"Cet enregistrement s'est effectué de nuit au studio du Poste Parisien; dans une atmosphère très détendue. Il y avait là Jeanne Moreau, la principale interprète du film, qui, de façon charmante, accueillait musiciens et techniciens à un bar improvisé. Il y avait la production, la technique et Louis Malle, toutes bretelles dehors, qui tentait d'extraire de Miles tout ce qu'il désirait ajouter à l'image. Les musiciens, totalement détendus, voyaient sur l'écran défiler les scènes principales du film, et, mis ainsi dans l'ambiance, se lançaient aussitôt, en même temps que passait la projection, dans l'improvisation.
On remarquera dans la plage "Diner au motel", la sonorité étrange de la trompette de Miles. Un fragment de peau se détacha à un moment de sa lèvre pour se coincer dans l’embouchure. Pareil à ces peintres qui doivent parfois au hasard la qualité plastique de leur pâte. Miles accueillit volontiers ce nouvel élément d'un jeu "inouï" au sens littéral du mot, jamais entendu. Nul doute, que, même, privé des images, l'auditeur ne soit sensible au climat envoûtant et tragique créé par le grand musicien noir, admirablement soutenu par ses coéquipiers."
Ces mots écrits en 1957 par Boris Vian alors responsable du catalogue Jazz de chez Philipps semblent être sortis tout droit de son imagination, puisqu'il n'était pas présent à l'enregistrement. Ils sont ceux d'un écrivain, figurant sur la pochette de l'album pour rendre cet enregistrement encore plus mythique. Cette anecdote fut d’ailleurs démentie par le pianiste René Utreger qui participa à l'enregistrement.
Mais en "fordiens convaincus" nous respectons cette règle de "L'homme qui tua Liberty Valance": "Quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende". Il n’empêche que les mots de l'auteur de "l'écume des jours" sonnent juste, cet album au climat "envoûtant et tragique" s'écoute toujours avec le même plaisir,
La bande originale du film "Ascenseur pour l'échafaud" de Miles Davis est notre album de la semaine. N'oubliez pas d'écouter attentivement "Diner au Motel" !
Mais en "fordiens convaincus" nous respectons cette règle de "L'homme qui tua Liberty Valance": "Quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende". Il n’empêche que les mots de l'auteur de "l'écume des jours" sonnent juste, cet album au climat "envoûtant et tragique" s'écoute toujours avec le même plaisir,
La bande originale du film "Ascenseur pour l'échafaud" de Miles Davis est notre album de la semaine. N'oubliez pas d'écouter attentivement "Diner au Motel" !
Hello,
RépondreSupprimerPourriez-vous m'indiquer quelle est la source de votre citation de Boris Vian? Cela m'intéresse beaucoup d'en savoir davantage.
Merci !
C'est une citation que vous pouvez retrouver dans la pochette de l'album.
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