vendredi 30 avril 2010

Un après midi de chien - Sidney Lumet - 1975


Un après midi de chien de Sydney Lumet s'inspire d'un fait réel. C'est l'histoire d'un braquage qui se termine par une prise d'otages de 14 heures, la presse, la foule sont présentes sur les lieux, et le petit braqueur maladroit devient immédiatement un héros du petit écran. Les moyens utilisés par la police semblent totalement disproportionnés (hélicoptères, tireurs d'élite placés sur tous les toits) pour la situation ce qui joue en faveur des apprentis gangsters qui en deviennent sympathiques et touchants.... L'échec du braquage devient vite évident.
Interprétation géniale de Al Pacino le film repose principalement sur sa prestation, il n'obtient pas l'oscar du meilleur acteur car cette même année Jack Nicholson tenait le haut de l'affiche dans le film de Milos Forman: Vol au dessus d'un nid de coucou. Al Pacino néanmoins marque l'histoire du cinéma car pour la première fois un acteur hollywoodien accepte d'incarner un personnage ouvertement homosexuel. Le film est une attaque contre la starification du quotidien, de vouloir transformer tout évènement en spectacle, il garde aujourd'hui toute sa force, ce thème étant toujours d'une grande actualité. On peut également le rapprocher de Taxi Driver de Martin Scorsese, et le considérer comme un témoignage sur les traumatismes subis par les anciens du Vietnam.
Un film d'une grande richesse où Sidney Lumet fait preuve d'une grande sobriété dans sa mise en scène ...

mardi 27 avril 2010

Madame De Sade - Yukio Mishima- Théâtre le Parvis Ibos (65)


Mishima fut fasciné par Madame De Sade qui n'aura eu de cesse de rester fidèle à son mari et d'user de toutes ses influences pour lui venir en aide, mais dès sa libération elle se décide à le quitter pour rejoindre les ordres. A travers le regard de six femmes, l'épouse, la belle-mère, la belle sœur, deux aristocrates, une bigote (la Baronne de Simiane), l'autre libertine (Comtesse de Saint-Fond), et enfin Charlotte la servante, Mishima fait le portrait de Donatien Alphonse François Comte de Sade dit le Marquis de Sade. La pièce traverse 18 années durant lesquelles le marquis est régulièrement emprisonné, sa vie de débauche n'est pas acceptée. A Marseille, il est dénoncé par des prostituées qu'il a fouettées jusqu'au sang après leur avoir imposé l'absorption d'aphrodisiaques, accusé de sodomie il échappe de justesse au bucher. Les six femmes se querellent à son sujet. Sa femme et sa belle sœur qui a été sa maîtresse lors d'un voyage à Venise souhaitent sa libération mais Madame de Montreuil sa belle- mère reste intraitable et refuse d'aider à la libération de son gendre jugé. Mais la révolution arrive et le marquis peut être utile en ses temps incertains, lui a qui a élargi ses connaissances dans les geôles du roi...

Texte passionnant, servi ici par une mise en scène épurée qui peut apparaitre un peu froide. Au contraire il nous semble que les choix de Jacques Vincey mettent en avant l'intelligence du texte qui n'est pas sans nous rappeler les liaisons dangereuses de Choderos De Laclos et la fascination de Mishima pour la noirceur du marquis. Les costumes sont somptueux, les actrices sont absolument formidables ainsi que l'acteur Alain Castillaz incarnant une étonnante Charlotte. On frémit, on sourit de l'hypocrisie des bigotes, on comprend la nécessite d'une révolution. Superbe soirée !

Madame De Sade - Yukio Mishima
Mis en scène Par Jacques Vincey

vendredi 23 avril 2010

Obscurantisme

Vu dans diffèrents organes de presse:

L'augmentation des relations sexuelles illicites est la cause de l'accroissement des tremblements de terre, selon l'ayatollah Kazem Sedighi, imam de la prière du vendredi de Téhéran cité samedi par le quotidien Aftab.
"Les catastrophes naturelles sont le résultat de notre propre comportement", a déclaré M. Sedighi.
"Beaucoup de femmes mal habillées corrompent les jeunes, et l'augmentation des relations sexuelles illicites fait accroître le nombre des tremblements de terre", a-t-il déclaré.

Voila qui nous en apprend beaucoup sur les japonaises.....

jeudi 22 avril 2010

Tarbes


Tarbes, chef lieu des Hautes Pyrénées, n'est pas une ville très exaltante. Une fois que vous avez fait le tour du jardin Massey vous en avez vu l'essentiel. Placide Massey horticulteur réputé, il dirigea notamment le potager de Versailles en 1819, légua à la ville sa propriété. Il avait acheté au centre ville des terrains pour y établir son jardin classé aujourd'hui "jardin remarquable" par le ministère de la culture. Le cloître de l'abbaye de saint Sever de Rustan réinstallé au cœur du parc fait maintenant le bonheur des enfants qui en font inlassablement le tour. Parmi les arbres, on trouve un cèdre du Liban majestueux et de magnifiques ginko biloba, espèce la plus ancienne connue, existant environ 40 millions d'années avant l'apparition des dinosaures. Ce fut le premier arbre à repousser à Hiroshima. Il est l'arbre fétiche de Tokyo et Weimar, Goethe consacra un poème à sa gloire.


Sinon il existe un évènement tarbais à ne pas manquer, c'est le marché du jeudi, véritable rituel où les paysans des environs se retrouvent sous la halle de la place du Marcadieu pour vendre leurs produits. Cueillis le jour même, les légumes et les fruits n'ont pas perdu leurs saveurs dans des camions réfrigérés.

La ville porte également le culte du Maréchal Foch né à Tarbes le 2 Octobre 1851, nommé commandant en chef du front de l'ouest lors de la première guerre mondiale, . On peut y visiter sa maison natale, anecdotique!

mercredi 21 avril 2010

Saint-Jean de Luz


Saint-Jean de Luz est une des plus charmantes station balnéaire du pays basque. C'est la seule rade abritée entre Arcachon et l'Espagne. La baie située au fond du golf de Gascogne propose de belles plages de sable où vous ne courez aucun risque de prendre une grosse vague dans la figure. Ce n'est pas le paradis des surfeurs qui préfèrent se retrouver sur les plages de Biarritz ou Anglet, cités voisines.

Suite au Traité des Pyrénées conclu le 7 novembre 1659 par Mazarin, Louis XIV vint y épouser l'infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche le 9 juin 1960. La légende veut que la porte empruntée par les époux à la sortie de la cérémonie fut murée après leur passage, selon la volonté du monarque. La réalité semble tout autre, l'église Saint Jean Baptiste ne fut achevée que trois ans après la cérémonie, la première porte fut fermée à la fin des travaux n'ayant alors plus d'utilité.

Journée de Printemps exceptionnelle, les enfants étaient tous dans l'eau.......

mardi 20 avril 2010

Cauterets - le Pont d'Espagne (alt 1500m)

Cauterets est une station de ski et une station thermale située au cœur des Pyrénées. Sa station thermale a fait sa richesse. Au cours du XIXeme, du beau monde y séjourna: George Sand, Chateaubriand ou encore Victor Hugo. Bernadette Soubirous, asthmatique, y fit également quelques cures entre 1858 et 1859. La gare est un des endroits les plus pittoresques du village, classée monument historique, c'est le pavillon de la Norvège de l'exposition universelle de 1889 qui fut remonté sur place en 1897.
Nous avons continué notre route sur 7 km jusqu'au Pont d'Espagne, situé sur une ancienne voie permettant de rejoindre l'Espagne par la montagne il permet de passer le gave. On a suivi un chemin longeant les cascades et après une petite heure de marche, nous avons rejoint le plateau du Marcadau. Paysages somptueux!

dimanche 18 avril 2010

L'islande - les voyages - Geert Mak


Voila cinq jours que les avions sont cloués au sol du fait des cendres répandues par le Eyjajjallajökull volcan islandais. Nous avons lu sur le site de Libération (http://www.liberation.fr/) une interview de Armann Höskuldson volcanologue au Nordic Volcanological Center à Reykjavik. Il explique que l'éruption de ce stratovolcan pourrait être suivie de celle du Katla volcan cinq fois plus important. Il nous parle également d'un volcan islandais d'un autre type, le Laki dont la dernière éruption remonte en 1793, il avait craché une lave basaltique durant une année saturant l'atmosphère de soufre. Cela avait été terrible pour les récoltes et avait entrainé des famines en Islande. Selon certains historiens cette irruption expliquerait également les mauvaises récoltes en Europe, à l'origine en France de la Révolution .


Pas certain que les avions redécollent de sitôt. Reste à ne pas oublier que la littérature est le moyen le plus sûr et le plus écologique de voyager. Prenez l'ouvrage de Geert Mak, "voyage d'un européen à travers le XX° siècle", un beau pavé de mille pages, c'est un périple à travers l'Europe et le XX° siècle qui vous est proposé.


En 1999, Geert Mak s'engage dans un périple d'une année à travers l'Europe dont l'Histoire du dernier siècle fut si mouvementée. Il traverse les lieux, retrouve des traces, rencontre des témoins de l'Histoire et il nous raconte. Nous n'en sommes qu'au début, il est à Paris et se rappelle l'exposition universelle de 1900 d'un Paris flamboyant. Mais il fait aussi le portrait de la France, on apprend ainsi que la puanteur est le problème majeur des grandes villes: "Alors qu'à Paris d'énormes travaux d'équipement avaient été entrepris en matière d'adductrion d'eau et d'évacuation - il subsiste de petits lacs souterrains-, en province, dans des villes comme Rouen ou Bordeaux, c'est par les caniveaux qu'étaient évacuées les eaux usées. Vers 1900, Rennes, ville de soixante dix mille habitants, comptait en tout et pour tout trente baignoires et deux maisons pourvues d'une salle de bains." Il parle aussi des campagnes où la vie est particulièrement rude, environ quatre cent mille vagabonds mendiaient encore leur pain dans les campagnes françaises en 1905.

Geert Mak - Voyage d'un européen à travers le XX° siècle - Gallimard

vendredi 16 avril 2010

Pas Perdus - Cie Les Argonautes - Théâtre Jean Arp



La compagnie les argonautes se présente ainsi: un spectacle de cirque mélangeant théâtre, menuiserie et tendresse.
Pas de doute pour la menuiserie puisque le décor est composé de cinq Kapla géants qui ont un rôle essentiel tout au long du spectacle. Du théâtre assurément, les quatre acteurs dans une sorte de camisole nous donne l'impression de nous retrouver dans une institution psychiatrique, ils sont joyeux, en colère ou belliqueux mais ceux sont aussi de vrais amis car chaque fois que l'un d'entre eux est dans la panade il peut compter sur les trois autres. Enfin de la tendresse, mais aussi du rire et de la poésie composent ce spectacle.
Du cirque réjouissant qui ne se résume pas à une simple succession de performances de jongleries ou de numéros d'équilibre, le tout est cohérent et nous raconte une tranche de vie, la poésie qui s'en dégage n'est pas sans rappelée celle des films du grand Buster Keaton.
Pour résumé c'est l'histoire de quatre déséquilibrés à la recherche permanente d'un équilibre incertain.

Photos Antoinette Chaudron

Plus de renseignements sur la cie Les Argonautes, Cliquez ici

jeudi 15 avril 2010

Les demoiselles de Wilko - Andrzej Wajda


Adaptation fidèle du roman de Jaroslaw Iwaskiewic. Le héros Victor de retour après 15 ans d'absence au domaine de Wilko où il retrouve les demoiselles qu'il a connues avant de partir à la guerre. Passé trois semaines, il rejoint son travail...et tourne à nouveau le dos à Wilko.

Film d'une très grande sobriété, on sent que Wajda a voulu être absolument fidèle à l'œuvre de Iwaskiewicz à qui il rend hommage dans son dernier plan. Les actrices sont magnifiques, présence féminine qui nous fait penser au cinéma de Ingmar Bergman. La fuite du temps, l'irréversibilité des erreurs, la mélancolie des personnages font de ce film un pur moment de bonheur. On pense sans cesse à Tchékov et à Proust qui furent assurément une source d'inspiration de la nouvelle. Enfin la beauté de la campagne polonaise est une invitation permanente au voyage.

Réalisé en 1979, ce film se laisse regarder avec un immense plaisir!

mardi 13 avril 2010

Requiem pour une cité de verre - Donna Leon


Donna Leon écrit des romans policiers, ils ne sont généralement pas très palpitants, mais ils ont l'avantage de se passer à Venise. Le commissaire Brunetti est le héros récurrent , il a une vie équilibrée sa femme enseigne à l'université, il vit dans un bel appartement, et si ses enfants ont bien fait leur crise d'adolescence, ils sont toujours dans le droit chemin. Cette stabilité familiale est particulièrement rare dans la littérature policière où généralement le policier a une vie chaotique. Une autre particularité du roman policier est que l'on assiste généralement au repas du policier, et avouons le c'est pas terrible. Que ce soit Wallander chez Mankell, Harry Bosch chez Michael Connelly ou Resnick chez John Harvey, les repas sont composés la plupart du temps de sandwichs indigestes. La palme revenant à Resnick incapable d'avaler son sandwich sans salir sa chemise ou sa cravate de mayonnaise ou de toute autre sauce industrielle. Brunetti lui est un vrai gourmet, et si vous aimez la cuisine italienne ses repas sont assurément le meilleur moment du roman.
Les romans de Donna Leon sont de plus en plus ennuyeux, l'inventivité est nulle l l'écriture est assez plate, c'est une véritable fonctionnaire du roman policier qui livre régulièrement un nouvel épisode. Requiem pour une cité de verre a pour thème l'écologie, c'est une histoire d'entreprise qui rejette des produits toxiques dans la lagune vénitienne. Le crime intervient à la page 170.....
Au niveau des repas c'est même un peut triste, on a droit à un plat de spaghetti aux vongole. Les vongole sont des coquillages, le principal coquillage est la palourde mais on peut trouver aussi des praires et des coques...Le tout assaisonné de Peperoncino, qui est un piment plutôt redoutable ... Si vous souhaitez passer un petit moment à Venise nous vous conseillons de vous limiter aux premiers ouvrages de l'auteur, les plus palpitants!

Requiem pour une cité de verre - Donna Leon - ed Points Policier

lundi 12 avril 2010

Shutter Island - Martin Scorsese


Le Marshall Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés sur l'ile de Shutter Island pour enquêter sur la disparition mystérieuse d'une malade: Rachel Solando. Shutter Island est une sorte de prison-hôpital psychiatrique où sont gardés des dangereux criminels victimes de pathologie lourde. L'équipe médicale expérimente de nouveaux traitements.... Le Marshall Teddy Daniels hanté par le souvenir de Dachau doit faire face à ses cauchemars.....

Adapté d'un roman de Denis Lehanne le dernier film de Martin Scorsese est absolument indigeste. Certaines scènes sont grotesques, la représentation de Dachau est absolument insupportable ... Leonardo De Caprio malgré tout son talent ne peut sauver ce film du ridicule. Si Martin Scorsese a réalisé des films majeurs de l'histoire récente du cinéma, il est aussi l'auteur d'un certain nombre de navets: la dernière tentation du Christ, Kundun....

Grand admirateur des Rolling Stones, on peut facilement dire que son dernier film est à la hauteur des derniers albums de la bande à Mick Jagger. A éviter!

Grand cinéphile , Scorsese n'a pas réalisé un grand film sur la folie, il est très très loin du chef d'œuvre de Samuel Fuller, Shock Corridor!

dimanche 11 avril 2010

Le cimetière de Picpus. Paris XII°

La guillotine fut érigée place de la nation le 17 juin 1794, la municipalité ordonna d'établir un cimetière à proximité, un jardin fut réquisitionné. Entre le 17 juin et la chute de Robespierre le 27 juillet 1794, 1306 personnes furent exécutées place de la nation, âgées de 14 à 90 ans, de toutes conditions sociales, parisiens ou provinciaux ramenés vers la capitale. Si la majorité des victimes étaient des gens du peuple, on trouve aussi parmi elles ,le prince Frederic III de salm-Kyburg, la duchesse d'Ayen, la maréchale et la vicomtesse de Noailles, les poètes Antoine Roucher et André Chenier, ou encore Eugéne de Beauharnais, premier mari de l'impératrice Joséphine. Les carmèlites de Compiègne condamnées pour avoir refusé de renoncer à leurs vœux monastiques montèrent à l'échafaud en chantant des cantiques, la foule fut impressionnée. Béatifiées par le pape Pie X le 27 mai 1906; elles inspirèrent à Georges Bernanos sa pièce de théâtre: le dialogue des carmélites (1949).

Les victimes furent enfouies à la va vite chaque soir dans deux fosses communes creusées dans le jardin voisin.

Sous le directoire, la princesse Amélie de Hollenzollern acheta le terrain où avait été enterré son frère. En 1802, La marquise de Montagu et Marie-Adrienne de Noailles, épouse du général de La Fayette lancèrent une souscription pour acquérir les terrains voisins des fosses communes. Un second cimetière fut ouvert, réservé aux descendants des guillotinés. Ainsi le général De la Fayette fut enterré dans ce cimetière. Chaque année, le 4 Juillet s'effectue la relève du drapeau américain qui flotte en permanence sur la tombe du Général. Le général Pershing en 1917 vint se recueillir sur la tombe du général et prononça les paroles célèbres applaudies par le Maréchal Joffre: " La Fayette nous voila".

Visite à prévoir avec le soleil, le parc est calme et agréable, peu de monde pour cet unique cimetière privé de la ville de Paris, pour plus de renseignement cliquez ici

Cimetière de Picpus, 35 rue de Picpus. Paris XII°


Le Sacre du Printemps - Igor Stavinsky - Salle Pleyel


Le Sacre du printemps fut l'une des œuvres les plus controversées de son temps. C'est un ballet de danse dont la chorégraphie fut pensée lors de sa création par Nijinsky pour les ballets russes de Diaghilev. Lors de la première le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs Élysées, l'orchestre est dirigé par Pierre Monteux, le chahut est mémorable, c'est le début d'une confrontation violente entre avant-gardistes et conservateurs. Un joueur de basson avait déclaré sa partition injouable . Camille Saint-Saens s'écria: " Si ça c'est de la musique moi je suis un babouin!" , Debussy prit la défense du compositeur Russe. L'œuvre est depuis devenu un monument de la musique qui ne heurte plus personne.

Le sacre du printemps est composé de deux tableaux: l'adoration à la terre et le sacrifice. Le compositeur expliqua dans une interview que le printemps est " une série de cérémonies de l'ancienne Russie". Cérémonie païenne où une jeune fille est sacrifiée au dieu du printemps.

L'orchestre Colonne dirigé par Laurent Petitgirard proposait ce dimanche "un concert éveil" où l'œuvre était décortiquée par le chef d'orchestre avant d'être interprétée par l'orchestre au grand complet: les huit cors , les quatre percussionnistes, les quatre bassons .....l'effectif au complet selon les exigences du créateur. Laurent Petitgirard a expliqué pourquoi cette œuvre était révolutionnaire et géniale. Révolutionnaire par son rythme d'un dynamisme sans précédent et par ses harmonies, géniale car intemporelle et maintenant indiscutable.

La leçon de musique fut donnée avec humour, le moment fut agréable même si le public jeune ne fut pas d'une discipline parfaite....mais rien à voir avec la première!

Image: Stavinsky par Picasso
Plus de renseignements sur la salle Pleyel, cliquez ici
Plus de renseignements sur l'orchestre Colonne, cliquez ici

vendredi 9 avril 2010

Un Amour - Catherine Germain et Thierry Thieu Niang - Théâtre Jean ARP


C'est l'histoire d'une rencontre, celle d'un danseur et d'un clown. Le danseur seul occupe l'espace, puis le clown Artetty entre en scène ,et les deux vont chercher à s'apprivoiser, au début ce n'est pas simple les deux corps sont éloignés, mais ils finiront par se rapprocher et créer un vrai contact.

Spectacle étonnant, on s'est ennuyé durant la première partie, mais lorsque Arletty entre sur scène sa présence nous réveille, des passages comme "le swing" sont même enthousiasmants, puis le danseur se peint le visage en bleu comme Ferdinand à la fin de Pierrot le fou et on se rappelle ce couple mythique de l'histoire du cinéma Jean-Paul Belmondo et Anna Karina, mais on reste imperméable à la chorégraphie qui suit.

Nous ne regrettons pas cette soirée car elle nous a donné l'occasion de voir à nouveau Catherine Germain sur scène qui a déjà illuminé nos soirées théâtres de cette saison.

Un amour de et avec Catherine Germain et Thierry Thieû Niang
Avec les regards de François Cervantes, Patrice Chéreau, Laurent Fréchuret et François Rancillac.
Texte François Cervantes

jeudi 8 avril 2010

Punk is dead


Malcolm McLaren manager des Sex Pistols et des New York Dolls est décédé ce jour vaincu par un cancer. Ancien compagnon de Viviane Westwood, il a eu une influence majeur sur la vie londonienne dans la fin des années 70. Il était notamment le gérant du magasin Sex situé sur Kings road vendant vêtements et accessoires, haut lieu de la mode Punk.

Genial manager ou affreux cynique, il restera comme une des têtes pensantes du mouvement punk. En 1994, il avait enregistré un duo avec Catherine Deneuve: Paris, Paris.

Malcolm McLaren (1946-2010)

mercredi 7 avril 2010

La Révélation - Hans-Christian Schmidt


Il est compliqué de rendre justice après une guerre, il finit toujours par s'installer un conflit d'intérêt entre les diplomates et les juges. Ainsi à la fin de la seconde guerre mondiale au nom de la lutte contre le communisme, des criminels nazis ont trouvé protection auprès des forces occidentales et ont pu échapper aux tribunaux.
Dans révélation son dernier film Hans-Christian Schmidt s'intéresse au procès d'un général serbe accusé de crimes de guerre lors du dernier conflit yougoslave. La procureur du tribunal pénal international de la Haye arrive à convaincre une femme victime d'atrocités commises par les forces serbes de venir à la barre du tribunal, son témoignage est capital pour prouver la culpabilité du général. Elle faisait partie d'un convoi de femmes musulmanes déportées dans un hôtel et prostituées de force, les récalcitrantes étaient abattues dans la cave de l'hôtel . Son témoignage dérange et semble compromettre la paix en Bosnie, un accord conclu par les autorités européennes risque d'être remis en question. Le silence est imposé, le témoignage est tronqué, justice ne sera pas rendue aux femmes violées au nom de la raison européenne, le cynisme des diplomates l'emporte. Le général qui reconnait certains faits, est condamné à une peine couverte par sa détention préventive, il peut retourner dans son pays.

Thriller rondement mené, on sort révolté par les diplomates européens , ils savent très bien se tenir à table, étaler leur culture dans les vernissages, ils sont assurément très doués pour faire de beaux discours lors de la journée de la femme.... mais le viol est inhérent à la guerre....

Une mention particulière pour l'actrice Anamaria Marica révélée par le film roumain de Cristian Mingiu "quatre mois, trois semaines, deux jours", palme d'or à Cannes, qui illumine l'écran de sa présence.

mardi 6 avril 2010

Bird - Clint Eastwood


C'est le dernier plan du film, un médecin au téléphone détaille le décès qu'il vient de constater: un arrêt cardiaque d'un homme robuste d'environ 65 ans. Cet homme, c'était Charlie Parker, il avait 34 ans.
Bird c'est le biopic consacré à Charlie Parker, réalisé par Clint Eastwood en 1988. On suit le parcours du génial saxophoniste , parcours contrarié par une addiction aux drogues dès l'adolescence. Malgré la présence d'une épouse patiente et amoureuse, Charlie Parker ne pourra se libérer du démon de la drogue, au coté de Dizzy Gillepsie, de Thelonious Monk, il marque à jamais la scène new-yorkaise. Cette addiction complique sa carrière, les engagements se font plus rares, il finit par être interdit durant trois mois de se produire sur la scène New yorkaise. Les séjours dans les établissements psychiatriques, les cures de désintoxication, tout fut essayé pour le sortir de cet enfer. Ceux qui ont cru que le secret de la musique de Charlie Parker le maître du be bop était l'héroïne et ont voulu suivre cette voie, se sont brulés en vain les ailes. Ils n'ont jamais atteint le niveau du maître. Charlie Parker dans le film est furieux lorsque son ami le trompettiste Red Rodney se laisser tenter par les opiacés, il lui explique que sa musique n'y gagnera rien, réalité ou message moraliste de Clint Eastwood, on peut s'interroger? Toujours est-il que Charlie Parker à trente quatre ans était un homme détruit.

Forest Withaker est impressionnant dans le rôle du jazzman il fut récompensé à Cannes, une réalisation sobre et efficace de Clint Eastwood qui à travers ce portrait veut rendre hommage à tous les musiciens. Un film qui vieillit bien et qui se laisse revoir avec plaisir.

lundi 5 avril 2010

Au tribunal de mon père - Isaac Bashevis Singer


Prix Nobel de Littérature en 1978, Isaac Bashevis Singer est un conteur formidable sans égal pour décrire la vie de la communauté juive polonaise du début du XXeme Siècle,. Il reste le représentant le plus important de la littérature Yiddish. Fils d'un rabbin hassidique et d'une mère également fille de rabbin, son enfance se déroule au milieu des livres sacrés dans une ambiance de bigoterie absolue. Installé rue Krochmalna à Varsovie, le père de Isaac qui ne pose jamais son regard sur une femme, est responsable du tribunal rabbinique. A ce titre, il gère les différents entre les juifs du quartier, l'arme du juge était un mouchoir blanc que les plaignants touchaient pour montrer qu'ils acceptaient la sentence.
Le jeune Isaac est un témoin privilégié de ces séances. Son père prononce des divorces, règle des conflits d'intérêts, rédige des contrats de mariage, activités qui permettent à la famille de subvenir chichement aux besoins quotidiens. Le temps libre est consacré exclusivement à l'étude des textes sacrés.
Le tribunal de mon père est un recueil de nouvelles qui décrit la vie à Varsovie avant la première guerre mondiale, la pauvreté de ses habitants dont certains ont une simple cave pour appartement. Pauvreté qui atteindra son paroxysme durant le premier conflit mondial, la nourriture se fait alors rare et on se nourrit parfois de simples épluchures. Le typhus fait des ravages.
L'écriture simple et précise de ces textes n'est pas sans rappeler les nouvelles de Maupassant, Isaac Bashevis Singer a su s'émanciper de la tutelle du père, et il n'a pas eu peur d'ouvrir les livres dits "profanes" et ainsi découvrir la littérature moderne, chaque nouvelle est un joyau. Il est un témoin essentiel de cette époque, il a su tracer brillamment le portrait d'une société aujourd'hui disparue. Un vrai moment de plaisir!

Le Tribunal de mon père - Isaac Bashevis Singer - Livre de poche

samedi 3 avril 2010

Les Etrangers Familiers - Un salut à Georges Brassens - Théatre Jean ARP


Nous voila de retour pour un concert au Théatre Jean ARP, la compagnie "les musiques à ouïr" avec Eric Lareine et Loïc Lantoine nous a proposé un voyage autour de l'œuvre de Georges Brassens. Les textes du chanteur sétois, à faire blémir le Ministre de l'intérieur, sont remis au goût du jour.

Chaque chanson est ici réinterprétée par des musiciens enthousiastes, rendant hommage à l'esprit libertaire du poète. Version jazz, country, blues ou rock, en anglais, en espagnol, en allemand ou en patois chti, ils mettent en évidence le caractère universel du répertoire de Brassens. Les mots du poète n'ont pris aucune ride, ils cognent toujours aussi forts!
Eric Lareine bondissant comme un jeune rocker démontre que les ritournelles de Brassens n'ont rien à envier à celles d'un Bob Dylan, Loic Lantoine captive la salle de sa voix puissante et de son charisme....Pendant plus deux heures on se laisse entrainer par la magie du concert.

La salle debout fait un triomphe à ce spectacle réjouissant!

Pour plus de renseignements, sur la compagnie Musique à ouïr cliquez ici

vendredi 2 avril 2010

La Coterie - Les Gens - Théâtre Jean ARP

Christian Olivier, chanteur et leader des Têtes raides, a réuni autour de lui des amis pour monter un spectacle de chants "jeune public". Sa volonté: " un bon spectacle pour enfants doit être spectacle pour tout public. Tout le monde doit s'y retrouver, les enfants comme les parents". L'affiche semblait sympathique et c'est avec un certain enthousiasme que nous nous sommes rendus au théâtre Jean ARP.

Avouons-le, l'objectif est loin d'être tenu, le spectacle proposé est consternant, les morceaux chantés se voulaient représentatifs des différents genres de la chanson populaire (rap, disco, rock....), morceaux désastreux joués sans grande conviction. Entre chacun d'eux, nous avons dû supporter des intermèdes interminables à l'humour douteux interprétés par un aboyeur insupportable (Jean Marc Royon). Impression désagréable de retrouver les Musclés du club Dorothée sur scène.... affligeant!

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