Collaboration raconte l'amitié entre Richard Strauss et Stefan Zweig. Hugo Van Hoffmansthal est mort, Richard Strauss est à la recherche d'un nouveau librettiste. Il s'adresse à Zweig pour qui il a la plus grande estime, ce dernier par admiration accepte de travailler avec le musicien, de cette collaboration naissent une véritable amitié et un opéra bouffe inspiré d'un texte de Ben Johnson "la femme silencieuse". L'arrivée au pouvoir des nazis va séparer les deux hommes, Zweig n'a pas d'autre choix que de fuir, Strauss reste en Allemagne il défend son opéra impose le nom de Zweig sur les affiches. Il n'est joué que deux fois. Pour autant Strauss continue de collaborer, le fait de rester en Allemagne lui impose cette attitude notamment pour protéger sa belle fille juive et ses petits enfants. Il n'a jamais adhéré au Parti national socialiste, la politique ne l’intéressait pas seule la musique comptait pour lui..
Le sujet est passionnant, mais l'écriture pesante trop démonstrative finit par ressembler à un exposé certes brillant mais d'un didactisme ennuyeux. Pas beaucoup de rythme, une suite de tableaux qui nous emmène de 1931 à 1948 et le procès de Strauss, la mise en scène de Georges Werler s'enlise dans un train train ennuyeux nous rappelant les téléfilms à valeur éducative de nos chaines publiques. Michel Aumont et Didier Sandre s'amusent à jouer ces deux génies du XX° siècle, cela devient une habitude au théâtre de chercher à reconstituer les grandes rencontres des grands hommes du passé, nous en avons définitivement soupé...
L’intérêt de cette pièce c'est qu'elle nous a emmené à relire le texte de Klaus Mann écrit après une visite au compositeur à la fin du conflit. Pour ne pas fausser l'interview, Klauss Mann cache son identité sachant que le musicien a signé un texte inspiré par les nazis contre son père Thomas Mann.
Le sujet est passionnant, mais l'écriture pesante trop démonstrative finit par ressembler à un exposé certes brillant mais d'un didactisme ennuyeux. Pas beaucoup de rythme, une suite de tableaux qui nous emmène de 1931 à 1948 et le procès de Strauss, la mise en scène de Georges Werler s'enlise dans un train train ennuyeux nous rappelant les téléfilms à valeur éducative de nos chaines publiques. Michel Aumont et Didier Sandre s'amusent à jouer ces deux génies du XX° siècle, cela devient une habitude au théâtre de chercher à reconstituer les grandes rencontres des grands hommes du passé, nous en avons définitivement soupé...
L’intérêt de cette pièce c'est qu'elle nous a emmené à relire le texte de Klaus Mann écrit après une visite au compositeur à la fin du conflit. Pour ne pas fausser l'interview, Klauss Mann cache son identité sachant que le musicien a signé un texte inspiré par les nazis contre son père Thomas Mann.
Richard Strauss se plaint beaucoup notamment d'avoir eu à héberger des familles allemandes victimes des bombardements à la fin de la guerre, Hitler refusant de faire exception pour le compositeur en invoquant que tout citoyen devait consentir des sacrifices en période d'urgence nationale. Klaus Mann ne peut s’empêcher ce commentaire plein d'ironie: "Cette décision - peut -être la seule raisonnable jamais prise par Hitler- semble avoir suscité l'indignation de l'égoïste vieillard. le simple rappel de cet incident scandaleux renouvelait son irritation."
Rapidement le journaliste met le sujet Zweig sur le tapis:
"Toute cette histoire fut extrêmement contrariante, nous expliqua Strauss. J'étais très mécontent de perdre Stefan Zweig - mon meilleur librettiste depuis la mort de Hugo Von Hoffmansthal, qui du reste était lui aussi en partie juif. Mais que pouvais-je faire? Il fallait que je trouve quelqu'un d'autre pour travailler. Connaissez vous Joseph Gregor? Il m'a écrit trois livrets - Capriccio, Jour de paix et Daphné. Pas mal du tout ce type, et tout ce qui a de plus aryen."
Dans ce même entretien, Strauss explique ne pas avoir compris pourquoi Bruno Walter refusa de le saluer lors d'une rencontre à Salzbourg après qu'il l'ait remplacé au pied levé en 1933 à la tête du philarmonique de Berlin lorsque ce dernier fut renvoyé du fait de ses origines juives.
Un autre extrait est particulièrement édifiant :"Ma belle fille est juive, expliqua M Strauss. Je peux affirmer qu'elle a été la seule juive libre de la grande Allemagne - et ce grâce à la générosité et à la bienveillance du Gauleiter."
-Relativement libre, devrai-tu dire papa, le corrigea-t-elle, non sans amertume. Moi aussi, j'ai souffert et subi des humiliations: après 1938, par exemple, je n'ai plus eu le droit de faire du cheval et de chasser."
Je jure que ce furent là ces paroles."
Un peu plus loin le musicien fait l'apologie de Hans Frank le gouverneur génral de la Pologne, un des pires criminels du régime Nazi.
Klauss Mann conclue ainsi: "C'était plus que je ne pouvais en supporter. Ce n'est que par égard pour l'âge de Richard Strauss que je réprimai quelques paroles acerbres et gardai le silence. il a quatre vingt un an, me dis-je. Et puis il a crée quelques chefs d'oeuvres...
Contre la barbarie (1925-1948) est un recueil d'articles de Klauss Mann édité chez Phebus. Une lecture indispensable.
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