vendredi 28 mai 2010

Jeanne Cherhal au Bataclan


"Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tout sens lui donnant son harmonie et son équilibre.". Pas de doute Bertrand Morane, le héros de l'homme qui aimait les femmes de François Truffaut aurait adoré Jeanne Cherhal et ses compas modèle Cyd Charisse. Mais Jeanne Cherhal ne se limite pas à ses longues jambes, elle est aussi élégante que la mythique Emma Peel .
Aucun mal pour elle de conquérir le public du Bataclan tout acquis à sa cause. Espiègle, rayonnante, Jeanne Cherhal accompagnée par la secte humaine (trois ex musiciens des Little Rabbits et Philippe Eveno fidèle guitariste de Katherine) donne une version rock de ses brillantes compositions et se permet une reprise enthousiasmante de Womanizer de Britney Spears. Adieu la chanteuse néo-réaliste accrochée à son piano des débuts, Jeanne Cherhal se lâche totalement , elle danse, elle saute, une vrai chanteuse pop....

Et cerise sur le gâteau, Benjamain Biolay la rejoint le temps d'un duo.....

Jeanne Cherhal, Charade, pour plus de renseignements, cliquez ici

mercredi 26 mai 2010

Dans ses yeux - Juan José Campanella


1974, Benjamin Esposito ancien greffier au tribunal de Buenos Aires enquête sur le crime particulièrement atroce d'une jeune femme. Le criminel avait retrouvé rapidement la liberté en offrant ses services à la dictature militaire à qui il avait offert ses services.Vingt cinq ans plus tard toujours hanté par ce crime odieux, Benjamin Esposito décide d'en faire un roman.
Occasion pour lui de recroiser son ancienne supérieure hiérarchique, Irène Menedez Hastings pour qui il a toujours eu un béguin.
A travers ce polar sentimental, Juan Campenella fait le portrait de l'Argentine des années 70 qui voit le régime d'Eva Peron renversé par les militaires. Le scénario est habile, le film nous tient en haleine pendant les deux heures. L'histoire sentimentale entre les deux protagonistes nous semble sans intérêt, la fin convenue ne nous a pas non plus convaincu...Ce qui sauve finalement ce film académique de l'ennui c'est qu'il se passe en Argentine et que c'est une véritable source de dépaysement!

Oscar 2010 du meilleur film étranger

lundi 24 mai 2010

Parc Montsouris - Parc André Citroen

Lundi au soleil, nous nous sommes lancés dans une randonnée parisienne Parc Montsouris - Parc - Parc André Citroen via le parc George Brassens. Balade qui permet de longer les voies désaffectées de la petite ceinture, le tout en déshérence, on y croise des gares abandonnées, des tunnels qui parait-il, font le bonheur des chauves-souris et des taggeurs....

Trois lieux ont plus particulièrement retenu notre attention:

Le square Montsouris (XIV°) petite voie privée jalonnée de superbes demeures,dont la dernière maison qui fait l'angle avec l'avenue Reille, est la première œuvre sous influence cubiste de Le Corbusier à Paris, datée de 1922. Pour en savoir plus sur cette voie privée, cliquez ici


Au 24 rue Beaunier, on passe devant un immeuble où Lénine a vécu de 1908 à 1909, une plaque déposée le 22 avril 1945 rappelle son passage.






Au 2 passage Dantzig, on remarque un chalet hexagonal, c'est l'ancien kiosque des vins du Médoc de l'exposition universelle de 1900 qui a été racheté par le sculpteur Alfred Boucher et reconstruit pour recevoir des jeunes artistes étrangers. Passeront dans cette maison Léger, Zadkine, Chagall, Matisse, Modigliani mais aussi Soutine qui y peindra son célèbre bœuf écorché dont le modèle fut acheté dans les abattoirs voisins. Les artistes travaillaient dans des ateliers organisés en alvéole autour de l'escalier central, d'où le nom de ce lieu étonnant: la ruche...

samedi 22 mai 2010

Quai d'Orsay - Blain & Lanzac


Arthur Vlaminck est engagé au cabinet du ministre des affaires étrangères Alexandre Taillard de Worms. Sa fonction "s'occuper des langages", il ne sait pas dans quel galère il s'engage le petit Arthur. Il va falloir lui deviner les coups tordus de ses collègues de travail, mais aussi satisfaire un ministre hyperactif adorateur de grands poncifs qui change de direction toutes les minutes, . On reconnait vite Dominique de Villepin à travers le personnage d'Alexandre Taillard De Worms, un ministre dans une agitation permanente, dont le stabilo boss est l'outil essentiel. Il gribouille, il rugit, il est versatile, il est souvent ridicule rarement brillant, il cite à tort et à travers Héraclite...

Après Isaac le pirate, et Gus, Christophe Blain délaisse le monde des aventuriers pour se consacrer aux diplomates, aidé par l'expérience passée de Abel Lanzac le scénariste. On aurait pu imaginer une ambiance feutrée, tout au contraire ce volume est d'une énergie étonnante. On se trouve juste après les attentats du 11 septembre, un nouveau monde se dessine, les chancelleries sont en ébullition...Une BD Réjouissante

vendredi 21 mai 2010

Mad Men

Mad Men c'est ainsi qu'on appelait les publicitaires à New-York au début des années 60. Mad men est une série télévisée qui suit l'histoire d'une agence publicitaire qui monte: Sterling Cooper advertising Agency. Des bureaux partagés entre créateurs et commerciaux, au milieu un grand plateau ou l'on retrouve un essaim de secrétaires. Les cadres sont mariés à de jolies desperate housewives qui "bovarysent" dans leurs jolis intérieurs. Les hommes boivent du whisky comme les enfants se sifflent de la grenadine, tout le monde fume, les secrétaires clignent des yeux à l'arrivée d'un cadre, espérant atteindre le statut "rêvé" de femme au foyer....Don Draper est le personnage central, génial créateur à la vie complexe, il est marié et père de deux enfants, les femmes succombent à son charme...
C'est l'essor de la société de consommation, mais c'est aussi la fin d'un monde aux valeurs traditionnelles insupportables qui ne résistera pas aux mouvements de la jeunesse à la fin des années 60.
La première saison s'arrête avec l'élection de Kennedy, la deuxième avec la crise des missiles nucléaires à Cuba. L'écriture de cette série est absolument remarquable, elle est surement un sommet de la création télévisuelle. Un charme irrésistible!

jeudi 20 mai 2010

Sophie Hunger - 1983


Il ne faut pas avoir peur de Sophie Hunger, ne pas s'arrêter à la pochette de son album qui peut effrayer. 1983 la dernière production de la suissesse polyglotte est absolument réjouissante. Elle chante en allemand, en anglais ou en français, elle se confronte à tous les genres, jazz, blues, folk...elle use aussi bien de la guitare que du piano, sa voix expressive a toujours le ton juste. Artiste exigeante à l'univers singulier, Sophie Hunger confirme avec ce nouvel album tous ses talents de songwriter, même si c'est avec une reprise envoutante de le vent nous portera de Noir Désir qu'elle atteint les sommets.

Je n'ai pas peur de la route
Faudrait voir, Faut qu'on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien là
Le vent nous portera
....

mercredi 19 mai 2010

Mariage à Trois - Jacques Doillon


Un auteur dramatique Auguste (Pascale Gregorry) reçoit à déjeuner dans sa maison campagnarde les deux acteurs Harriet et Théo (Julie Depardieu et Louis Garrel) et le metteur en scène (Louis-Do De Lencquesaing) qui montent son dernier texte. A l'étage Fanny (Agathe Bonitzer) étudiante a été engagée comme secrétaire d'Auguste. Harriet qui a été auparavant la femme de l'auteur, est maintenant la promise de Théo. Petit souci, Auguste a toujours Harriet dans la peau.

Unité de temps, unité de lieu, le film de Jacques Doillon lorgne du coté du théâtre. Marivaudages dans une ambiance tchéckovienne, ce film avait tout pour nous séduire mais nous sommes restés insensibles à ces échanges, nous avons eu l'impression de subir un blabla sans fin. Aucun personnage à l'exception de Fanny la jeune étudiante n'a su nous intéresser, elle résume très bien la situation générale en s'écriant: "C'est compliqué ici". Même Louis Garrel, un de nos acteurs favoris, nous a semblé étrangement fade. Les plans sont magnifiques, les cadrages millimétrés, l'impression de feuilleter froidement un catalogue "elle décoration" dans une salle d'attente. La vrai réussite du film, les quelques plans qui filment la beauté diaphane d'Agathe Bonitzer.

Mariage à Trois - Jacques Doillon (2010)

lundi 17 mai 2010

Pleurnichard - Jean-Claude Grumberg


Lorsqu'on est né en 1939 à Paris de parents juifs ashkénazes la vie ne peut pas être un long fleuve tranquille...En 1945, le père Zacharie ne rentre pas, Jean-claude "le pleurnichard" grandira entre son frère Maxime et sa mère Suzanne. Après avoir eu le certificat d'études, Pleurnichard commence une vie d'apprenti sans succès, toujours renvoyé, lui qui aime tant les livres qu'il dévore sans fin derrière ses grosses lunettes, la vie de tailleur n'est pas faite pour lui...l'écriture le sauvera
Lorsqu'il raconte sa jeunesse Jean-Claude Grumberg est irrésistible, son livre est un véritable manuel d'humour juif: ses voyages avec des associations communistes dans les pays de l'est ont la drôlerie d'un film de Billy Wilder, les dialogues avec sa mère sont particulièrement savoureux surtout lorsqu'elle s'inquiète de son avenir professionnel:

"-Tu finiras clochard
-Maman, je suis dans le Larousse
Je la vois hausser des épaules.
-S'ils n'ont que des feignasses comme toi à foutre dans leur dico, c'est pas étonnant que tout aille mal !"

Les parties dénonçant l'antisémitisme sont d'une grande justesse, les faits dénoncés par Grumberg sont indiscutables, son analyse est juste et précise, même si ces digressions cassent le rythme du récit on comprend la nécessité pour l'auteur de rappeler ces simples vérités.

Pleurnichard - Jean-Claude Grumberg - La librairie du XXI ème siècle - Seuil

dimanche 16 mai 2010

Irving Penn- Fondation Henri Cartier Bresson

L'exposition consacrée à Irving Penn présente la série réalisée sur les petits métiers par le photographe de mode dans les années 50 à Paris, Londres et New-York. Ceci nous renvoie à une exposition précédente sur August Sander qui s'intéressait lui aussi aux travailleurs, mais à la différence du photographe allemand dont il revendique l'héritage, Irving Penn prend ses clichés exclusivement en studio et non sur le lieu du travail. Il demandait aux modèles de venir dans leurs tenues professionnelles et avec leurs outils. Ils sont tous beaux, fiers de représenter leurs métiers, les visages sont parfois marqués mais aucun ne semblent se plaindre, au contraire il y a une noblesse dans la posture de chacun. Les métiers sont reconnaissables à l'œil nu, chaque profession a son uniforme. Irving Penn voulait aussi que ces photos soient le témoignage d'une époque, il s'est attaché à photographier les professions en voie de disparition: rétameurs, rémouleurs, ou rempailleurs...

Recrutés dans la rue les modèles étaient dédommagés. A Paris, les gens semblaient intéressés surtout par la prime sans vraiment comprendre la démarche du photographe , à Londres ils étaient fiers d'incarner leur métier et honorer d'avoir été choisis, à New-York les élus y voyaient un tremplin vers une possible célébrité et avaient tendance à se présenter en tenue du Dimanche.

Magnifique exposition qui nous révèle une facette moins connue du photographe de mode, qui dévoile ici son humanisme.

Irving PENN - les petits métiers - du 5 mai au 25 juillet 2010
Fondation Henri Cartier-Bresson - 2 impasse Lebouis 7014 Paris
www.henricartierbresson.org

samedi 15 mai 2010

Paulina 1880 - Pierre Jean Jouve (1925)


Paulina est une jeune fille de bonne famille milanaise dont l'éducation est confiée à l'Eglise et qui est surveillée étroitement par son père et ses frères. Elle découvre l'amour charnel avec le comte Michele qui la rejoint chaque nuit après qu'elle eut dérobée la clé de sa chambre sous l'oreiller de son père endormi. Paulina vit dans la confusion, mêlant amour charnel et amour mystique, elle est incapable de faire face à ses passions, terrorisée par le péché, fascinée par les images religieuses sanglantes, sa vie devient dramatique.
Ecrit sous la forme de courts fragments qui se lisent comme des poèmes en prose, ce court roman fascinant vous saisit dès les premières lignes. On est happé par le personnage de Paulina qui est assurément victime d'une éducation frustre, d'être une femme cloitrée par les hommes de sa famille, elle vit finalement dans une grande solitude coupée du monde et ne peut comprendre les passions qui la tourmentent. Le quatrième de couverture qui cite Gaston Bachelard "je n'ai cessé de trembler en lisant" est un résumé parfait de ce livre qui donne à la littérature un de ses plus beaux personnages féminins.

Livre acheté le 18 Janvier 1988 dans une librairie paloise et qui se relit avec toujours autant de bonheur...

Paulina 1880 - Pierre Jean Jouve - Folio

mercredi 12 mai 2010

Acide est le coeur des hommes - Jacques Dor - Théâtre Jean Arp


Au départ c'est un fait divers, deux enfants sont massacrés prés d'une voie ferrée désaffectée. La machine judiciaire se met en route, Patrick Dils avoue, puis il se rétracte....trois procès, des recours devant la cour de cassation....la reconnaissance d'une erreur judiciaire et sa libération. Dans le même temps, sur les mêmes lieux se trouvait Francis Heaulme le tueur en série. L'instruction reprend son travail mais les charges sont insuffisantes à l'encontre du nouveau suspect, un non lieu est prononcé.... C'est une affaire sans fin, sans vérité...
Jacques Dor écoute la radio et entend la voix d'une femme, une voix qui va le saisir au plus profond ...il reste saisi devant sa radio et écoute la voix calme et distante de cette femme qui raconte dignement son calvaire...c'est la mère d'une des victimes du massacre de Montigny-lès-Metz...une mère qui a autorisé son jeune enfant d'aller jouer avec son ami, juste à coté de la maison...Marqué par son témoignage, il réécrit ce fait divers à travers les yeux de la mère....un texte fort, fort comme la douleur de Marguerite Duras....et sobrement il vient nous dire ses mots sur une petite scène, la voix de Jacques Dor est magnifique, précise dans ses intonations ses émotions...et la présence à ses cotés de la soprano Adila Carles épice ce texte d'une poésie salvatrice....

Un très beau moment de théâtre!

Acide est le coeur des hommes - Texte et mise en scène Jacques Dor

lundi 10 mai 2010

L'échappée belle - Anna Gavalda


Simon, Garance et Lola, trois frères et sœurs devenus adultes ont décidé de quitter subrepticement le mariage d'un cousin pour rejoindre leur petit frère Vincent . Lola et Garance jubilent de voir leur grand frère s'émanciper de son horrible épouse, et ne cachent par leur bonheur de retrouver leur petit frère guide saisonnier dans un château au fin fond de la campagne tourangelle. Ils profitent de ce weekend pour oublier leurs soucis quotidiens et retrouver une part d'enfance.

C'est distrayant comme un épisode de Desperate Housewives, ca se lit à toute vitesse, on sourit à certaines répliques quand d'autres tombent à plat, mais ce n'est pas bien grave....le moment fut agréable!

Un livre sans prétention qui permet de faire défiler plus rapidement un après-midi pluvieux mais qui ne bouleverse pas votre vie!

L'échappée belle - Anna Gavalda - Ed la dilletante

dimanche 9 mai 2010

Ajami - Scandar Copti, Yaron Shani


Ajami est un quartier de Jaffa ville israélienne rattachée à Tel Aviv. Quartier cosmopolite où l'on croise des populations musulmanes, juives ou chrétiennes. Scandar Copti et Yaron Shani proposent un film noir digne des plus grands. On pense sans cesse aux affranchis de Martin Scorsese, au parrain de Francisco Coppola ou au Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Ca commence par un crime odieux où des tueurs à gage se trompent de cible,ca continue par une scène hallucinante où l'on assiste à une négociation entre deux familles en conflit sous une tente de bédouin, mais comme dans tout film sur la maffia les comptes finissent toujours par se régler l'arme au poing. On croise des traitres, des assassins, des paumés, des amoureux voulant s'absoudre des barrières communautaires....

Un scénario épatant où les histoires s'entremêlent les unes aux autres comme dans le Pulp Fiction de Tarantino, une mise en scène époustouflante, des acteurs remarquables, ce film vous prend aux tripes dès sa première scène pour ne plus vous lâcher jusqu'à la dernière , tous les plans sont réussis aucune fausse note à relever. Aucun manichéisme dans le scénario , la volonté ne pas être démonstratif donne toute sa force à ce film qui à travers un drame mafieux fait le portrait d'une société en crise incapable de faire vivre paisiblement les différentes communautés. Un regard sans concession porté par ce duo israléo-palestinien.

Ne lésinons pas: un chef d'œuvre !

samedi 8 mai 2010

Joseph O'Neill - Netherland


Hans Van Der Broek, travaille dans le milieu de la finance à Manhattan. Hollandais, il est marié à Rachel avocate anglaise, ils vivaient dans un loft avec leur enfant au cœur de Manhattan. Mais après les attentats du 11 septembre, ils ont du quitter leur logement et se réfugier dans un hôtel, le Chelsea Hotel... Rachel ne supporte plus cette vie et repart avec son fils à Londres. Hans se retrouve seul, désœuvré il repart sur les terrains de cricket sport qui il a assidument pratiqué dans sa jeunesse pour ne pas céder à la mélancolie. Il y rencontre de nombreux exilés (il est le seul européen), notamment Chuck originaire de la Trinidad, personnage aux affaires louches qui rêve de relancer le cricket aux Etats Unis, il devient un compagnon de route de Hans...

Portait magnifique de New-York traumatisé par les évènements du 11 septembre, le portrait ne se limite pas à Manhattan on plonge au cœur du New-York des exilés, même si on ne connait rien au cricket, on ne s'ennuie jamais à lire les pages qui y sont consacrées. Ce sport symbolise ici une espérance d'un monde apaisé: “Avant le début du match, Ramesh, un membre de notre équipe, nous attira en cercle pour une prière. Nous nous tenions par les épaules – il y avait là trois hindouistes, trois chrétiens, un sikh et quatre musulmans.”

Netherland est un grand livre sur l'Amérique de Bush célébré à sa juste valeur par un président américain enfin passionné de littérature, Barak Obama: "Je suis en train de lire ce livre intitulé Netherland, de Joseph O’Neill… Il traite de l’après-11 Septembre, d’un homme – sa famille le quitte et il se met à jouer au cricket à New York. Et c’est fascinant. C’est un livre formidable, même si je ne connais rien au cricket." . (Interview donné à la BBC)

Joseph O'Neill - Netherland - Editions de l'olivier

vendredi 7 mai 2010

Vienne - Autriche - Geert Mak


L'Autriche est peut être le pays qui a perdu le plus de son prestige au cours du XX° siècle. En 1900, l'empire austro-hongrois est le cœur de l'Europe, Vienne est une capitale à la vie culturelle trépidante qui attire les regards des pays voisins. "Nulle part il n'était plus facile d'être européen" affirmait Stefan Zweig. Rappelons nous ces noms: Gustav Klimt, Egon Schiele, Stefan Zweig, Sigmund Freud, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Arnold Schönberg.....Après les deux guerres mondiales l'Autriche n'est plus qu'un petit pays replié sur lui-même, seulement reconnu pour ses skieurs toujours prêts à affronter les pentes les plus abruptes, Hermann Maier en est le plus bel exemple... Régulièrement les autrichiens font parler d'eux lors des élections pour leur vote en faveur de l'extrême droite, Jorge Haider qui fut gouverneur de la Carinthie en ait un triste exemple, son mouvement participa au début des années 2000 au gouvernement mettant l'Autriche au ban des pays européens...
Geert Mak lors de son périple en Autriche s'arrête dans un petit village Leonding, là où vivaient les parents d'Adolf Hitler. Les Hitler n'ont plus de descendants vivants, lorsque Gert Mak se rend au cimetière, il relève qu'on n'y accorde pas de concession supérieure à dix ans et pourtant il retrouve la tombe des parents du dictateur nazi:

"Les Hitler n'ont plus de descendants vivants, mais leur tombe est entourée de violettes et de verdure de pin tout juste coupée. La dorure des lettres a été refaite depuis peu. Il a trois bougies neuves. Une couronne fraîche est suspendue à la croix.
.Je lis, dans un train qui me ramène, le reportage que le Wiener Zeitung consacre au procès d'un homme de 49 ans, Franz Fuchs, qui a mené, tout seul, une campagne de terreur raciste et d'attaques à la bombe pendant 4 ans. Au cours de l'un des attentats dont il était responsable, quatre enfants tsiganes avaient trouvé la mort. Dans la salle d'audience il n'a fait que crier: "Vive l'ethnie allemande! Le sang étranger non merci! Les privilèges pour les minorités non merci! L'espace vital bradé à des groupes ethniques étrangers non merci! L'internationale socialiste, non merci! Le racisme antiallemand, non merci! Les poursuites sionistes contre les germains non merci!""

L'Autriche....un pays inquiétant.....

Geert Mak - Voyage d'un européen à travers le XX° siècle - Gallimard

lundi 3 mai 2010

La journée de la jupe - Jean-Paul Lillenfeld


Sonia Bergerac professeur de français dans un collège difficile a décidé de ne renoncer à rien ni à enseigner Molière, ni à venir en jupe si tel est son désir, la République ne doit pas céder ses valeurs. Mais la pression est épouvantable tant les élèves sont odieux machistes et racistes. On comprend que c'est à coup de Lexomil qu'elle tient le coup, alors lorsqu'elle découvre une arme dans le sac du caïd de la classe, elle n'hésite pas à la prendre en otage....Enfin elle les tient sous la menace de l'arme, elle peut leur parler longuement de Molière..

Le sujet de ce film proche de l'actualité est abordé sans détour ni langue de bois. Aucun angélisme dans cette vision du collège difficile, les dérives de cette jeunesse perdue sont évoquées sans détour... Pour autant ce film perd toute sa force par une écriture maladroite et une mise sans scène académique, toutes les scènes se déroulant en dehors de la prise d'otage sont mauvaises et peu crédibles , le personnage de policier du Raid incarné par un Denis Podalydes pour une fois peu convaincant est ridicule... De même, les collègues de Sonia Bergerac relèvent tous du cliché et de la caricature... Le film par son écriture imprécise et grossière perd toute sa force, le tout finissant par une scène ridicule noyée dans une musique sirupeuse...
Le sujet est pourtant particulièrement intéressant, puisque il soulève un problème de société majeur qui n'a toujours pas de réponse à ce jour... et l'ensemble du personnel politique semble incapable à proposer une solution crédible à cette crise scolaire. Le film de Jean-Paul Lillenfeld pose très maladroitement le problème, et n'apporte aucun début de réponse... il est surtout l'occasion pour Isabelle Adjani de nous faire son show incarnant comme à son habitude un personnage en crise de nerfs...

Un film finalement ennuyeux et inutile!

dimanche 2 mai 2010

Geert Mak - Londres - Les suffragettes


Après Paris, Geert Mak file à Londres qui comme les autres métropoles européennes est confrontée à un problème de puanteur auquel s'ajoute une pollution importante due à la révolution industrielle, pollution à l'origine du célèbre "smog londonien". Le début du siècle a également vu l'émergence dans la capitale anglaise d'un nouveau mouvement politique: les suffragettes.
Geert Mak fait le portrait de Emily Davison, sincèrement convaincue "être élue de dieu" pour mener le combat en faveur de l'émancipation des femmes. Récitant la bible à tout instant, elle se voulait une sorte de Jeanne D' Arc de la cause féministe...Arrêtée, emprisonnée suite à des actions menés contre les leaders politiques, elle engage plusieurs gréves de la faim....prête au sacrifice au nom de sa cause...Emily Davison est morte en 1913 en se jetant sous le cheval du roi Edouard VII participant à un derby...

Les mouvements féministes n'étaient pas enclins à suivre ces illuminées qui ne donnaient pas un visage crédible, pouvant justifier les doutes des politiques sur la capacité des femmes à gérer de manière responsables les affaires publiques.
En 1913, Geert Mak tombe sur une liste qui comptabilise 130 actions menées par les suffragettes: explosion d'une bombe à la gare d'Oxted, incendie volontaire dans des écoles...et de nombreux autres attentats....
Le combat était âpre, cette guérilla s'arrêta au début de la guerre.....

En 1918, le droit de vote fut accordé aux femmes de plus de 30 ans et sous certaines conditions de ressources.En 1928, le droit de voit leur fut accordé dans les même termes que les hommes


Geert Mak - Voyage d''un européen à travers le XX° siècle - Gallimard

samedi 1 mai 2010

La Fête du Travail


Il arrive de croiser des individus qui laissent apparaitre une partie de leur postérieur au public comme le décrit si bien le petit dessin ci joint. La langue française n'a pas de mots ou d'expression pour décrire cette situation. Nous dirons facilement il montre son cul ou toutes autres expressions familières qui ne sont qu'une description de la scène.
Un anglophile nous a appris récemment que les anglais avaient une expression spécifique pour décrire parfaitement cette situation où le pantalon insuffisamment remonté laisse à la vue de tous le haut des fesses: a builder's bottom. Expression qui pourrait être traduite par "un cul de maçon".

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