
Comme dans "pièce rapportée" , Hélène Lenoir fait un portrait sans concession d'une famille de la bourgeoisie provinciale à travers l'intimité d'une femme. Le monde change mais pour eux les codes restent les mêmes, englués dans un conservatisme de "grenouille de bénitier". L'atmosphère s'y révéle vite étouffant, ce n'est pas aussi glauque que dans" Festen" le film de Thomas Vinterberg, même si c'est parfois violent nous pensons notamment à cette scène où la mère découvre des passages du journal intime de sa fille ainée, qui de par son sexe ne peut avoir le même statut que ses frères.
Cet univers cher aux films de Claude Chabrol est ici traité sans l'ironie du cinéaste de la nouvelle vague. Monologue intérieur, journal intime, dialogue ou narration descriptive, Hélène Lenoir use de toutes les formes de langages pour nous plonger dans cet univers familial, cela donne un récit très visuel où les scènes de réunions familiales nous renvoient vers des références plutôt cinématographiques que littéraires. Il y a des zooms, des travellings, des champs contrechamps dans l'écriture d'Hélène Lenoir. Cela pourrait être oppressant mais par ses changements de formes, on garde une distance salvatrice qui nous permet de respirer et de ne pas nous enfoncer dans les méandres décrits.
C'est tout simplement beau comme du Flaubert!
Les éditions de minuit - Collection poche
Les éditions de minuit - Collection poche
c'est bien ce que je disais tout à l'heure, vous les avez tous lus !
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