dimanche 7 avril 2013

L'impératrice rouge - Josef Von sternberg

Nous sommes en 1934, Joseph Von Sternberg et Marlene Dietrich ont connu un succès mondial avec le film allemand l'ange bleu, nous les retrouvons ici pour ce qui est le sommet de leur collaboration l'impératrice rouge, qui raconte la prise de pouvoir de Catherine II.
Destin incroyable de cette jeune fille de la noblesse prussienne Sophie Federika qui rejoint la Russie pour épouser l’héritier du trône le futur Pierre III, neveu de l'impératrice Elisabeth 1ere. L’impératrice attend de la jeune fille qu'elle donne dans les meilleurs délais un héritier au trône. Mais la déception est grande lorsque la jeune femme découvre son futur mari qui a tout d'un débile sanguinaire. Le jeune homme n'a d'ailleurs que peu d'enclin pour la jeune prussienne, il lui préfère une comtesse russe Elisabeth Alexeievna.
Catherine finit par tomber enceinte d'un officier, elle donne enfin un héritier à la couronne. A la mort d'Elizabeth, Pierre accède au pouvoir, il cherche à se débarrasser de son épouse. Catherine en danger, organise un coup d'Etat avec le soutien des militaires et notamment du capitaine Orlov. Pierre est assassiné, elle devient impératrice.
Un cinéma dont on sent encore toute l'influence du muet et notamment du cinéma expressionniste allemand. Les décors sont surchargés, des portes immenses avec des poignées placées en hauteur, les femmes doivent se mettre à plusieurs pour pouvoir les ouvrir, des murs peints de motifs religieux, des statues, des gargouilles effrayantes qui encadrent les fauteuils,un sommet du cinéma baroque. Une succession de scènes impressionnantes, nous citerons par exemple le long travelling sur la fête du mariage ou encore cette scène où le futur Pierre III perce le mur et plus précisément un Christ peint  pour espionner sa mère et son épouse. Un grand spectacle visuel, un film d'une richesse incroyable qui mérite d'être vu et revu et dont tous les objets ont été choisis avec le plus grand soin.
C'est une Russie proche de l'enfer que décrit Von Sternberg, sa description de la période d'Ivan le terrible racontée à la jeune Sophie est un morceau de bravoure, possible parce que le code Hays ne s'applique pas encore à Hollywood.
Partie adolescente, la future Catherine se retrouve dans une cour d’illettrés, l’impératrice Elisabeth ne sait pas lire, pas plus que la plupart de ses collaborateurs, on se demande comment  va s'en sortir la jeune prussienne nourrie de culture depuis son plus jeune âge, un destin proche de celui de Caroline Mathilde de Hanovre, épouse du roi du Danemark Christian VII (Voir Royal Affair de Nicolas Arcel). Marlène Dietrich illumine ce film de sa grâce, elle est sensuelle, irrésistible, met l'armée sous son charme condition indispensable à sa survie.
Pour l'anecdote, c'est sa propre fille qui joue dans les premières scènes du film le rôle de  Catherine enfant.

Vu dans le cadre du ciné club de Claude Jean Philippe, cinéma l'Arlequin.

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