jeudi 31 décembre 2009

Le dernier repas



Le dernier repas de l'année 2009 a été entièrement conçu par notre anglaise favorite:

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Mises en bouche
Roulades de saumon au fromage aux fines herbes et à l'ail
Feuilletés aux graines de sésame et de nigelle
Pain Surprise
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Entrée
Noix de Saint Jacques au coulis d'agrumes sur fondue de poireaux
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Plat
Dinde farcie aux fruits secs et sa sauce au miel, accompagnées de légumes de saison
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Plateau de fromages français
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Desserts
Carpaccio d'oranges et son coulis chocolat oranger
Brownies au chocolat à l'orange et menthe
Bûche framboise-chocolat

Les vins

Rouge: MORGON 2003 (Cuvée spéciale vieille vignes)
Domaine Savoye, Propriétaire à la Côte du Py à Villiè-Morgon, Rhône

Blanc: EDELZWICKER
Domaine Pierre Hager à Orschwihr


God save the Queen !!!

Le Musée Marmotan


Nous sommes allés faire un petit tour dans l'hôtel particulier de la famille Marmottan situé dans le XVI° arrondissement de la ville de Paris. Hôtel gentiment légué à son décès par Paul Marmottan à l'académie des beaux arts, il est donc devenu un musée.

La collection est principalement composée de tableaux d'impressionnistes dont le célèbre Impression soleil levant de Claude Monet qui donna son nom au mouvement de peinture. Le peintre est particulièrement présent, le musée possédant la plus importante collection de Monet au monde.

Le but premier de notre visite était l'exposition temporaire "fauves et expressionnistes, de Van Dongen à Otto dix", composée de tableaux prêtés par le musée allemand Von-der-Heydt de Wuppertal. Ensemble cohérent qui relate parfaitement l'histoire de la peinture après la première guerre mondiale en Allemagne jusqu'à l'arrivée des nazis qui classifieront ces peintres comme dégénérés. La salle est parfaite et permet d'apprécier les toiles avec plus ou moins de distance. Nous étions particulièrement ravis de recroiser des toiles de notre "chouchou" d'Ernst Ludwig Kichner. Les couleurs pures et éclatantes de ces tableaux vous poursuivent longtemps après la visite.

Le dernier des géants


Alain Bashung est mort le 14 mars 2009 à Paris. En hommage, nous lui consacrons notre dernière liste de l'année.

Nos cinq chansons préférées d'Alain Bashung:

1) La nuit je mens
2) Osez Joséphine
3) Comme un légo
4) Ma petite entreprise
5) A Ostende

mercredi 30 décembre 2009

BNF Richelieu - Michael Kenna

La Bibliothèque Nationale de France (site Richelieu) propose deux expositions:

La première consacrée au Photographe anglais Michael Kenna présente une série de paysages noir et blanc à couper le souffle. L'exposition commence par ses travaux de jeunesse, des photos de l'Angleterre pour nous mener jusqu'au Japon. Il est proposé une série d'arbres qui nous a rappelé un personnage du roman de Jean-Paul Dubois, une vie française. Personnage passionné par les arbres qui s'était mis à les photographier, pouvant passer une journée à attendre la bonne lumière pour prendre son cliché. Cette exposition se termine le 24 janvier, mais une version virtuelle est proposée par la Bnf, vous pouvez la consulter en cliquant ici

La deuxième exposition choses lues, choses vues, a été conçue par Alain Fleischer. Ce qui nous a particulièrement motivée c'est d'avoir la possibilité de pénétrer dans la salle Labrouste, magnifique salle de lecture. Sur des bureaux sont posés des écrans ou l'on peut assister à une lecture d'un chef d'œuvre de la littérature. Avec une liste en main on choisit son œuvre et on cherche son écran. On se lasse rapidement des lectures pas faciles a suivre avec le brouhaha ambiant. Plus intéressant sont les manuscrits proposés, ainsi on peut consulter le manuscrits de la recherche du temps perdu et ses paperolles, des travailleurs de a mer de Hugo, des mémoires de Chateaubriand, la peste de Camus, Voyage au bout de la nuit de Céline , Aurélien d'Aragon ou encore le scénario de l'éducation sentimentale rédigé par Flaubert.
Puis nous sommes sortis profitant une dernière fois de ce site prestigieux.

mardi 29 décembre 2009

La tartine


Il y a plus de treize ans que nous n'y avons plus mis les pieds chez Tartine Bar à vins situé au 24 rue de Rivoli à Paris.
Ca c'est agrandi mais cela ressemble toujours à un bistrot typiquement parisien, le lieu existe depuis 1924. Le nuage de fumée a disparu. Nous avons fait confiance au vin du moment un corbière de 2006 accompagné de deux planches, charcuterie et fromage. Le bonheur fut garanti, nous n'avons pas compati au malheur de notre anglaise préférée qui nous a conté son désarroi de ne pouvoir trouver au dernier moment en France une vraie dinde de 8 kg. A Rungis, il faut les prévenir au moins 7 jours à l'avance.

Pour voir une video sur une dinde anglaise, cliquer ici

Maison de Victor Hugo


Nous nous sommes rendus Place des Vosges pour aller visiter la maison de Victor Hugo.
Au premier étage, dans une première salle est présentée une collection de daguerréotypes d'époque absolument incroyable, certains sont réalisés par son fils Charles témoin privilégié de l'exil. Dans une deuxième salle on voit des photos, notamment de Nadar, d'autres artistes saisis par l'illustre photographe y sont également présentés: Alexandre Dumas, George Sand, Hector Berlioz ou encore Sarah Bernardt. La collection se termine par la photo de Victor Hugo sur son lit de mort, cliché réalisé par Nadar.
Au deuxième étage qui correspond à l'appartement occupé par la famille Hugo, on peut voir du mobilier ayant appartenu à l'auteur, il est notamment reconstitué le salon chinois de Juliette Drouet situé originellement dans la maison de Guernessey, où l'on s'amuse à retrouver les initiales des deux amants cachées dans les motifs dessinés par Victor Hugo. Nous avons particulièrement aimé un bureau conçu par l'auteur des travailleurs de la mer pour écrire debout.
Enfin cette visite permet tout simplement de pénétrer dans un appartement de la place des Vosges, ce qui n'est déjà pas un mince plaisir.

lundi 28 décembre 2009

Musee de l'orangerie




Nous sommes allés au musée de l'orangerie situé dans le jardin des Tuileries. Nous n'y étions pas retournés depuis sa réhabilitation. C'est avec plaisir que nous avons retrouvé les nymphéas de Claude Monet. Les deux séries de quatre tableaux situées dans deux salles ovales sont formidables, elles peuvent être vues comme la représentation des quatre saisons, ou comme quatre moments de la journée. La rénovation des salles sert parfaitement l'œuvre et l'endroit est reposant. Dans les autres salles, on peut croiser des œuvres qui valent aussi le détour bien qu'un grand nombre soit mis à la disposition d'expositions temporaires. Néanmoins on a pu croiser des Renoir, Cézanne, Gauguin, Modigliani, Matisse, Picasso, Soutine. Les œuvres de Marie Laurencin ne nous ont pas convaincu comme la plupart des tableaux d'André Derain.

Nous sommes allés jetés un coup d'oeil à l'exposition temporaire "les enfants modèles" regroupant les portraits des enfants par leur père. Le tout semble bien convenu, seul un portrait de Claude Renoir nous a enthousiasmé, même les Picasso ne nous ont pas paru des plus inspirés. L'exposition se termine sur des œuvres de Georges Arditi, père du célèbre acteur. Nous avons été saisis par la laideur du tableau représentant un repas de famille. Nous sommes vite repartis nous rincer les yeux dans les nymphéas.

dimanche 27 décembre 2009

We want Miles



La cité de la musique consacre une exposition à Miles Davis. On traverse les salles, on suit la carrière du génial trompettiste. On écoute les thèmes des differentes époques qui ont jalonné sa carrière. On découvre des objets, des photos, des trompettes. Deux oeuvres de Basquiat sont exposées, superbes. On entre dans la salle Kind of Blue, So what résonne et on frémit...Plus loin, on voit Jeanne Moreau dans Ascenceur pour l'échafaud de Louis Malle et on se souvient de l'enregistrement mythique où Miles seul face aux images du film, improvise la musique. On avance dans le temps, ca s'électrise Miles est toujours resté un musicien d'avant garde....il aurait pu tourner pépère autour de la planète et engranger les dollars en jouant ses thèmes des années 50 pour un public bourgeois et convenu, mais il fait le choix d'aller de l'avant pour chercher à conquérir le jeune public noir plus "accro" aux rythmes funkys de James Brown et aux riffs de guitares rocks de Jimi Hendrix. Pas de souci, les dollars ont quand même été au rendez-vous.

C'est l'histoire d'un type pas banal qui quand il soufflait dans une trompette ca sonnait pas comme les autres.

Vous ne pouvez pas vous rendre à l'exposition, le catalogue est de grande qualité. (Photos Irving Penn)

samedi 26 décembre 2009

Control - Anton Corbijn


Control est un biopic de Ian Curtis chanteur de Joy Division. Marié très jeune Ian Curtis travaille pour un centre social, passionné de musique il rencontre trois amis à un concert des Sex Pistols à la recherche d'un chanteur pour leur groupe, il se porte volontaire....c'est la naissance de Joy Division.
Très rapidement commence une tournée des clubs, Ian Curtis hypnotise le public par sa présence sur scène et par ses textes d'une grande noirceur.
Mais au retour d'un concert, Ian fait une crise d'épilepsie. Il va devoir subir un traitement lourd aux effets secondaires insupportables. Il plonge dans la dépression, sa vie de couple se complique depuis sa rencontre avec une journaliste belge. Ses prestations sur scène sont moins bonnes, le public se rebelle... Pourtant le succès ne diminue pas, il se prépare une tournée aux Etats Unis qui pourrait être triomphale. Mais la veille du départ ne pouvant plus faire face à ses crises, Ian se pend dans sa cuisine le 18 mai 1980, il avait 23 ans.
Joy Division n'aura duré que trois ans mais il a marqué d'une manière indéniable la scène anglaise gardant une immense influence sur la musique d'aujourd'hui . Love will tear us apart leur chanson la plus célèbre a fait l'objet de multiples reprises. Ce groupe reste une référence majeure de l'histoire du rock!
Corbijn a réalisé un film sobre et efficace qui retrace parfaitement le parcours de Ian, une perle. A noter la prestation impeccable de Sam Riley dans le rôle titre!

Carmadou 2009

La fin de l'année approche nous avons décidé d'attribuer nos Carmadou 2009

Meilleur film: Les herbes folles d'Alain Resnais

Meilleur disque: La musique de Dominique A

Meilleur livre: D'autres vies que la mienne d' Emmanuel Carrére

jeudi 24 décembre 2009

Johnny Guitar Nicholas Ray


Johnny retrouve Vienna, son ancien amour devenue propriétaire d'un saloon. Celle ci est en conflit avec Emma et les fermiers des alentours . Johnny devra reprendre les armes, car il ne restera pas neutre dans ce duel de femmes.

Surement le western le plus flamboyant de l'histoire du cinéma, Nicholas Ray traite son sujet comme une tragédie classique. Dans le regard qu'il porte sur les élèveurs intolérants, on peut aussi lire une condamnation du Maccarthysme. Maccarthysme, dont Sterling Hayden interprète épatant de ce film fut une des victimes.

mercredi 23 décembre 2009

L'homme qui tua Liberty Valance - John Ford


Le jeune Stoddard tout frais sorti de la faculté de droit souhaite s'installer dans l'ouest. Il y arrive sans colt mais avec un livre de droit....Dés son arrivée, il sera tabassé par le bandit du coin Liberty Valance, le code ne semble pas une arme suffisante pour instaurer les fondements d'une société démocratique. Pas d'alternative pour Stoddard, il faut éliminer Liberty la terreur du coin, il s'entraine au pistolet. Tom seul fermier du coin à faire peur à Liberty Valance, regarde d'un air amusé Stoddard s'entrainait au tir....
Qui a tué Liberty Valence? Pour l'opinion publique c'est John Stoddard qui après ce fait d'armes mènera une grande carrière de sénateur à Washington.
Stoddard, de retour pour assister à l'enterrement de Tom son vieil ami, rencontre un journaliste du coin et lui dévoile la vérité... Mais dans l'ouest quand la légende dépasse la réalité c'est la légende qu'on imprime...
Ce film de Ford a été réalisé en 1962, à Hollywood des petits nouveaux comme Arthur Penn ou Sam Peckinpah signent leur premier western, mais pas de doute John Ford reste le maître. Il signe ici un nouveau chef d'œuvre réunissant James Stewart et John Wayne pour la première fois. John Ford reste le plus grand conteur de l'histoire du cinéma.

mardi 22 décembre 2009

Comment je me suis disputé....Arnaud Desplechin


Chaque année,depuis 1996, il y a toujours un moment où nous avons une envie irrépressible de revoir le film d'Arnaud Desplechin " Comment je me suis disputé .... (ma vie sexuelle)" avec Paul Dedalus comme personnage principal.

Paul Dédalus (Mathieu Amalric) enseigne comme assistant, la philosophie à Nanterre, il a fait Normale Sup mais il a du mal à terminer sa thèse. Il habite chez son cousin Bob (Thibaut de Montalambert) qui a une vie sentimentale un peu compliquée partagée notamment entre une norvégienne petite nièce de Kierkegard et une jeune parisienne (Chiara Mastroianni).
Paul sort avec Esther (Emmanuelle Devos) depuis 1O ans, mais il attend qu'elle réussisse le concours d'entrée de son école d'interprète pour la quitter, il se sent responsable d'elle et ne veut pas l'abandonner tant que son avenir n'est pas assuré.
Nathan (Emmanuel Salinger) le meilleur ami de Paul a lui terminé sa thèse et a déjà été publié; sa fiancée Sylvia (Marianne Denicourt) est très belle. Personne ne le sait mais Paul et Sylvia ont une aventure.
Valérie (Jeanne Balibar) étudiante souhaite que Paul suive son DEA, elle vit avec Jean-Jacques (Denys Podalydes), le frère de Sylvia, un interne en médecine. Leur liaison est compliquée, les scènes sont courantes et violentes. Valèrie fait peur, elle raconte des histoires angoissantes, on ne sait pas si elle dit vrai ou si elle les invente. Paul succombera à son charme...
Rabier (Michel Vuillermoz) est le nouveau professeur nommé au département d'épistémologie de Nanterre. A Normale Sup, Paul et Rabier étaient les deux plus grands amis de la promo, mais ils se sont disputés. Paul ne sait plus pourquoi, mais il trouve Rabier tellement grotesque qu'il a surtout honte d'avoir pu être son ami et d'avoir co-écrit des articles avec lui.

Nous avons l'impression que Desplechin a cherché à relever un défi, ce film est comme un pari celui de rassembler dans un même film, tous les clichés du film d'auteur français (bavard, intello, parisien, narcissique....). Pendant trois heures il va rendre compte des histoires d'amours et d'amitié d'un groupe de normaliens, non seulement ils bavardent sans cesse mais il ne peuvent pas s'empêcher de raisonner. Si ces longs bavardages ne suffisaient pas, une voix off se rajoute et raconte ce qui parfois n'est pas dit, explique les rapports familiaux entre les protagonistes. La province est totalement absente de ce film, cent pour cent parisien...

Desplechin réussit un coup de maître avec ce deuxième long métrage, il nous tient en haleine pendant trois heures avec ses marivaudages. Et avec ses petites histoires, il disserte brillamment sur des grands thèmes universels, l'amitié, l'amour. La composition du film est absolument remarquable, malgré l'aspect littéraire de l'histoire, l'écriture est avant tout cinématographique, les images sont tout aussi essentielles que les mots. La lecture du scénario d'ailleurs doit être totalement incompréhensible, et ce n'est que la mise en image qui peut donner un sens à cette histoire.

Malgré les années passées, ce film n'a pas pris une ride et a gardé toute sa jeunesse. Arnaud Desplechin a depuis confirmé son talent, et peut être déjà considéré comme un des grands auteurs du cinéma français. A coup sûr en 2010, nous reverrons ce film!

dimanche 20 décembre 2009

Missak - Didier Daeninckx


Didier Daeninck consacre son dernier roman à Missak Manouchian et au groupe de l'affiche rouge. Pour raconter cette histoire il a créé un personnage Louis Dragère, journaliste à l'Humanité chargé de mener une enquête par Jacques Duclos sur le groupe Manouchian, avant l'inauguration d'une impasse qui portera son nom. On suit les pérégrinations du journaliste...

Ce roman nous propose un portrait de Paris en 1955 avec la Seine en crue, on y croise des ouvriers et des usines....un monde aujourd'hui disparu. L'enquête de Dragère nous confirme la capacité du parti Communiste à réécrire l'histoire. Mais plus grave, on découvre des résistants héroïques (Artur London, Peter Mod ou Anatoli Gourevitch) retournés après guerre en Europe de l'Est pour vivre l'aventure communiste et qui finissent dans les geôles staliniennes. Plus tragique encore le cas d'Oswald Zawodski retourné en Tchécoslovaquie, il est condamné à mort et pendu par le gouvernement stalinien. En France, le parti ne se comporte pas mieux, il n'y a qu'à voir le cas de Charles Tillon résistant communiste de la première heure écarté du parti parce qu'il connaissait certains secrets, notamment le fait que Jacques Duclos avait négocié en 1940 avec l'occupant la parution de l'Humanité. On est impressionné par le personnage d'Henri Krasucki à qui la nation n'a surement pas rendu l'hommage qu'il méritait, un grand homme de la résistance qui su garder le silence alors qu'on torturait sa mère sous ses yeux.

Ce livre passionnant se lit d'une seule traite, on est impressionné par l'engagement et le courage de ses étrangers ou pour être plus exact de ces apatrides au service de la France. Un livre important dans cette période d'obscurantisme nationaliste.

samedi 19 décembre 2009

Guillaume Gallienne au théâtre Jean ARP


Dans son spectacle les garçons et Guillaume à table, Guillaume Gallienne seul sur scène retrace son enfance, son voyage linguistique en Espagne, ses séjours en internat.... Né après trois garçons, il est persuadé d'être une fille surement pour répondre à un espoir inconscient de sa mère, et il est mis à l'écart de la fratrie et s'engage dans une relation privilégiée avec les femmes de sa famille. Son père est ulcéré par son comportement, il ne supporte pas ses travestissements, son peu de goût pour le sport, et il espère que la pension sera la solution! Guillaume est pris au piège, il est convaincu de son homosexualité, il lui faudra un long travail sur lui même pour découvrir sa véritable identité et son hétérosexualité, presque une déception pour sa mère!

Histoire terrible et douloureuse et quelque part unique, nous sommes plutôt habitués de voir des personnages qui refusent leur homosexualité, ici c'est tout le contraire quasiment le premier personnage d'hétérosexuel refoulé. Mais si l'histoire est dramatique le spectacle est foncièrement drôle. Guillaume Gallienne sociétaire de la comédie Française nous donne un récital étourdissant et s'amuse à prendre différents accents, à incarner tous les personnages de sa famille.... performance servie par une mise en scène ingénieuse qui évite à ce spectacle de tomber dans le numéro de cabaret. Un vrai moment de théâtre!

vendredi 18 décembre 2009

Dermot BOLGER - Toute la famille sur la jetée du Paradis


Ce livre est une saga familiale. On va suivre les Goold Verschoyle, un couple cinq enfants, aimables aristocrates protestants irlandais installés dans la province du Donégal. Avec eux, nous allons traverser successivement la guerre d'indépendance irlandaise, la première guerre mondiale, la révolution russe et le drame du stalinisme, la guerre d'Espagne et les infamies des communistes staliniens, la seconde guerre mondiale.... Ils seront plus ou moins engagés dans ces différents épisodes, cette famille qui semble si unie et heureuse au début de ce siècle ne sortira pas indemne de ces drames historiques. Les rires laissent place aux larmes...

Doté d'un véritable talent de conteur Dermot Bolder nous tient en haleine de la première à la dernière page, cette saga nous rappelle sans cesse le roman les Thibault de Roger Martin du Gard. Une lecture captivante!
Dermot Bolger- Toute la famille sur la jetée du Paradis. Editions Joelle Losfeld

mercredi 16 décembre 2009

Parité

Lorsque nous entendons parler Nadine Morano, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu'elle est aussi con qu'Eric Raoult!

mardi 15 décembre 2009

Julian Casablancas


Julian Casablancas est le chanteur de The Strokes le groupe qui réveilla la scène rock New-Yorkaise au début de ce siècle. Comme tout bon groupe de rock, ils furent confrontés à la censure, la chanson New York City Cops ne figure pas sur l'édition américaine de leur premier album "Is this it?", le refrain " New York City Cops, they ain't too smart" étant jugé trop subversif après les attentats du 11 Septembre. Cet album fut salué unanimement par la critique et connu un grand succès public. Deux albums devaient suivre, The Strokes confirma son statut de nouveau groupe phare.
Après de nombreuses tournées, les membres du groupe ont mené différents projets individuels, surement un besoin vital de se ressourcer et éviter ainsi l'explosion du groupe.
Julian Casablancas nous livre donc son premier album solo Phrazes for the young, un album court composé de huit chansons mais assurément un grand disque Pop qui commence par un morceau qui en fera danser beaucoup sur les dancefloor "Out of the blue".
Julian Casablancas est bien parti pour être la première rock star de ce nouveau millénaire.

jeudi 10 décembre 2009

Vincere Marco Bellochio


Vincere c'est l'histoire secrète d'Ida Dasler, bourgeoise fortunée qui tomba amoureuse au début de ce siècle d'un jeune socialiste Benito Mussolini. Elle va le suivre dans ses combats, accepter son changement idéologique à la veille de la première guerre mondiale, lorsqu'il quitte les rangs socialistes refusant leur pacifisme pour créer un mouvement nationaliste, Popolo d'Italia. Elle mettra à disposition sa fortune personnelle pour qu'il crée son nouveau journal. Elle aura un enfant de lui, un garçon qu'elle nommera Benito.
Mussolini blessé à la guerre épousera Rachele Guidi sa compagne officielle, et il reniera Ida et son enfant. Ida n'aura de cesse de faire reconnaître sa liaison, affirmant avoir été mariée religieusement avec le duce. En l'absence de preuve, elle accuse l'Eglise d'avoir détruit les documents, falsifier les registres. Le Duce ne supportant plus l'insistance de son ancienne maîtresse, organisera son internement en hôpital psychiatrique et tachera de détruire toutes les traces de leur liaison. Elle ne reverra plus son fils et décèdera en 1937 d'une attaque cérébrale. Benito son fils élevé par des oncles, cherchera lui aussi à faire reconnaître sa paternité au duce, interné à son tour il décèdera en 1942.
La réalisation est sobre et efficace, le comédien qui incarne Mussolini s'efface après le premier conflit mondial pour laisser place aux images d'archives. On suit le destin tragique de Ida Dasler avec un certain trouble, on est touché par sa douleur, mais en même temps on ne la comprend pas on a envie de lui crier de tourner la page, de partir avec son enfant et de se faire oublier, mais elle n'en fera rien. Son histoire synthétise l'histoire de ce pays qui séduit par le populisme du dictateur,le suivra aveuglément dans ses extrémités jusqu'à sa propre perte.

mercredi 9 décembre 2009

Louis Aragon


Pendant que certains jouent d'une manière malsaine avec "l'identité nationale", nous préférons nous rappeler le poème de Louis Aragon:


L'affiche rouge

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre -feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que 'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erevan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée Ô mon amour mon orpheline
et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant


samedi 5 décembre 2009

Les cousins Théâtre Jean Arp


Les cousins c'est un duo de clown, leur dernier spectacle s'appelle "ca va pas se faire tout seul". Julot et René, pendant 1h15, nous ont proposé une série de numéros de jonglerie maladroite. Les numéros sont plutôt convenus, pas beaucoup d'inventivité dans ce spectacle. La mise en scène de Jean Claude Cotillard, homme de théâtre qui a notamment monté le texte de Pierre Notte "Moi aussi je suis Catherine Deneuve", n'a pas compensé l'académisme des numéros présentés.
Nous voyons des verres arrivés sur scène plus ou moins remplis d'eau , nous comprenons que nous allons devoir subir un récital "aquatique" en bouquet final. Effectivement, nous n'y échapperons pas!
Tout n'est pas négatif dans ce spectacle, pendant que les adultes baillent les enfants rient!

jeudi 3 décembre 2009

Giordano Bruno


Nous avons assisté à l'observatoire de Paris au spectacle mis en scène par Laurent Vacher consacré à la vie de Giordano Bruno moine dominicain mais aussi philosophe et théologien italien. Giordano Bruno va démontrer de manière philosophique la dimension infinie de l'univers. "Un nombre infini de soleils existent: un nombre infini de terres tournent autour de ces soleils, des êtres vivants habitent ces mondes....". A partir de ses recherches, il n'aura de cesse de remettre en cause les dogmes de l'Eglise. Jugé par ses pairs, il sera déclaré hérétique et condamné au bucher.

La pièce se déroule sur trois espaces différents de l'Observatoire, trois comédiens vont incarner à tour de rôle Giordano Bruno et ses procureurs. On va ainsi suivre le parcours du moine , ses recherches, ses pensées mais aussi ses voyages à travers l'Europe. Plaidoyer pour la tolérance, cette pièce ne nous présente pas uniquement un moment du passé, elle nous oblige à réfléchir, pas de repos pour le spectateur. Les acteurs sont au milieu du public, on peut être interpellé. La troisième partie nous est juste apparue un peu longue....C'était pas du Robert Hossein, on n'a pas pu exercer un droit de vote à la fin du spectacle, mais nous en sommes repartis heureux, juste un peu déçu en levant la tête de ne voir que des nuages......

mercredi 2 décembre 2009

Medee Théâtre Jean Arp



Médée mis en scène par Laurent Fréchuret dans une nouvelle traduction de Florence Dupont.

Soyons fainéants et reprenons la préface de la traductrice: " Le récit est une des nombreuses versions des aventures de Jason après son retour avec la toison d'or en compagnie de Médée et conquise grâce à elle. Jason et Médée ont trouvé refuge à Corinthe auprès du roi Créon, après que Médée a débarrassé Jason de son oncle Pélias, le roi des Iolcos, qui lui refusait le trône,en le faisant tuer par ses propres filles. Jason la répudie pour épouser la fille de Créon. Médée la tue en lui faisant porter par ses fils des cadeaux empoisonnés.....".

Médée sacrifiera ses deux enfants.

Que dirons nous du spectacle?

Nous avons bien aimé la vidéo qui ouvre le spectacle, la famille est joyeuse sur un bord de mer. Jason, Médée, les enfants tous semblent heureux et épanouis. La musique monte, le bonheur s'évanouit pour laisser place à la tragédie.
Le texte est magnifique, la traduction de Florence Dupont le rend accessible et lui donne une grande clarté.
L'actrice Zobeida qui incarne à elle seule les chœurs ne nous a pas convaincu et l'usage du micro nous a souvent agacé. C'est la partie faible du spectacle qui gache une partie essentielle du texte.
La prestation de Sophie Germain en Médée est particulièrement convaincante, elle s'affirme comme un grande tragédienne, elle transcende le spectacle par sa seule présence. Elle est aidée par un Jason insupportable de veulerie qui justifie sa colère. Il ne prend pas à temps la mesure du drame et ne peut donc pas l'empêcher.

mardi 1 décembre 2009

Afghanistan

Le 13 novembre 1986, Mikhaïl Gorbatchev déclarait devant le Politburo du parti communiste de l'Union soviétique : "Nous combattons en Afghanistan depuis déjà six ans. Si notre approche ne change pas, nous continuerons à combattre encore 20 ou 30 ans. Quoi ! Allons nous combattre sans fin en montrant que nos troupes ne sont pas capables de gérer la situation ? Il nous faut sortir de ce ce processus aussi vite que possible".

Extrait du blog Secret Défense du site www.Libération.fr

dimanche 29 novembre 2009

Monsieur Klein


Ce soir, dimanche 28 novembre , Arte diffuse Monsieur Klein, un film de Joseph Losey.
"Nous sommes en 1942, à Paris, Monsieur Klein , un individu cynique s'enrichit en acquérant à bas prix des œuvres d'art à des juifs qui tentent d'échapper à la traque des nazis et du régime de Vichy. Par hasard il se découvre un homonyme juif...". Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement, c'est la première scène du film.

La première scène est terrifiante, cela ressemble à un hôpital ; de nombreuses personnes attendent pour subir un examen humiliant où totalement dénudées elles seront observées mesurées... elles espèrent que cela leur permettra d'obtenir un certificat d'aryanité , et ainsi d'échapper à la déportation. En effet de prétendus médecins prétendaient avoir établi les critères physiques de "la race juive" parmi eux George Montandon. Ce médecin suisse antisémite écrivait en 1935: "Quels sont les caractères principaux des juifs? -Le nez fortement convexe, les lèvres assez charnues, les yeux enfoncés dans les orbites, le cheveu plus ou moins frisé"
Ami de Céline, il s'était installé à Clamart depuis au moins 1928, rue Louis Guespin près du parc de maison Blanche. A partir de 1941 , il fut chargé de la responsabilité des examens ethno-raciaux. Ces derniers étaient généralement pratiqués lorsque les personnes ne pouvaient fournir les pièces règlementaires comme les certificats de baptême établissant la qualité de "non juif". Les examens avaient lieu habituellement au domicile de "l'expert" .
La petite fille sur la photographie se nomme Jacqueline Silvera , elle fut déportée sans retour avec ses parents Alexandre et Reine par le convoi 71, le 13 avril 1944 , elle avait 14ans . Quelques jours auparavant George Montandon leur avait refusé le certificat d'aryanité...

D'après le calendrier de la déportation établi par Serge Klarsfeld, parmi les 1500 personnes déportées par le convoi 71 , on comptait 148 enfants de moins de 12 ans et 295 de moins de 19 ans. Parmi eux , Simone Jacob aujourd'hui Simone Veil, 16 ans qui fut l'une des rares et des plus jeunes rescapées.

samedi 28 novembre 2009

Jean-Pierre Vernant


Jean-Pierre Vernant est un grand homme. Ce fut un anthropologue et un historien spécialiste de la Grèce antique et plus spécialement des mythes grecs. Il fut un des plus grands intellectuels du XXeme, son engagement dans la résistance témoigne d'un grand courage physique.

Il est possible de retrouver des interviews donnés à la télévision suisse en cliquant ici. Émissions passionnantes et indispensables

Merci Madame F...., pour nous avoir fait découvrir ce trésor télévisuel...

vendredi 27 novembre 2009

Rachid Taha


Rachid Taha au départ, c'était le chanteur de Carter de Séjour, le groupe fut célèbre avec une reprise de Douce France de Charles Trenet lors des premières lois Pasqua durant la première cohabitation. Depuis Rachid Taha mène une carrière solo brillante et chaque album est un évènement. Son dernier opus Bonjour vient de sortir, et sera notre album de la semaine prochaine.

Si vous souhaitez trouver un de ses albums à la Fnac, il convient de ne pas se diriger vers le rayon variétés françaises. Le chanteur de Douce France est classé dans les bacs Musique du Monde. Par contre si vous êtes pris d'une envie soudaine de Céline Dion, la hurleuse canadienne, ne vous perdez pas dans le rayon variétés internationales, retournez au rayon variétés françaises. La vision de la variété française par la Fnac est très limitée, et si vous ne beuglez pas comme Mireille Matthieu, vous risquez la reconduite dans le rayon musique du monde!

Douce France cher pays de mon enfance......

lundi 23 novembre 2009

Nick DRAKE


Nick Drake est un auteur compositeur interprète britannique (1948-1974), joueur de guitare remarquable. Drake ne connaitra pas le succès . Pourtant il a su s'entourer dés son premier album (five leaves left - 1969) de fans qui ont cherché en vain à le faire connaitre du grand public. Dépressif et insomniaque, ses insuccès vont aggraver sa maladie. Après l'échec de son troisième album Pink Moon, il abandonne les concerts et enregistrements et retourne vivre chez sa mère. Il décédera d'une overdose d'amitryptiline (un antidépresseur) à l'age de 26 ans.

Depuis son talent a été reconnu et il est considéré comme un des plus grands songwriters de la pop anglaise. Robert Smith (the cure) ou Kate Bush évoquent son influence majeure dans leur oeuvre. Volkswagen prendra la chanson pink moon comme bande sonore d'une de ses pubs, faisant exploser les ventes de ses albums.

dimanche 22 novembre 2009

Repas dominical

Dimanche de pluie et de vent, rien de mieux qu'un repas dominical familial, pour nous apporter un peu de chaleur en ce triste jour d'automne:
  • Soupe de cresson (nous y rajoutons au dernier moment du parmesan râpé)
  • Aillade de veau, purée de fenouil
  • Salade et fromages
  • Tarte citron meringuée

Et nous avons choisi un vin rouge un bourgueil 2002, de chez Lame-Delisle-boucard, pour plus de renseignements vous pouvez cliquer ici

Recette Aillade de Veau

Pour 4 personnes:
Veau: 750 g en cube de 5 cm de coté (noix ou sous noix)
Huile: 2 cuilérées à soupe
Mie de pain rassis: 1 cuillérée à soupe
Gousses d'ail: 1 dizaine
Tomate concentrée : 1 cuillerée à soupe
Vin blanc sec : 1 verre
Sel et poivre

Trouver un veau, sous la mère de préférence. La mère va pleurer, le veau va pleurer. Tant pis. Prendre la noix au veau et jeter le reste.

Trouver de l'ail. Du Gers et de St Clar de préférence. Arrachez le. Il criera aie!aie! aie! Tant pis.

Ensuite faites bien chauffer l'huile dans une cocotte ( et non une cocotte dans l'huile ). Déposez-y les morceaux de veau. Laissez-les dorer de toute part (à ce moment là le veau ne pleure plus). Retournez-les plusieurs fois.

Ecrasez la mie de pain assez finement avec une moulinette. Ajoutez-la dans la cocotte ainsi que les gousses d'ail écrasées, la tomate concentrée, le vin blanc sec, sel et poivre. Couvrez. Laissez mijoter très doucement 1 heure.

samedi 21 novembre 2009

August SANDER


La fondation Henri Cartier-Bresson (Paris XIV°) propose jusqu'au 20 décembre une exposition consacrée au photographe allemand August SANDER (1876-1964). Sander est un portraitiste remarquable, ses premières photos sont antérieures au premier conflit mondial. L'exposition fait cohabiter différentes séries: des paysages, des portraits et des études botaniques. Sander photographie toutes les classes sociales des artistes, des bourgeois, des ouvriers, des paysans, des mendiants, des mutilés de guerre. Quelle que soit le modèle, c'est toujours avec la même application et la même rigueur que le portrait est exécuté, dans un grand souci de vérité. Cette œuvre se veut un inventaire sociologique de l'Allemagne de l'entre deux guerres.
Nous avons retenu ce portrait de trois paysans. Cette photo est de 1914, on voit trois hommes habillés pour une fête, on imagine que cette photo est pour eux un évènement important. En même temps, on a l'impression d'un cliché pris sur le vif . La date du document lui donne un gout amer.

August Sander: "On me demande souvent comment l'idée m'est venue de créer cette œuvre: Voir, observer et penser, et la question a sa réponse"

vendredi 20 novembre 2009

Profils Paysans - Raymond Depardon


Nous avons regardé les trois films documentaires de Raymond Depardon qui s'étalent sur dix ans consacrés aux paysans des Cévennes. Documents exceptionnels qui disent la fin d'une époque celle des fermes de moyennes montagnes. On y croise des paysans souvent célibataires et âgés. Tout n'est pas dit, on ne connaitra jamais le prix d'une bête négociée avec le maquignon.... les silences sont nombreux. On est impressionné par la beauté des paysages, la passion de ses hommes encore au travail à plus de quatre vingts ans, seule la mort peut les arracher de leurs fermes.
Les anciens disparaissent et on ne voit qu'un jeune couple qui s'installe. Les demeures deviennent avec le temps des résidences secondaires et on s'interroge sur le devenir de ces paysages. Mais on comprend très bien, les raisons de cette désertification, vouloir être paysan dans une telle région relève du sacerdoce, aucun progrès social à attendre, on est esclave de sa terre.
Des passages sont absolument magnifiques, on pense notamment à la scène d'enterrement de Louis à la fin du premier épisode, une cérémonie protestante dans le pré du défunt avec le village réuni alors que cet homme semblait si seul de son vivant, une scène digne du grand John Ford.
Il faut saluer le respect du documentariste pour ces personnages, Depardon ne recherche pas le sensationnel, il respecte les secrets, mais il ne fait pas non plus de ces paysans des icônes, il nous montre notamment comment ils peuvent être durs avec celle qui vient d'un autre pays. D'ailleurs lui-même parle de la méfiance avec laquelle il a été accueilli, et le temps qu'il lui a fallu pour pouvoir nouer un contact, parfois plusieurs mois pour entrer dans une maison.

mercredi 18 novembre 2009

Alain Resnais


Si vous bitumez une route avec le temps des craquelures vont apparaitre et des herbes vont pousser. Ceux sont les herbes folles.
Pas d'angoisse, Alain Resnais ne filme pas du bitume attendant l'apparition de la nature. Il filme les bourgeois, et le bourgeois comme le bitume ca se craquèle ...
Sabine Azema joue une dentiste qui se fait arracher son sac à main dans la rue. André Dussolier incarne le bourgeois qui retrouve le portefeuille de la dentiste par hasard.
Ils mettront un peu de temps pour se rencontrer....

Alain Resnais ne nous dit pas tout de ses personnages, il aime garder des zones d'ombres. Mais on comprend vite qu'il y a des failles, des craquelures des terrains propices aux herbes folles

Un vrai film de virtuose et un grand moment de plaisir. Mais attention à Mathieu Amalric et Michel Vuillermoz qui incarnent deux gardiens de la paix, ils vous donneraient presque l'envie d'aller faire une visite de courtoisie au commissariat du coin. Méfions nous des effets secondaires de ces herbes!

Evidemment Anne Consigny et Emmanuelles Devos sont merveilleuses

lundi 16 novembre 2009

Elliot Smith


Elliot Smith de son vrai nom Steven Paul Smith est un songwriter exceptionnel influencé grandement par les Beatles. Sa vie fut compliquée par l'addiction à l'heroïne et au crack, il connut des périodes de grande dépression.
Il décède en 2003 à l'âge de 34 de deux coups de couteaux portés à la poitrine lors d'une dispute avec sa compagne. L'enquête n'a toujours pas tranché entre suicide et homicide, des zones d'ombres persistent.....

Beaucoup moins célèbre que Kurt Cobain, Elliot Smith n'en est pas moins un des plus grands songwriters de cette dernière décennie. Ses albums méritent assurément une réécoute attentive. Il connut un certain succès pour sa chanson Miss Misery écrite pour le film de Gus Van Sant ,Will Hunting.

Nous avons décidé de ressortir cette semaine un album posthume: From a basement on the hill.

dimanche 15 novembre 2009

L'avare Molière



Rendez vous à la comédie Française pour aller voir la prestation de Denis Podalydes dans le rôle d'Harpagon.
Le décor est impressionnant, un escalier majestueux qui va permettre un jeu d'acteur sur plusieurs niveaux. Valère et Elise arrivent pour la première scène et on s'impatiente un peu , ça chuchote dans la salle, on attend Harpagon!
Et c'est vrai que la prestation de Podalydes est brillante savoureuse. Il est drôle cruel, plein de vigueur, pas un vieillard souffreteux il est Harpagon! Et la célèbre tirade ("Au voleur! Au voleur! à l'assassin! au meurtrier! Justice, juste Ciel!") est assurée avec un grand panache. Podalydes est debout sur les fauteuils au milieu du public, sachant assurément à ce moment là qu'il écrit une nouvelle page de l'histoire de la comédie française!
Dominique Constanza est tout aussi magnifique et elle donne une épaisseur inattendue à son personnage de marieuse Frosine.
Pour le reste on est un peu déçu mais c'est vrai aussi que cette pièce n'est pas la plus aboutie de Molière, Harpagon écrase tous les autres personnages. Catherine Hiegel propose une mise en scène quelque peu académique, qui permet à Denis Podalydes d'exprimer son talent immense mais qui ne révolutionnera pas l'histoire du théâtre.

samedi 14 novembre 2009

Le grand Cahier Agota Kristof


Le théâtre Jean ARP présente en ce moment une adaptation théâtrale du roman de Agota Kristof le grand Cahier. Mis en scène par Paula Giusti.

Le grand Cahier c'est l'histoire d'un parcours initiatique. Deux jumeaux sont déposés par leur mère chez leur grand mère à la campagne parce que c'est la guerre et que la vie n'est plus possible dans la grande ville. L'action n'est pas vraiment située. mais on comprend vite que c'est la deuxième guerre mondiale que c'est la Hongrie, les nazis sont les occupants. La grand mère est sale affreuse et méchante. D'ailleurs au village on l'appelle la sorcière. Son mari ,personne ne doute qu'elle l'a empoisonné, mais on n'a jamais pu le prouver.
Les jumeaux se retrouvent dans un monde hostile et inconnu,mais ils vont apprendre. Ils vont apprendre à souffrir, à survivre, ils vont apprendre la langue de l'occupant, ils vont apprendre à amadouer l'affreuse grand mère, ils vont apprendre à tuer. Ils sont confrontés au viol, à la pédophilie, à la déportation...mais ils ne feront jamais la confusion entre le bien et le mal, et ils seront toujours du coté du faible. Ils renoncent à toute forme de sentiment, ils restent pragmatique pour pouvoir faire face avec une certaine sérénité à toute situation nouvelle. La cruauté est parfois la seule issue possible, ils n'y renonceront pas.....La libération ils ne la connaitront jamais car c'est l'armée rouge qui vient prendre la place des nazis. Effrayant et angoissant!

Le spectacle proposé par Paula Giusti est remarquable. L'idée de dédoubler tous les personnages du livre est particulièrement subtile. Dans le livre les jumeaux ne font qu'un, et les autres personnages présentent toujours plusieurs facettes. D'ailleurs on différencie très bien les personnages dédoublés du couple de jumeaux.
Aucun acteur ne se détache, Aucun cherche à tirer la couverture à lui... c'est vraiment une œuvre collective qui nous est présentée, un véritable travail de troupe théâtrale. Les comédiens passent d'un personnage à l'autre sans difficulté, tout est maitrisé comme dans un ballet avec une bande son parfaite! Ce ballet nous rappelle la pièce de Federico Garcia Lorca La maison de Bernada Alba dans une mise en scène de Andrea Novicov que nous avions vu le 15 mars 2007 dans ce même théâtre.

Un spectacle magnifique !

lundi 9 novembre 2009

Ernst Ludwig Kirchner


Le 9 novembre est une journée particulière en Allemagne, car s'il y a vingt ans le mur de Berlin tombait, le 9 novembre 1938 eut lieu la nuit de Cristal, pogrom organisé en Allemagne et en Autriche par le régime Nazi. Pour cette raison, le 9 novembre n'a pas été retenu comme jour de Fête nationale par l' Allemagne réuni.

Nous décidons en ce jour de nous rappeler d'un peintre expressionniste allemand: Ernst Ludwig Kirchner.
Kirchner est né en 1880 à Aschaffenburg, en Bavière. Il étudiera l'architecture à Dresde, il y découvrira dans un musée ethnographique les sculptures africaines et océaniennes dont l'influence le marquera longtemps.
En peinture, la pratique de la gravure et de la sculpture sur bois le conduit à élaborer un style d'une rare tension, où la couleur violente disposée en aplats est contenue par un dessin sobre et ramassé.
A Berlin il rencontre Erna Schilling, une danseuse de cabaret, qui devient son modèle puis sa compagne, jusqu'à sa mort.
En 1915, il s' engage dans l'armée allemande, mais du fait d'une santé fragile (problème pulmonaire, dépression aggravée par l'abus d'alcool et de stupéfiants)....), il sera réformé au bout de six mois. Il fait alors plusieurs séjours en sanatorium dont il décore certains murs (Königstein im Taunus en Thuringe). Il s'installe en 1917 à Davos.
En 1937, les nazis déclarent son art « dégénéré » et beaucoup de ses toiles sont détruites.
Ernst Kirchner se suicide en 1938.

dimanche 8 novembre 2009

C'est égal - Théâtre Jean Arp


Chaque année le théâtre Jean Arp propose une pièce jouée en appartement, cette production est aussi présentée plusieurs soirs au théâtre. Cette année, la nouvelle compagnie en résidence "Aux Arts etc" avait à relever un sérieux défi car nous n'avions que d'excellents souvenirs des spectacles précédents. Magali Leris a choisi de mettre en scène une adaptation du recueil de nouvelles d'Agota Kristof, "C'est égal".

Ça commence dans le noir, le personnage arrive avec un chandelier dans la main, la surprise est grande, l'impression de voir apparaître Mick Jagger époque Miss You quand il aimait jouer les androgynes. C'est la nouvelle actrice Sandy Boizard (voir photo) qui capte immédiatement notre attention ; elle va nous faire traverser les différentes nouvelles du recueil donnant au tout une cohérence surprenante, sa prestation est remarquable de sensibilité et de justesse. Farid Bentaieb qui l'accompagne sur ce spectacle n'a pas le choix, il doit suivre, subir les assauts, donner la réplique, mais il s'en sort comme un jeune premier. Et pourtant, il commence par un exercice difficile d'acteur muet où il saura éviter l'écueil du trop jouer.
Dépressifs, solitaires, chômeurs, ...tous les personnages présentés n'ont rien pour nous rendre souriante cette soirée pluvieuse de Novembre, et pourtant tant le plaisir fut grand on serait prêt à les accueillir tous les soirs. Pas de crainte, on rit à ce spectacle!

Les applaudissements nourris sont mérités, c'est avec une certaine impatience que nous attendons la prochaine création (Roméo et Juliette) de Magali Leiris prévue en novembre 2010.

Rafraichissons nous la mémoire, et rappelons nous les trois spectacles précédents mis en scène par Cendre Chassane de la compagnie Barbes 35:

En 2006, nous avons vu une pièce de Matei Visniec du pain plein les poches avec Farid Bentaieb et Pascale Cousteix. Dominique Maillochon faisait le chien, il aboyait fort bien, avec une voix à chanter du Leonard Cohen....
En 2007, c'était une adaptation d'un texte de Julio Cortazar l'autoroute du sud, toujours avec Pascale Cousteix et Farid Bentaieb. Cette pièce nous poursuit toujours, car à chaque ralentissement sur l'autoroute, on entend une petite voix venant de la banquette arrière qui dit: "Tiens, c'est comme l'autoroute du sud", et nous répondons en chœur: "Non, ça n'a rien à voir!".....
En 2008, Matei Visniec était à nouveau à l'honneur avec le retour à la maison interprété par Pascal Cousteix et Eric Malgouyres et un panier de légumes....Que sont devenus les légumes? Une soupe, on espère bien....

samedi 7 novembre 2009

Jean-Paul HUCHON


Oyez! Oyez braves gens de gauche nous voila dans la m... en Ile de France. Jean-Paul Huchon (63 ans) sera candidat pour un troisième mandat à la tête de la région .
D'une part nous considérons que deux mandats à la tête d'une telle collectivité suffisent. Le principe de limitation à deux mandats nous parait une règle saine dans une démocratie moderne.

D'autre part, Jean-Paul Huchon a été condamné par le tribunal correctionnel pour prise illégal d'intérêt dans le cadre de ses fonctions de président de la Région Ile de France. "
En 2002, la société Image publique est attributaire d’un marché de 43 000 euros destiné à organiser la présence de la région Ile-de-France au Festival de Cannes. Cette société, qui n’a pas été soumise à la concurrence d’autres offres,embauche, pour la mise en œuvre de cette opération, un régisseur général du nom de Dominique Le Texier (épouse de M Huchon)"....." Pendant deux ans, a relevé l’accusation, Mme Le Texier n’a exercé d’activités professionnelles qu’au sein des sociétés attributaires des marchés publics de la région et pour la durée de l’exécution de ces contrats. Et depuis sa réélection à la tête de la région Ile de-France, en 2004, Jean-Paul Huchon emploie sa femme en qualité de collaboratrice à son cabinet" (source le monde du 11 janvier 2007).
En première
instance, Jean-Paul Huchon prend le tribunal de haut, il est dans le déni. Le tribunal le condamne à six mois avec sursis, un an d’inéligibilité et 60.000 euros d’amende pour prise illégale d'intérêt. Jean-Paul Huchon fait appel. En appel, il change de défense, fait acte de contrition reconnait une faute mais une faute par inadvertance. Le tribunal confirme la peine, mais annule la peine d'inéligibilité. M Huchon accepte le jugement.
Nous nous sommes souvent gaussés des citoyens de Levallois qui allaient voter sans hésiter pour Patrick Balkany qui avait été condamné également par nos tribunaux. Certes la famille Balkany est beaucoup plus caricaturale, le langage est souvent populiste, notre Jean-Paul, lui c'est plutôt le genre "Balladur de Gauche", il ne semble pas respirer la magouille. Néanmoins le délit a bien été commis, délit qui relève du népotisme.
Nous serons chacun devant nos responsabilités lors du prochain scrutin, nous espérions après deux mandats voir un renouvellement des élus. Tel ne sera pas le cas, nous n'apporterons donc pas notre vote.

vendredi 6 novembre 2009

Berlin



Berlin fête les vingt ans de la chute du mur, nous n'y avons jamais mis les pieds, mais nous nous rappelons:
  • D'un évènement sportif, les jeux olympiques de 1936 où Jesse OWENS humilia les athlètes nazis sur 100m, 2OOm et saut en longueur. Hitler furieux quitta le stade.
  • Un livre, Seul dans Berlin de Hans Fallada (Folio) qui raconte l'histoire d'un petit immeuble dans Berlin en 1940 juste après la victoire contre les forces françaises. Dans cet immeuble, on peut croiser des militants nazis, une femme juive, un couple désespéré après la mort de leur fils à la guerre qui décide d'entrer en résistance. De Seul dans Berlin, Primo Levi disait, dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était " l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie". Un livre absolument indispensable qui continue de vous hanter longtemps après sa lecture.
  • Un film, Allemagne Année Zéro de Roberto Rosselini qui filme un Berlin en ruine, suit Edmund un jeune garçon qui vit de rapines pour faire survivre sa famille. Evitant tout sentimentalisme, refusant de porter le moindre jugement, Rosselini applique la leçon du néoréalisme regarder pour comprendre.
  • Un discours, le 26 juin 1963, le président américain John F. Kennedy prononce à Berlin un discours historique sur la place Rudolph Wilde. En pleine Guerre froide, il déclare "Ich bin ein Berliner" indiquant par ces mots que tout habitant du "monde libre" se sent solidaire avec les Berlinois.
  • Deux disques, le premier nous n'en savons pas grand chose, si ce n'est qu'au début des années 80, les "babas cool" en avaient fait leur disque de chevet c'est Berlin, concert for the people de Barclay James Harvest, enregistrement d'un concert gratuit donné le 30 aout 1980 a coté du mur. Le deuxième album c'est Berlin (1973) de Lou Reed, album mélancolique qui raconte l'histoire d'un couple, Jim et Caroline, à travers la drogue, la violence conjugale, la prostitution, le masochisme, la maltraitance d'enfants et le suicide. Berlin met à nu le désespoir de l'incommunicabilité en amour.
  • Un violoncelliste, Mstilav Rostropovich, exilé, à l'ouest depuis 1974, joue une suite pour violoncelle de Bach avec son inséparable Stradivarius au pied du mur le 11 novembre 1989 deux jours après le début de sa chute.

jeudi 5 novembre 2009

Paint it black !


Ce mois de novembre semble particulièrement morose. Crise économique, plan cancer, magouilles politiques, népotisme ....tous ces sujets d'actualité renforcent cette morosité ambiante. Puis le dernier roman de Philip Roth, toujours excellent mais sombre et pessimiste...

L'autre jour dans les couloirs du métro nous avons croisé une affiche d'un homme aux cheveux blancs, sans doute le concert d'un rocker sur le retour, mais plutôt anglais le rocker car distingué.... A voir de plus prés ce n'était pas cela mais un peintre et un peintre vivant exposé à Beaubourg, notre peintre Pierre Soulages. Et de voir qu'un peintre contemporain pouvait s'octroyer un espace plutôt réservé aux Galeries Lafayette ou au Printemps nous mit du baume au cœur. Soulages le peintre du noir, nous fit voir le temps d'un instant la vie en rose...

C'est le pas léger que nous allions rejoindre notre métro, cette ritournelle des Stones à l'esprit:

I see a red door and I want it painted black
No colors anymore I want them to turn black
I see the girls walk by dressed in their summer clothes
I have to turn my head until my darkness goes
...............


EXPOSITION SOULAGES jusqu'au 10 mars Centre Georges POMPIDOU

mercredi 4 novembre 2009

L'Irlande et le cinéma

Lorsque on pense Irlande et cinéma, il nous vient immédiatement en mémoire le film de Ken Loach, le vent se lève, mais nous avons préféré nous attarder sur deux films de réalisateurs américains, dont les origines irlandaises ne font aucun doute.

Les gens de Dublin (1987) adapté d'une nouvelle de James Joyce est le dernier film de John Huston, mais son chef d'œuvre. Dublin 1904, comme chaque année pour l'épiphanie, Kate et Julia Morkan et leur nièce offrent une réception à leurs parents et amis. Parmi eux, Gabriel Conroy qui préside le repas, accompagné de son épouse Gretta. Chaque joyeux convive joue un rôle convenu et passe une bonne soirée, entre apéritifs, danses, chants et repas copieux. Un air ancien chanté par un ténor plonge Gretta dans une profonde mélancolie. De retour à l'hôtel, elle raconte à son mari le secret de sa vie, la triste histoire de Tom Furley, un jeune homme qui l'aima autrefois et en mourut. Tout en regardant la neige tomber, Gabriel s'abîme dans ses pensées, réalisant qu'il connait si peu son épouse et méditant sur la vie et le temps qui passe...Une mise en scène d'une grande sobriété, des acteurs parfaits qui ne tombent jamais dans le cabotinage donnent à ce film une grande force, une vrai merveille.

John Ford n'a jamais renié son passé irlandais. Nous nous souvenons de l'homme tranquille où Maureen O'Hara flamboyante nous offrait au coté de John Wayne une prestation inoubliable. Le mouchard (1935) est un film beaucoup plus modeste. Dublin 1922, Gypo Nolan (Victor McLaglen), un homme fort et simplet vit dans la pauvreté. Kathy dont Gypo est amoureux est obligée de se prostituer pour vivre. Elle rêve d'Amérique mais elle ne peut se payer le voyage. Gypo décide de dénoncer son meilleur ami recherché par la police pour toucher la prime et partir avec Kathy.
Victor McLaglen acteur fétiche de John Ford est impressionnant, sa présence à la fois massive et fragile donne toute sa force au film. John Ford est né en 1895 comme le cinéma et chacun de ses films nous prouve qu'il en est le plus grand conteur d'histoire.

mardi 3 novembre 2009

Incipit - Claude Levi-Strauss



"Je hais les voyages et les explorateurs. Et voici que je m’apprête à raconter mes expéditions. Mais que de temps pour m'y résoudre! Quinze ans ont passé depuis que j'ai quitté pour la dernière fois le Brésil et, pendant toute ces années, j'ai souvent projeté d'entreprendre ce livre; chaque fois une sorte de honte et de dégoût m'en ont empêché."

Tristes Tropiques

Claude LEVI-STRAUSS est décédé le 30 octobre 2009

L'Irlande et le chanteur Shane Mac Gowan


Shane Mac Gowan est connu pour avoir été le leader des Pogues. Ces copains fatigués de ces excès ont fini par le virer en 1991.

Depuis il a créé un nouveau groupe Shane MacGowan and The Popes avec lequel il tourne et produit des albums.

Pas de doute, une tête pareille ce n'est pas naturel, ça se travaille sur des années dans des pubs irlandais en chantant.....

I met my love by the gas works wall
Dreamed a dream by the old canal
I Kissed my girl by the factory wall
Dirty old town
Dirty old town.........

L'Irlande et le théâtre Jean Arp

Nous avons deux souvenirs de l'Irlande au théâtre Jean ARP.

Le premier c'était le Jeudi 30 mars 2006, pour la représentation de la piéce John Millington Synge, le baladin du monde occidental. Le théâtre était en travaux et la représentation eut lieu au conservatoire de musique, les intermittents du spectacle étaient en lutte sociale, et la représentation est restée incertaine jusqu'au dernier moment. Le spectacle eut lieu.

L'action se déroule dans une région rurale du nord ouest de l'Irlande, Christy Mahon un jeune homme arrive dans le village disant qu'il est en fuite après avoir tué son père. Les villageois ne le condamnent pas, ils ont même une grande admiration pour lui. Il est chéri par les femmes et célébré comme un poète jusqu'au moment où son père fait sa réapparition....
La première représentation eut lieu en 1907, suivi d'émeutes car les nationalistes jugèrent la pièce trop peu politique et dégradante pour l'image de l'Irlande. Yeats fit une déclaration restée célèbre avant la deuxième représentation: « vous vous êtes déconsidérés, est-ce ainsi que sera toujours accueillie à l'avenir l'arrivée du génie irlandais ? ». Il retourna les journalistes en faveur de Synge, les émeutes cessèrent.
La mise en scène de Marc Pasquien à la fois sobre et mystérieuse nous donnait une image de L'Irlande des contes. Ce fut l'occasion de voir Dominique Raymond actrice impressionnante dans le rôle de la veuve Quin. Un excellent souvenir.


Le deuxième souvenir, c'était le 13 décembre 2008 pour une représentation de Paula Spencer la femme qui se cognait dans les portes de Roddy Doyle,mis en scène par Michel Abecassis avec Olwenn Fouéré une des plus grandes actrices actuelles du théâtre irlandais comme interprète.
Paula Spencer, 49 ans a partagé sa vie avec un homme Charles Spencer qui l'a battue pendant 17 ans. Mais qu'il était "beau et irrésistible son jeune voyou" lors de leur première rencontre... Puis 17 ans de coups, de séjours à l'hôpital, elle s'est beaucoup cognée dans les portes Paula Spencer...
Là depuis un an, elle vit seule, elle ne boit plus, elle nous raconte avec une grande lucidité, son ex-mari, ses enfants, la drogue, les petits enfants, et son espoir d'un futur plus joyeux. Elle est prête à se relancer dans une nouvelle histoire d'amour, mais il faudra qu'il ait une tête d'homme ce nouvel amour comme son beau Charles....

Une mise en scène remarquable, Olwen Fouéré soutenue par les voix de Marianne Faithfull et de Janis Joplin, nous a offert une interprétation remarquable de ce personnage jonglant avec émotion entre le rire et la colère.

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