dimanche 28 juillet 2013

Gold - Thomas Arslan

1898, un groupe d’immigrés allemands se retrouve pour partir dans une longue traversée à cheval du Canada pour rejoindre Dawson un petit village situé dans le zone septentrionale du pays. Une seule raison à leur voyage: l'or . Le périple s'annonce long, chaotique, tout le monde n'arrive pas au terme ...
De très beaux paysages canadiens, une belle idée de vouloir faire de ces espaces infinis une prison, véritable piège pour ces pauvres émigrants... La route est longue aussi pour le spectateur qui finit par ne plus supporter ce morceau de guitare électrique qui revient comme une ritournelle grinçante..
Nous sommes lassés très rapidement de ce voyage, pourtant il y avait Nina Hoss, superbe actrice allemande déjà vue dans Barbara

Hijacking - Thomas Lindholm

L'équipage d'un bateau danois le MV Rosen est pris en otage  par des pirates somaliens. Les négociations s'engagent entre les pirates et le P.D.G de la société propriétaire du bateau, elles se révèlent difficiles et complexes. Les pirates jouent sur la partie affective en utilisant notamment le cuisinier de l'équipage comme intermédiaire. La tension monte...
Réalisé par le scénariste de Borgen l'excellente série sur la vie politique danoise, ce thriller n'est à aucun moment spectaculaire, aucune scène d'action, pas de superhéros, la tension nait des dialogues ciselés, d'échanges de coups de téléphone, d'attente indéfinie, il confirme tout le talent d'écriture du scénariste. Le film révèle une véritable efficacité cinématographique, avec peu de moyens le cinéaste réalise un vrai suspens. Les deux acteurs déjà vus dans Borgen sont tout simplement exceptionnels, Pilou Asbaek dans le rôle du cuisinier , et Søren Malling qui incarne le PDG cherchant à garder son sang froid en  tentant de faire abstraction de tout sentiment pour mener à bien les négociations avec des pirates particulièrement retors.
Les scènes de la prise d'otages sont  réussies, les marins danois cherchent à sympathiser pour tenter d'améliorer leurs conditions de vie épouvantables, nous pourrions suspecter un syndrome de Stockholm, mais la brutalité permanente, les jeux malsains avec les armes à feu des preneurs d’otage ramènent rapidement les marins à leurs conditions d'otage où toute forme de dignité leur a été retirée. C'est d'un réalisme éprouvant
Par son efficacité, on oublie les invraisemblances du scénario, notamment l'absence des autorités gouvernementales dans les discussions d'une prise d'otage qui va durer plus de quatre mois. C'est peut être là une volonté délibérée du metteur en scène pour réduire les participants et maintenir  le sentiment de tension extrême qui aurait pu se déliter.

L'amour, l'argent, le vent - Barbara Carlotti

"Mon dieu mon amour cette mélodie
me retournait le cerveau
et j'écoutais comme au ralenti
ta voix d’enfant sans les mots"

"Mon dieu mon amour cette mélodie
un astre clair un chant d'oiseau
nous chantions au milieu de la nuit une litanie sans les mots"

Il suffit d'écouter une fois la chanson "Mon dieu, Mon amour" du dernier album de Barbara Carlotti, chantée en duo avec Philippe Katherine pour être accompagné indéfiniment de cette douce ritournelle. Le bonheur de chanter à deux !
Barbara Carlotti enchante avec cet album de sa voix toujours aussi fascinante, d'une musique qui ne cesse de s'enrichir de nouvelles sonorités. Un disque envoutant!

L'amour, l'argent, le vent est notre album de la semaine !




samedi 27 juillet 2013

J.J Cale (5/12/1938 - 26/07/2013)

Le deuxième J de J.J Cale n'était là que pour le distinguer de son homonyme John Cale du Velvet underground. Guitariste, chanteur, il écrivait lui même ses chansons, ils sont nombreux à être venus se servir dans son répertoire.
Cocaïne, peut être son titre le plus célèbre fut notamment repris par Eric Clapton, et nombreux sont ceux qui pensent à tort que ce tube planétaire fut écrit par ce dernier.La version originale de ce titre se trouve dans l'album Troubadour qui fit la renommée internationale de J.J Cale
Sa musique inspirée par le Jazz, le blues et la country avait un son unique, appelé le '"Tulsa sound" du nom de sa ville Natale. Il est toujours resté fidèle à ce son, son dernier album "Roll On " une petite merveille en témoigne
C'est une légende qui s'éteint !


vendredi 26 juillet 2013

Le zoo de Berlin.



Nous n'avons pas une grande passion pour les zoos, même si nous avons conscience que les animaux qui y sont exposés ne sont plus en capacité de vivre dans le monde sauvage.  Nous savions par sa réputation que celui de Berlin valait une visite, il est le plus ancien d'Allemagne et un des plus importants au monde.
Le zoo est effectivement magnifique, son entretien est irréprochable, c'est un vrai plaisir de pouvoir approcher ces espèces rares des lointaines contrées, nous retrouvons le temps d'une visite une fascination de gamins. Nous citerons pour sa placidité, Fatou une femelle gorille de 56 ans.
Nous regrettons juste de ne pas avoir pu croiser le Panda Bao Bao offert à Helmut Schmid alors chancelier de la RFA lors d'un voyage officiel en Chine en 1980 ,décédé en 2012.





jeudi 25 juillet 2013

Nico (16-10-1938 au 18-07-1988)


Il existe au cœur de la forêt de Grunewald, un petit cimetière champêtre difficile d’accès, aucune route goudronnée n'y mène, il n'est pas particulièrement bien indiqué. Notre fort désir de nous recueillir sur la tombe de Christa Pffagen plus connue sous le nom de Nico a eu raison de toutes les difficultés.
Célèbre pour avoir chanté sur le premier album du Velvet underground, connu aussi pour la banane figurant sa pochette réalisée par Andy Warhol. Lou Reed lui laissant peu de place au sein du groupe, elle continua avec grâce sa carrière en solo.
En parallèle, elle mena une carrière au cinéma, notamment à travers les films du cinéaste Philippe Garrel dont elle fut l'égérie.
Elle fut une figure marquante de la culture underground des années 60 et 70. Elle méritait bien une expédition au coeur de la forêt berlinoise.



Grunewald


Ce n'est pas l'Histoire qui nous a mené à Grunewald, mais il nous était difficile de ne pas faire un passage par le quai 17 de la gare qui rappelle avec sobriété le passé  tragique de ce lieu. C'est de  là que furent déportés tous les juifs de Berlin vers les ghettos de Pologne ou d'Estonie dans un premier temps, puis vers les camps de concentration et d'extermination après la décision de la solution finale prise dans la ville voisine Wansee.
Tous les convois partis sont inscrits avec le nombre de personnes déportées, le premier convoi de 1251 Juifs est parti pour Lódz le 13 Octobre 1941, le dernier parti le 27 mars 1945 avec 18 juifs pour le camp de Theresienstad démontre la volonté du régime au bord de la capitulation de perpétuer le crime jusqu'à la dernière minute.


Grunewald est un quartier résidentiel de Berlin situé en plein coeur d'une superbe forêt, nous y avons croisé des chênes immenses et spectaculaires, les villas y sont particulièrement impressionnantes mais pas toujours de bon goût, nous avons pu ainsi croiser quelques demeures de  diplomates mais aussi l'ancienne maison où a vécu le cinéaste Murnau (voir ci dessus)



Mais une des raisons de nous rendre à Grunewald était la visite du Brucke-Muséul du nom du mouvement expressioniste allemand "Die Brücke" (le pont) . Installé dans une villa contemporaine le fond est principalement composé d'une donation faite à la ville de Berlin par Karl Schmitt Rotluff, enrichie de nombreux dons et acquisitions. Nous avons pu y voir notamment des oeuvres de Ernst-Ludwig Kirchner un des nos artistes préférés de ce courant, mais aussi un sublime autoportrait de Emil Nolde qui nous a particulièrement impressionnés. Un musée à voir !


Bernadette Laffont (28/10/1938 - 25/07/2013)

Présente sur les colonnes Morris de Berlin pour son dernier film sorti Paulette, Bernadette Lafont nous accompagnait quotidiennement dans nos déambulations berlinoises.
Nous nous souvenons de ses jeunes années où elle était l'égérie de la nouvelle vague, présente dans les mistons le court métrage de François Truffaut, tourné avant les 400 coups.
Compagne alors de Gérard Blain, elle participe au début de carrière de Claude Chabrol avec un rôle dans son premier long métrage Le beau Serge, ou plus tard dans les bonnes femmes qui fit alors scandale . Nous l'avons vue l'année dernière dans le chef d’œuvre de Jean Eustache la maman et la putain lors d'une projection exceptionnelle au Champo...
Elle était une femme libre, drôle, un regard canaille qui n'invitait pas à la sagesse... si nous le pouvions nous regarderions aujourd'hui "une belle fille comme moi" de François Truffaut où elle était magnifique.

mercredi 24 juillet 2013

Mitte - Berlin

Situé au cœur de la ville, cet ancien quartier de Berlin a été après la chute du mur un petit paradis pour les artistes qui ont vu là un espace infini pour s'exprimer. Avec le temps, l'économie a appliqué sa loi, le quartier ne perdant pas son coté branché a vu fleurir les magasins de luxe et des galeries d'art. Pour autant, il existe encore quelques zones de résistances.
Sur la Rosnetalerstrasse, au numéro 39, il convient de pénétrer dans une cour, à l'entrée un café cinéma, au fond un immeuble, un café, une librairie à l'étage ainsi qu'un atelier d'artiste et une galerie. La montée d'escalier totalement taguée est un spectacle en soi.

Sur l'orianenburgerstrasse, C'est sur le site d'un ancien grand magasin à l'abandon, que les artistes se sont installés, on y trouve un cinéma, un théâtre, des ateliers d'artiste. Fermé nous n'y avons pu entrer dans ce bâtiment semble-t-il tagué de haut en bas. Le propriétaire la HSH Nordbank a-t-elle repris possession des lieux classés monuments historiques en 1992 dont elle est la propriétaire?

Mais le quartier, en grande partie épargné par les bombardements de la seconde guerre mondiale, permet d'avoir une vision de ce que fut le Berlin du XIXème ainsi au niveau des immeubles anciens dans la Sophienstrasse où il convient de faire une pause pour manger un gâteau dans la boulangerie pâtisserie du numéro 30, une des plus fameuses de la capitale.
Le charme de ce quartier c'est aussi de se promener dans le labyrinthe des cours intérieures de la Hackesche Höfe totalement rénovées, c'est devenue une zone commerciale incontournable où les touristes viennent acheter les objets Appelman, le petit bonhomme berlinois, vieux souvenir sympathique de la DDR.


C'est aussi une salle de Bal de 1913 restée intacte, chaque soir ont lieu des cours de danse, un lieu magique avec une affiche d'origine signée Otto Dix.
 
Enfin un monument peu banal mérite le détour, c'est un énorme bunker qui servait à la population berlinoise  lors des bombardements et qui selon Hitler et son architecte Albert Speer était destiné à devenir un mémorial de la guerre, dans la future capitale Germania...
Elle est devenue une prison durant l'occupation soviétique, puis un centre de stockage de fruits exotiques du temps de la RDA,avant de devenir une boite de soirées techno, fétichiste et sadomasochistes à la chute du mur.
En 2003, l'endroit fut racheté par le collectionneur Boros, cinq années de travaux pour aménager le lieux et accueillir diverses sculptures. Sur la façade externe nous voyons toujours les traces de balles et d'obus. Le dernier étage a été aménagé d'une véranda avec piscine.

Si le quartier n'a été que peu endommagé, il reste marqué par la disparition de l'importante communauté juive d'avant guerre. symbolisait notamment par l’œuvre "la pièce manquante" du sculpteur Karl Biedermann qui rappelle le départ l’atmosphère d'urgence et de peur du départ.

Nous avons fini, notre tour du jour dans un cimetière français, où reposent de nombreux huguenots venus se réfugier après la révocation de l'Edit de Nantes, avec pour voisin un cimetière allemand où nous avons retrouvé les tombes  de Berthold Brecht et de Hegel.



Nous avons terminé au Dada Fallafel, retrouver les parfums de la méditerranée.


C'était la balade "Berlin Créateur" proposée par Isabelle Kreitz et Cécile Calla du guide Berlin Itinéraires (Lonely planet) - avec un détour par la balade "les lieux de mémoire"

mardi 23 juillet 2013

Potsdam - Le Park Sanssouci

A 25 kilomètres de Berlin, dans la commune de Potsdam, les rois de Prusse, en particulier Frédéric II , le grand (1740-1786 ), ont fait aménager plusieurs palais dans un immense ensemble paysager. C'est avant tout ces magnifiques jardins où l'on découvre au détour des sentiers les différentes constructions qui valent la visite. Nous avons cependant parcouru au rythme des audio-guides bien calibrés et au contenu limité les différents appartements du palais du Sanssouci, demeure où Frédéric II donna refuge à Voltaire dont il était un grand admirateur. Cela lui valut le surnom de despote éclairé. Le décor rococo donne la part belle aux dorures, et à la peinture française avec Watteau, le peintre préféré du monarque et Antoine Pesne, peintre officiel du royaume. C'est là que Frédéric le grand aime discuter philosophie, jouer de la flûte et composer. 
Le lieu vaut le déplacement mais à l'instar de Versailles souffre de sa grande attractivité qui implique des visites à la "queue-leu-leu", des tarifs prohibitifs aussi appliqués à la moindre activité annexe (toilettes, droit de photos). Autre détail exotique: lors de nos visites de l'Orangerie et de la Charlottenhof, nous avons dû enfiler d'énormes pantoufles pour ne pas risquer d'abimer le plancher d'origine.

De retour à Berlin, nous avons fini notre journée prussienne en goutant à la spécialité locale : le curry wurst. Il s'agit d'une saucisse coupée en rondelle recouvert de ketchup et de curry, le tout accompagné de quelques frites. Initiée en 1930 par Max Konnopke, un fils de paysan de Cottbus, c'est dans le snack d'origine installé sous les rails du métro que nous avons découvert cette traditionnelle recette.

lundi 22 juillet 2013

Le mur de Berlin

Difficile de parler de Berlin sans évoquer son mur, témoignage de son histoire récente. Il existe dans Berlin plusieurs traces du mur, nous nous sommes rendus dans trois lieux les plus marquants:



* Un pan du mur est conservé le long de la Niederkirchnerstrasse du nom d'une résistante allemande Käthe Niederkirchner , à proximité de la Topographie de la Terreur, où depuis 1987 une exposition photographique, devenue un centre de recherche, présente les crimes du nazisme à l'emplacement des bâtiments de la Gestapo et de la SS installés dans  l'ancienne école industrielle des arts décoratifs, détruits par les bombardements de 1945. D'ailleurs, dans toute la ville de Berlin, de nombreuses expositions temporaires rappellent la prise du pouvoir en Janvier 1933 d'Adolf Hitler il y a 80 ans. 



* Le plus fréquenté est sans aucun doute l'East Side Gallery où en 1990, à l'initiative d'un écossais Chris MacLean, plus de 100 artistes ont recouvert de peintures les 1300 mètres du mur, créant ainsi une immense fresque qui fut restaurée en 2009. On peut regretté les nombreux graffitis laissés par les "abrutis de passage"... 



* Le plus intéressant d'un point de vue historique demeure le tronçon conservé au niveau de la Bernauerstrasse qui permet de changer le regard simpliste que nous portons sur le mur. Bien plus qu'un simple mur, la partie occidentale de Berlin était encerclée par une véritable frontière fortifiée, composée de deux murs séparés par un No man's land surnommé "La bande de la mort", surveillé par des soldats perchés en haut de miradors. A cet endroit, eurent lieu de nombreuses tentatives d'évasion, il a servi de cadre pour élaborer une vidéo d'animation très didactique. (Voir ici)

Le nombre de victimes ayant péri en tentant de franchir le mur s'élèvent au minimum à 136. Le lieu leur rend hommage, mais il nous est difficile de toutes les citer ici. La première se nommait Ida Siekmann, elle mourut le 22 Aout 1961, elle avait 59 ans. Quand au dernier, il s'appelait Winfried Freudenberg, il décéda le 8 Mars 1989 à 33 ans, quelques mois avant la chute du mur.

Notre cantine du jour, fut un merveilleux restaurant japonais, Sasaya

dimanche 21 juillet 2013

La gemäldegalerie de Berlin

Situé dans un bâtiment dessiné par Heinz Hilmer et Cristophe Sattler, la pinacothèque de Berlin permet de voir des chef d'oeuvres de la peinture dans  des conditions optimales, le revêtement de murs absorbe la lumière naturelle diffuse qui tombe du plafond, évitant ainsi les reflets sur les tableaux. Un musée d'une grande richesse dont notre résumé ne peut que parcellaire.

Il s'organise en six parties:

- la peinture allemande du XIII° au XVI° où nous avons pu voir notamment des oeuvres de Albrecht Dürer, Lucas Cranach dit l'ancien ou Hans Holbein dit le jeune

- Les peintures néerlandaise et française du XIV au XVI avec en autres des œuvres de Van Eyck ou Bruegel. Nous nous sommes longuement arrêtés devant la vierge dans une église vers 1425 de Jan Van Eyck, et  le portrait d'une jeune femme vers 1470 de Petrus Christus, et le Saint Jean à Patmos, exceptionnel tableau de Jérôme Bosch peint sur les deux faces.
Nous avons pris le temps de décrypter les proverbes flamands, de Pieter Bruegel dit Bruegel l'ancien où à travers une multitude de personnages le peintre a représenté quelques cent vingt proverbes flamands . Derrière l'aspect ludique et comique de la toile, Bruegel révèle sa vision sombre du monde dominé par la bêtise, un tableau qui garde malheureusement toute sa force.
Une troisième partie totalement époustouflante avec la peinture flamande et Hollandaise du XVII° avec notamment des œuvres de Anton Van Dyck, de Rembrandt et de Rubens mais aussi deux tableaux de Vermeer ou de magnifiques paysages de Jacob Van Ruysdael...
Limités par le temps nous avons survolé les trois dernières parties consacrées aux peintures Italienne, Anglaise  et Francaise. Nous avons néanmoins eu le temps de nous arréter devant l'Amour Vainqueur du Caravage ou des toiles de Titien, Botticelli , de Gainsborough et de Nicolas Poussin.
Mais au moment de la fermeture nous n'avons pas vraiment eu le choix, une version insupportable de l'hymne à la joie de Ludwig Van Beethoven surement joué avec des moufles nous a poussé vers la sortie, nous y avons passé plus de 4 heures sans voir le temps passer.

Nous garderons le souvenir d'un tableau de Franz Hals, Malle Babbe ou Babette la folle peint vers 1629-1630. Nous aimons particulièrement le regard plein d'humanité de Franz Hals, sur cette femme vivant dans un asile, surement parce qu'il était confronté à la douleur de la folie son fils étant interné dans ce même établissement. Les recherches effectuées ont confirmé l'existence de Babbe, son nom a été retrouvé dans les registres d'un asile. L'alcool est assurément l'origine de son mal, comme le laisse supposer la cruche qu'elle tient dans la main mais aussi la chouette posée sur son épaule, symbolisant cette expression hollandaise, "saoul comme une chouette." Ce qui étonne lorsqu'on voit le tableau de prés c'est la rapidité d’exécution fait de touches rapides, il n'est pas étonnant que ce tableau ait eu les faveurs impressionnistes tant il semble les annoncer.

Nous avons fini, notre journée dans un autre quartier de Berlin, le Mitte, dans un restaurant vietnamien de Monsieur Vuong qui ne ressemble en rien de ceux que nous connaissons en France, décor design, mur peint en orange et rouge, une cuisine douce remplie de multiples parfums, il méritait bien notre visite.

L'idéal - Barbara Carlotti

Barbara Carlotti est "le petit  morceau" de France que nous avons emmené avec nous à Berlin. Son deuxième album  s'ouvre sur la chanson qui donne le titre à l'album, L'ideal:

Nous passerons nos vies
Dans des lieux sublimes
A lire en sirotant l´alcool
Des textes décadents
Sur la nature de l´Homme
Sur ses plaisirs futiles
Et nous rirons à pleines dents

Idéal, idéal, idéal, idéal...

Elle confirme tout son talent entrevu dans son premier album, une écriture simple, une voix unique avec quelque chose de désuet qui donne une atmosphère unique à son album. Un vrai bonheur à chaque écoute !
Comme le dit si justement Valérie Lehoux, critique à Télérama: "Interprète troublante, à la fois proche et distante, éthérée et présente. Comme les Polaroid délavés qu'on cache au fond des portefeuilles, les chansons de Carlotti nous content des souvenirs à l'imparfait et des rêves d'idéal"

L'Idéal est notre album de la semaine !



samedi 20 juillet 2013

Berlin Alternatif

Balade dans le quartier où nous avons notre "campement", le Friedsrichhain ancien quartier ouvrier de Berlin, qui a été pris d'assaut par les squatteurs après la chute du mur de Berlin où à peu près 25 000 logements étaient vacants, véritables  repères des mouvements alternatifs et anarchistes. Les squats sont encore nombreux, on y croise également des immeubles autogérés où des salles de concerts sont ouvertes coté cour.

Cette situation entraine parfois des situations de tension lorsque les autorités décident de se réapproprier les lieux, les heurts peuvent alors être violents.




Un endroit des plus attractifs du quartier est le temple RAW établi dans les anciens ateliers de maintenance et de réparation des chemins de fers allemands. En fin d'activité en 1994, le terrain est occupé depuis 1998 par un monde alternatif. On y trouve un bar, une piste de Skate Board, un mur d’escalade, un grossiste en boissons, des salles de concerts, des ateliers d'artistes, tout un monde joyeux et festif mais dont l'avenir reste incertain, un investisseur ayant racheté le terrain en 2007, même si l'association qui gère la grande majeure partie du terrain a signé en 2010 un contrat de location de 10 ans... Un domaine sans fin pour les adeptes du street art.




Nous avons terminé notre ballade vers l'east side Gallery, pour longer un long tronçon du mur de Berlin de plus de 1km, devenu support pour des artistes venus du monde entier, la plus grande galerie à ciel ouvert. Le Louvre a sa Joconde, le mur a son embrassade à la russe entre Leonid Brejnev et son vassal est-allemand Erich Honecker de Dimitri Vrubel, la foule est là comme devant le portrait de Vinci.

Source: Berlin Itinéraires de Isabel Kreitz et Cecilia Calla - Lonely Planet

L'Homme sans qualités - Robert Musil

Ecrit au début du siècle dernier , l'homme sans qualités est une œuvre majeure de la littérature du XX° siècle. Roman inachevé , l'auteur ayant été surpris par la mort en 1942, l'oeuvre est immense tout autant dans sa forme  que dans le fond. Se lancer dans la lecture de ce roman est une véritable aventure.
Ulrich en est le personnage central, un personnage que l'on croise fréquemment dans la littérature de langue allemande de cet époque, fils d'une famille bourgeoise, il n'a pas trouvé sa place dans la bonne société, préférant y vivre en marge , en spectateur avisé, trouvant financement auprès de son père chez qui on sent poindre un certain agacement.
Brillant , intelligent, Ulrich n'aime pas le monde dans lequel il vit et c'est avec une certaine ironie qu'il regarde le monde en plein bouleversement. Ce qui distingue le regard de Robert Musil, c'est assurément sa formation de scientifique, qui lui permet de mieux appréhender le bouleversement des techniques de la fin du XIX° et début du XX°. C'est une lecture qui se fait sourire aux lèvres.
L'homme sans qualités, est une œuvre dense, riche... Nous devons reconnaitre notre lecture ici trop légère, c'est un livre qui ne peut être que réellement lu qu'un stylo à la main, nous "lisotons" plus que nous lisons, tout en sachant que c'est un ouvrage dans lequel nous replongerons régulièrement
Ce que nous aimons particulièrement, c'est la justesse du regard porté sur les hypocrisies de son temps,  la capacité à identifier les évolutions de la société et d'en prévoir avec perspicacité l'avenir:

"Qu’Ulrich pût penser avoir obtenu quelques résultats dans le domaine scientifique n'était pas absolument sans importance pour lui.
(...)
Or, un beau jour, Ulrich renonça même à vouloir être un espoir. Alors déjà, l'époque avait commencé où l'on se mettait à parler des génies du football et de la boxe; toutefois les proportions demeuraient raisonnables: pour une dizaine , au moins, d'inventeurs, écrivains et ténors de génie apparus dans les colonnes des journaux,on ne trouvait encore, tout au plus, qu'un seul demi-centre génial, un seul grand tacticien du Tennis. L'esprit nouveau n'avait pas encore pris toute son assurance. Mais c'est précisément à cette époque-là qu'Ulrich put lire tout à coup quelque part (et ce fut comme un coup de vent flétrissant un été trop précoce) ces mots: "un cheval de course génial".

vendredi 19 juillet 2013

Wannsee, la plage.... l'histoire encore

C'est à Wannsee sur la plage du grand lac que les berlinois vont se distraire lors de beaux jours. Aménagée dans les années 1920 1930 par l'architecte Richard Emisch, les bâtiments ont depuis été classés aux monument historiques. L'eau est un peu vaseuse mais c'est une occasion unique de sortir son maillot de bain.

Pour en finir  avec l'histoire en Wansee, nous avons découvert lors de notre promenade deux monuments qui méritent un arrêt.


Une  imposante statue de lion  copie d'une œuvre danoise créée pour célébrer leur victoire de 1850 sur le Schleswig-Holstein. Après 1864 la statue originale fut déplacée à Berlin à l'occasion de la victoire de la Prusse sur le Danemark qui récupéra le monument en 1945 ... Entretemps en 1865, une copie avait été érigée sur les rives du lac de Wansee...

Un fragment du palais des Tuileries incendié en 1871 pendant la Commune!! Un riche industriel allemand s'était porté acquéreur de 11 fragments du palais dévasté pour agrémenter le parc de sa propriété... Un petit morceau de l'histoire de France !


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