vendredi 31 décembre 2010

Carmadou 2010

Créé en 2009, ce prix attribué aux meilleurs films, albums et livres de l'année a la particularité de ne pas améliorer les ventes des heureux élus qui ignorent du reste qu'ils sont les lauréats de cet honorable prix. Les deux membres du jury n'ont jamais été l'objet d'une tentative de corruption de la part des éditeurs ou producteurs. Ils le regrettent...

Le meilleur livre de 2010, nous avons longtemps pensé distinguer "L'horizon" de Patrick Modiano, mais "Indignation" de Philip Roth a fini par remporter le trophée. Les honnêtes gens se rappelleront que Philip Roth a reçu le Carmadou avant le prix Nobel de Littérature.

Le meilleur film de 2010, nous avons longtemps hésité à donner ce prix au remarquable film documentaire de Mariana Otero "Entre nos mains", nous avions également beaucoup aimé "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois ou encore "Ajami" de Sandar Scopti et Yaron Shani, mais lorsque nous avons découvert "Mystères de Lisbonne" de Raoul Ruiz, nous tenions indiscutablement notre lauréat 2010.

Pour le meilleur album, notre choix se porte sur Philharmonics de Agnes Orbel. Nous avons également beaucoup aimé "1983" de Sophie Hunger, Same Girl de Youn Sun Nah, l'album de Timber Timbre, "High Violet" de The National ou encore "Total Life Forever" de The Foals....


Rappel les Carmadou 2009 avaient été attribués à:

- Emmanuel Carrére pour D'autres vies que la mienne (livre)
- Alain Resnais Les herbes folles (film)
- Dominique A La musique (Album)

mardi 28 décembre 2010

Bibimbap - Restaurant Coréen

Dans Poetry, le film coréen de Lee Chang dong, on voit une grand-mère au fourneau cuisiner pour son petit fils, cette "tête de lard" se gave devant la télé sans prendre le temps de regarder ce qui se trouve dans son assiette... Nous nous salivions devant cette cuisine de grand-mère à laquelle nous n'avions pas droit, et nous étions sortis de la salle avec une furieuse envie de goûter à la cuisine coréenne...
Quelques temps plus tard le Bibimbap (Paris V°) nous était indiqué en commentaire d'un post consacré à l'album de la chanteuse de Jazz coréenne Youn Sun Nah, nous l'avons donc testé ce jour .

Le bibimbap c'est tout simplement le plat traditionnel Coréen: mélange de légumes, de riz et de viandes.

En entrée, lui a choisi le Jabchae (Mix’émincé :boeuf, légumes variés et champignons émincés avec pâtes de patate douce), elle a choisi le Saewo Tuigim (4 beignets de crevettes, sauce douce maison)

Pour le plat principal, notre choix fut identique:Jéjyuk Bibimbap (Un arc-en-ciel de légumes frais dans sa marmite de riz ; échine de porc en marinade de piment, parfumée à l’huile de sésame) accompagné de Bachan assortiment de petits légumes et d'une soupe froide au concombre absolument divine qui vous rafraichit la bouche quand le piment vient un peu trop vous chauffer. Un mélange de saveurs mutiples,une vrai fête pour les papilles.

En dessert nous avons suivi le conseil qui nous avait été donné: Hot- duck et glace au gingembre. Nous confirmons c'est à tomber à la renverse!

Pour accompagner ce repas nous avions choisi un thé vert coréen.

Sublime découverte de cette fin d'année....

Il nous est dit,en préambule du site: "Venez déguster nos saveurs gourmandes, tout en profitant des bienfaits de la cuisine "well being".Se faire plaisir en faisant du bien à sa santé, c'est notre démarche résolument originale et si coréenne". Nous on y croit, à coup sur c'est bon pour la santé, un tel régal!

Restaurant Bibimbap 32 boulevard de l'hôpital - 75005 Paris (Métro Saint Marcel ou Gare D'Austerlitz)

Pour découvrir leur site, cliquez ici

lundi 27 décembre 2010

Bande à Part - Jean-Luc Godard (1964)


Bande à Part, c'est l'histoire d'un trio, deux hommes et une femme, comme dans Jules et Jim, mais ici c'est plutôt les "pieds nickelés"... La jeune fille est logée chez un couple qui cache de l'argent non déclaré, alors l'idée vient vite aux garçons un peu voyous de dérober le magot....

Tourné tout juste après "le mépris", Bande à Part est un film petit budget tourné à la va vite et en noir et blanc, un hommage au série B. C'est un cadeau fait à Anna Karina par son époux, Antoine de Baecque cite Anna Karina dans sa biographie consacrée au cinéaste de la nouvelle vague: "je venais de sortir de l'hôpital. C'était un moment douloureux. J'avais perdu le goût de la vie à cet instant. j'avais perdu du poids, je n'allais pas bien, ni dans ma tête ni dans mon corps. Je n'avais plus le désir de vivre, tout allait mal. C'est vrai: le film m'a sauvé la vie."

Nous avons envie de retenir trois scènes de ce film:

- La scène du Madison, Anna Karina adore la danse, Jean-Luc Godard lui offre une magnifique scène de danse. Le problème les deux acteurs, Sami Frey et Claude Brasseur ne sont pas des danseurs. Ils vont répéter tous les soirs pour être au point. Antoine de Baecque raconte: "Dans le café de Vincennes, les trois acteurs dansent un Madison. Pour Godard, c'est une offrande à Karina, si heureuse et à l'aise de danser. Le cinéaste aime à dire qu'il a "réinventé" cette parade, "comme un quadrille", changeant les pas; "c'est une danse pour la caméra, pour les spectateurs, pour se faire plaisir." La scène est répétée pendant quinze jours, avec musique en play back, tout au long du film, notamment dans la maison de la Marne, car le cinéaste trouve que Brasseur et Frey "dansent mal". Un petit film de l'ORTF tourné dans le café de Vincennes le 6 mars 1964, diffusé huit jours plus tard, montre Godard en fin de musique, écarter les deux acteurs pour finir la danse seul avec Karina, puis la regarder saluer l'équipe qui applaudit. sans doute est-ce l'un des derniers gestes tendres du mari pour sa femme, du cinéaste pour sa muse, réconciliation sur un plateau,provisoire certes, manière de tout tenter pour sauver une femme un couple à la dérive."

Bande à Part est un film adoré de Quentin Tarantino, qui en hommage au film de Godard a nommé sa société de production "Band Apart" . Nous pouvons penser que cette scène de danse est à l'origine même de celle de Pulp Fiction.

- La scène culte du Louvre où le trio réalise en 9'45 le nouveau record du monde de la traversée du musée. Anna Karina raconte que les gardiens non prévenus cherchaient en vain à les arrêter . Un record difficile à battre, à vous de voir!

- Une scène magnifique où on retrouve Odile (Anna Karina) dans le métro chantant "j'entends, j'entends" d'Aragon, le visage de l'actrice particulièrement émouvant est d'une grande beauté. Raoul Coutard, caméraman attitré de Godard offre un noir et blanc extraordinaire.

Nous n'avions jamais pu voir ce film, jamais diffusé par les chaines de télévision, jamais ressorti en salle. Sa sortie en DVD comble enfin ce vide pour notre plus grand bonheur, un Godard Majeur!

Antoine De Baecque - Godard, biographie - Ed Grasset

vendredi 24 décembre 2010

Les naufragés du fol Espoir - Ariane Mnouchkine


C'est l'histoire du tournage d'un film d'éducation populaire réalisé dans le grenier , de l'auberge du Fol Espoir située sur les bords de Marne . Le film inspiré d'un roman posthume de Jules Verne commence à Mayerling avec la mort de Rodolphe héritier de l'empire Austro-Hongrois et se termine après une traversée épique sur les terres d'Amérique du Sud, dans la région du Cap Horn,à la frontière de l'Argentine et de la Chili. C'est un film d'aventures qui nous donne l'occasion de croiser la Reine Victoria désireuse de planter le drapeau anglais sur tout bout de terre libre, Darwin le naturaliste et des indiens victimes de l'impérialisme européen... Le film se tourne à l'été 14, l'équipe est à l'écoute des informations de plus en plus dramatiques !

La pièce est composée des ingrédients suivants, présentés ainsi:

- De l'inconnu, Où l'on découvre que c'est au-delà du monde connu que nos voyageurs découvrent les commencement de l'humanité
- De l'amour, Où l'on découvre un amour torride sous les plus basses latitudes
- De l'aventure, Où l 'on découvre, comme dans les romans, à des passagers comme vous et moi des évènements imprévisibles.
- De l'ambition, Où l'on découvre qu'il existe une fièvre inguérissable plus violente que l'amour, plus mortelle que la peste
- Du danger, Où l'on voit dans les dangers extrêmes l'homme se révèle pour un temps surhumain.
- De l'amitié, Où l'on découvre que les vrais amis s'éprouvent dans l'action.

Impossible de porter le moindre regard critique sur les 3h45 du spectacle, c'est absolument génial et réjouissant du début à la fin. L'endroit est magnifique, on brave le froid et on entre dans la Cartoucherie assurément l'endroit le plus chaleureux de la capitale qui peut nous laisser croire qu'un autre monde est possible, celui des naufragés du Fol Espoir... Fidèle à sa légende, Ariane Mnouchkine est présente à l'entrée pour accueillir le public...


Un lieu unique, un théâtre unique, une pièce magnifique , et pour finir des comédiens qui nous offrent en cadeau un French Cancan enthousiaste ... Un Noël de rêve...

Nous avons vu mieux que le père Noël, nous avons vu un spectacle d'Ariane Mnouchkine écrit par Hélène Cixous...

Ci dessous la vidéo proposée par le théâtre des Celestins à Lyon où la pièce doit être jouée au mois de Février, amis lyonnais, précipitez vous!!!

Nouvelles -J.D Salinger

Recueil de neuf nouvelles écrites au départ pour le New-Yorker, dans les années après guerre, J.D. Salinger va rapidement se faire connaître dans le milieu littéraire New-Yorkais. Ces écrits sont assurément les plus autobiographiques de l'œuvre de Salinger.
Celle qui ouvre le livre "un jour rêvé pour le poisson banane" fut son premier succès, elle décrit les difficultés voir ici l'impossibilité pour un soldat de retrouver sa place dans la société américaine au retour de la guerre...
Son expérience de la guerre fut particulièrement traumatisante, Salinger faisait partie de la 4eme division d'infanterie américaine et il a participé à des combats particulièrement violents, il fut un des premiers à entrer dans les camps de concentration. Il connut une longue période de dépression, s'en est-il jamais relevé?
Ce thème du soldat figure dans plusieurs nouvelles dont le magnifique et poignant "Pour Esmé avec amour et abjection" qui décrit parfaitement la dépression du soldat incapable de se remettre des horreurs qui lui ont été imposées.
Le recueil se termine avec deux joyaux, "l'époque bleue de Daumier- Smith" histoire la plus légère du livre , et "Teddy" histoire d'un jeune homme plutôt angoissant...
Dans la collection livre de poche, la préface écrite par Jean-Louis Curtis en 1961,a été reprise nous vous en livrons un extrait particulièrement pertinent:

"Qu'il y ait dans cette affectivité si singulière, une suggestion de névrose, je ne songerais pas à le nier. Les récits de Salinger fourniraient sans doute à l'investigation psychanalytique un matériau assez troublant; mais c'est le cas de toute œuvre où l'auteur s'est engagé sans réserve, sinon sans pudeur, de toute œuvre marquée par une irrésistible nécessité intérieure; et il faut ajouter ceci: aucun bon écrivain n'est réductible à ses hantises: il s'en sert, et il les dépasse. Comme il y a pour les dévots un bon usage des maladies, il y a pour les artistes un bon usage des troubles de l'âme: c'est souvent par leur truchement qu'un auteur peut atteindre des vérités, ou des beautés, qui demeurent invisible aux bien-portants. Le monde tour à tour douloureux et comique, sinistre et tendre, que décrit Salinger, nous concerne: il nous parle de l'amour et de la solitude, et de la peur de vivre, et d'une partie commune aux cœurs purs, aux hommes et aux femmes qui ont su rester "pareils à des enfants"...

jeudi 23 décembre 2010

Cheyenne Autumn - John Ford (1964)

Les cheyennes ont été parqués dans une réserve de l'Oklahoma, loin de leurs contrée natales. Installés sur des terres stériles, ils sont en train de mourir à petits feux. Arrivés à plus de mille, ils ne sont déjà plus que trois cents. Excédés par les promesses non tenues par le gouvernement fédéral, ils décident de repartir à pieds, à travers des terres désertiques et inhospitalières, rejoindre leurs terres natales à plus de 1200 miles déclenchant la colère des autorités...

Dernier western réalisé par John Ford qui rend ici un hommage vibrant au peuple des Cheyennes. A propos de ce film, John Ford disait: "Je voulais le faire depuis longtemps. J'ai tué plus d'indiens que Custer, Beecher et Chivington réunis et les gens d'Europe ont toujours voulu en savoir plus sur les indiens. Il y a toujours deux manières de regarder chaque histoire. J'ai voulu montrer ici le point de vue des indiens, pour une fois. Soyons juste. Nous les avons maltraités. C'est une véritable tâche de notre histoire. Nous les avons roulés, volés, tués, assassinés, massacrés, et si, parfois, ils tuaient un homme blanc, on leur expédiait l'armée." (John Ford, Peter Bogdanovitch)

La mise en scène est toujours d'une simplicité remarquable, comme chaque fois chez John Ford Monument Valley sert de décor. Surement pour faire plaisir aux producteurs il nous offre une grand scène de comédie où James Stewart nous régale dans une interprétation improbable du mythique Wyatt Earp à des années lumières de celle de Henry Fonda dans ma Darling Clementine. Mais l'air de rien il dénonce le comportement des autorités gouvernementales composés de guerriers intrépides et ignorants dignes prédécesseurs des "faucons" du gouvernement Bush.

Lors d'un entretien, Bertrand Tavernier lui demande si il a déjà utilisé une grue pour filmer un plan. John Ford répond:

"Jamais. C'est une horreur. Quand on me demande pourquoi je ne bouge presque pas ma caméra, je réponds que c'est parce que les acteurs sont mieux payés que les ouvriers et les machinistes. C'est donc normal qu'ils travaillent et se déplacent un peu plus. Il ne faut jamais faire d'astuce technique pour obtenir l'émotion." (Amis Américains - Bertrand Tavernier)

Il ne faut jamais faire d'astuce technique pour obtenir l'émotion, voila une règle d'or édictée par celui que nous considérons comme le plus grand conteur de l'histoire du cinéma

mercredi 22 décembre 2010

Les portraits de Libération


Parce que nous considérons la liberté de la presse aussi importante que le droit de vote dans une démocratie, nous prenons soin d'acheter quotidiennement un journal, car sans acheteurs point de liberté. Notre cœur balance entre Le Monde et Libération. Libération a choisi cet été de faire sa une sur un match amical de l'équipe de France de Football en Norvège, nous n'avons pas compris ce choix, nous les boudons un peu!
Lorsque nous achetions Libé, nous commencions toujours par regarder la dernière page pour voir si on avait droit à un portrait ou à une grande page de pub (grrrr). Nous nous sommes toujours régalés du portrait, véritable exercice de style littéraire, que nous connaissions ou pas l'heureux élu du jour nous avons toujours dévoré cette page qui n'était pas sans influence sur notre humeur du jour!
Nous ne pouvions pas résister à l'achat d'une sélection de portraits tracés dans le quotidien entre 1994 et 2009. C'est le genre de pavé que vous gardez sur un coin de table, le temps de prendre un thé, un café, vous en prenez un au hasard toujours pour un moment de plaisir. Là nous en avons pris quelques uns au hasard:

Claude Lanzmann, un portrait du 27 octobre 2001, pas de surprise on y parle inévitablement de son chef d'oeuvre inépuisable Shoah et de Simone de Beauvoir qui fut sa maitresse. L'homme n'est pas modeste, le lièvre de Patagonie son dernier ouvrage passionnant nous l'a confirmé.

Juliette Gréco, le 29 décembre 1998, elle vient de sortir un album en marge des grandes maisons de disques qui n'ont pas voulu d'elle. Nous vous offrons le dernier paragraphe consacré à cette sublime dame: "Le concert dont elle reste le plus fière, c'est au Chili. Pour les militaires de la junte, Gréco représentait le chic de Paris, ils 'avaient sollicitée pour une soirée en l'honneur de Pinochet. Elle l'avait relevé le défi, en ne mettant au programme que ses chansons les plus "contre". A la chute du rideau, on l'avait reconduite directement à l'avion, envisonnée entre deux soldats. "J'ai fini dans un silence total. Le plus grand succès de ma carrière fut un silence!"

Philippe Maurice, condamné à mort le 28 octobre 1980. Il fut gracié suite à l'élection de François Mitterrand en 1981. Il se lance dans des études d'histoire en prison qui vont le mener jusqu'au doctorat. Il rédige une thèse "la famille en Guévaudan au XV° siècle d'après les sources notariales en Lozère". En 2010, il enseigne la paléographie médiévale française et latine à l'EHESS.

Plus d'une centaine de portraits sont proposés...un vrai bonheur, merci libé!

mardi 21 décembre 2010

Le Samourai - Jean-Pierre Melville (1967)


Jeff Costello, un tueur à gages, exécute son contrat en éliminant le patron d'une boite de Jazz. Après avoir commis son forfait, il croise la pianiste de la boite, elle est la seule à l'avoir vu. Lorsqu'elle se retrouve face à Costello au commissariat elle affirme ne pas le reconnaitre, comme d'un autre coté il s'est construit un alibi en béton, les policiers sont obligés de le relâcher mais ils engagent une filature convaincus de sa culpabilité. Dans le même temps les commanditaires de Costello ont prévu de l'éliminer, les problèmes sont sans fin...mais jamais il ne perdra son sang froid...

Ce film est un prétexte, prétexte à filmer Alain Delon au sommet de sa beauté, il incarne un personnage silencieux qui traverse Paris semant sans cesse ses poursuivants, et il remplit l'écran par sa seule présence Mais pour tenir une telle gageure un grand acteur ne suffit, il faut tout le talent de Jean-Pierre Melville qui par ses plans millimétrés et épurés font de ce film un sommet du genre. Il reste une influence majeure, Jim Jarmusch ou John Woo le citent comme source d'inspiration...
43 ans plus tard, le film n'a pas pris une ride et nous sommes toujours bluffés par la prestation de Alain Delon.
De Delon, Melville a dit: "Les professionnels de grande classe n'ont pas besoin qu'on leur dise comment is doivent tenir un verre ou fumer une cigarette par exemple; ils ont la certitude et l'instinct indiscutable de l'attitude gestuelle. Delon entre manifestement dans cette catégorie: il est un des grands samouraïs de l'écran."

dimanche 19 décembre 2010

Life - Keith Richards


Keith Richards est un survivant, ils ont été nombreux à parier sur sa mort prochaine, mais le bougre il a survécu à sa période de grande défonce... et pour notre plus grand plaisir, il n'a pas trouvé sa place parmi les ex-fans des sixties.

Assisté de James Fox, il nous raconte son histoire et donc celle des Rolling Stones et de tous ses excès. Ce qui est étonnant lorsqu'on lit les premières pages c'est le style, l'étrange impression d'entendre sa gouaille de fumeur nous raconter 50 ans d'histoire du rock...
La première moitié de l'ouvrage est passionnante on découvre la genèse du groupe, leur amour de la musique noire, ils sont de véritables chercheurs n'ayant pas peur de se promener dans les coins les plus reculés des Etats Unis, entrant dans les bars où on ne croise aucun homme blanc juste pour aller aux racines de cette musique qu'ils chérissent par dessus tout et dont ils veulent percer tous les mystères. Car au début, aucune volonté de gloire de fortune, juste l'envie de faire connaître la musique qu'ils aiment .... Mais encadrés par Andrew Oldham, qui va avoir l'idée géniale d'enfermer Mick Jagger et Keith Richards dans une cuisine avec ordre d'écrire une chanson, ils vont découvrir leurs talents de compositeurs, c'est le début de la gloire.... Satisafaction est un tube planétaire!
Keith Richards a une mémoire précise de cette période, il ne manie jamais la langue de bois, nous avons droit à des portraits salés notamment de Brian Jones et d'autres plus émouvants comme celui de Gram Parsons, une rencontre essentielle qui va l'ouvrir sur la musique country. Et c'est cette langue qui rend la lecture passionnante...
Mais ce livre est l'histoire des Stones, et comme toujours après Exile Main Street, leur sommet créatif, cela devient moins captivant nous finissons par nous ennuyer avec l'histoire du couple Keith Richards Anita Pallenberg , et ses 10 ans de défonce . Nous savions déjà que l'héroïne il faut mieux éviter... Puis s'enchainent les chamailleries avec Mick Jagger, les derniers albums auxquels Keith Richards semble le seul à croire essayant de nous vendre ses dernières compositions que plus personne ne prend la peine d'écouter... Les Rolling Stones tournent dans les grands stades, l'argent coule à flot, Keith Richards est un grand père heureux et mène une vie apaisée, un vrai happy end!

Il a fêté ses 67 ans hier. Alors Happy Birthday Keith!

François Bon a écrit il a quelques années une excellente biographie des Rolling Stones, qui doit se trouver en livre de poche...

Robert Franck, a réalisé un document sur la tournée hallucinante de 72, "cocsucker blues", les Stones se sont toujours opposés à sa diffusion, mais si vous êtes dégourdis cela peut se voir... Selon la clause du jugement le film peut être diffusé à la seule condition que le réalisateur soit présent dans la salle... Une vrai punition pour Robert Franck!

Patti Smith vient de sortir un livre de mémoire "Juste Kids". Ouvrage passionnant sur le New-York des années 70. Patti Smith 1 Keith Richards 0!

Nous avons juste d'offrir cet extrait, un épisode lors d'un voyage en Amérique du Sud, où des bienheureux vont se voir offrir un concert inédit de Jagger Richards, le prix à payer: juste une chambre à coucher...

"On s'est rendu à Urubamba, un village proche de Machu Picchu sur une rivière du même nom. Une fois que tu es là-bas, tu es loin de tout mec. Il n'y avait rien. Pas d'hôtel, pour sûr: le coin n'existait pas sur notre carte touristique. Les seuls blancs qu'ils voyaient, c'étaient des types qui s'étaient paumés, et ça décrivait assez bien notre situation. Finalement, on a trouvé un bar et on a bien bouffé, crevettes, riz et haricots, et ensuite on dit:" Bon, on a que cette voiture pour dormir, nous. Y aurait-il de la place quelque part" Au début, il y a plein de non dans la salle, et puis ils ont remarqué qu'on avait une guitare et, avec Mick, on leur a joué la sérénade pendant prés d'une heure, en essayant de se remémorer les trucs les plus vieux qu'on pouvait connaître. Apparemment, il fallait obtenir une majorité de votes pour être autorisé à pieuter dans le village et, comme Anita était enceinte, je tenais à ce qu'elle dorme dans un vrai lit. On a dû faire bonne impression. J'ai joué un bout de "malaguena ", plus quelques airs vaguement espagnol que Gus m'avait appris dans le temps, et le patron a fini par nos annoncer qu'on pouvait avoir deux chambres à l'étage. C'est la seule fois où Mick et moi nous avons chanté pour un plumard."

samedi 18 décembre 2010

Toccata - Cirque hirsute - Théâtre Jean Arp

"Tout part d'un piano droit tordu, écrasé au sol. Des partitions jonchent le sol et le plafond. Les meubles sont renversés. Une troupe improbable débarque: un compositeur excentrique et fluet, courtisant une diva sculpturale et frivole, un ténor hidalgo titanesque et de jeunes danseurs acrobates incontrôlables. Après accordage, le spectacle commence, mais très vite la Toccata déraille et plonge dans l'absurde. Au programme: concerto pour piano en vrac et trapèzes tordus, symphonie jonglée, sérénade pour un couple pathétique, rodéo sur Lustre récalcitrant, démolition de piano... Et tout cela en cirque , bien sûr: portées acrobatiques, trapèze washington, jonglerie, corde volante"

C'est ainsi que nous était présenté le spectacle du soir au théâtre jean Arp. Pour assurer leur survie les arts du cirque n'ont pas eu d'autre alternative que de s'installer dans les salles de théâtre. Pour trouver une ligne directrice, pas de meilleure idée que se replonger dans les comédies du cinéma muet. Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Harold Lloyd ont donné à cet humour de situation leurs lettres de noblesses... la compagnie du cirque Hirsute s'en inspire pour nous jouer des maladroits décalés pleins de poésie. Alors juste un petit conseil, évitez de parler, restez dans le muet...c'est dans le silence que vous êtes le plus drôle!

mercredi 15 décembre 2010

Agnes Obel - Philharmonics




"Un piano, une danoise et une collection de ballades à la pureté désarmante, voici Agnes Obel, belle belle belle comme la nuit" (Johanna Seban, "les Inrockuptibles" )

"Dès le premier, Riverside, on est happé. Un piano d’une rare délicatesse, une voix pure, d’une élégante sensualité, une petite mélodie à tomber. Les deux suivants, dont une reprise du mélancolique Close Watch, de John Cale, ne brisent pas le charme. On apprend qu’un premier album, intitulé Philharmonic, paraîtra début octobre. Philharmonic, « qui aime l’harmonie », donc. On s’en serait douté." (Hugo Cassavetti, Télérama)

Tous enthousiastes pour le premier album de Agnes Obel, danoise installée à Berlin depuis 4 ans où elle partage un appartement avec deux pianos. Et c'est vrai que dés sa première écoute son album vous envoute pour ne plus vous abandonner, il tourne en boucle et envahit votre quotidien, l'hiver en devient plus doux... Le piano est sa vie, Satie assurément elle le connait par cœur...

Nous pensions avoir trouvé avec l'album Same Girl de Youn sun Nah, notre album de l'année. Mais Agnes Obel vient tout remettre en question avec cet album merveilleux.

Un vrai coup de cœur!

lundi 13 décembre 2010

La femme Modèle - Vicente Minelli (1957)

Mike (Gregory Peck) et Marilla (Lauren Bacall) se marient sur un coup de tête dés leur première rencontre à Miami. Dés leur retour à New-York, ils découvrent leurs différences, elle riche héritière travaillant dans le milieu de la haute couture, lui journaliste sportif spécialiste de boxe habitué aux soirées entre hommes. Les deux mondes semblent inconciliables, les chamailleries se multiplient... Mike en danger, s'étant mis à dos la pègre New-yorkaise organisatrice des combats de boxe, est obligé de se cacher dans un hôtel, les gangsters décident de kidnapper son épouse... La vie de couple n'est pas un long fleuve tranquille!
Réjouissante comédie de Vicente Minelli, au rythme soutenu, les personnages secondaires sont une vraie réussite, on ne cesse de rire....on peut juste avoir un doute sur le jeu de Gregory Peck qui n'a pas le talent d'un Cary Grant ou d'un James Stewart c'est d'ailleurs ce dernier qui était le premier choix du cinéaste.
L'histoire du couple est un véritable exercice de style, tous les grands réalisateurs s'y sont essayés pour notre plus grand bonheur...Et nous ne pouvons pas résister à faire une liste de nos comédies favorites:

1) Philadelphia Story (George Cukor) avec Cary Grant Katharine Hepburn et James Stewart
2) Impossible Monsieur Bébé (Howard Hawks) avec Cary Grant Katharine Hepburn
3) New-York Miami (Frank Capra) avec Clark Gable Claudette Colbert
4) Madame porte la culotte (George Cukor) Spencer Tracy Katharine Hepburn
5) Cette sacrée vérité (Leo Mac Carey) Cary Grant Irene Dunne
6) La huitième femme de Barbe Bleue (Ernst Lubitsch) Gary Cooper Claudette Colbert
7) La dame du Vendredi (Howard Hawks) Cary Grant Katharine Hepburn
8) The Lady Eve (Preston Sturges) avec Henry Fonda et Barbara Stanwick
9) The Shop auround the corner (Ernst Lubitsch) James Stewart Margaret Sullavan
10) Allez coucher ailleurs (Howard Hawks) Cary Grant Ann Sheridan
11) Adorable Voisine (Richard Quine) James Stewart Kim Novak Jack Lemmon
12) L'homme Tranquille (John Ford) John Wayne, Maureen O'Hara

dimanche 12 décembre 2010

Le Parlement Européen

En 2009, nous avons élu les députés européens. Une fois les élections passées, nous avons le sentiment d'un grand silence sur ce qui peut se discuter au parlement européen. Jamais de scandale, de grand débats, l'opinion publique n'est jamais alertée sur ce qui peut se décider comme si nous n'étions pas concernés.

Si nous allons sur le site du parlement,nous y relevons une partie de ses activités: "Les travaux du Parlement sont importants car, dans de nombreux domaines d'action, la législation européenne est adoptée à la fois par le Parlement et le Conseil des ministres, qui représente les États membres.

Le Parlement participe activement à la rédaction de la législation dont l'impact est perceptible dans l'existence quotidienne de ses citoyens : protection de l'environnement, droits des consommateurs, égalité des chances, transports ou libre circulation des travailleurs, des capitaux, des services et des marchandises. Le Parlement est également compétent, avec le Conseil, pour arrêter le budget annuel de l'Union."

Au niveau national, les travaux de l'assemblée nationale sont largement suivis. Si on prend pour exemple la réforme de la retraite,nous avons pu suivre l'ensemble des débats et notés par la mobilisation des salariés combien le citoyen français s'est senti concerné. De mémoire nous n'avons jamais vu un mouvement de gréve européen pour faire pression sur le vote des députés européens , pour faire valoir des revendications...

Face à un tel silence nous avons décidé d'interroger des députés engagés dans des partis républicains et démocratiques et de leur poser les questions suivantes:

1) Avez vous un réel pouvoir? Le parlement a-t-il déjà censuré un texte de la commission ou êtes vous une simple chambre d'enregistrement? Existe-t-il des questions d'actualité comme c'est le cas à l'assemblée nationale ou au sénat?

2) Depuis votre élection pouvez nous citer un texte qui a eu une influence essentielle sur le quotidien du citoyen européen?

3) Quel est le texte qui va être débattu en 2011 au parlement européen et qui mériterait selon vous un grand débat national?

4) Nous aimons lire, et nous considérons "le monde d'hier" de Stefan Zweig comme le premier grand roman européen. Auriez vous à nous conseiller la lecture d'un autre grand roman "européen"?

Nous avons envoyé ce questionnaire à : Eva Joly (les verts), Marielle De Sarnez (modem), Patrick Le Hyaric (front de gauche), Pervenche Beres (Parti Socialiste), Rachida Dati (UMP).

Nous publierons leurs réponses, si ils répondent....

Un roman Français - Frédéric Begbeider

"Le 28 janvier 2008, au commissariat du VIII° arrondissement de Paris, des fonctionnaires en uniforme bleu, revolver et matraque à la ceinture, me déshabillaient entièrement pour me fouiller, confisquaient mon téléphone, ma montre, ma carte de crédit, mon argent, mes clés, mon passeport, mon permis de conduire, ma ceinture et mon écharpe, prélevaient ma salive et mes empreintes digitales, me soulevaient les couilles pour voir si je cachais quelque chose dans mon trou du cul, me photographiaient de face, de profil, de trois quart, tenant entre les mains un carton anthropométrique, avant de me reconduire dans une cage de deux mètres carrés aux murs couverts de graffitis, de sang séché et de morve."

Frédéric Begbeider a été arrêté pour avoir été surpris en flagrant délit sniffant de la cocaïne sur le capot d'une voiture. Il n'a mis personne en danger sinon lui-même. Pour cela, il va connaitre l'horreur l'angoisse de la garde à vue, passer deux nuits dans les geôles parisiennes. Pour gérer ses angoisses, il décide de se replonger dans son passé et celui de sa famille, souvenirs qu'il avait jusque là choisi d'oublier... Il raconte simplement l'histoire d'une famille française, d'une famille bourgeoise, première génération à connaitre le divorce des parents, les déménagements au gré des aventures de sa mère, un père absent...

Nous avons toujours trouvé Frédéric Begbeider sympathique... un Jean D'Ormesson version rock'n roll! Moins réac mais tout aussi jouisseur des plaisirs de la vie que l'académicien, nous avons eu plaisir à lire cet ouvrage peut être aussi parce qu'il nous renvoie à des lieux qui ne nous sont pas inconnus: Pau, la cote basque... Et puis il nous confirme en faisant le portrait de son grand frère, les patrons ils sont vraiment méchants!

samedi 11 décembre 2010

Tarzan In the Garden - Théâtre Jean Arp - Clamart


Une conférence insolite et loufoque dirigée par un savant facétieux sur le Sylvestre, créature attachante et "petit concentré lui seul de héros ordinaire et presque malgré lui"

"Les sylvestres c'est tout un monde, une utopie mais aussi une archéologie... Quand Jean Marc raconte ces trouvailles, ces inventions, il est au bord du théâtre. Et ces personnages sont au bord des marionnettes. Il s'agit de mettre en forme ce monde musical mais aussi une véritable écriture. j'ai donc demandé à Jean Cagnard d'écrire le texte, parce que e discours (pseudo) scientifique et la naissance sont des matières que travaille cet auteur. Sous une forme qui soit à ma frontière de l'installation, du théâtre... (...) Et arriver aux traces rupestres de ces sculptures. Revenir à notre capacité d'enfance: celle qui consiste à se raconter des histoires." Sylvie Baillon (metteur en scène)

Étonnant spectacle qui met en scène le monde du plasticien Jean-Marc Chamblay et son personnage le Sylvestre, le texte conçu par Jean cagnard est savoureux. Le théâtre se transforme en salle d'exposition où on peut découvrir tous les objets conçus par Jean Marc Chamblay après des applaudissements bien mérités.

Nous n'avions jamais entendu parler du Sylvestre, dans notre jeunesse au pied de la montagne il nous avait juste été conté l'histoire extraordinaire du dahu, un animal lui aussi peu banal!

Spectacle donné dans le cadre du Festival Marto (Marionnettes et théâtre d'objets pour adultes)

Texte: Jean Cagnard
Mis en scéne: Sylvie Baillon

Avec Eric Goulouzelle

vendredi 10 décembre 2010

Erwan et les oiseaux - Jean- Yves Ruff

Unité de temps (une journée), unité de lieu (une ferme avec une chaudière en fin de vie et un puits), trois personnages (Erwann 30 ans, sa sœur et l'ami le bucheron), nous sommes bien au théâtre. Erwann est un doux rêveur, impossible de se concentrer, de tenir un travail, tout le distrait, les bruits et surtout les mots qui le fascinent et qu'il peut répéter sans fin ... Erwann ne peut s'empêcher de faire "ouh" dans le puits pour le plaisir d'entendre l'écho, mais d'un doux rêveur, le bucheron n'en a nul besoin dans son quotidien. C'est bien parce qu'il désire épouser sa sœur qu'il essaye d'apprendre le métier à Erwann, il lui faut beaucoup de patience et parfois ça grince....

Adapté d'un roman norvégien "les oiseaux" de Tarjei Vesaas dont nous savons rien... cette pièce classé "jeune public" est vrai petit bijou. C'est drôle, réjouissant, et très musical tellement les mots comptent autant pour leur sonorité que pour le sens qu'ils donnent à la pièce, une véritable partition... Erwann est un personnage étonnant à l'affut de tous les bruits, et il se joue des éternuements, des rires du public.... Décidément le théâtre Jean Arp ne se moque pas de son jeune public, mais cela il y a longtemps que nous le savions!

"Erwann le poète, Erwann le petit grain de sable n'a de cesse de faire dérailler le réel. Dans cet espace de jeu permanent, l'absurde se joue avec humour de la communication, du langage d'une certaine condition humaine". Libération

mardi 7 décembre 2010

Bonjour Tristesse - Françoise Sagan

Cécile 17 ans a perdu sa mère alors qu'elle n'avait que deux ans. Depuis qu'elle a quitté sa pension, il y a deux ans, elle suit son père Robert dans les soirées mondaines...Pour les vacances d'été, Robert a loué une maison sur la côte d'Azur, il y descend avec Cécile et Elsa sa dernière conquête... Arrive Anne une ancienne amie de la mère de Cécile, son arrivée va rompre l'harmonie: "Nous avions tous les éléments d'un drame:un séducteur, une demi-mondaine et une femme de tête..." Pour Cécile la situation devient insupportable quand Anne supplante Elsa dans le cœur de son père, le mariage est très vite annoncé, elle y voit la fin d'une relation privilégiée... Machiavélique, elle décide d'utiliser de tous les stratagèmes pour mettre fin à cette relation... Une histoire de jalousie et de vengeance.

Nous avons eu l'envie de relire ce premier roman, voir comment il avait traversé le temps.. En 1954 son succès fut immédiat, devenant un phénomène de société Françoise Sagan, a tout juste 18 ans mais elle n'a pas peur de parler librement des plaisirs de l'amour, révolutionnaire pour l'époque. On voit très vite sa jeunesse, car qui d'autre qu'une jeune fille pourrait décrire ainsi une femme de 40 ans: "la taille mince, les jambes parfaites, elle n'avait contre elle que de très légères flétrissures."

Le style est absolument remarquable, l'écriture est fluide et ce roman se lit toujours avec le même plaisir, l'écriture n'est absolument pas datée. Pas de doute, Françoise Sagan mérite d'être lue et relue!

dimanche 5 décembre 2010

The American - Anton Corbjin

George Clooney est acteur et producteur du dernier film Anton Corbjin, The American. Il incarne un tueur à gage froid et déterminé. Il ne se passe pas grand chose mais nous apprenons beaucoup sur mister Clooney:

-George assure quand il s'agit de faire une série de pompes ou des tractions à la barre fixe
-George est très souple
-George peut aussi tourner des pubs pour Fiat, mais il boit toujours du café
-Dans un village des Abruzzes on trouve toujours une église et un curé mais là George n'y est pour rien
-George n'est pas très bavard mais il aime les papillons
-George est bricoleur mais ça nous le savions depuis Burn After Reading des frères Coen
-George fait très bien l'amour avec une fille qui a une très jolie poitrine
-George devient sensible et découvre qu'il a une conscience, merci M le Curé!
-George est très malin, il devine juste à temps qu'il y a des méchants qui lui veulent du mal quoique à la fin il a un petit de temps de retard, alors nous découvrons que
-George est mortel et on s'en fout un petit peu....

What else....

Kareem Amer


Kareem Amer est un blogueur égyptien , il vient d'effectuer une peine de quatre ans de prison où il a été battu par ses geôliers. Depuis Octobre 2009 placé en isolement, il n'a reçu aucune visite. Sa faute avoir critiqué le régime de Hosni Moubarak et l'Islam.

"Quand vous êtes en prison à cause de vos opinions, vous avez trois solutions, explique-t-il. Soit vous vous pliez aux ordres du régime et vous arrêtez d'écrire. Soit vous résistez, ce qui conduit à adopter un comportement radical. La troisième voie, c'est d'arrêter de penser et de ressortir avec les mêmes idées qu'auparavant. C'est ce que j'ai fait."

Kareem tout juste libéré souhaite reprendre son blog.

La faiblesse d'un tel régime c'est une volonté d'honorabilité sur la scène internationale. Faire de la publicité aux atteintes à la liberté d'expression et aux arrestations arbitraires qu'elles génèrent est peut être le seul moyen de lui porter atteinte. Ainsi si chaque Blog parle de Kareem peut être lui offre t-il une petite protection...

Source: (les inrocks)

samedi 4 décembre 2010

Mouss et Hakim - Vingt d'honneur - Théâtre Jean Arp


Mouss et Hakim, les deux frères Amokrene membres du groupe toulousain Zebda, sont partis en tournée pour fêter leur vingt ans de métier. Ils revisitent les chants berbères entendus dans leur jeunesse ou dans la voiture familiale parce que leur papa refusait de mettre la cassette de Michael Jackson et les chants révolutionnaires repris dans l'album Motivés. Plein de fougue, ils ont vite fait de mettre le public dans leurs poches. Juste le temps de rappeler entre deux chansons leur combat pour une France plus juste et plus généreuse, ils chantent l'amour de leur pays la France sans oublier les origines de leurs parents.
Toulousains les frères Amokrane se sont glissés dans la brèche ouverte par Rachid Taha et la Mano Negra, métissant différentes musiques, ils ont réveillés la scène française dans la fin des années 80. Même si on n'écoute pas souvent leur album, il est particulièrement plaisant de les retrouver sur scène tant leur bonheur de chanter est communicatif...
Nous avons eu une pensée pour notre chère Pascale qui a arpenté les rues de Paris et de Lorient, bonnet phrygien sur la tête, lors des dernières manifestations lorsqu'ils ont repris le chant catalan l'Estaca et italien Bella ciao. Elle a toujours su rester motivée motivée!!!

Le dernier voyage de Tanya - Alexei Fedorchenko

A la mort de son épouse Tanya, Miron patron d'une usine de papier se charge avec son ami Aist photographe à l'usine de ses obsèques selon la tradition des Meria . La défunte est préparée comme pour la cérémonie du mariage. Le corps est lavé, puis des fils multicolores sont noués aux poils pubiens. Après quoi le corps est incinéré, les cendres sont jetées dans l'eau d'un lac ou d'un fleuve. Miron décide de procéder à la cérémonie sur les lieux de leur voyage de noces au bord d'un lac. Les deux hommes traversent le pays le corps de Tanya à l'arrière de la voiture, Miron pour honorer la mémoire de la défunte raconte sa vie sexuelle à Aist, sans aucune honte pour ses sentiments et ses désirs...

Tourné dans le bassin de la Volga, nous découvrons des paysages dévastés de la Russie, l'impression de traverser un pays tout juste sorti de la guerre... Ce film est un road-movie ethnographique qui mérite d'être vu. Un dépaysement complet d'une grande poésie.

Le film a reçu un prix à la Mostra de Venise pour sa photographie.

vendredi 3 décembre 2010

Dans la foule - Laurent Mauvignier


Le 29 mai 1985 devait être un jour de fête où les deux plus grandes équipes du moment Liverpool et la Juventus de Turin se rencontraient en finale de la coupe d'Europe. Le duel se déroulait à Bruxelles, au stade du Heysel. La fête tourna au drame, les hooligans anglais se déchainèrent, 39 morts plus de 600 blessés.

Laurent Mauvignier rend compte de ce drame à travers de longs monologues intérieurs, amoureux du football passez votre route, le ballon rond n'est pas le propos de ce roman. Nous suivons ici différents protagonistes: Geoff un jeune supporter anglais timide qui a suivi ses deux grands frères deux brutes alcooliques, Francesco et Tana un jeune couple italien en voyage de noces, Jeff et Tonino deux jeunes français venus sans billet mais qui vont chiper le précieux sésame à un jeune couple belge Gabriel et Virginie... Nous suivons leur arrivée à Bruxelles, l'alcool coule à flot, chacun est certain de participer à un évènement mondial, ils sont heureux d'y être, seul Gabriel enrage de s'être fait chiper l'accès au stade... Puis tout bascule, Geoff suit ses frères dans un déchainement de violences, Francesco succombe, Tonino est blessé...

La lecture est intense , impossible de relâcher ce roman polyphonique qui nous tient en haleine sur tout son long , nous passons d'une voix à une autre, de la victime à l'anglais coupable, nous sommes au cœur du drame ... Il se termine sur le terrible monologue intérieur de Tana, trois ans après . Le procès vient d'avoir lieu, Tana a été incapable d'y assister, les blessures psychologiques restent à jamais incurables...

Un très grand livre où par son talent singulier, Laurent Mauvignier rend compte par des récits intimistes d'un des drames les plus marquants de la fin du XXéme pour s'être déroulé quasiment en direct aux yeux de tous.

mercredi 1 décembre 2010

La tentation d'Eve - Marie-Claude Pietragalla - Théâtre Jean ARP


"A la femme Yahweh Dieu dit
Je multiplierai les douleurs de tes grossesses
Dans la douleur tu enfanteras des fils
Vers ton homme ton désir
Et l'homme ton maître"

(Extrait de la genèse, Ancien testament, La Bible Nouvelle Traduction, Bayard)

C'est avec ce texte abject que commence l'histoire de la femme. En 2010, en France,une femme peut concevoir librement un spectacle,et se produire seule sur scène, et plus aucune voix n'est là pour grogner, et l'air de rien c'est une belle conquête!

C'est pour célébrer cette liberté nouvelle loin d'être universelle, que Marie-Claude Pietragalla a consacré son dernier spectacle aux femmes, leur histoire, de Ève chassée de l'Eden à aujourd'hui, à travers une série de tableaux mélangeant Danse, Théâtre et Marionnette. Elle a surtout voulu rendre hommage à toutes celles qui ont refusé l'ordre établi, qui n'ont pas eu peur de transgresser les règles et qui par leur courage ont permis une juste émancipation du deuxième sexe.

C'est parfois un peu pompier et grandiloquent avec une musique un peu trop envahissante. Arrive le tableau sur Barbara et pour la première fois nous sentons Marie-Claude Pietragalla impressionnée, modeste devant "la grande dame en noir", le spectacle y gagne en légèreté pour se conclure sur les tableaux consacrés à la femme actuelle devenue actrice de la vie active mais sur qui repose toujours les tâches ménagères, le ton est plein d'humour assurément la meilleure partie du spectacle.

Toujours impressionnant de voir une grande dame de la danse sur scène. Danseuse Etoile, Marie-Claude Pietragalla explore de nouveaux domaines, mélangeant différents genres. C'est parfois agaçant, mais nous ne regrettons pas cette soirée qui offre de très beaux moments!

dimanche 28 novembre 2010

Venus Noire -Abdellatif Kechiche

Venus c'est l'histoire dramatique de Saartjie Baartman, jeune femme originaire de la province du Cap (Afrique du Sud), d'ethnie koisan. Domestique, elle est amenée par son patron Afrikaner en Europe pour être exposée dans des théâtres de foire. Elle va de Londres à Paris, appelée la Venus Hottentote elle devient un objet de curiosité, même des grands scientifiques, elle meurt à 26 ans alcoolique, abandonnée à la prostitution la plus sordide...

Abdellatif Kechiche aurait pu faire une hagiographie gentiment émouvante de Saartjie, un film qui donne bonne conscience dans la tradition d'Hollywood.. Son choix est beaucoup plus fort, il a préféré filmer le désespoir, les souffrances de Saartjie sans jamais rien nous révéler de ce qu'elle ressent de ce qu'elle pense ,elle reste un mystère mais elle est est la seule à garder sa dignité. Fidèle à son style, Abdellatif Kechiche film les visages les corps au plus prés, il ne prend jamais de distance avec son sujet, on oublie vite que c'est un film d'époque en costumes... Le seul regard bienveillant posé sur Saartjie est celui d'un peintre qui travaille pour Cuvier qui sait voir sa pudeur et son humanité, il lui offre son dessin.

Ce que filme aussi Abdellatif Kechiche c'est la naissance des thèses racistes en Europe, la scène ou l'on voit les scientifiques prendre les mesures de Saartjie nous renvoie à la scène d'introduction de M Klein de Joseph Losey, où des familles contraintes par les lois antisémites de Vichy subissent "l'examen ethno-racial" permettant d'établir ou non un certificat d'aryenneté.

Abdellatif réalise un film plein de force et de fureur, il est incontestablement un de nos plus grands cinéastes.

Pour information, le moulage réalisé par Cuvier après la mort de Saatjiea été exposé jusqu'en 1974 au musée de l'homme à Paris. Ce n'est qu'en 2002,après le vote d'une loi spéciale que les restes de la dépouille de Saatjie furent rendues à l'Afrique du Sud, une cérémonie conforme aux croyances de son peuple lui fut enfin rendue.

vendredi 26 novembre 2010

Potiche - François Ozon


Pour faire court nous pouvons résumer le film Potiche comme le réveil d'une femme au foyer trompée, méprisée par un mari patron d'une usine. Lorsque celui-ci fait un malaise cardiaque lors d'un conflit social, elle reprend le flambeau pour ne plus le lâcher.

Claude Chabrol, Claude Sautet ont souvent filmé la bourgeoisie des années 70 mais jamais sur le ton de la comédie légère. François Ozon relève le défi et nous offre une comédie réjouissante volontairement caricaturale. On retrouve ici le coté pétillant des comédies américaines, où le rire vient de la qualité d'écriture plus que de la performance d'acteur, nous sommes loin de la farce franchouillarde. Ils sont d'ailleurs étonnamment sobres les Fabrice Luchini, Gérard Depardieu, ou Karine Viard, ils sont tous au diapason d'une Catherine Deneuve épatante. Après avoir déjà adapté magistralement deux pièces de théâtre Gouttes d'eau sur pierre brulante de Fassbinder et huit femmes de Robert Thomas, il réussit ici la passe de trois...Catherine Deneuve patronne d'une usine de Parapluie...nous avons aimé ce clin d'œil à Jacques Demy

mardi 23 novembre 2010

Ubu à l'Elysée - Théâtre jean ARP


Spectacle de marionnettes très librement inspiré du père Ubu d'Alfred Jarry. On croise ici le pére Ubu et sa première épouse Chinchilla; sa seconde épouse Marla Caroni, Princesse de Bologne; son fidèle second, Brise-Couille Portefeux, Ministre de l'ADN et des charters, et bien sûr son ministre des bonnes affaires étrangères, le célèbre docteur Kouchparter... et nous découvrons comment notre président s'est fait élire par des pauvres en ne fréquentant que des riches!

Joué pour trois soirs dans le cadre du festival M.A.R.T.O (Marionnettes et Théâtre d'objets pour adultes), ce spectacle est vraiment réjouissant. Pas de doute notre"petit" président est une véritable source d'inspiration , la marionnette permettant toutes les outrances, les exagérations, elle est peut être le meilleur support pour lui donner vie dans "le respect" de la vérité historique... Le texte plein de verve n'est pas sans rappeler les chroniques du règne Nicolas 1er de Patrick Rambaud.


Ubu à l'Elysée - Claude SEMAL Yvan FOX (compagnie la charge du Rhinocéros)

Conflit d'intérêt

Audrey Pulvar est suspendue d'antenne sur i-télé, parce que son compagnon Arnaud de Montebourg a décidé de participer aux primaires du Parti Socialiste. Le conflit d'intérêt existe, nous ne le contestons pas, la décision de i-télé ne nous semble pas injustifiée . Avant Audrey Pulvar, Béatrice Schoenberg, Christine Ockrent, Anne Sinclair... ont été confrontées au même problème.

Nous faisons juste le rêve de voir un jour un homme politique annoncer son retrait de la vie politique et son retour à la vie professionnelle pour permettre à sa compagne de mener à bien sa carrière professionnelle...

Ce sont toujours les femmes qui s'effacent!

lundi 22 novembre 2010

Sois belle et tais toi, Delphine Seyrig

En 1976, Delphine Seyrig actrice et militante féministe interroge 23 actrices,françaises, anglaises ou américaines sur leur place dans l'industrie du cinéma...Sans cesse cantonnées à des rôles stéréotypés de mère, domestique ou prostituée, les actrices racontent aussi que la jalousie et la haine étaient les seuls sentiments possibles entre femmes...

Documentaire rare sur la représentation des femmes au cinéma, la copie est en mauvaise état l'image est très abimée, le son est désagréable. De plus le documentaire souffre d'un gros défaut d'écriture, le propos est vite redondant et nous finissons par nous ennuyer par des discours sans fins. Néanmoins des passages nous ont marqué, notamment l'intelligence du discours de Jane fonda dans un français impeccable et la grâce de Marie Dubois ...

Sois belle et tais toi - Dephine Seyrig (1976)

dimanche 21 novembre 2010

L'appareil-photo - Jean-Philippe Toussaint

C'est une histoire toute simple, le narrateur dont on ne connaitra jamais le nom, un trentenaire assurément, entre pour s'inscrire dans une auto-école , il engage la conversation avec Pascale la secrétaire. A travers une suite d'anecdote, qui nous promène de Milan à Londres en passant par la banlieue Parisienne et pour se terminer dans les environs d'Orléans, nous suivons la naissance d'une histoire d'amour...

En quatrième de couverture est retranscrit un extrait de la critique de Jacques-Pierrre Amette: "le troisième livre de Toussaint est une réussite spectaculaire. Dans l'appareil-photo, il se joue de toutes les difficultés. Son registre, c'est une ironie féroce, oblique et pascalienne. Mais la nouveauté, la vraie, c'est l'élégance visuelle des descriptions, la vitesse des enchainements, les commentaires sournois, moqueurs, complices qui forment des apartés très originaux avec le lecteur."

Si nous avons fait le choix de retranscrire tel quel cet extrait, c'est que nous sommes en total adéquation avec ce jugement. C'est vrai que le style de Toussaint est bluffant, il prend le temps de vous décrire des scènes du quotidien sans engendrer aucun ennui. Au contraire, dés que nous entrons dans son livre qui parle de si peu de choses, nous sommes happés jusqu'à la dernière ligne.

Aprés avoir lu sa magistrale trilogie: Faire l'amour, Fuir, La vérité sur Marie... Jean-Philippe Toussaint fait partie de ceux pour qui nous attendons avec impatience chaque nouveau roman.

Voila qui nous donne l'occasion de faire une petite liste, les cinq écrivains français dont nous achetons le dernier roman le jour de sa sortie:

1) Patrick Modiano
2) Emmanuel Carrére
3) Jean Echenoz
4) Laurent Mauvignier
5) Michel Houellebecq

N.B: Jean Philippe Toussaint ne figure pas dans cette liste, car il est belge...

L'appareil-photo - Jean-Philippe Toussaint- Editions de minuit

La version poche est suivie d'une interview passionnante de l'auteur

Catherine Deneuve - Arnaud Desplechin - Entretien

"Rebelle de naissance, toujours joyeusement subversive par son art, Catherine Deneuve est la figure exquise pour toutes celles et tous ceux qui désirent commencer leur vie sans avoir jamais à courber la nuque. Une leçon de liberté, de choix souverains, de fidélité à l'anarchisme de l'enfance."

Arnaud Desplechin

Une certaine lenteur est un long entretien entre Arnaud Desplechin un de nos plus grands cinéaste et Catherine Deneuve pour la revue Films Comment, équivalent américain des Cahiers du Cinéma. Catherine Deneuve c'est une filmographie sans équivalence. Luis Bunuel, Roman Polanski, Jean-Pierre Melville, François Truffaut, Philippe Garrel, François Ozon, Jacques Demy,André Téchiné, Manoel De Oliveira, Marco Ferreri, Raoul Ruiz, Agnés Varda, Arnaud Desplechin... la liste de ceux pour qui elle a joué semble sans fin. Mais ici plus qu'une rencontre entre un réalisateur et une actrice, c'est la rencontre entre deux cinéphiles... Car Cathérine Deneuve est une vraie passionnée, elle ne se contente pas de jouer, elle est aussi une spectatrice assidue...

Ce que nous aimons chez Catherine Deneuve, c'est finalement sa simplicité, son amour du cinéma... A la différence d'un Jean-Paul Belmondo, d'un Alain Delon, elle n'a jamais eu la mégalomanie de vouloir être au centre de tout projet cinématographique avec une volonté farouche de dominer le cinéma français, ne tombant jamais ainsi dans un jeu caricatural ... Au contraire, ce qu'elle recherche avant tout c'est une rencontre avec des auteurs, acceptant de jouer juste un rôle secondaire comme dans "Rois et Reines" pour le plaisir de découvrir un nouvel univers. Ce qui transparait dans chaque entretien, c'est la blessure inguérissable de la disparition de sa soeur Françoise Dorléac toujours présente dés qu'elle parle de son passé cinématographique.

Si cet entretien passionnant nous a donné envie de nous replonger dans un film, c'est assurément Tristana de Luis Bunuel.

Catherine Deneuve Arnaud Desplechin Une certaine lenteur Entretien - Ed Rivages Poche

Autour de Catherine Deneuve, nous avons retrouvé dans notre bibliothèque deux ouvrages:

A l'ombre de moi-même (Carnets de tournage & entretien avec Pascal Bonitzer). Ed Stock

Elle s'appelait Françoise. Un très beau livre de photos sur sa sœur Francoise Dorléac avec un texte de Patrick Modiano. (Il ne semble plus édité mais il doit pouvoir se trouver d'occasion)

samedi 20 novembre 2010

Du plomb dans le cassetin - Jean Bernard Maugiron

Cassetin, n.m Dans l'argot des typographes, ce mot désigne le bureau des correcteurs, et plus généralement un service de correction dans la presse ou l'édition. Etym. Le cassetin est le petit compartiment d'une casse d'imprimerie dans lequel sont rangés les lettres ou signes typographiques en plomb.

Victor, typographe de formation, a longtemps été linotypiste. Mais ce métier a disparu, il s'est retrouvé affecté aux corrections. Tous les jours de 18 heures à 24 heures, il est chargé de corriger les carnets (avis de naissance, de mariage, de décès...). Avec les clavistes "ces gourdes" qui font exprès de faire des fautes pour l'énerver, il a du boulot mais parfois il passe au travers et ça chauffe pour ses oreilles avec Germaine sa chef "qui fait peur avec sa moustache et ses dents qui dépassent"...

Lorsqu'il ne bosse pas Victor mène une vie de vieux garçon partagé entre sa mère invalide à la vie végétative et ses trains miniatures; sa passion depuis son plus jeune age, lui qui s'est toujours rêvé conducteur de train. D'ailleurs il aime bien se promener vers la gare voir les trains arriver ou partir....Mais voila le temps est venu pour Victor de prendre sa retraite, pour avoir été au contact du plomb il a droit a des années bonus qui vont lui permettre de partir avant soixante ans. Madeleine, collègue et délégué syndical lui demande de raconter sa carrière pour le journal syndical... Mais Victor finit par péter les plombs!

C'est une lecture plutôt réjouissante que ce petit roman écrit avec la gouaille des tontons flingueurs. On découvre le monde des ouvriers du livre souvent décriés pour leurs mouvements de grèves jugés intempestifs!

Ce monde là Jean Bernard Maugiron qui écrit ici son premier roman le connait bien, pour avoir été correcteur à Sud Ouest où se trouve le dernier "cassetin" de la presse régionale. Un vrai roman populaire édité par une petite maison d'édition!

Du plomb dans le cassetin - Jean Bernard-Maugiron - Ed Buchet Chastel

vendredi 19 novembre 2010

Zouc par Zouc l'entretien par Hervé Guibert

C'est un peu par hasard qu'ils se sont rencontrés mais ils se sont tout de suite plus, Hervé a tout juste vingt deux ans ,elle en a vingt sept. Hervé Guibert raconte ainsi leur rencontre qui va donner naissance à ce livre:

"Ce texte s'est fait en huit après-midi, dans les premiers jours de juin. Zouc me parlait et je retranscrivais au fur et à mesure ce qu'elle me disait.
Je n'ai pratiquement pas posé de questions à Zouc: elle savait exactement où elle allait et, pour rire, finissait certaines phrases par: "Point, terminé, à la ligne." Un jour, elle est arrivée en me disant sa crainte de l'exhibitionnisme sordide, de l'impudeur, de la dérision. Mais toutes ces histoires qu'elle me racontait, elle ne les avait pas "toutes prêtes dans la poche". Chacune a sa motivation, sa logique. Et l'expérience est unique."

Zouc est une comédienne de théâtre, elle a notamment participé à jeux de massacre de Eugéne Ionesco, mis en scène par Jorge Lavelli en 1970. Mais elle est surtout connue pour ses sketches où elle interprétait de nombreux personnages. Dans sa jeunesse, elle a été internée dans un hôpital psychiatrique, expérience terrible qui est devenue pour elle une source d'inspiration. Les pages consacrées à cette expérience sont les plus belles de l'entretien. Nous sommes émus par la sensibilité et l'humanité de cette dame, et par la qualité d'écoute d'Hervé Guibert.

En 1997, à la suite d'une opération elle est victime d'une maladie nosocomiale. Fortement handicapée, elle vit depuis retirée du monde du spectacle.

Ouvrage publié en 1978, et réédité en 2006
Zouc Par Zouc. L'entretien par Hervé Guibert. L'arbalète Gallimard

jeudi 18 novembre 2010

Chelsea Hôtel

Dans son Livre Juste Kids, Patti Smith parle longuement du Chelsea Hôtel, Hôtel mythique situé dans Manhattan au 222 West de la 23ème rue. Faire la liste des artistes qui y ont logé est un exercice impossible sauf peut-être pour Wikipedia. Cela nous renvoie à un livre passionnant de Nathalie H De Saint Phalle "Hôtels littéraires".
D'Aden à Zurich, ce livre est un tour du monde des hôtels de la littérature. Réels ou parfois fictifs, du palace à la plus simple pension, c'est un inventaire complet qui nous est proposé ici. Pour les écrivains ou leurs personnages, l'hôtel est un lieu stratégique, théâtre de drames, de passions, lieux de vie et parfois de mort...

C'est un livre qui peut se lire d'une seule traite mais on y revient sans cesse l'ouvrant au hasard, un vrai voyage en littérature!

Hôtels Littéraire voyage autour de la terre - Nathalie H. De Saint Phalle -Ed Denoël

mercredi 17 novembre 2010

Just Kids - Patti Smith


Juste avant qu'il ne décède du sida, Patti Smith s'est engagée auprès de Robert Mapplethorpe son ami de jeunesse d'écrire leur histoire. Promesse tenue avec ce magnifique Juste Kids!

Raconter leur histoire c'est raconter le New York des Beatniks de la fin des années 60 et du début des années 70. Ils s'y retrouvent tous, poètes, artistes, philosophes ils ont souvent faim, ils n'ont pas toujours un lit, ils rêvent tous plus ou moins de se rapprocher de la Factory d'Andy Wahrol! Patty Smith et Robert Mapplethorpe vont traverser à deux ces années, partageant les galères et prenant toujours soin l'un de l'autre, un vrai couple romantique!

Ils trouvent refuge au Chelsea Hotel, croisent toutes les célébrités de ces années là: Allen Ginsberg, Jimi Hendrix, Janis Joplin... La vie n'est pas toujours facile, nombreux sont ceux qui vont se brûler les ailes. Patti Smith voit peu à peu ses idoles disparaître une à une: Brian Jones, Janis Joplin, Jim Morrison, Jimi Hendrix... mais eux rien ne va les écarter de leur route, persuadés d'un avenir radieux, Patti sort son premier album Horses en 1975 et Robert devient un des photographes les plus novateurs de son époque.

C'est plus qu'un hommage à son compagnon que rend ici Patti Smith, c'est un portrait d'un New-York en pleine effervescence où les nuits se passent sous acide... la vie avec son compagnon n'est pas toujours simple surtout lorsque celui ci découvre son homosexualité, l'histoire d'amour cède la place à l'amitié. Robert pour assurer leur survie se prostitue, Patti enchaine les petits boulots, elle part deux fois vers la France, découvrir Paris avec sa sœur Charleville Mézières la ville Natale d'Arthur Rimbaud, son deuxième compagnon de route.

Un ouvrage passionnant d'une vraie dame de lettres!

mardi 16 novembre 2010

La princesse de Montpensier - Bertrand Tavernier


Marie de Mézières est amoureuse de Henri de Guise mais son père lui demande d'épouser le Prince de Montpensier, après avoir versé quelques larmes elle obéit. Après leur mariage, le Prince interroge sa femme: "M'aimerez vous?", elle lui répond:"si vous me le commandez".
Nous sommes au XVI° siècle en plein dans les guerres de religion, le prince appelé par le roi est souvent absent, parti sur les champs de bataille. La nouvelle princesse passe son temps avec le Comte de Chavannes fatigué de cette guerre sans fin et qui s'occupe de l'éducation de la jeune épouse ...
Tous succombent aux charmes de la princesse, le comte de Chavannes, le futur Henri III, et toujours le duc de Guise, voila qui en est trop pour un mari jaloux...

Film en costume de Bertrand Tavernier, la comparaison est terrible lorsqu'on vient de voir les "mystères de Lisbonne" de Raoul Ruiz, on est loin de la fluidité de la mise en scène du cinéaste chilien. Nous voyons bien que Bertrand Tavernier cherchent à mettre du rythme à son film, à nous offrir de beaux paysages... mais ici tout est lourdeur, les scènes de batailles sont peu crédibles, la musique est souvent envahissante et nous avons trouvé le Prince de Montpensier peu convaincant, notamment sur toutes les scènes de dialogues... Un mélo sans saveur!

jeudi 11 novembre 2010

Les rêves dansants de Pina Bausch


En 2008, Pina Bausch, quelques mois avant sa mort, décide de reprendre son fameux spectacle Kontanthof avec des adolescents de 14 à 18 ans qui ne sont jamais montés sur scène et n'ont jamais dansé. Ce documentaire est leur histoire...

C'est un véritable parcours initiatique pour ces jeunes qui vont se découvrir, se révéler à travers cette expérience. Au début cela semble si compliqué pour eux de danser de poser une main sur le corps de l'autre, il y a de la gène de la timidité......et quand il s'agit de se déshabiller sur scène n'en parlons pas! Puis ils se révèlent, ils arrivent à dévoiler leur jardin secret et se servir de leurs propres expériences pour appréhender les personnages qu'ils doivent incarner sur scène. Un raconte ainsi qu'il est Rom musulman et qu'il vient de Bosnie, une jeune fille d'origine bosniaque raconte sa blessure profonde la mort de son grand père brulé vif durant le conflit des balkans. Et puis cette adolescente blonde aux membres d'une longueur infinie qui lui donne un petit air d'albatros, parle de la douleur d'avoir perdu son père accidentellement victime d'une explosion de gaz: "nous étions quatre enfants, nous étions une famille parfaite...." , elle va dompter son corps et pouvoir marcher droite le regard fixe, un défi impossible lors des premières séances... elle obtient le rôle principal

Pina Bausch avait déjà repris son spectacle avec des gens du 3eme age. Ici elle récidive elle permet à ses jeunes de grandir. Accompagnés au quotidien par deux danseuses de sa troupe , on les voit devenir des adultes, exorciser leurs blessures, assumer leurs corps... On se réjouit de la réussite du spectacle, et de l'élégance de Pina Bausch venant remettre à chacun d'eux une rose.

Pina Bausch est décédée le 30 Juin 2009 5 jours après avoir appris qu'elle souffrait d'un cancer généralisé. C'était une grande dame .

Splendide et émouvant!

Les rêves dansants de Pina Bausch documentaire d'Anne Linsel, Rainer Hoffmann - 1h30

lundi 8 novembre 2010

Un jeune couple - Jean-Louis Curtis

Raphaël Sorin son dernier éditeur en parle de manière élogieuse sur son blog, dans un billet du 30 septembre. Il nous est alors apparu logique de nous plonger dans le roman "un jeune couple", le plus dur fut de le trouver car il n'est plus édité. En cette saison de prix littéraires, il est bon de rappeler que Jean-Louis Curtis décrocha "la timbale" en 1947, remportant le prix Goncourt pour son roman "les forêts de la nuit".

Un jeune couple est une chronique. Gilles et Véronique se sont tout de suite plus, le mariage arrive très rapidement Véronique étant enceinte. Le couple en voyage de noces à Venise dans une pension modeste connait ses premières frictions. Véronique rêve d'une vie mondaine, de jolies robes, de grands restaurants, de belles voitures,de grands appartements dans des quartiers chics... Gilles se satisfait de sa vie modeste, mais pour satisfaire son épouse il est prêt à faire de efforts. Mis en relation par Ariane la meilleure amie de son épouse, il accepte de se présenter à un nouvel emploi pour obtenir un meilleur salaire chez un employeur américain: Universal motors. Mais lorsqu'il lit l'en-tête de la fiche de renseignement: "I promise to devote my entire time, abilities and capacities to the exclusive Service of the companies", il renonce immédiatement à ce nouvel emploi... Le couple se déchire, le divorce est prononcé, Véronique part vivre "sa vie de rêve" au bras d'un milliardaire.... Gilles reste à Paris avec sa fille...

C'est sorti en 1967, la société de consommation où le plaisir permanent est un impératif devient la norme. A travers l'histoire de ce couple, Curtis signe un vrai pamphlet contre ses nouveaux parvenus aux valeurs falsifiées, c'est très bien observé, parfois un peu réactionnaire, le regard de Gilles sur sa jeune sœur est totalement insupportable, sa critique du cinéma de la nouvelle vague est caricaturale, mais c'est toujours grinçant, c'est un portrait juste d'une époque qui va connaitre sa fin avec les évènements de Mai 68.

Raphael Sorin est de bon conseil, pour retrouver son blog, cliquez ici

dimanche 7 novembre 2010

Mystères de Lisbonne - Raoul Ruiz


Pas évident de résumer ce film fleuve de 4H26 adapté d'un roman de Camilo Castelo Branco. Tout débute dans une pension où Joao un jeune enfant ne reçoit ni visite, ni cadeau, il ne porte qu'un seul prénom à la différence des autres enfants qui peuvent afficher quatre ou cinq noms, il est le souffre douleur de ses camarades. Mais Joao bénéficie de la protection du père Diniz qui finit par lui révéler ses origines. C'est le début une longue histoire à tiroirs qui nous mène à Venise, en France ....récit fabuleux qui traite à travers ces divers personnages du destin des orphelins...

Raoul Ruiz avait réussi un coup de maître en réalisant une adaptation réussie du "Temps Retrouvé" de Marcel Proust, ici il signe son chef d'œuvre. 4h26 d'un cinéma de haute volée, tous les plans sont réussis, aucune longueur alors que souvent les films d'époque romanesques finissent par tomber dans un académisme ennuyeux, au contraire ici s'enchainent de longs plan séquences absolument prodigieux. Le récit ne perd jamais de sa force, les rebondissements sont multiples, toujours quelqu'un pour écouter discrètement les secrets, les confessions, pour jeter un œil par l'entrebâillement d'une porte, d'une fenêtre...nous passons de la tragédie à la comédie, c'est aussi fort que les plus grands romans de Balzac (les illusions perdues, splendeurs et misères des courtisanes) ou le Monte Cristo d'Alexandre Dumas . Il ne faut pas avoir peur de la durée du film, ici ce n'est pas un problème, nous trouvons presque un peu longue l'interruption de 1/4 d'heure entre les deux parties tellement l'impatience est grande de replonger dans cette histoire extraordinaire.

Camilo Castelo Branco est un des plus grands écrivains portugais du XIX°, il est très mal édité en France. Un amour de perdition, un très beau roman sur un amour d'adolescent impossible avait été édité par Actes Sud, mais il est aujourd'hui introuvable...Espérons que ce film permette une réédition des œuvres de cet écrivain surnommé le "Balzac lisboete". D'une manière générale la littérature lusitanienne du XIX est assez mal éditée, Eça de Queiroz considéré par Jorge Luis Borges comme "un des plus grands de tous les temps" est lui aussi très peu publié, avec un peu de chance il est encore possible de trouver "le crime du Padre Amaro", merveilleux roman.

Il convient de rendre hommage ici au producteur Paulo Branco assez fou pour se lancer dans un tel projet et de permettre depuis des années aux cinéastes les plus talentueux et les pus audacieux de mener à bien leurs projets les plus ambitieux. Un bienfaiteur du 7eme art !

Il ne vous reste plus qu'à courir voir ce film envoutant, un chef d'œuvre !

samedi 6 novembre 2010

Les mauvaises gens, une histoire de militants - Etienne Davodeau

C'est l'histoire de ses parents que raconte ici Etienne Davodeau. Botz en Mauges est leur village, ses parents vont y grandir et y découvrir rapidement le monde du travail, le monde des ouvriers car en ce temps-là les parents ne pouvaient pas toujours payer la pension et les livres pour suivre les études au lycée. Les Mauges sont une région à forte tradition catholique et d'un grand conservatisme, Julien Gracq originaire de ce pays le décrivait ainsi dans les "carnets de grand chemin": "j'attribue à cette ascendance vendéenne, mon caractère casanier, ma méfiance vis-à-vis des figures inconnues, le conservatisme figé de mes habitudes, le confinement dans un cercle de relations étroits, surtout familial. Le goût de dire non. Bref ce "laissez moi tranquille dans mon coin et passez au large" qui a été - toutes motivations religieuses mises à part - le vrai ressort caractériel du soulèvement de 1793". Malgré tout, cette région ne va pas rester étrangère aux différents bouleversements des années 60 et 70, les parents d'Etienne vont découvrir un nouveau visage du christianisme avec l'arrivée dans le village d'un vicaire et la création d'une association J.O.C (Jeunesse ouvrière chrétienne), ils vont s'engager dans l'action syndicale à la CFDT et sans jamais renoncer à leur foi, ils deviennent d'ardents défenseurs du progrès social n'ayant jamais peur de se confronter aux notables du coin.
Cela se termine avec l'élection de François Mitterrand en Mai 1981, et pourtant cette bande dessinée est un document d'actualité. Il retrace tous les combats menés par des ouvriers qui ne sont pas "d'affreux gauchistes", juste des travailleurs fiers de leur statut souhaitant défendre leur dignité dans des lieux de travail où ils n'existent la plupart du temps aucun dialogue avec le patron. Et si c'est autant d'actualité, c'est que si leurs combats menés dans le prolongement des acquis obtenus du Comité National de la Résistance ont permis des avancées sociales certaines, celles-ci sont contestées et abrogées sans cesse depuis ces dernières années.
Dessins noir et blanc, cette bande dessinée multi récompensée est un vrai bijou...

mardi 2 novembre 2010

Roméo et Juliette - Magali Léris- Théâtre Jean Arp - J-7


Un petit rappel sur cette tragédie, l'action se déroule à Vérone et raconte l'histoire d'amour impossible entre Roméo Montaigu et Juliette Capulet, car la haine entre les deux familles est trop forte. C'est en quelque sorte une histoire d'amour de jeunes adultes gâchée par la bêtise des parents qui veulent décider pour eux de leur avenir. C'est donc intemporel et universel.
Magali Léris et sa compagnie Aux Arts etc en résidence au théâtre Jean Arp ont décidé de nous présenter leur vision de la tragédie de Shakespeare. Sept jours avant la première, ils ont ouverts les portes de la salle du théâtre le temps d'une répétition.

Nous avons juste eu le plaisir de voir une scène , découvrir le décor, les comédiens ne jouaient pas en costume. Ce n'était pas qu'une simple bande annonce, mais un vrai travail de répétition où le metteur en scène intervient pour préciser le geste, le rythme, la tonalité... un vrai travail d'orfèvre. Notre impression?

Le décor est impressionnant, il permet de jouer à différentes hauteurs de remplir la scène, un échafaudage qui peut faire penser aux extérieurs d'un immeuble américain.
Le jeu, il nous semble que le choix est de donner du rythme, de rendre le spectacle vivant, alerte. Les gestes sont précis, ils ne sont là que pour donner du sens au texte, préciser l'état d'esprit des personnages...

Juste un petit passage de l'interview de Magali Léris donnée pour la présentation du spectacle: concernant notamment a nouvelle traduction:
"La langue de Shakespeare est d'une richesse inouïe. Beaucoup de traductions sont superbes. Mais je voulais qu'on entende l'humour de Shakespeare qui est ancré dans cette pièce, et qui est souvent édulcoré, atténué. Ce n'est pas qu'un drame tragique, c'est aussi une comédie. Je souhaite qu'on entende la langue magnifique, poétique, lyrique des adolescents en opposition à la langue crue, triviale des adultes de la pièce."

Alors après cette séance nous sommes plein d'espoir, plein d'impatience à l'idée de découvrir ce grand classique...


Roméo et Juliette du 9 Novembre au 20 Novembre au théâtre Jean ARP à Clamart (92140).


Pour les parisiens, une navette gratuite est organisée le Mercredi et le Vendredi. Départ devant le Théâtre de la Ville Place du Châtelet à 19 heures.


Prix d'entrée: 21 € et pour les moins de 26 ans le prix chute à 10 € (sauf erreur de notre part)


Si vous arrivez à organiser un groupe de 8 personnes, les 7 personnes payent 10 €, et l'organisateur du groupe est invité gratuitement.


Mais pour plus de renseignements, cliquez
ici

La france de Raymond Depardon - BNF François Mitterrand


Une grande salle, 36 photos couleurs, pas de commentaire, on ne reconnait pas ces lieux, en même temps ils ne nous semblent pas inconnus, de tels paysages nous en avons tous croisés . Ce qui étonne c'est toutes ces couleurs qui s'imposent à nous , les grands formats (200x165) qui sont rares pour une exposition de photographie. Peu de personnages, mais plutôt un compte rendu des traces laissées par l'homme, des constructions, des usines, des routes, des enseignes, un bout de rond point... Depardon magnifie par le cadrage et l'exceptionnelle qualité de la couleur la laideur de certains lieux, nous pensons ici à une photo d'un supermarché, avec sur le coté des containers de tris sélectifs et derrière un immeuble avec devant lui un bout de gazon miteux.
Dans un couloir qui nous mène dans une deuxième salle nous découvrons sur des formats réduits le nom des lieux que nous avons pu contempler.
Puis la deuxième partie de la visite nous explique la genèse de l'œuvre de Depardon:
Les maîtres, Walker Evans qui a sillonné l'Amérique pour en photographier ses paysans et Paul Strand américain lui aussi auteur du reportage la France de profil.
Une fêlure, avoir vu le démantèlement de la propriété de son père, paysan au nom de l'aménagement du territoire. Ce thème n'a jamais cessé de le passionner suivant de près les grandes mutations rurales et urbanistiques de la fin du XXème siècle. Ses cahiers de route présentés nous révèlent son parcours ininterrompu des territoires français.
La technique, avec notamment la présentation de son matériel et l'étonnante chambre 20x25 avec laquelle il réalise ses clichés.

Une exposition à voir d'un très grand Monsieur.

Exposition Raymond Depardon - Bnf Francois Mitterand - jusqu'au 9 janvier 2011

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