mercredi 18 juillet 2012

Laurence Anyways - Xavier Dolan

2h40 pour raconter dix ans de la vie de Laurence Allia. Jeune enseignant universitaire en littérature, Laurence partage sa vie et une vraie complicité avec Fred une jeune fille qui travaille dans le milieu du cinéma. Tout bascule au moment où Laurence décide de vivre en femme, d'assumer pleinement ce qu'il ressent au plus profond de lui. Sa vie bascule dans la violence la plus injuste, la plus terrible.. Si les étudiants se montrent finalement compréhensifs, passés le choc de le voir arriver en tailleur, il n'en va pas de même avec la société avec ceux qu'elle nomme trivialement et vulgairement les travelos ...
Violence physique de la part de gros lourdauds, violence sociale de l'université qui le vire à la demande du ministère sans rien avoir à lui reprocher sur le contenu de ses cours. Scéne terrible où ses collègues lui signifient honteusement son renvoi...
Fred a décidé de suivre Laurence dans sa démarche, leur couple finit par se retrouver dans une impasse, il appelle au secours sa mère mais celle ci ne peut lui répondre trop occupée à gérer son père malade. Laurence est au fond du gouffre, c'est finalement les amis de son nouveau milieu qui vont lui permettre de remonter à la surface...

C'est une sublime histoire que vient nous conter pour son troisième long métrage Xavier Dolan jeune cinéaste de 23 ans. Des variations de tons dans le récit qui peuvent parfois agacer, mais avant tout des passages de toute beauté,comme une dispute d'une grande violence verbale opposant Fred et Laurence qui n'est pas sans rappeler le meilleur de Cassavetes,ou  un  repas au restaurant où la mère de Laurence jouée admirablement par Nathalie Baye trouve les mots justes pour réconforter sa fille, nous passons ainsi du rire aux larmes comme dans les plus grands mélos...
Melvil Poupaud tient là peut être son plus grand rôle, il irradie le film...

2 commentaires:

  1. Là par contre, je suis complètement en phase. C'est ma grosse claque de l'année après "Holy Motors". J'aime particulièrement une des premières scènes dans la voiture, où ça respire l'amour fou et le jeu. C'est beau à regarder. La scène du restaurant est un des plus violentes (peut-être la) que j'ai vu cette année. Et la façon dont évolue la relation avec sa mère est juste géniale. Il pratique à merveille l'art du contrepied dans ses dialogues. Et quand à sa manière assez clipesque de filmer certains plans, ça foire à certains moments (la boîte de nuit, la douche) et ça touche au sublime à d'autres (l'ouverture, Fred qui débarque au bal). Globalement, y'a une folie dans ses films qui rajeunit le cinéma. Et peut-être à la différence de ses précédents, il avait en plus une grande histoire à raconter.

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    1. Totalement d'accord, nous n'avions pas accroché particulièrement aux amours imaginaires et nous n'avons pas vu son premier film. A la grande différence de son précédent film, c'est effectivement il nous raconte une grande histoire.

      L'interview qu'il donne aux inrocks est assez intéressante:
      http://www.lesinrocks.com/2012/07/18/cinema/xavier-dolan-tous-mes-films-parlent-dun-amour-impossible-11279693/

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