jeudi 29 septembre 2016

Shimon Peres (2 août 1923 - 28 septembre 2016)

Le plus inquiétant à l'annonce de la mort de Shimon Peres, c'est que nous ne lui connaissons pas d'héritier politique comme s'il n’existait plus d'alternative politique aux faucons israéliens qui accaparent le pouvoir depuis des années. La paix semble bien loin au Proche Orient...

samedi 24 septembre 2016

Juste la fin du monde - Xavier Dolan

Après douze ans d'absence, Louis devenu un écrivain reconnu est de retour dans son village natal pour annoncer à sa famille qu'il doit mourir du sida . Les vieilles querelles refont vite surface ... Aura-t-il  le courage de parler ?
Le dernier film de Dolan a cette vertu de nous rappeler la puissance de la littérature de Jean-Luc Lagarce, même si parfois il filme avec la finesse d'un Stabilo Boss comme si nous n'étions pas capables de mesurer par nous même, la force du texte... Les mots frappent fort mais l'image et le choix systématique de faire des gros plans a fini par nous agacer. Le maniérisme de Dolan devient usant, nous aussi, nous nous sommes lassés du sourire de Gaspard Ulliel... Impression désagréable de nous retrouver coincés dans ce huis clos, impossible de prendre de la distance, le film devient épuisant, c'est peut être la magie de ce film du cinéaste canadien, sauf que nous n'avons pas  eu le désir de partager cette épreuve...

dimanche 18 septembre 2016

Frantz - François Ozon

Une jeune allemande pleure sans fin son fiancé à la guerre de 1914 .... Elle vit chez ses beaux parents. Un jour, elle découvre qu'un soldat français, Adrien se rend sur la tombe de son fiancé . Elle apprend qu'il fut son ami lorsque son amoureux faisait un séjour en France... Une amitié se noue entre eux qui n'est pas sans choquer les habitants du village où un sentiment de fort nationalisme est en train de poindre...
C'est un beau noir et blanc bien léché, Paula Beer est magnifique alors que Pierre Niney est totalement transparent, sans âme comme toujours.... il faut le dire qu'on s'ennuie quelque peu devant le dernier Ozon d'une banalité confondante qui ne fait pas grand chose de cette belle histoire romanesque...

samedi 17 septembre 2016

Nocturama - Bertrand Bonello

Différents groupes de jeunes gens   posent des bombes au quatre coins de Paris. Cela accompli, ils se retrouvent tous au cœur d'un grand magasin "la samaritaine", pour traverser la nuit à l'écart du chaos d'une ville en panique et dont les autorités les traque . Nous ne connaissons pas leurs motivations,sauf que leur action n'est pas faite pour plaire au bon dieu mais plutôt pour dénoncer la société marchande dans laquelle ils ont grandi .... Certains sont des fils à papa qui ont un compte à régler avec leur milieu bourgeois d'autres sont là parce qu'ils portent une colère sincère contre le monde.
C'est du grand cinéma, la première scène nous capte et fascine pour nous amener dans une chronologie effroyable.Puis il faut tuer le temps dans le magasin ... un se retrouve face à un mannequin sapé comme lui, de quoi le déstabiliser sur ses certitudes. Un film sombre, désespérant, les utopies sont vaines... le commerce a toujours le dernier mot, il suffit d’effacer ces terroristes pour que les affaires reprennent...
Bertrand Bonello est assurément un de nos cinéastes actuels les plus passionnants, mais sur ce coup là il nous met une claque qui nous laisse pantois . Un grand film traumatisant !

dimanche 11 septembre 2016

Claude Jean-Philippe (20 aril 33 - 11 septembre 2016)

Il a fait l'éducation cinématographique de plusieurs génération  avec sa séance du ciné-club du Vendredi soir après le rendez vous littéraire de Bernard Pivot. A ce titre, il fit peut être beaucoup plus pour la consommation de café que George Clooney, la gageure pour le spectateur étant de tenir le coup jusqu'au générique de fin au cœur de la nuit, dans un temps où nous savions qu'il ne fallait pas rater les occasions de découvrir les chefs d’œuvre du septième art ...
Nous étions devenus des spectateurs réguliers de sa séance du dimanche matin au cinéma l'Arlequin. jusqu'à son dernier souffle, il a défendu le cinéma qu'il aimait ... R.I.P !

samedi 10 septembre 2016

Divines - Houda Benyamina

Elles sont deux copines inséparables, Dounia et Maimounia, elles vivent dans les "quartiers", et leurs rêves c'est de faire "Money Money Money" dans les plus brefs délais... Elles comprennent vite que leur formation "BEP force de vente" n'est pas la voie royale pour y parvenir. Dounia claque la porte du lycée après avoir renvoyé son enseignante à sa propre précarité financière pour rejoindre Rébecca qui organise les trafics de drogue du quartier, Maimounia la suit ....
Courageuse physiquement,  Dounia devient rapidement incontournable, promue bras droit de Rebecca, elle peut améliorer le quotidien de sa famille qui vit dans un bidonville. Son moment de plaisir c'est d'aller assister en douce à un cours de danse de théâtre où elle découvre le talent insoupçonné du vigile de la grande surface voisine avec qui elle se frite régulièrement ... les deux jeunes gens vont apprendre à se connaitre, une rencontre sensuelle, un rayon de soleil dans la vie de la jeune fille mais Dounia s'est déjà enfoncée dans une une impasse où l'amour et les sentiments ont peu de place.
Un nouveau film sur les quartiers, mais celui ci a sa propre singularité, quartier vu à travers le regard des femmes où Religion et drogue semblent être les deux seules alternatives, si ce n'est que pas loin un théâtre  ... Houda Benyama filme magistralement les deux jeunes femmes, influencée par le cinéma américain, elle nous offre un pendant féminin au cinéma de Scorcese où ici la prestation de Oulaya Amamra éblouit, son physique change selon les plans, abrupte et sauvage quand elle doit affronter les difficultés ,elle se fait sensuelle et ensorceleuse quand elle doit séduire ... la cinéaste a  trouvé son Robert de Niro.  Si nous avons pu trouver parfois quelques lourdeurs  dans la partie finale, ce film nous a emballé par la force de ses personnages, par son culot d'écriture racontant les filles caïds de quartier qui se font consommatrices de beaux mecs sans que cela nuise à la crédibilité du récit. Une caméra d'or bien méritée

dimanche 4 septembre 2016

Les musiciens de Gion - Kenji Mizoguchi

Kyoto, la jeune Eiko ne peut pas espérer de son père endetté qu'il subvienne à ses besoins à la mort de sa mère ... Pour échapper aux avances de son oncle, elle choisit de s'engager dans une carrière de Geisha de haut rang comme sa mère. Elle demande à Miyoharu, geisha d'une grande beauté de s'occuper de son apprentissage. Pour s'occuper de l'éducation de la jeune femme et notamment constituer son trousseau, la geisha emprunte de l'argent à Okimi puissante propriétaire d'un salon de thé. Cette dernière attend de la Geisha  et de la jeune fille qu'elles cèdent aux avances de deux hommes influents ... Mais Eiko lors de la soirée se rebelle et blesse à la langue l'homme qui la désire ... Les portes se ferment devant elles, leur situation économique devient désastreuse, seule la puissante Okimi peut les réhabiliter ...
Film sublime , portrait magnifique de deux femmes, Mizoguchi soigne ses plans au millimètre... A la dignité des femmes, il oppose la veulerie des hommes, un thème récurrent de son cinéma qui nous plonge ici dans le monde des geishas ... Elles ne sont pas des prostituées mais des femmes belles, instruites, musiciennes, un statut qui ne peut être que le fruit d'une éducation. Mais évidemment elles ne peuvent pas éviter la médiocrité des hommes et surtout des puissants.
Film sublime d'un maitre du cinéma japonais !

samedi 3 septembre 2016

Hôtel Singapura - Eric Khoo

Deux personnes font l'amour dans la chambre délabrée d'un hôtel au passé prestigieux, ils sont dans la suite n°27. Nous remontons le passé et nous retrouvons la suite au temps de sa splendeur, accueillant des couples d'amoureux plus ou moins illégitimes dont les étreintes  se révèlent au final souvent décevantes. Des amis venus faire la visite de Singapour, un groupe de prostituées venues apprendre l'art de leur métier ou encore un groupe de rock lors soirée fatale pour son leader victime d'une overdose et qui devient le fantôme de cette chambre, désormais compagnon invisible de la femme de chambre, seule à passer dans cet espace régulièrement quand les autres ne sont que de passages.
C'est joliment filmé,  le cinéaste a parfois du mal à se dépêtrer de l'influence de Won Kar Wai, nous sommes donc  émus par certains passages, mais au final c'est tout de même ennuyeux de se retrouver spectateur d'une chambre d’hôtel .... Nous n'avons pas été bouleversés, ni même touchés par ce film dont le meilleur reste sa bande annonce !

vendredi 2 septembre 2016

Elena Ferrante

C'est assurément notre découverte littéraire de cette année, nous avons lu les deux premiers volumes d'une saga littéraire construite entre le destin de deux amies Elena et Lila. Nous sommes à Naples  à la fin des années 50, Elena et Lila sont deux amies, elles sont deux élèves brillantes mais issues de milieux populaires elles ne sont pas destinées à poursuivre les études. Leur institutrice va tenter de persuader leurs parents de les laisser poursuivre leur cursus scolaire, seuls ceux d' Elena acceptent  .
Lila, la plus brillante des deux n'a pas le choix, elle rejoint son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier... Elle croise Elena de manière fluctuante s’intéressant de loin à ces études, lui venant en aide lorsqu’elle rencontre des difficultés, elle montre alors une capacité rare à étudier seule une matière nouvelle comme le latin... Alors qu'elle est poursuivie des assiduités du caïd du quartier un des frères Solara , elle se refuse à lui préférant épouser dés son plus jeune age l'épicier du quartier qui séduit sa famille par son aisance financière. La jeune fille découvre le jour de son mariage que son époux l'a trahi en invitant les frères Solara, l'union est très mal engagée ... Trop indépendante et attachée à sa liberté, elle n’accepte pas les règles séculaires du quartier sur le statut de l'épouse, qu'importe les torgnoles, elle reste indomptable...
Elena poursuite avec succès ses études, elle rejoint par la suite à l’université de Pise...
Une amitié fluctuante, faite d'éloignement et de séparation mais les relations avec Lila jeune fille foncièrement indépendante, revêche et qui porte en elle une colère froide de n'avoir pu mener des études qui l'auraient rendue indépendante ne peuvent jamais être simples. A travers elles, Elena Ferrante trace le portrait du Naples de l’après guerre, ville bouillonnante du sud italien où les familles des classes populaires traversent le temps sans jamais sortir de leur quartier, une vie dure sans grand espoir d'amélioration sociale ... Elena reste une exception.
C'est une saga passionnante où l'on s'attache dés les premières pages aux deux jeunes filles aux caractères si différents, Elena Ferrante trace un portrait jamais simpliste des différents personnages, c'est dune richesse propre aux romans de Balzac.Elle rend notamment parfaitement compte du langage indice cruel de distinction sociale ;celle qui poursuit les études, par son savoir finit par s'exclure de son quartier d'origine dont elle  finit par plus parler la même langue sans pour autant posséder tous les codes de son nouveau "monde".
Nous avons lu avec passion les deux premiers volumes de cette saga, L'amie prodigieuse et Le nouveau nom. Nous attendons avec impatience la suite toujours pas traduite en français.

jeudi 1 septembre 2016

Marc Riboud (24 juin 1923 - 30 aout 2016)

Il a parcouru le monde avec son appareil photo, peut être tout simplement dans l'espoir de le rendre   meilleur, plus humain. Les photographes sont des héros modestes. R.I.P !

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