dimanche 4 novembre 2012

Dans la maison - François Ozon

Germain, un professeur de français est troublé par la copie de Claude, un élève  de seconde qui lui raconte comment il s'est introduit dans la maison d'un camarade pour satisfaire sa curiosité, copie qui se conclue par un "à suivre" comme si elle était le premier épisode d'un feuilleton... l'enseignant pressent un talent d'écrivain. Une relation trouble  s'engage entre l'élève et le professeur. Claude se trouve ainsi encouragé à s'infiltrer chez la famille du camarade pour nourrir son feuilleton dont il transmet régulièrement les épisodes à son professeur....  Ce dernier partage sa lecture avec son épouse qui gère une galerie d'art, il intervient même pour  faciliter le voyeurisme à son élève, allant jusqu'à piquer un contrôle de math dans la casier du collègue.

Claude s’immisce  dans une famille qui incarne à ses yeux la normalité, alors que lui grandit seul au coté de son père handicapé, sa mère étant  partie lorsqu'il avait huit ans. Une situation qui nous rappelle Patrick, un enfant plus jeune, de L'argent de poche de François Truffaut, élevé lui aussi  par son père handicapé qui allait  trouver du réconfort chez la famille d'un camarade,. L'un comme l'autre finissent par tomber amoureux de la mère... mais chez Truffaut il n'y avait aucune manipulation!

Fabrice Luchini, nous épate dans ce film. François Ozon l'utilise avec tout son passé d'acteur de théâtre de lecteur impénitent. La Fontaine, Gustave Flaubert, mais aussi Céline dont Le voyage au bout de la nuit lui tombe sur la tête, mais surtout Philippe Murray, tous ces auteurs  nourrissent son personnage. Il forme un couple cocasse avec Kristin Scott Thomas qui n'est pas sans rappeler ceux des comédies américaines, les passages par la galerie où l'épouse doit supporter le discours réactionnaire de son époux sont des moments de comédies plutôt réussies, des bouées d’oxygène.  Le cinéaste semble se régaler à faire entrer un corps étranger dans une famille heureuse , rapidement les lézardes apparaissent, les murs se craquellent... un scénario qui n'est pas sans rappeler le théorème de Pasolini, cité d'ailleurs par le professeur.

Thriller, comédie,satire, difficile de classer ce film qui ne rentre dans aucune case, un Ozon tout simplement et cette cuvée est plutot réussie !

1 commentaire:

  1. J'ai vu la bande annonce et j'ai hâte d'aller le voir !!!! Vous enfoncez le clou...

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