Il est parfois heureux de donner peu de moyens à un metteur en scène pour réaliser son film, c'est une véritable source de stimulation pour aller à l'essentiel, ne pas se perdre dans une logistique devenue trop lourde. "La chose d'un autre monde" est le type même du petit film fantastique qui sait captiver le spectateur avec trois bouts de carton pâte et nous parler des peurs de l'Amérique du début des années 50 qui allait plonger dans une période sombre de son histoire, celle du Maccarthysme.
Nous sommes en Alaska sur une base américaine, une vie de routine jusqu'au jour où un objet volant non identifié s'écrase sur la banquise, engendrant de nombreuses perturbations des appareils électromagnétiques... Une mission est envoyée sur place, elle découvre alors le corps d'un extra terrestre pris dans la glace... Ramenés à la station le bloc de glace et son curieux contenu sont confiés à la surveillance d'un militaire qui s'empresse de les couvrir d'une couverture chauffante, pour ne plus les voir...Réveillant ainsi la chose. Les militaires veulent très rapidement éliminer le martien, un être agressif se nourrissant du sang des êtres vivants , constitué en matière végétale il a de plus une capacité à se reproduire rapidement, c'est une véritable menace. Les scientifiques souhaitent au contraire le maintenir en vie pour l’étudier en détail...
Christian Niby fut le monteur de nombreux films de Howard Hawks: , le Port de l'angoisse, le Grand sommeil... il se retrouve ici à la direction de ce film, Howard Hawks producteur n'est jamais très loin, nous sentons d'ailleurs toute son influence sur les scènes de comédies décrivant la vie sur la base. Ce film modeste, révèle la peur de l'inconnu et le besoin de se prémunir des menaces extérieures, parabole subtile d'une Amérique paranoïaque devant la menace du péril rouge, elle se voit des ennemis partout à l'interieur même de ses frontières.
Un film plutôt bien réalisé qui se laisse voir avec un grand plaisir dont John Carpenter fit par la suite un remake : "The Thing"
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