamer sa part de liberté.
La carrière d'Arthur Penn, ne se limite pas qu'à ce seul film,et même si Hollywood ne lui a jamais accordé une totale liberté, ce cinéaste passionné du cinéma européen proche de la nouvelle vague laisse une filmographie plus qu'honorable: le Gaucher, Missouri Breaks, Little Big Man....

Frère du célèbre photographe Irving Penn... Né le 27 septembre 1922, le cinéaste s'est éteint le 28 septembre 2010 après avoir soufflé une dernière fois ses bougies d'anniversaire .

lundi 27 septembre 2010

France Telecom, le scandale


Au début des années 2OOO, après le rachat d'Orange qui a plombé ses comptes, France Télècom décide de dégraisser ses effectifs sans plan de licenciement. Un objectif, amener 22000 employés de la société à présenter leurs démissions. Pour arriver à ses fins l'entreprise fait appel à des sociétés conseils de management, et met en place un véritable plan de bataille pour atteindre son objectif, les documents internes remis aux cadres chargés d'accomplir la mission font d'ailleurs clairement référence à la bataille d'Angleterre. Humiliation, dépression, démission sont les trois étapes du programme, tout est prévu sauf les suicides des employés ...

Reportage terrible dans le dernier numéro des Inrockuptibles basé sur le témoignage d'un directeur régional, on découvre l'ignominie des méthodes employées par la direction de l'entreprise de télécommunication. Le plus choquant dans cette histoire c'est aucune des personnes qui ont mis en place cette politique immonde, véritable négation de la dignité du travailleur n'aura à répondre de ses actes devant un tribunal de la République...

Depuis deux numéros les Inrockuptibles présentent une nouvelle formule qui ne se limite pas à l'actualité culturelle mais s'ouvre aux sujets de société et politique. Une réussite!

Pour retrouver l'article sur le site des inrocks,cliquez ici

dimanche 26 septembre 2010

Une femme coréenne - Im Sang Soo

Ho-Jung est très belle, son jeune voisin un adolescent n'est pas insensible à sa beauté et passe ses journées à l'observer. Ho-Jung partage ses journées entre ses cours de danse, les promenades en vélo, son fils adoptif et son beau père malade et condamné. Young-jack son mari est avocat à Seoul, il rejoint après son travail sa maîtresse une jeune photographe. Il rentre tard à son domicile souvent ivre, il semble avoir hérité de son père un goût immodéré pour l'alcool. Délaissée, Ho-Jung finit par être plus attentive à ce jeune adolescent qui semble toujours être proche d'elle. Un drame familial et la mort du fils adoptif finit par faire exploser définitivement le couple.
Im Sang Soo fait le portrait d'un couple bourgeois, les thématiques développées l'adultère, l'alcoolisme, l'ennui, l'épouse insatisfaite, les violences conjugales ne sont pas sans rappeler les meilleurs films de Claude Chabrol, même si l'esthétisme du film ne ressemble en rien à celle du cinéaste de la nouvelle vague. Les scènes de sexe omniprésentes sont filmées avec naturel, l'auteur voulant nous montrer sans conteste combien l'absence d'une sexualité épanouie est une fêlure irrémédiable dans la vie d'un couple... En arrière plan de cette chronique familiale, on se rend compte que la partition de la Corée reste une souffrance surtout pour la génération des grands parents toujours marquée par la guerre civile et ses nombreuses victimes.

samedi 25 septembre 2010

The Poetry - Lee Chang-Dong


Mija est une femme élégante. Mais c'est aussi une grand-mère qui partage son temps entre son petit fils dont elle a la charge, un vieillard hémiplégique dont elle est l'aide ménagère et depuis peu un cours de poésie où elle vient de s'inscrire. Les cours de poésie lui ouvrent les yeux et l'invitent à porter un regard différent sur le monde. Mais le monde s'écroule sous ses pieds, les médecins de l'hôpital lui diagnostiquent la maladie d'Alzheimer et dans le même temps elle apprend que son petit fils a participé au viol collectif répété d'une jeune fille de sa classe qui vient de se suicider. Si elle perd sa mémoire, Mija ne perd jamais son sens moral. Elle ne peut supporter la conduite de son petit fils qui passe ses journées devant des écrans de télévision ou d'ordinateur inconscient de sa faute. Elle se réunit régulièrement avec les parents des autres coupables qui souhaitent trouver une solution avec la mère de la victime pour éviter des poursuites à l'encontre de leurs enfants.

C'est un portrait sensible d'une femme âgée, sujet rare qui doit ici beaucoup à l'actrice Yum Jung-Hee véritable star en Corée à l'égal de notre Catherine Deneuve. La maitrise de la mise en scène évite au film de tomber dans le mélo mièvre, au contraire on est happé par ce personnage fascinant. C'est aussi le portrait d'une jeunesse inquiétante coupée des réalités ,obnubilée par le monde virtuel des jeux , et fermée sur elle-même. Un film de plus qui confirme l'importance du cinéma coréen. A voir!

vendredi 24 septembre 2010

Des éclairs - Jean Echenoz

Gregor, est né une nuit de gros orage. Dans la panique générale il a été oublié de regarder l'heure de la naissance. Alors le doute persiste... Gregor est-il né avant ou après minuit? Par contre les orages et les éclairs resteront sa grande passion. Après avoir mené des études scientifiques brillantes, il part pour les Etats-Unis participer à la grande aventure de l'électricité. Il travaille au coté de Edison mais il est vite en désaccord avec le scientifique américain, il lui reproche de s'obstiner à vendre de l'électricité en courant continu et de ne pas voir l'avantage du courant alternatif... Engagé par le concurrent d'Edison Westhinghouse, il prouve qu'il avait raison ... Son génie est reconnu, mais Gregor, asocial n'arrive jamais vraiment à s'intégrer à la société new-yorkaise, ses projets scientifiques de plus en plus délirants finissent par lasser, à court de financement il termine sa vie dans la plus grande solitude.

Après Maurice Ravel et Emil Zatopek, Jean Echenoz s'intéresse à un scientifique hors norme Gregor qui est la représentation romanesque de Nikola Tesla. Souvent dépouillé de ses inventions, notamment celle de la radio attribuée à tort à Marconi, Tesla a eu une influence majeure sur toutes les découvertes de son temps. Asocial, Tesla est souvent vu comme un illuminé, menant une vie de marginal. Lui même par phobie des microbes évite tout contact avec son entourage, il faut lui déposer plus de vingt serviettes sur sa table pour qu'il puisse tout essuyer précautionneusement . Il est incapable de vivre une histoire d'amour avec Esther dont il semble si proche. Avec ce personnage extravagant , Jean Echenoz propose un nouveau portait qui forme avec les deux précédents, un triptyque cohérent. Trois personnages aux "ailes de géants" qui ne sont pas sans rappeler l'albatros de Baudelaire.

dimanche 19 septembre 2010

Le couple Pinçon

Ils sont sociologues et depuis vingt cinq ans ils arpentent les beaux quartiers et étudient la haute bourgeoisie française. Ils donnent une interview dans le dernier numéro de Tèlèrama que racontent-ils?

"A la différence des pauvres, les riches restent entre eux parce qu'ils le choisissent. Dans les ghettos du gotha, nous avons ainsi montré comment les familles fortunées défendent bec et ongles leurs espaces, nécessaires à la gestion de l'entre soi. Ils se mobilisent pour préserver l'intégrité de leurs rues de leur quartier, de leurs banlieues chic - pas de HLM à Neuilly- , de leurs lieux de vacances"

...un peu plus loin...

"Ce que nous avons vu, c'est une politique cohérente et systématique en faveur de la classe dominante. Derrière la poudre aux yeux des discours tonitruants - genre "les paradis fiscaux, c'est ter-mi-né" (toutes es entreprises du CAC 40 y ont encore des filiales) - Nicolas Sarkozy est clairement le président des riches

...Un peu plus loin...

"Dominique Strauss-Kahn; qui est né à Neuilly appartient aux même réseaux, ceux ci ne cessent de s'entrecroiser"

...et un peu plus loin ils donnent la solution...

"Que faire des riches? nous demandons-nous en guise d'épilogue. A quoi nous répondons, contre toute attente probablement: suivre leur exemple. Voilà des gens qui ont une éminente conscience de leur classe, qui sont solidaires quand la mode est à l'individualisme, qui sont organisés et mobilisés, qui défendent énergiquement leurs intérêts. Faisons comme eux. Battons nous!"

Oui mais sauf erreur de notre part, il nous semble que le parti socialiste a renoncé officiellement à la lutte des classes. Ah ça, c'est ballot!

On peut retrouver cette interview passionnante dans le Télérama N°3166 du 18 au 24 Septembre 2010.

Les Ghettos du Gotha : Comment la bourgeoisie défend ses espaces, Payot, Paris, 2009, Monique Pinçon-Charlot, Michel Pinçon

samedi 18 septembre 2010

Les vigiles - Théatre group - Théatre Jean Arp


C'est une convention sur la sécurité organisée par le groupe vigiconseil devenu un partenaire privilégié du ministère de l'intérieur, un commandant de la Gendarmerie participe aux débats aux cotés de deux cadres de la compagnie privée. Madame la sous-préfète vient faire un petit tour pour rappeler la volonté gouvernementale en matière de politique sécuritaire. Apologie de la vidéo protection, du tazer nouvelle arme "antibavure".... nous avons droit à une revue de tous les délires sécuritaires du moment.

Ce spectacle se veut une satire féroce de la parole sécuritaire et dénoncer la stupidité du discours actuel. C'est parfois drôle mais tout cela a du mal à tenir la longueur, le propos devient vite redondant et lourd, nous finissons par nous ennuyer, la démonstration d'autodéfense étant particulièrement indigeste. Ces défauts déjà relevés dans le précèdent spectacle "élus" apparaissent ici au grand jour, ce qui pourrait faire l'objet d'un sketch sympathique de quelques minutes dans l'esprit "humour canal plus" a du mal à vivre sur une scène de théâtre dans un spectacle de plus d'une heure. Nous saturons de ces discours rebattus depuis maintenant dix ans que nous n'avons plus envie de l'entendre même sous forme satirique.

The freshman - Harold Lloyd


C'est une histoire toute simple, un provincial naïf arrive à l'université, il subit le bizutage des anciens et devient rapidement à son insu la risée de tous . Jusqu'au jour où à cours de remplaçant l'entraineur de l'équipe de football n'a pas d'autre choix que de laisser entrer sur le terrain ce grand maladroit. Finira-t-il par devenir le héros de l'université?
Pas aussi célèbre que Charlie Chaplin, ou que Buster Keaton, Harold Lloyd est pourtant d'une drôlerie irrésistible. La séance était accompagnée par trois musiciens de Jazz, Laurent Marode Karim Gherbi et Abdesllem Gherbi, qui donnent une saveur tout particulière à cette séance, la musique millimétrée sert à merveille les facéties d'Harold Lloyd, on exulte notamment lors de la scène du bal, un vrai joyau au swing irrésistible!

Le sixième jour - Francois Cervantes - Catherine Germain


D'après la genèse, le sixième jour Dieu créa l'homme à sa propre image, ce "gars-là" n'a pas lésiné. En six jours, il fit le jour, la nuit, le ciel, la terre, les mers, les continents, les poissons, les oiseux et les hommes... C'est à une lecture personnelle de la Genèse que nous invite le clown Arletti, elle reprend le texte trouvé dans sa valise et elle ne peut s'empêcher de le commenter pour notre plus grand plaisir, car avouons le tout cela est énorme. Arrivé au sixième jour, le texte est perdu, l'homme ne fut jamais créé, voila un évènement majeur!

Cela commence par une longue installation sans un mot, le temps de placer tout le matériel nécessaire sur le bureau, de vider sa valise . Durant cette longue introduction, il y a du Tati du Chaplin et beaucoup de poésie. Enfin installée, Arletti se lance dans sa lecture extrêmement drôle de la genèse, la salle est emballée, le regard porté sur le monde est toujours lucide... Le travail remarquable de François Cervantes et Catherine Germain, mérite d'être vu, si vous en avez l'occasion n'hésitez pas, le bonheur est dans la salle!

Le Sixième jour - Mis en Scène François Cervantes - Avec Catherine GERMAIN

Jimi Hendrix


Jimi Hendrix est mort il y a tout juste 4O ans à Londres, il n'avait pas encore 28 ans mais son influence sur la musique reste majeure. Il rejoignait ainsi le club prestigieux des morts à 27 ans: Janis Joplin, Robert Johnson, Brian Jones, Jim Morrison... Il semble que l'abus de drogues et d'alcool fut à l'origine de sa mort accidentelle, même si des rumeurs ne cessent de courir sur les causes de son décès.
Guitariste hors pair, il changea la face du monde du rock dés son premier album "Are you Experienced?" réalisé avec son groupe The Jimi Hendrix Experience. Il reste à ce jour le plus grand guitariste de l'histoire du rock qui donna ses lettres de noblesses à a guitare électrique. Sa carrière fut courte mais il eut une influence énorme sur son époque, Miles Davis lui même s'inspira du guitariste pour faire évoluer son jazz .

Ce matin nous avons bu notre tasse de thé Earl Grey à son honneur.

Franck Zappa: "Hendrix est un des personnages les plus révolutionnaires de la culture pop, musicalement et sociologiquement parlant"

BB King: "C'est le plus grand musicien que j'ai connu"

vendredi 17 septembre 2010

Des hommes et des dieux - Xavier Beauvois


Le film rend compte des derniers mois de la communauté des moines de Tibéhrine, situé dans un coin reculé de l'Algérie sur les hauts plateaux de l'Atlas avant leur enlèvement et leur exécution dans des conditions non encore élucidés à ce jour.
Nous sommes en 1996, en pleine guerre civile les massacres se succèdent, l'armée et le GIA s'affrontent. Les occidentaux sont une cible privilégiée. Les moines de Tibhérine ne sont pas coupés du monde, ils sont conscients du danger, danger auquel ils sont directement confrontés un soir de Noël où le GIA débarque au monastère... Mais ils font face, même si le groupe de moines commence à se diviser certains voulant quitter le lieux et retourner en France comme il leur est conseillé par les autorités. Même pour ces hommes de foi, il n'est pas facile de se résoudre à mourir, ils n'ont aucun désir de sacrifice, ils sont foncièrement humains remplis de doutes. L'esprit de fraternité finit par l'emporter et lors de leur dernière réunion, ils sont unanimes à décider de rester. Ils ne peuvent pas quitter ce lieux et les villageois dont ils sont si proches.
La mise en scène pleine de sobriété de Xavier Beauvois, surement inspiré par le cinéma des grands réalisateurs qu'on pu être Roberto Rossellini, Robert Bresson, fait de ce film consacré à un groupe de moines retiré dans un coin perdu de l'Algérie une réussite. Les scènes se succèdent, toutes magnifiques, les acteurs sont tous extraordinaires et sobres dans leur prestation. Le dernier repas pris en commun évocation de la cène est un moment de pure beauté.
Un film terrible d'une beauté à couper le souffle, l'œuvre d'un grand humaniste!

mardi 14 septembre 2010

Cendre Chassanne

Cendre Chassanne est metteur en scène de Théâtre, elle est aussi comédienne. Pour son prochain spectacle, elle a décidé de monter As you like it (Comme il vous plaira) de William Shakespeare. Bien évidement nous n'avons pas encore vu ce spectacle, mais pour avoir suivi son travail durant les quatre années où elle fut en résidence avec la compagnie Barbes 35 au Théâtre Jean Arp de Clamart, nous savons déjà qu'il sera formidable.
A Clamart durant sa résidence , elle a monté deux spectacles: le triomphe de l'amour de Mariveaux et le communisme raconté aux malades mentaux de Matei Visniec. Elle a aussi organisé de nombreuses lectures autour d'auteurs contemporains, Hanoch Levin, Noelle Renaude, Reiner Maria Fassbinder, Carole Frechette... Les mises en scène étaient toujours intelligentes, réfléchies... Nous n'avons connu comme spectateur que des moments de bonheur!

Comme Jean Vilar, elle a toujours la volonté de rendre le théâtre accessible à tous.

Page Facbook de la compagnie barbes 35, cliquez ici

Présentation du spectacle, cliquez ici

As you like it (comme il vous plaira) de William Shakespeare Mis en Scène Cendre Chassannne de la compagnie 35

lundi 13 septembre 2010

Suite(s) impériale(s) - Bret Easton Ellis


Vingt cinq après Moins que zéro, Breat Easton Ellis retrouve Los Angeles et les personnages de son premier roman. Ils ont vieilli, certains sont passés sous le scalpel de chirurgien plasticien, ils sont toujours accros aux paradis artificiels, ils vont de soirée en soirée. ils sont plutôt pathétiques. Clay le personnage central est un scénariste qui s'entiche d'une jeune actrice prête à tout pour décrocher un rôle dans son prochain film. Il est suivi en permanence et reçoit des SMS inquiétants, il s'imbibe d'alcool, il sniffe de la cocaïne, l'enfer semble proche, des disparitions de proches sont suivies de crimes odieux...
Vision apocalyptique de la vie hollywoodienne, ce roman fait tout de suite penser au cinéma de David Lynch, on ne décroche pas du livre, on est happé, souvent effrayé. Ecriture efficace de Bret Easton Ellis qui réalise ici un roman noir digne des plus grands classiques américains. Comme dans les livres de Raymond Chandler nous n'avons pas toutes les clés, tout n'est pas écrit, les personnages gardent leur part de mystère. Assurément un sommet de cette rentrée littéraire avec le dernier roman de Michel Houellebecq. Ame sensible s'abstenir!

dimanche 12 septembre 2010

Claude Chabrol: un bon vivant est mort



Il faisait partie de la bande des cahiers du cinéma, dont il semblait être le plus joyeux , toujours prêt à la rigolade... Il était un admirateur fervent des films de Hitchcock, il avait d'ailleurs écrit en 1957 un livre avec Eric Rohmer consacré au maître du suspens . Il connut le succès dés son premier film, le Beau Serge. Il est celui qui tourna le plus de la bande de la nouvelle vague, tous ses films ne sont pas des chefs d'œuvre, il a même fait de sérieux "Nanards". Il n'avait pas la réputation d'être un tortionnaire sur les tournages, au contraire il paraît que l'on y mangeait très bien, car monsieur ne plaisantait pas avec ça!

On se souvient du Beau Serge, des cousins avec Jean claude Brialy, de la bête meure et le boucher deux films avec Jean Yanne, on se souvient aussi de ses films avec Isabelle Huppert, et qu'il fit avec Betty peut être la meilleur adaptation au cinéma d'un roman de Georges Simenon . Notre préféré reste La Céromonie réalisé en 1995 avec Sandrine Bonnaire et Isabelle Huppert, un vrai chef d'œuvre!
Il fut un grand portraitiste de la bourgeoise française, il se régalait à décrire avec férocité les notables provinciaux.

mardi 7 septembre 2010

Les boles de picolats

Avant d'aller battre le pavé parisien, nous avons décidé de nous faire un bon petit repas et nous avons concocté des boles de picolats, spécialité catalane, pour faire de ce jour de grève un jour de fête. Et comme nous sommes sympathiques nous vous offrons cette recette.

Pour 4 personnes:

Pour les boulettes: 200 g de viandes hachées, 500 g de chair à saucisses, 6 gousses d'ail pilées, 3 cuillères à soupe de Farine, 2 œufs, sel, poivre, 1cuillère à soupe de persil haché.

Pour la sauce: 100 g de lardons, 50 grammes de jambon cru coupé en dés, 1 gros oignon ciselé, 1pointe de piment de Cayenne, 200 g d'olives vertes dénoyautés et blanchies, 1/2 litre de fond de veau, huile sel poivre.

Préparation:20 min cuisson:30 min

1/ Mélangez à la main les ingrédients des boulettes. Divisez cette farce en une vingtaine de petites boules que vous colorez à la poêle. Réservez.

2/ Dans une cocotte, faites revenir avec un peu d'huile, les lardons,les dés de jambon, l'oignon, les piments, ajoutez le fond de veau

Nous nous accompagnons avec du riz.

Pour boire, nous avons ouvert une bouteille du domaine Taupenot, un Saint-Romain de 2008.

Vive la grève!


dimanche 5 septembre 2010

Maisons d'artistes: Rodin, Jean Arp et Sophie Tauber

Auguste Rodin s'est installé à Meudon dans la villa des brillants en 1893, il va aménager la propriété de style Louis XIII pour son travail, car si le sculpteur se rend tous les jours dans ses ateliers parisiens, Meudon est devenu le centre où il mène ses réflexions profitant de son grand parc pour trouver le calme nécessaire à la méditation, il y fait construire des ateliers, le travail est permanent.
La balade dans ce lieu est particulièrement agréable mais il convient d'y aller par beau temps pour profiter du grand parc où Rodin a été inhumé,on traverse la maison reconstituée au vu des photos d'époque. Puis on visite le grand atelier où sont rassemblées des esquisses, des études en cours ou achevées qui retracent le parcours de l'artiste. Balzac, les bourgeois de Calais, la porte de l'enfer, Ugolin, ou encore l'age d'Airain dont la perfection fut à l'origine d'une polémique on soupçonna Rodin d'avoir moulé la sculpture directement sur le modèle, sont présentés dans ce grand atelier.

Pas très loin de là, on se rend dans la maison où le couple Jean Arp et Sophie Tauber ont construit leur œuvre, Maison conçue par Sophie, présentée ainsi par la fondation: "Un bâtiment cubique, neutre, qui a la rigueur d'un monastère cistercien".
Trois niveaux, pas de porte, les pièces de vie occupent un minimum de place, les grandes surfaces sont réservées aux ateliers, la maison témoigne de la complémentarité du couple et d'un besoin permanent de création. Poète, Jean Arp est à l'origine du mouvement Dada il fut par la suite un proche des surréalistes. La maison fut un lieu de passage important, le couple recevant les plus grands noms: Max Ernst, Marcel Duchamp, James Joyce, René Char, Paul Eluard... De nombreuses œuvres sont exposées, les deux ateliers construits plus tard au fond dujardin par Jean Arp regroupent plus de 120 plâtres. On suit le parcours et l'apprentissage de Jean Arp qui va le mener de la poésie à la sculpture.
La visite guidée est plutôt réussie, l'exposé sur l'art abstrait illustré par de nombreux exemples est particulièrement intéressant, on nous propose de caresser les statues de Jean Arp situées dans le jardin après avoir enfilé une paire de gant, une expérience étonnante!

Après la visite, il convient d'aller voir les maisons voisines à l'architecture moderne

Pour en savoir plus, sur la fondation Jean ARP, cliquez ici

Maison Rodin -19 avenue Auguste RODIN - Meudon
Fondation Jean Arp - 21 rue des châtaigniers - Clamart

samedi 4 septembre 2010

La carte et le territoire - Michel Houellebecq


Etonnant personnage que Ted Martin, héros du dernier roman de Michel Houellebecq, solitaire qui traverse son existence sans jamais créer de lien fort et durable avec ceux qu'ils croisent. Enfant unique, élevé par un père architecte après le suicide de sa mère, Ted fait les Beaux Arts mais il n'en gardera aucun contact. Il connait le succès avec une exposition de photos de cartes Michelin et une histoire d'amour avec une beauté russe que Frederic Begbeider a classé parmi les cinq plus belles femmes de Paris. Après ce succès et le départ d'Olga pour la Russie, Ted Martin abandonne la photo, et se lance dans la peinture, il réalise une série très réaliste sur les métiers, dont il ne parvient pas à terminer la dernière toile " Jeff Koons et Damien Hirst se partagent le marché de l'art". Néanmoins la série fait l'objet d'une exposition, Michel Houellebecq réalise le texte du catalogue. Le succès est énorme, les plus grands collectionneurs de la planète se bagarrent pour acquérir les œuvres. Ted Martin est définitivement riche mais toujours aussi seul. Après l'assassinat de Michel Houellebecq, il part s'installer dans la maison de sa grand-mère et tel Salinger termine sa vie coupée du monde....

Un Houellebecq assagi, aucune provocation dans son dernier roman, aucune déclaration il rend ici la copie parfaite pour enfin décrocher le Goncourt comme un élève studieux et appliqué à la recherche des félicitations des vieux maitres. En même temps culotté, nous n'avons jamais croisé une œuvre où l'écrivain décrit son propre assassinat, scène terrible même les policiers les plus aguerris ont du mal à faire face à la scène du crime. Même s'il est lui même présent dans son roman, il est évident que Ted Martin est un double de l'auteur, surtout pas un intellectuel mais un contemplatif qui observe le monde comme Fabrice assiste à la bataille de Waterloo dans la Chartreuse de Parme à l'écart des autres, et il en rend compte à travers ses œuvres avec froideur mais exactitude. La vision du monde de Houellebecq, est toujours aussi pessimiste, par sa justesse et sa froideur elle peut être dérangeante, et nous restons étonné de cette capacité à décrire son époque par cet homme semblant vivre tel un ermite à l'écart de tous. Avec ce nouvel opus, on serait presque tenté de faire un parallèle avec l'œuvre de Pedro Almodovar qui devient de moins en moins provocante sans pour autant tomber dans l'académisme. Et comme le cinéaste espagnol, Houellebecq est en passe de devenir un classique de la littérature française de son vivant.

Michel Houellebecq - La carte et le territoire - Ed Flammarion

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