dimanche 25 novembre 2012

Au-dela des collines - Cristian Mungiu

Alina, de retour d'Allemagne est venue chercher son amie Voichita. . Ces deux là se sont connues à l'orphelinat, elles ont grandi cote à cote, et parce qu'elle avait appris le karaté Alina a offert sa protection à son amie. Nous sommes dans un coin reculé de la Roumanie livré à la pauvreté; l'orphelinat est totalement démuni pour offrir sa protection aux jeunes filles.
Alina partie en Allemagne, Voichita s'est réfugiée dans un couvent orthodoxe voisin. Là, elle  a trouvé une famille et découvert son amour pour le Christ, acceptant de vivre sans aucun confort. Il n'y a pas d'électricité, il faut puiser l'eau. C'est cet amour pour le Christ qui braque sa copine Alina alors qu'elles s'étaient jurées fidélité à l'orphelinat. Elle ne peut supporter de voir son amie refuser les caresses qu'elles avaient prises l'habitude d'échanger dans leurs jeunes années. Alina se révolte contre cette situation nouvelle, elle fait une violente crise nerveuse, les nonnes sous l'ordre du pope n'ont pas d'autre solution que d'attacher la jeune fille pour la mener à l'hôpital où elle finit par retrouver son calme. Mais l’hôpital n'a pas les moyens de la garder, le médecin pense que le couvent lui offrira un cadre plus propice à sa guérison. Alina qui ne peut obtenir de Voichita une relation exclusive rechute... Le pope voit dans les crises de la jeune fille la main du malin, il propose de l 'exorciser. Elle est attachée, seulement nourrie de pain sec, les messes et les prières se multiplient... Alina finit par mourir d'épuisement.
Inspiré par un véritable fait d'hiver qui avait jeté en 2005 la Roumanie dans l'effroi, tant les faits semblaient relever d'une époque  révolue. Nous restons impressionnés par la prestation des deux actrices, Cosmina Stratan et Cristina Flutur justement récompensées au dernier festival de Cannes. Elles sont absolument incroyables, dirigée magistralement par Cristian Mungiu . La mise en scène est d'une précision chirurgicale, chaque plan est soigné et donne au récit toute sa force durant 2H30 . C'est une plongée dans une zone de grande pauvreté, la Moldavie où il semble que rien n'a bougé depuis l'époque de Ceaucescu.  Il n'y a pas vraiment de méchants car à aucun moment nous ne pouvons douter de la sincérité du pope et de ses ouailles, ils veulent sincèrement sauver cette jeune fille de ses démons, ils sont victimes de leur ignorance, d'une vie sans ouverture sur le monde, rythmée par des pratiques superstitieuses.
Un grand film de Cristian Mungiu qui nous avait déjà bouleversé avec 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Il signe à nouveau un magnifique portrait de femmes. 

Vu à l'UGC des Halles

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