Nous découvrons dans une salle de concert parisienne, un couple de bourgeois octogénaires heureux, Anne et Georges unis par leur passion de la musique. Nous les retrouvons le lendemain matin, prenant en commun leur petit déjeuner, Georges parle mais soudain Anne ne répond plus, le regard dans le vague, elle reste absente... la crise va durer cinq minutes, elle est le premier signe d'un malaise cérébral. Elle est opérée de la carotide mais elle est fait partie des 5% d'échec, elle revient hémiplégique à son domicile, puis une nouvelle crise arrive, la vie n'est plus que déchéance pour Anne... Jusqu'au bout Georges reste à ses cotés, la soigne, la rassure...
Exclusivement tourné dans l'appartement du couple, nous remercions Michael Haneke d'avoir ouvert cette porte et de filmer avec une humanité infinie ce vieux couple confronté à la fin de vie, même s'il ne nous cache rien de cette déchéance ... Ce film intimiste se révèle foncièrement politique, devant la détresse d'Anne il est impossible de ne pas se poser des questions sur l'euthanasie, un sujet toujours brulant chez nos parlementaires ...Les derniers mois d'Anne, personne ne peut désirer les vivre, cette déchéance est insupportable, elle n'est qu'humiliation. Elle-même veut en finir, son mari la retrouve par terre devant la fenêtre ouverte, nous comprenons son envie de défenestration. Mais sa déchéance physique ne lui permet plus la liberté de mettre fin à ses jours, elle se cloitre, elle ne peut plus accepter le regard de sa fille ou de ses proches porté sur son corps. Georges et Anne sont seuls, livrés à eux-mêmes.
Exclusivement tourné dans l'appartement du couple, nous remercions Michael Haneke d'avoir ouvert cette porte et de filmer avec une humanité infinie ce vieux couple confronté à la fin de vie, même s'il ne nous cache rien de cette déchéance ... Ce film intimiste se révèle foncièrement politique, devant la détresse d'Anne il est impossible de ne pas se poser des questions sur l'euthanasie, un sujet toujours brulant chez nos parlementaires ...Les derniers mois d'Anne, personne ne peut désirer les vivre, cette déchéance est insupportable, elle n'est qu'humiliation. Elle-même veut en finir, son mari la retrouve par terre devant la fenêtre ouverte, nous comprenons son envie de défenestration. Mais sa déchéance physique ne lui permet plus la liberté de mettre fin à ses jours, elle se cloitre, elle ne peut plus accepter le regard de sa fille ou de ses proches porté sur son corps. Georges et Anne sont seuls, livrés à eux-mêmes.
Jean Louis Trintignant et Emmanuelle Riva sont tous simplement remarquables, ils offrent une composition toujours juste, nous sommes infiniment touchés par leur gestes de tendresse et leurs voix chaleureuses. Ils se referment sur eux même, se coupent du monde comme un jeune couple pour le quitter définitivement... Nous nous rappellerons longtemps le regard plein de tristesse d'Emmanuel Riva comme nous nous rappelons celui de Harriet Andersson dans un été avec Monika d'Ingmar Bergman. Un film admirable et bouleversant, la vieillesse comme nous ne l'avions jamais vue au cinéma.
Dés les premiers plans, les premiers gestes de tendresse, il nous revient en mémoire le début du dernier livre de Andre Gorz "lettre à D.", journaliste, philosophe qui s'est suicidé avec son épouse atteinte d'un mal incurable:
"Tu vas avoir quatre vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveaux au creux de ma poitrine un vide dévorant que seul comble la chaleur de ton corps contre le mien."
Ca me fout des frissons de vous lire sur ce film et des larmes aux yeux de lire Andre Gorz. Je dois normalement aller voir Amour ce soir mais j'ai un peu les jetons pour tout vous dire.
RépondreSupprimerIl faut dire qu'on a toujours un peu les jetons avant de voir un film de Haneke....
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimer(j'aime bien votre propos laconique du dessus...)
Combien j'ai aimé ce film !
Les images qui me tiennent et qui reviennent sont en effet la chaleur des voix,la reconnaissance des regards et cette incroyable délicatesse présente tout au long du film même dans le combat qu'elle mène seule avec le peu de force qui lui reste pour tenter de quitter la vie parce que ça n'est plus une vie...
Avez-vous remarqué combien ils se disent " merci , je t'en prie, s'il te plait, veux- tu ...
l'engagement, le respect et la courtoisie demeurent attachés à ce vieux couple, alors, oui, il n'y a sans doute pas beaucoup de place pour autrui.
Trintignant a gardé sa belle voix et cette diction si reconnaissable qui nous touche toujours.
ce film divise ...
il y a ceux qui en sortent plombés secoués, hébétés à la limite du supportable et ceux qui comme moi en sortent certes troublés, mais transportés et puis quand on quitte ces émotions là, surgit la réflexion et le regard qu'on porte aujourd'hui sur la fin de la vie et la mort .
Bonjour Sibyll-in,
SupprimerC'est toujours un plaisir de lire vos commentaires, même si parfois nous avons ou avoir des désaccords. Nous aimons le regard que vous portez sur les films les livres.
Sur celui là nous semblons être en total accord, oui nous avons aimé ce respect cette courtoisie, cette façon qu'ils ont d'échanger entre eux. La musique a une importance capitale dans ce film, elle est le ciment de ce couple. Ils ont organisé leur vie autour et pour la musique.
Mais c'est un film très musical, la voix de Trintigant est magnifique, celle de Emmanuelle Riva tout autant. Nous serions tentés d'écouter ce film, juste écouter les voix sans voir les images, nous sommes certains que cela serait une expérience formidable.
Merci à vous!
Bonjour,
RépondreSupprimerje vous remercie pour vos mots ...
C'est toujours un vrai plaisir de consulter votre blog ,cela me donne la sensation d'être un peu à Paris quand je passe chez vous.- comme si je prenais le thé dans votre cuisine en feuilletant le Pariscope de la semaine et en bavardant!
Oui, la cuisine plutôt que le salon, allez savoir pourquoi!!
Cela a toujours eu pour moi - et avec les messages que vous laissez derrière mes petits commentaires- une connotation chaleureuse et pertinente.
Votre culture,votre curiosité,la diversité de vos choix,, vos carnets de voyage avec les photos ,vos élans et vos critiques, votre goût pour les autres- sinon, vous n'auriez jamais conçu ce blog tel qu'il l'est me filent la pêche .
Cela m'arrive fréquemment d'envoyer à un(e) ami(e) en copié-collé un de vos billets après un cinéma parce que vos critiques sont riches et que j'y trouve matière à puiser.
Alors surtout ,il faut continuer dans cette même veine.
Signé : "Une fan- club" des Carmadou !!!!!