Joris Terlinck est issu d'une famille modeste. Parti de rien, il est devenu Bourgmestre de Funes, une ville des Flandres. Egalement propriétaire d'une fabrique de cigares, il dirige sa ville d'une main de fer, il est communément appelé le Baas, patron en flamand. C'est son histoire qui nous est ici raconté.
Jeune homme, il épouse Thérésa De Baest, descendante d'une glorieuse famille flamande qui n'a plus que son nom. Obligé de vivre chichement, Joris s'est rapproché de la veuve De Groote qui détenait un magasin de cigares Il lui tient les comptes, lui prodigue des conseils, notamment celui d'ouvrir une manufacture de cigare. Devenue sa maitresse, la veuve en fait son héritier, c'est son premier pas vers la fortune.
Jeune homme, il épouse Thérésa De Baest, descendante d'une glorieuse famille flamande qui n'a plus que son nom. Obligé de vivre chichement, Joris s'est rapproché de la veuve De Groote qui détenait un magasin de cigares Il lui tient les comptes, lui prodigue des conseils, notamment celui d'ouvrir une manufacture de cigare. Devenue sa maitresse, la veuve en fait son héritier, c'est son premier pas vers la fortune.
De son mariage est née une fille Emilia, malade mentale depuis sa naissance, elle vit cloitrée dans sa chambre totalement dénudée, telle une bête sauvage. Seul, son père arrive à l'approcher pour lui déposer son repas trois fois par jour et parfois faire un brin de ménage.
Dans leur maison, vit également une bonne, Maria qui doit subir les assauts de son patron, de cette union nait un enfant envoyé en nourrice, il ne le reconnaitra jamais. Les trois femmes partagent la maison, cloitrées elles vivent sous la terreur du bourgmestre.
Sordide vie que celle de ce tyran qui refuse toute forme de charité, même s'il possède une vraie vision d'avenir pour la cité, totalement incorruptible, il en défend avec âpreté les intérêts. Il n'a d'estime que pour Van Vliet un de ses prédécesseurs, bienfaiteur de la cité, son portrait est accroché dans son bureau.
Face à lui, une opposition de bourgeois avec à sa tête le brasseur Leonard Van Hamme qui n'a jamais accepté son ascencion sociale...
Dans leur maison, vit également une bonne, Maria qui doit subir les assauts de son patron, de cette union nait un enfant envoyé en nourrice, il ne le reconnaitra jamais. Les trois femmes partagent la maison, cloitrées elles vivent sous la terreur du bourgmestre.
Sordide vie que celle de ce tyran qui refuse toute forme de charité, même s'il possède une vraie vision d'avenir pour la cité, totalement incorruptible, il en défend avec âpreté les intérêts. Il n'a d'estime que pour Van Vliet un de ses prédécesseurs, bienfaiteur de la cité, son portrait est accroché dans son bureau.
Face à lui, une opposition de bourgeois avec à sa tête le brasseur Leonard Van Hamme qui n'a jamais accepté son ascencion sociale...
Lorsque le jeune Claes, un ouvrier de son usine vient un soir lui réclamer mille francs pour payer l'avortement de la fille de son opposant van Hamme. Joris, pressentant le drame refuse d'aider le jeune homme, il ne cède pas au chantage . Désespéré ce dernier tire sur la jeune fille qu'il blesse avant de mettre fin à ses jours. Par ce scandale, le Baas pense être débarrassé définitivement de son pire ennemi ...
C'est sans compter sur les ressources de la bourgeoisie qui voit dans la séquestration de sa fille malade mentale un angle d'attaque contre le puissant bourgmestre...
Sombre, sombre roman, rien n'est plus noir que les romans flamands de Georges Simenon, nous en avions eu un aperçu avec la Maison du canal, nous retrouvons ici la même veine... Tout est sombre, on ressent les nuages, la pluie, la boue qui colle aux chaussures, les silences pesants des bistrots où chacun s'observe tenant à la main un verre de bière ou de genièvre. Le pays est riche mais derrière les façades se cachent des vies sordides, impression morbide renforcée par la relation entre le père et sa fille démente qui vit séquestrée au milieu de ses excréments, il refuse de se séparer d'elle alors que sa place serait dans un établisssement spécialisé. Simenon s'est inspiré d'un fait divers similaire du débuts des années 1900 à Poitiers où une madame Bastian de Chantreux tenait séquestrée depuis vingt cinq ans avec l'assentiment silencieux de son fils, ancien sous prefet, sa fille qui avait perdu la raison. En dehors de ce fait divers, George Simenon s'est surtout nourri de la famille de sa propre mère dont on retrouve certains traits de caractère notamment dans la mère du bourgmestre qui n'accepte pas la réussite de son fils, comme celle de Simenon. Voire de son propre foyer où Simenon entrenait des relations avec son personnel de maison.
Comme toujours la lecture est intense, on entre dans le roman dés les premières pages et nous restons captivés par ce monde fascinant et angoissant du Nord. L'écriture est d'une étonnante fluidité, rien n'est plus facile que la lecture d'un roman de Georges Simenon, une qualité rare que l'on retrouve dans le cinéma de John Ford. Il nous est aisé de rapprocher ces deux hommes assurément deux des plus grands conteurs du XX° siècle où derrière la simplicité du récit se cache la complexité des âmes.
Nous nous souvenons à la lecture de ce roman, de "Bullhead", le film de Michael R. Roskam qui se passait dans ce même pays où rien ne semble avoir changé depuis l'époque de Simenon, nous y retrouvons la même atmosphère, les mêmes décors, le pays de tous les conservatismes. Sombre territoire !
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