dimanche 8 juillet 2012

La part des anges - Ken Loach

Le film s'ouvre sur une séance de tribunal qui ressemble fort à nos séances de comparution immédiate. Nous nous sommes immédiatement rappelés les chroniques passées de Dominique Simonnot publiées chaque lundi dans Libération. Ce qui ressortait de la lecture de ces compte rendus, c'est une misère sociale, parfois une souffrance psychiatrique, des juges, des procureurs, des avocats souvent commis d'office tous installés dans une sorte de routine. Victor Hugo n'est pas loin!

Chez Ken Loach, les jeunes gens ont  la chance ce jour là de tomber sur un juge conciliant préférant privilégier les travaux d’intérêts généraux à la prison. Les jeunes délinquants vont se retrouver pour mener à bien divers projets, repeindre le foyer communal, nettoyer les tags des tombes du cimetière, le tout sous le controle d'un éducateur spécialisé.
Parmi eux Robbie, une vraie tête de mule, capable de massacrer un type pour rien quand il est sous l'emprise de la coke, cette fois il s'est retrouvé au tribunal pour avoir tabassé des gars dont la haine remonte aux générations précédentes...La seule chose qui semble lui mettre du plomb dans le crane, c'est le fait de devenir père. Mais le chemin de la rédemption est compliqué, sa chance est de tomber sur un éducateur compréhensif et humain. Ce dernier va partager sa passion du whisky avec les gamins, leur faire visiter une distillerie, les amener à une dégustation à Edimbourg... Robbie se découvre un vrai talent, il a un nez hors du commun capable d'identifier toutes les subtilités de l'alcool. Lui dont les cicatrices sur le visage trahissent le passé tumultueux s'ouvre peut-être là, l'accès au marché du travail. Mais pour s'en sortir définitivement, il faut à cette bande de pieds nickelés réussir une dernière arnaque pour avoir un capital de départ !
Le film montre la misére de ces jeunes délinquants qui peuvent être une vraie menace pour la société vivant dans un monde particulièrement étroit sur un territoire très limité... La scène où Robbie est confrontée à son ancienne victime est un moment bouleversant, elle exprime le drame de nos sociétés contemporaines et des violences qu'elle engendre. L'ouverture sur le monde, le voyage, semblent être une réponse plus appropriée qu'un séjour en prison souvent stérile. Pour autant le regard n'est pas angélique, pas certain qu'aucun de la bande ne replonge, mais tous ont progressé ils ont changé leur regard sur le monde..
Film réalisée sur le ton de comédie, Ken Loach pose un regard nouveau sur ces gamins perdus, violents. Il réalise un film sympathique. C'est peut être la qualité essentielle du cinéma du cinéaste anglais, mettre à l'écran nos "pestiférés" contemporains !

La part des anges est la partie d'alcool qui s'évapore pendant son vieillissement !

2 commentaires:

  1. Sympathique, c'est le mot.
    J'ai passé un bon moment, mais tout de même loin d'être inoubliable.
    Je préfère le Ken Loach de Sweet Sixteen et Riff-Raff.
    Cela méritait-il vraiment un prix à Cannes? Je ne le pense pas.
    (et oui, les Carmadou, je suis toujours aussi exigeante...)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous sommes d'accord le prix n'était pas nécessaire, pour ce Kan Loach sympathique !
      Il eut mieux valu en faire usage pour promouvoir un cinéaste moins connu !

      Supprimer

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...