mardi 18 février 2014

Les chevaux de feu - Sergueï Paradjanov (1964)

"Dans le temple du cinéma, il y a des images, de la lumière et de la réalité. Paradjanov était le maître de ce temple." (Jean-Luc Godard)

Ivan et Marichka s'aiment depuis leur plus tendre enfance. La haine ancestrale que se portent les deux familles est un obstacle majeur à leur passion, notamment depuis qu'Ivan fut le témoin du meurtre de son père par celui de Marichka.
Mais rien n'ébranle la passion des deux jeunes , si ce n'est l'accident stupide au cours duquel la jeune fille périt, noyée dans les flots de la rivière. Ivan erre, désespéré dans la campagne... avec le temps il finit par trouver une nouvelle épouse, mais l'amour n'est toujours pas là impossible pour lui de retrouver la joie de vivre.
Tourné au cœur des Carpates, "les chevaux de feu" est tout d'abord un film de commande du studio Dovjenko de Kiev une adaptation d'un roman pour célébrer le centenaire de la naissance de  son auteur Mikhail Kotsioubinski. Serguei Paradjanov a fait de nombreuses recherches sur les Houtjouls, leur quotidien, leurs règles de vie, une approche ethnologique qui vient nourrir l'imaginaire du cinéaste dont le film n'a rien d'un documentaire.
Tourné en 1964 en URSS, nous avons été surpris par l'audace de la mise en scène qui ne relève en rien du réalisme soviétique, nous retrouvons ici une inventivité visuelle qui n'est pas sans rappeler la ferveur créatrice des premiers cinéastes de la révolution bolchévique. Une caméra qui tournoie autour des personnages , des couleurs flamboyantes, des effets de surimpression, ce cinéma est d'une richesse étonnante comme pouvait l'être celui de Vertov.
L'histoire en elle même n'est pas très palpitante, elle nous révèle un coin du monde peu ouvert où la vendetta est une mœurs  établie, la vodka ne faisant qu'amplifier la sauvagerie, les histoires se finissent à coup de haches, on se lamente un instant avant de replonger dans la barbarie où la religion se mêle au paganisme. Ce monde là n'est pas fait pour l'amour pur de nos deux jeunes gens.

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