dimanche 31 janvier 2016

Spotlight - Tom McCarthy

Basé sur des faits réels Spotlight reconstitue l’enquête menée par les journalistes du Boston Globe sur les crimes sexuels commis  par des prêtres de l'Eglise Catholique. Au fur et à mesure qu'ils avancent dans leurs découvertes, ils mesurent l'ampleur du crime qui va bien au delà du sordide fait divers et comment l'Eglise catholique au plus haut de sa hiérarchie a fait en sorte de les masquer. Malgré les pressions, la vérité éclate et elle crée un véritable séisme ...
C'est un film comme le cinéma américain a toujours su en faire;  on pense immédiatement au film de Pakula Les hommes du président qui racontait l'enquête des journalistes qui allait révéler l'affaire du Watergate ... Celui ci est peut être plus réussi par la tension permanente créée par un récit particulièrement tenu et rythmé qui nous donne à voir le fonctionnement interne d'un journal parfaitement disséqué à travers une petite équipe qui a une totale liberté pour mener ses enquêtes. Un portrait sans complaisance affirmant le travail d'investigation de la presse comme fondation démocratique, c'est assurément parce que la presse peut agir librement que l'Amérique fait partie des grandes démocraties malgré ses errances, les crimes racistes de ses policiers, l'application de la peine de mort le populisme de ses hommes politiques... 
Tous les interprètes de ce film choral sont formidables ils incarnent parfaitement ces journalistes totalement absorbés par leur enquête. Rien ne peut les arrêter, leur métier relève de la vocation. L'adrénaline fait partie de leur quotidien ils passent par des hauts et des bas puis finissent par flipper de voir un concurrent sortir avant eux le scoop...  Michael Keaton après son interprétation remarquée dans Birdman est ici tout aussi épatant il semble avoir donné définitivement un deuxième souffle à sa carrière

Un film captivant passionnant qui nous rappelle que l'Amérique reste le grand pays du journalisme !

vendredi 29 janvier 2016

Jacques Rivette (1er mars 1928 - 29 janvier 2016)

Jacques Rivette est mort, nous nous souvenons l'avoir vu le jour de la sortie de son film Haut, Bas, Fragile, c'était au cinéma  l'Arlequin rue de Rennes. Il était présent ce jour là dans la salle, discrètement, avant de s'éclipser au milieu de la projection.... Nous venions d'arriver sur Paris nous mesurions alors combien cette ville avait un rapport privilégié avec le cinéma.
Nous aimions le cinéma de Jacques Rivette, la longueur de ses films, un mélange d'humour et de mystère. Va savoir est peut être notre favori mais nous avons toujours plaisir à revoir la bande des quatre.

Mais avant cela il fut un critique certes cinglant mais qui amenait un vrai questionnement sur le cinéma, Gilles Pontorvo, l'a appris à ses dépens  fustigé pour un travelling  où il avait cherchait à esthétiser une scène de camp de concentration:  "Dans Kapo, le plan où Emmanuelle Riva se suicide, en se jetant sur les barbelés électrifiés : l’homme qui décide, à ce moment-là, de faire un travelling avant pour recadrer le cadavre en contre-plongée, en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme-là n'a droit qu'au plus profond mépris".

Il faisait partie du premier cercle des cinéastes de la  nouvelle vague, Jean-Luc Godard est bien seul ce soir...

Il nous a laissé un beau cadeau avec l’édition en DVD de son film Out One de plus 9 heures resté longtemps invisible. 

mercredi 27 janvier 2016

Solaris - Andrei Tarkovski - Steven Soderbergh

Solaris est une planète entièrement recouverte d'un océan de matière protoplasmique. Par sa singularité, elle a le don de fasciner le monde scientifique. L'équipe d'une station orbitale  l'observe et tente de comprendre cette étrangeté, beaucoup pensent que cet océan est doté d'une forme de pensée qu'il a sa propre intelligence... Mais avec le temps et par une suite d'échecs, en dehors de quelques "solaristes" l'intérêt pour la planète s'est émoussé, il ne sont plus que trois à bord de l'immense vaisseau qui gravite autour de la planète. C'est après l'envoi d'un message de l'un d'entre eux Gabirian, que son ami psychologue Kris Kelvin  décide de rejoindre la station orbitale qu'il découvre en plein chaos , son ami s'est suicidé et les deux autres scientifiques semblent perturbés.
Lui même est fortement troublé par l'apparition au cours de la nuit de son épouse décédée depuis plusieurs années suite  à son suicide, il comprend alors  que les deux autres sont aussi des visiteurs venus du passé... Ces visiteurs sont envoyés par l'océan qui a les moyens de visiter leur cerveau et de les confronter avec leur inconscient... Bien que fasciné, troublé par cette rencontre, Kelvin fait le choix d'envoyer sa femme dans l'espace pour s'en débarrasser mais elle revient inexorablement...

Nus n'avons pas une passion pour les films de science fiction qui ont l'espace pour cadre, peut être parce qu'ils possèdent à chaque fois une part de mystère qui nous dépasse. Nous restons néanmoins impressionnés par les plans proposés faisant de ces films de grands spectacles fascinants et tant pis si nous ne comprenons pas tout nous mesurons non sans effroi que nous ne sommes rien face à l'infini de l'univers.
Nous avons ainsi revu les deux versions de Solaris films adaptés du roman éponyme de Stanislas Lem.  Le film de Andrei Tarkovski se veut une réponse à celui de Stanley Kubrick 2001 l'odyssée de l'espace, un film qui se veut plus humain que celui du cinéaste américain.
Tarkovski s'interroge sur les limites de l'esprit humain, il laisse un film énigmatique qui ne cesse de poursuivre le spectateur après la séance.

La version de Soderbergh , qui a repris un projet à l'origine de James Cameron a un coté plus "hollywoodien", le cinéaste se recentre sur la relation de couple entre Kelvin (George Clooney excellent) et son épouse décédée. Chaque plan est minutieusement cadré, faisant de ce film un objet esthétique indiscutable, il n'y a que du bonheur à découvrir sa beauté visuelle  où comme  dans le film de Kubrick l'homme confronté à l'espace infini  mesure toute sa solitude... mais en resserrant son film sur le couple le film tourne au mélodrame, peut être plus touchant au premier abord que le film russe mais moins énigmatique et donc peut être moins fascinant c'est assurément là une des plus belles réussites de Steven Soderbergh ...
Nous conseillerons d'ailleurs vivement de commencer par voir cette version en premier. Tout le contraire de ce que nous avons fait

Deux films remarquables mais notre choix se porterait au final  plutôt vers le film de Tarkovski, parce que nous aimons  cette idée d'un cinéaste répondant à un autre. Selon Pierre Murat, dans la présentation DVD du film le cinéaste voulu a voulu répondre par la transcendance au matérialisme de Kubrick. Il signe un film à la lenteur captivante d'une beauté indiscutable ... 

Film vu dans le cadre du ciné-club du bric à brac de Potzina


samedi 23 janvier 2016

Combat de négre et de chien - Bernard-Marie Koltes (Mise en scène - Laurent Vacher)

Sur un chantier de travaux publics qui doit bientôt s’arrêter dans un coin d'Afrique de l'ouest , un autochtone Alboury se présente malgré les gardes pour venir récupérer le cadavre de son frère mort accidentellement . Horn, le patron des lieux veut faire patienter  Alboury jusqu'au lendemain. En vain  rien ne fait renoncer le jeune homme même pas les dollars proposés.
Nous apprenons rapidement que loin d'être mort dans un accident le journalier a été assassiné par Carl le second de Horn qui n'a pas accepté que l'ouvrier crache à ses pieds...
Au milieu de cet imbroglio, débarque Leone une jeune femme venue de Pris pour rejoindre Horn qu'elle a croisé une fois. Elle trouble Carl , elle est fascinée par la beauté d'Alboury.
Cal et Horn finissent par s'accorder sur la nécessité du meurtre d'Alboury comme issue à cette sordide histoire . C'est un peu le bazar, pour autant Horn ne renonce pas à réaliser son feu d'artifice ... au loin un chien aboie..
Un meurtre, du whisky, une blonde, un drame social nous avons là tous les éléments d'un roman noir dans une ambiance moite, propre aux romans de Joseph Conrad où les personnages ont les nerfs à fleur de peau. Les Européens fascinés par cet  univers nouveau, dévorés par leur solitude, vivant sous le regard des autochtones supportant de plus en plus mal leur toute puissance, se laissent glisser dans la dépression avec l'alcool pour réconfort et unique compagnon de solitude.
Une scénographie  et un éclairage subtil, deux murs qui limitent le lieu du domaine nous rappelle l'aspect carcéral dans lequel les personnages évoluent mais qui par leur transparence permettent de deviner au delà. Comme pour sa mise en scène D'en attendant Godot de Samuel Beckett, Laurent Vacher joue simple, sans artifice, le texte est au cœur de ses préoccupations, il a la volonté d'en livrer toute  toute la force ainsi  que sa poésie. Le pari est ici encore réussi, le spectacle envoûte et sème l'effroi , Laurent Vacher servi par des comédiens toujours justes confirme une capacité à mettre en lumière des textes qui peuvent apparaître d'un premier abord difficile.

Béliers - Grimur Hakonarson

Dans une vallée reculée d'Islande vivent deux frères dans deux fermes voisines, élevant des moutons... Ils vivent seuls, sans femme ni famille, ils ne se parlent plus depuis plus de quarante ans. Leur métier est toute leur vie... Lors du concours du plus beau bélier, ils ramassent les deux premières places , le deuxième est plutôt ronchon et va discrètement tâter la bête  de son frère,  découvrant malgré lui les symptômes de la "tremblante", maladie terrible qui signifie que toute les bêtes de la vallée doivent être exécutées.
Une tragédie qui  aggrave la crise entre les deux frères avant de les rapprocher... Ils finissent par unir leurs efforts et tenter de sauver la race unique des moutons dans leur vallée...
Deux fortes têtes, ils ne semblent jamais avoir quitté leur lieu de naissance même si nous ne savons rien de leurs jeunes années, ni l'origine de leur dispute ... Leur exploitation est toute leur vie et il suffit de voir avec quelle passion ils travaillent ainsi que l'affection qu'ils portent à leurs bêtes pour comprendre le désastre qui les menace... L'un tente de se révolter contre les autorités, l'autre semble baissé la tête mais il est celui qui organise la résistance en planquant une partie de son troupeau dans sa cave dont son bélier, sa bête à concours...

Paysages magnifiques, on est transporté par ce film totalement dépaysant, rempli d'humanité et bouleversant on se laisse emporter par ses deux grands gaillards à la tête bien dure... Superbe !

mercredi 20 janvier 2016

Edmonde Charles-Roux (17 avril 1920 - 20 janvier 2016

Nous n'avons lu aucun de ses livres même pas sa biographie consacrée à Coco Chanel, mais par son charisme, sa force de caractère, son histoire personnelle, elle était un personnage incontournable de son époque. Virée de vogue en 1966 pour avoir voulu afficher une mannequin noire, en couverture du magazine,  elle était tout simplement restée fidèle à ses engagements de résistante dans une société corsetée.  Nous l''écoutions toujours avec grand plaisir.
C'était tout simplement une grande Dame . R.I.P !

mardi 19 janvier 2016

Ettore Scola (10 mai 1931 - 19 janvier 2016)

Nous ne  l'aurions pas cité spontanément parmi nos cinéastes favoris, peut être parce que nous avons qu'une vision très parcellaire de son œuvre. Nous avions fortement aimé une journée particulière avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni, nous avions été moins convaincus par son affreux sales et Méchants.  C'est un nom célèbre du cinéma italien qui disparait. R.I.P !

lundi 18 janvier 2016

Tezer Özlü - La vie hors du temps

C'est grâce à une rencontre organisée à la librairie le Divan avec Diane Meur lors de la parution de son dernier roman La carte des Mendelssohn que nous avons découvert le livre de Tezer Özlü, la vie hors du temps dont elle est la traductrice.
Nous ignorions alors tout de cette écrivain turque à la vie courte mais riche et mouvementée. Née en Anatolie d'un couple de professeurs laïcs, elle suit ses études dans un lycée autrichien d'Istanbul. Maniaco-dépressive, elle doit faire plusieurs séjours dans des hôpitaux psychiatriques où elle a notamment subi des électrochocs. Elle meurt d'un cancer à l'age de 43 ans. La vie hors du temps est un récit de voyage sur les traces de Kafka, Svevo et Pavese, le journal d'une femme libre.
Train, voiture, un long voyage, Hambourg, Berlin, Vienne, traversée de l'ex-Yougoslavie pour nous mener en Italie en pleine ferveur populaire, celle de l'été 82 année de la coupe du monde qui voit triompher l'équipe italienne ... Un voyage où elle croise des hommes, où elle rumine sa vie, Pavese est son plus son fidèle compagnon celui qu'elle cite régulièrement à longueur de page.
Elle aime se promener dans les villes, découvrir leur âme.  A Prague, elle se rend sur la tombe de Kafka. A Trieste, elle rend visite à la fille de Italo Svevo devenue une dame âgée qui dément cette rumeur comme quoi l'auteur italien aurait épousé sa mère par défaut, ayant une préférence pour ses deux sœurs, elle raconte sa jeunesse auprès de ce père qui lui a permis de rencontrer des grands noms de la littérature comme James Joyce.
 A Turin, elle retrouve la trace de Cesare Pavese, la chambre d'hôtel où il s'est suicidé, son bureau dans la maison d'édition puis se rend dans le village natal voisin d'où elle rend  visite à un ami de l'écrivain, menuisier de profession...
C’est un ouvrage magnifique, rempli d'humanité, qui donne l'envie de partir en train, de lire ces grands auteurs évoqués. Tezer Özlü est une belle personne, sa vie rythmée par la littérature , les écrivains sont les compagnons qui lui ont permis de traverser les épreuves., elle part à la recherche de leurs traces pour mieux les comprendre, éclaircir le mystère de leurs œuvres... Nous aimons ce livre parce que lorsque nous passons rue Saint Benoît nous sentons la présence de Marguerite Duras, rue Campagne Première nous avons une pensée pour Michel Poiccard et son "dégueulasse", aux Champs Elysées nous espérons toujours croiser Jane Seberg vendant le New-York Herald Tribune,  et nous imaginons dans chaque rue Patrick Modiano à la recherche de son passé, détective de sa jeunesse. Les villes sont remplies de fantômes ils font le charme irrésistible de nos grandes cités... C'est pour cela aussi que nous avons été envoutés par la lecture de ce récit.
Magnifique et indispensable lecture, heureux conseil de Diane Meur !

Livre édité chez Bleu Autour, une belle maison ouverte sur le monde

Michel Tournier (19 décembre 1924 - 18 janvier 2016)


C'est assurément un monument, un écrivain à qui François Mitterrand aimait  rendre visite dans sa vaste demeure à l'écart de la vie parisienne qui ne l’intéressait point. Il a revisité les grands mythes dans ses romans où il parlait peu de lui. Il était un vrai pédagogue toujours passionnant à écouter parler de son métier, un métier d'artisan, se définissant lui comme un journaliste de l'éternité.
Passionnant sauf quand il se perdait en parlant de son opposition à l'avortement ...
Comme beaucoup, nous avions lu son Vendredi et nous avions zappé le reste de son œuvre surement à tort, c'est un auteur important qui nous reste à découvrir, alors nous tenterons de nous plonger rapidement dans les météores et le Roi des Aulnes

samedi 16 janvier 2016

Carol - Todd Haynes

Carol est une femme prise au piège de son mariage, et des conventions de la société américaine... Son époux veut la garde exclusive de sa famille, faisant valoir les amours homosexuelles de son épouse pour justifier sa requête . Le film commence dans un grand magasin où Carol s'est rendue pur trouver un cadeau de Noël à sa fille, elle tombe sous le charme d'une jeune vendeuse Thérése... les deux femmes vont se revoir, surprises par cette attirance mutuelle, elles font surtout preuve de timidité avant de partir sur les route, Carol fuyant son ménage après une nouvelle scène .... mais son mari met un détective à ses trousses, Carol doit choisir entre son amour et sa fille.
Sublime mélo, sublime reconstitution des années 50 et de l'Amérique puritaine des années sombres de la présidence Eisenhower, Todd Haynes assurément inspiré par le peintre Edward Hopper nous bouleverse avec cette histoire classique par la qualité de son cinéma, son sens du récit, la beauté de ses plans et le jeu subtile et raffiné de Cate Blanchett. Rooney Mara qui joue la jeune vendeuse surement inspirée dans ses goûts par Audrey Hepburn est tout aussi remarquable ... Todd Haynes en captant les regards à travers les vitres révèle les tourments des âmes dans cette société où il ne faut rien laisser paraitre. C'est un cinéma subtil où la bande son est tout aussi élégante que les costumes des personnages, qui nous a envouté et bouleversé.
C'est un film magnifique, Todd Haynes réinvente le mélodrame !

vendredi 15 janvier 2016

Bells are Ringing - Jean Lacornerie

Ella Peterson est  opératrice téléphonique à New-York, elle a fini par s'attacher à ceux dont elle est chargée de prendre les messages . Jeffrey Moss est son favori, écrivain en panne depuis qu'il s'est séparé de son partenaire d'écriture théâtrale , il n'arrive à rien alors qu'il doit rendre rapidement un synopsis . Jeffrey sombre dans la dépression et l'alcool, mais Ella et son esprit Boy Scout est prête à tout pour sauver le dramaturge...
C'est une comédie musicale écrite par Betty Comdem et Adolph Green, dans les années 50 et disons le tout de suite cette pièce fait son âge. Jean Lacornerie a bien tenté de la dépoussiérer avec une scénographie sophistiquée et des costumes colorés, mais rien n'y fait elle ne peut pas se séparer de son odeur de naphtaline avec ces vieilles chansons usées et ces blagues convenues de l'Amérique des années 50 tendance Eisenhower, impossible de ne pas sombrer rapidement dans l'ennui.
L'idée de faire chanter en anglais et dire le texte en français donne cette impression désagréable d'assister à une version doublée de la comédie musicale d'autant plus que le jeu de l'actrice principale Sophie Lenoir ne nous a pas entièrement convaincu  par ses talents de chanteuse où son accent frenchie ne faisait que renforcer le coté ridicule des textes . Heureusement qu'il y avait cet ensemble des percussions claviers pour lui donner un peu de nerf.
Des chefs d’œuvres du septième art tels que Chantons sous la pluie de Gene kelly et Stanley Donen ou encore Tous en scène de Vincente Minelli peuvent nous faire fantasmer sur un âge d'or de la comédie musicale à Broadway, cette représentation vient nous rappeler que nombre de ces spectacles étaient insipides et vite démodés. Il n'aurait pas fallu sortir Bells are ringing du placard !

jeudi 14 janvier 2016

Alan Rickman (21 février 1946 - 14 Janvier 2016)


C'est avec surprise que nous apprenons la mort du comédien britannique Alan Rickman. Nous pensions que c'était chose faite depuis la fin du film Piège de Cristal où il s’en prenait de manière quelque peu indélicate au marcel de Bruce Willis. Certes il était réapparu dans la série des Harry Potter, dans le rôle du sublime Professeur Snape, mais avec les sorciers tout est possible !

lundi 11 janvier 2016

David Bowie (8 Janvier 1947 - 10 Janvier 2016)


Jusqu'à son dernier souffle, David Bowie est resté d'une élégance inégalée, nous ne pouvons qu'être désenchantés à cette sinistre nouvelle du lundi matin...Il laisse une marque indélébile et incontournable dans l'histoire de la musique !


samedi 9 janvier 2016

Les 8 salopards - Quentin Tarantino

Tout commence dans une diligence qui traverse le Wyoming avec à son bord un chasseur de prime et sa captive une femme dont la tête est mise à prix pour 10000 dollars. En pleine tempête de neige, leur convoi est arrêté par un homme dont le cheval est mort , avec lui trois corps, l'homme un ancien officier noir de l'armée nordiste est aussi un chasseur de primes. Après quelques palabres et des mesures de précaution, il est finalement invité à monter à bord.
La conversation s'engage et les deux hommes qui se sont déjà croisés une fois, parlent boulot; le nouveau venu s'étonnant, presque de manière prémonitoire du "grand sens de l'éthique" de son collègue qui tient à garder sa prise vivante malgré le danger encouru pour la mener vive à la pendaison.
Le blizzard de plus en plus fort impose une pause forcée à l’équipage dans une auberge où est déjà installé un autre équipage. Le début d'un huit clos, c'est du Tarantino il y aura donc de la palabre sans fin, du sang et pas beaucoup de survivants ...

C'est un huis clos comme dans Reservoir Dogs, nous sommes ici dans une auberge fin XIX dans une Amérique  après la guerre de sécession mais qui n'en a pas fini avec ses plaies. Un pays où les volontaires attirés par les récompenses font le boulot de la police sans sentiment. Le colt est le compagnon indéfectible de chacun ... Un pays de brutes où chacun a une bonne raison d'en vouloir à son prochain, le titre ne ment pas , ils sont huit, huit salopards, ils ne s'émeuvent qu'à la lecture d'une fausse lettre d'Abraham Lincoln. Aucun personnage n'attire la sympathie ... Seule la nature magnifique des premiers plans est d'une beauté qui semble éternelle et indestructible.
C'est une suite de morceaux de bravoure, comme toujours Tarantino est nourri par sa cinéphilie, mais aussi par sa propre œuvre et c'est peut être là une limite de son film, IL se caricature plus qu'il ne singe Sergio Leone dont il a convoqué l’indéfectible compagnon Ennio Morricone pour composer la musique . Les acteurs sont formidables ce qui sauve ce film parfois inutilement bavard, devenant trop démonstratif notamment dans son dernier chapitre totalement inutile, c'est saignant à souhait; comme toujours le cinéaste manifeste son amour des séries B et  Z, saisissant l'occasion pour nous rappeler qu' une exécution capitale reste un acte dégueulasse. Agatha Christie au Far West, ce n'est finalement pas une grande réussite mais cela reste quand même très regardable !


vendredi 8 janvier 2016

Au-delà des montagnes - Jia Zhangke

Nous avions été particulièrement impressionnés par son précédent film A touch of sin, aussi nous attendions avec impatience ce nouvel opus de Jia Zangke, cette attente ne fut pas déçue.
Dans un registre différent, une histoire familiale qui s'étend de 1999 à 2025,  Jia Zhangkhe fait toujours le portrait d'une Chine coupée en deux...
Tout commence à Fenyang,  Tao une jeune fille est courtisée par deux amis d'enfance : Zang et Lianzi, elle aime les deux, mais ne veut point choisir, c'est un peu Jules et Jim mais très vite cela se gâte.
Zang est propriétaire d'une station d'essence, il pressent le virage économique de son pays et il est aux aguets pour réaliser des affaires alors que Lianzi est ouvrier à la mine voisine, une vie modeste l'attend.
C'est évidemment Zang que Tao va épouser, et avec qui elle a très rapidement un enfant... Lianzi viré de la mine dont Zang est devenu le propriétaire, a choisi de quitter la région, de tourner le dos à son passé de partir travailler dans  une mine de l'autre coté de la montagne...
Nous retrouvons des années plus tard Lianzi malade des poumons, marié et père d'un petit enfant. Il est de retour accompagné de son épouse et de leur fils pour  mourir dans la pauvreté, il y retrouve Tao seule, divorcée... Son ex mari est parti avec leur fils s'installer à Shanghai où il peut mener ses juteuses affaires. Elle ne revoit son fils que lorsque son père meurt, mais il semble bien étranger et s’apprête à quitter le pays pour rejoindre l'Australie...

Australie où nous nous retrouvons en 2025, le fils de Tao a définitivement tourné le dos à son pays, il ne maitrise même plus le chinois,....

Trois époques, trois formats d'image, d'un format carré nous finissons en cinémascope comme si l'horizon des personnages s'étaient élargi ce qui n'est qu'apparence. Tout commence en 1999 sur un air des Pet Shop Boys qui marquent l'entrée de la culture occidentale dans la Chine profonde,  en train de basculer dans un nouveau temps, un changement de civilisation se produit...Mais Jia Zhangke ne signe pas un film nostalgique sur les temps passés, il ne nous sert aucunement le refrain "c'était mieux avant".... Il filme juste une réalité de l'enfant unique, de l'argent qui se met à couler à flot et de la corruption qui explose, d'un pays qui se divise en deux et dont il est difficile de deviner quel peut être son futur. C'est une fresque magnifique, un des grands films de l'année 2015 !

mercredi 6 janvier 2016

¨Pierre Boulez (26 mars 1925 - 5 Janvier 2015)

Nous sommes loin d'être des spécialistes de musique contemporaine,mais il n'y a pas de doutes c'est un géant qui disparait. Compositeur, "chef d'orchestre", disait-il "pour assurer son quotidien", il fit beaucoup pour son art qu'il souhaitait rendre accessible au plus grand nombre sans faire de concession. Il fut célèbre pour avoir dirigé l’orchestre de Bayreuth lors de représentations  de la tétralogie de Richard Wagner mise en scène par Patrice Chéreau à la fin des années 70. Des poèmes de René Char lui inspirèrent ses premières cantates.
Il était aussi un grand citoyen ayant le sens de l'Histoire, il fut d'ailleurs parmi les 121 signataires   pour le droit à l'insoumission à la guerre d'Algérie qui lui valut alors quelques déboires et l'obligea à rester en exil en Allemagne. L'homme aimait la polémique et le débat, il était un homme libre, il s'est donc beaucoup engueulé ...
Tous les patriotes sincères doivent pleurer ce soir car cet homme a fait beaucoup pour la grandeur de la France !

mardi 5 janvier 2016

Misery - Stephen King

Paul Sheldon est écrivain, il a connu le succès grâce à son personnage récurrent Misery Chastain. Voulant se débarrasser de cette série, et se lancer dans une littérature plus ambitieuse, il a fini par tuer son personnage. Quittant l' hôtel du Coloradooù il a achevé son nouveau roman, ce dernier achevé,  il est victime d'une tempête de neige, sa voiture quitte la chaussée dans un coin perdu des Etats Unis. Annie Wilkes, une ancienne infirmière le recueille chez elle où elle le soigne  alors qu'il a les deux jambes fracturées.  Cette dernière se trouve être une admiratrice fervente de son œuvre et notamment de sa série Misery.
Ne  supportant pas la lecture de son dernier manuscrit, elle demande à son auteur de le brûler, un véritable crêve-coeur pour lui qui sait qu'il n'en a pas d'autres exemplaires ... Elle refuse surtout le dernier tome  de la série Misery et la mort de l'héroïne, imposant à l'auteur sa résurrection... Annie Wilkes est une allumée grave avec des tendance de psychopathe,  Paul Sheldon  telle une mouche dans une toile d'araignée est bien et bel pris au piège, d'une tortionnaire sans limite ... Il n'y a plus qu'à s'inquiéter...

C'est un livre qui doit se lire avec effroi mais peut être parce que nous connaissions l'histoire, nous nous sommes sérieusement ennuyés à sa lecture ... C'est brillamment documenté, et il n'y a pas à douter du personnage d'Annie Wilkes, c'est une foldingue comme il peut en exister, Paul Sheldon rapidement accro aux antalgiques que lui donne avec parcimonie sa geôlière cherche en vain une issue à son cauchemar, il ne fait que s'y enfoncer lorsqu'il découvre le passé meurtrier de l'infirmière, qui vit isolée de son voisinage  . Plus de 400 pages pour ce huis clos cela devient vite étouffant. C'est indiscutablement du bel ouvrage mais nous n'avons jamais vibré à sa lecture, l' exercice de style  prenant le dessus et  le héros nous laissant  en fin de compte indifférents . Misère !

lundi 4 janvier 2016

Michel Galabru (27 Octobre 1922 - 4 janvier 2015)


Le facteur s'en va t'en guerre, L'auvergnat et l'autobus, Poussez pas Grand-Père dans les cactus ....  la filmographie de Michel Galabru est faite  pour être lue non pour être vue ... L'homme avait du talent, en témoigne son passage par la comédie française, mais par souci économique, il ne savait pas dire non afin d'assurer ses échéances ...Alors il a collectionné les nanards, une collection plutôt remarquable  ... Une carrière qui peut faire penser à celle de Francis Blanche peut être pas à la hauteur de son talent mais qui lui avait   permis de créer un vrai personnage ...

Michel Galabru, c'est une figure du monde du spectacle qui disparait

dimanche 3 janvier 2016

Michel Delpech (26 janvier 1946 - 2 janvier 2015)

Il suffit d'écouter les diverses réactions spontanées à l'annonce de son décès pour mesurer combien Michel Delpech était un homme gentil , un homme unanimement respecté par son milieu. Nous n'avons pas d'album de Michel Delpech mais cela ne nous empêche pas de lui reconnaitre le génie de cet art simple qu'est la chanson. Enchainant les standards dans le courant des années 70, il était devenu un maitre de cet art populaire au sens le plus noble du terme en étant   l'auteur de ritournelles qui traversent le temps avec légèreté. R.I.P !

samedi 2 janvier 2016

Joe Hill - Bo Widerberg

Biopic d'un émigré suédois du début du siècle dernier, devenu ouvrier itinérant, poète et syndicaliste engagé, il découvre l'Amérique espérant retrouver sur son chemin son frère perdu de vue après leur séparation après leur arrivée à New-York motivée par la recherche du travail ... Alors qu'il se trouve dans l'Utah, il  est accusé d'un double meurtre au seul motif que le soir de crime il a été lui même blessé par balle, mais il a toujours refusé d'expliquer l'origine de sa blessure, surement une histoire sentimentale...
L'enquête est bâclée, la défense du syndicaliste est indigne, ce dernier préfère assurer lui même sa cause, en vain... Il est condamné à mort, malgré tous les appels à la clémence,même celle du Président des Etats-Unis Wilson,  il est exécuté.
Peut être par ce que nous restons marqués par la lecture de la saga des émigrants de Vilhem Moberg, nous avions un grand désir de découvrir ce biopic tourné en 1972 en pleine période de protest Song quand  Joe Hill était régulièrement cité  par ces chanteurs qui contestaient l'ordre établi et les injustices du monde.
Il suffit de le voir, monté sur un simple cageot et se mettre à chanter la colère ouvrière jusqu'à l'intervention violente des forces de l'ordre pour comprendre qu'il soit devenu le modèle de tous les troubadours. Dès son arrivée à New-York avec son frère, il découvre la dure réalité sociale  et les difficultés qui se dressent devant eux dans un pays dont ils ne possèdent pas encore la langue.
C'est une Amérique violente que nous montre Jo Wideberg ,le pays est  tenu par les puissants et les forces de l'argent mettent sous silence toute forme de contestation, nous laissant pressentir les années noires du maccarthysme !
Le film qui s'ouvre avec une chanson de Joan Baez est marqué par l’esthétique du début de ces années 70 mais bien loin de le dater  cela lui donne un charme supplémentaire, nous avons beaucoup aimé ce film du cinéaste suédois Bo Widerbeg qui n'a pas pris une ride ...

vendredi 1 janvier 2016

Le pont des espions - Steven Spielberg

Steven Spielberg nous plonge dans la fin des années cinquante au coeur de la guerre froide. En ce temps-là, le U2 était connu pour être un avion espion américain capable de voler à très haute altitude à l'insu des radars pour photographier les paysages pas si innocents de l'union soviétique.
Le film commence quand les Américains mettent la main sur un espion russe Abel. Voulant donner l'impression d'un procés équitable , ils lui attribuent un avocat James Donovan, plutôt spécialisé dans les histoires d'assurance ... Ce que la CIA va rapidement découvrir c'est que James Donovan ne lésine pas avec les idéaux de justice et les textes fondateurs de la démocratie américiane, il va défendre son client avec conviction, n'hésitant pas à soulever les vices de procédure, ce qui lui vaut la vindicte populaire toujours préte au lynchage des méchants... Son client n'échappe pas à sa culpabilité mais par son sens de la négociation il lui permet d'échapper à la peine capitale en faisant remarquer au juge que vivant il pourrait toujours être utile en cas de capture d'un américain par les soviétiques...

Une réflexion prémonitoire car très rapidement un pilote d'un U2 dézingué par les forces de l'armée rouge se retrouve prisonnier de l'autre coté du rideau de fer... James Donovan est contacté pour mener les négociations avec le camp adverse et organiser un échange de prisonniers. Il part pour Berlin au moment de la construction du mur... L'avocat se révèle un magnifique négociateur !

Nous ressentons toujours une forme d’ambiguïté face aux films de Steven Spielberg, notamment quand il se prend à ériger des mythes de l'histoire américaine, et son goût prononcé pour le héros pur et solitaire.
La partie espionnage de son film est une vraie réussite, c'est passionnant, bien rythmé il n'y a rien à redire c'est d'une rare élégance avec un Tom Hanks parfait dans son rôle, et si le sujet nous plonge dans le passé, sa thématique ,savoir si on doit renoncer à ses idéaux face à la menace imminente reste un sujet d'une actualité brûlante.... Mais Steven Spielberg ne peut s’empêcher de glorifier son personnage, de construire un mythe de l'homme qui reste debout, fidèle aux valeurs originelles de l'Amérique... Là en version démocrate de Clint Eastwood. Sa mise en scène vire parfois au démonstratif , appuyée par une musique tout d'un coup envahissante pour susciter l'émotion collective... A ce titre les cinq dernières minutes du film sont édifiantes mais le film demeure passionnant !


2016, Année Dos Passos, Année Festive

Nous avons décidé de découvrir un grand classique de la Littérature américaine John Dos Passos, un des écrivains favoris de Jean-Paul Sartre. Aussi nous nous lancerons dans le volume de la collection Quarto de Chez Gallimard intitulé sobrement "U.S.A" composé de trois textes majeurs: Le 42° parallèle, 1919, La grosse galette où John Dos Passos réinvente la littérature en mêlant romanesque et réalité dressant un portrait de l’Amérique du début du siècle dernier. Un programme alléchant...

2016, nous espérons que nous retrouverons dans notre pays le goût de la fête célébrée en son temps par Ernest Heminghway, et pour nous aider nous la commençons en chantant Happy ... Que 2016 soit une belle année !

 




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