Par un simple plan sur les poignets de Teresa une jeune philippine venue à Singapour pour être la nounou de Jiale, enfant unique particulièrement insupportable, Antony Chen nous fait comprendre ses fêlures .
La mère du jeune garçon est dépassée, fatiguée par son travail et l'attente d'un deuxième enfant. C'est la justesse et la sensibilité du regard du cinéaste qui fait toute la beauté de ce film, évitant toute forme de mièvrerie.
Au delà de la chronique familiale, c'est aussi le portrait d'un pays déprimé, rongé par la crise, un homme se jette du haut d'un immeuble, d'autres sont licenciés tel le père de Jiale qui cache sa situation à sa femme, cette dernière ne va pas mieux se faisant allègrement gruger par le bonimenteur d'une secte ...
L'argent se fait rare, mais on cherche à sauver les apparences. Térésa, elle , résiste aux humiliations que lui fait subir Jiale, un vrai tyran. Elle est prisonnière de cette famille, s’échappant le soir pour aller téléphoner dans une cabine téléphonique à sa sœur , on découvre alors qu'elle a laissé son jeune fils au pays.
Mais jamais elle ne se laisse accabler par son désespoir, elle finit par amadouer le jeune Jiale touché par l'affection que lui donne la jeune femme, une complicité s'installe entre eux... mais la situation se désagrège la famille n'a plus les moyens de supporter les frais d'une nounou. Jiale est inconsolable.
Nous avons été émus comme Agnès Varda qui a présidé le jury qui a donné la caméra d'or à Antony Chen, un premier film totalement maitrisé qui ne se laisse pas déborder par les sentiments. Superbe !
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