"Il avait perdu sa magie. L'élan n'était plus là. Au théâtre, il n'avait jamais connu l'échec, ce qu'il faisait avait toujours été solide, abouti. Et puis il s'était produit cette chose terrible: il s'était soudain retrouvé incapable de jouer. Monter sur scène était devenu un calvaire."
Merveilleux incipit, tout est posé, Simon Axler est confronté à une terrible défaillance à soixante cinq ans aprés 40 de succès à Broadway. Il part soigner sa depression dans un hopital mais il ne retrouve plus le goût de jouer. Il vit en ermite dans une maison de campagne, jusqu'au jour où le rejoint Pegeen Mike Stapelford, la fille de ses amis de longue date. Pegeen homosexuelle vient de rompre avec son amie qui a décidé de subir une opération pour changer de sexe. Le duo s'engage dans une histoire d'amour improbable où chacun cherche à se reconstruire...
Philip Roth semble avoir pris le rythme de son ennemi New-yorkais, Woody Allen, avec une livraison annuelle. Peut être garde t-il ce rythme pour conjurer cette peur de la défaillance qui semble le hanter. Le plaisir sexuel est toujours un moteur chez les personnages de Roth, ce plaisir est devenu la bouée de survie de Simon lorsqu'il devient l'amant de Pegeen qu'il va transformer littéralement tel un pygmalion.
Roth est peut être l'écrivain le plus érotique de la littérature américaine, mais derrière la virilité de son écriture on découvre toujours un homme absolument respectueux du plaisir féminin et pour qui l'amour ne peut faire l'objet d'aucune contrainte.
Le thème -ici- de la défaillance musicale ne sert-il pas à cacher la peur (que dis-je : la terreur) qui hante Philip Roth, à savoir la défaillance sexuelle ? Même s'il traite le sujet avec humour et élégance ?^^
RépondreSupprimerIci c'est la défaillance d'un acteur, elle n'est pas musicale mais assurément ton raisonnement ce tien.
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