Nous avions découvert récemment l'homme à la caméra de Dziga Vertov, nous avions été particulièrement impressionnés par la beauté de ses images, nous ne voulions pas rater sa projection sur l'écran géant du cinéma l'Arlequin en ce dimanche matin, lors de la séance du ciné club de Claude Jean Philippe.
Réalisé en 1929, l'auteur ne cache pas la radicalité de son oeuvre, l'affichant clairement dés le générique: Pas d'intertitre, pas de scénario, pas d'acteurs... A travers l'histoire d'une journée dans une ville soviétique, Dziga Vertov invente le concept de ciné-oeil qu'il oppose au ciné-drame, une volonté de capter la vérité, d'inventer un nouveau langage narratif qui se distingue clairement du théâtre et de la littérature. Un cinéma révolutionnaire qui multiplie les effets techniques, mais dans une subtile mise en abyme, le cinéaste révèle tous les tours de passe passe. Il revient à l'essence cinéma, "écrire par l'image"
Ce qui reste passionnant en dehors de la virtuosité technique du cinéaste, c'est le témoignage qu'est ce film tourné à Odessa, sur l'Union soviétique naissante. Il se dégage une véritable sincérité sur ce que filme le cinéaste, nous voyons un peuple heureux, convaincu des bienfaits de la révolution, les femmes participent à la vie autant que les hommes sans distinction.
Tout le monde participe à la production industrielle, Vertov filme les usines, les travailleurs... Nous découvrons une ville moderne traversée par des tramways. Mais ce ne sont pas que des forçats du travail, il existe des temps de joie, où l'on pratique le sport, on se rend à la mer...
Nous ne voyons pas pour autant un film de propagande, mais l'expression d'une vision positive de la révolution, d'un espoir assouvi de justice que pouvaient encore ressentir quelques optimistes. Surement un court instant idyllique, le pays allait connaitre le grand tournant Stalinien.
Nous sommes heureux d'avoir pu voir ce joyau du septième art dans des conditions optimales !
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