vendredi 19 octobre 2012

Like Someone in Love - Abbas Kiarostami

Un plan fixe sur un bar de Tokyo, on y écoute du jazz en buvant du vin, nous entendons une conversation sans savoir d'où elle vient, nous restons fascinés par cette scène qui s'étire sans fin, séquence propre au travail du cinéaste iranien....Puis un contrechamp révèle le visage qui se cache derrière la voix, une étudiante Akiko qui se chamaille au téléphone avec son ami que l'on comprend suspicieux et foncièrement jaloux. Le bar à l'atmosphère cosy se révèle plutôt louche, le patron est un souteneur, il souhaite que Akiko dont nous découvrons les activités nocturnes rejoigne un client de l'autre coté de la ville. La jeune fille ne le souhaite pas, elle doit préparer un examen pour le lendemain et rendre visite à sa grand mère présente exceptionnellement ce jour là, à Tokyo.

Elle finit par accepter et part rejoindre en taxi son client, juste le temps pour elle d'apercevoir sa grand mère aux abords de la gare à travers la vitre de la voiture. Son client, Takashi un vieux professeur d'Université vivant seul chez lui, est  plutôt enclin à partager avec la jeune fille un repas et une soirée agréable qu'une prestation sexuelle et finalement nous ne saurons jamais vraiment pourquoi il a payé ses services... Le lendemain Takhashi raccompagne la jeune fille à l'université, son petit ami l'attend, il prend le vieux professeur à tort pour son grand père ...ce nouveau rôle le vieil homme va l'incarner à merveille...

C'est un film de toute beauté, nous retrouvons les plans propres au cinéma de Kiarostami filmés à travers les vitres, ils se jouent des lumières de la ville niponne, nous faisons de longs trajets en voiture, plans qui nous rappelle un autre merveilleux film du cinéaste iranien "Et la vie continue..." où il filmait à travers le parcours d'un père et de son enfant partis à la recherche d'amis,  l'Iran dévasté par un  tremblement de terre. Les personnages gardent ici tout leur mystère comme dans un roman de Patrick Modiano, le cinéma de Kiarostami sans aucun jugement moral colle parfaitement à la pudeur japonaise,dans la filiation du cinéaste japonais Yasujiro Ozu!

Un film envoutant d'une grande beauté formelle !

Vu au MK2 Odéon

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...