vendredi 30 janvier 2015

Alice in China - Cirque national de Chine



Ils sont vingt six artistes sur scène, équilibristes, magiciens, jongleurs, contorsionnistes, acrobates... ils sont tous parfaits dans leur art qu'ils vont développer à travers 18 tableaux inspirés par l'Alice de Lewis Carrol replacée dans une ville chinoise.  Comme fil conducteur, un texte off dit par une voix peu radiophonique  qui finit par nous agacer,nous n'avons jamais en situation de l'entendre...

Il y a certes du rythme mais finalement très peu de poésie, le tout s'avère bruyant et on  finit par ne plus supporter les coups de sifflet répétés dignes d'un agent de la circulation débordé... Nous restons scotchés par certaines performances mais c'est finalement bien peu pour ce spectacle qui se termine dans une ambiance interville !

Diantre nous avons connu Fabrice Melquiot responsable des textes  et de la dramaturgie  plus inspiré. Mais soyons honnêtes nous n'avons pas aimé mais nous étions bien seuls dans la salle qui a exprimé toute sa joie !

jeudi 29 janvier 2015

Le port de la drogue - Samuel Fuller


Parfois les pickpockets n'ont pas la main heureuse, le pauvre Skip Mc Coy ne fut pas bien inspiré en allant dérober le portefeuille de Candy, une jeune fille surveillée par la police qui la suspecte d'être un agent de liaison communiste.
Le dit portefeuille contient effectivement un microfilm recelant des secrets à ne pas partager. Ce simple vol va salement compliquer la vie du pickpocket qui se retrouve avec la police et les communistes aux trousses.
Il comprend vite l'importance de ce qu'il détient et  voit là l'occasion de se faire un paquet d'argent, mais tout n'est pas si simple pour ce bandit qui a un certain sens des valeurs et du patriotisme. Candy  le retrouve par l'intermédiaire de Moe une vieille femme qui joue les indics pour qui la paye, les deux jeunes gens vont rapidement se séduire mais l'heure n'est pas aux histoires d'amour, trop de menaces pèsent sur eux...
Samuel Fuller fut un temps considéré et un peu rapidement comme un cinéaste d’extrême droite, il faut dire qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère pour s'attaquer aux communistes. L'attaque est frontale et pas très fine, l'Amérique se croyait alors en danger. Pour rendre le film commercialement exploitable lors de sa sortie française, la version doublée efface l'histoire d’espionnage, les communistes deviennent des trafiquants de drogue, justifiant ainsi la traduction du titre original Pickup on southstreet par le port de la drogue.
C'est donc une série B que réalise Samuel Fuller, mais si le scénario est un peu mince et quelque peu simpliste, le cinéaste sait donner du nerf à son film servi par un Richard Widmark qui cache derrière sa nonchalance une vraie force de caractère. Jean Peters pimente le tout de son sex-appeal et Thelma Ritter apporte une dose d'humanité. La violence transpire dans chaque plan où Samuel Fuller inspiré par les films d'après guerre rend parfaitement compte de l'ambiance de la rue américaine.  Il fallait tout le talent du cinéaste pour relever ce scénario.

Film vu dans le cadre de notre cycle 2015 année noire

mercredi 28 janvier 2015

Adieu Philippine - Jacques Rozier

Eté 1960, Michel en attente de l'appel pour son service militaire,ne peut pas échapper à la guerre d'Algérie. Technicien à la télévision, il croise deux jeunes filles Juliette et Liliane fascinées  et curieuses de ce monde nouveau qui a fait son entrée en masse dans les foyers français.
Michel sympathise avec les deux amies inséparables. Il quitte son travail pour partir en Corse, profiter de ses derniers jours de liberté. Il y retrouve les deux adorables demoiselles. Il profite de la beauté des paysages, des soirées douces pour aller danser, mais leur histoire n'a pas d'avenir même s'il profite des paysages et des car Michel doit rejoindre l’armée, mettre sa vie entre parenthèse, s'exiler de l'hexagone. Ce départ que la censure interdisait alors de filmer, Jacques Rozier en offre une métaphore quand  le héros quitte Calvi par bateau laissant à la vie sur le quai les deux jeunes filles.
Philippine ainsi nomme t-on une amande où l'on trouve au cœur de la coquille deux fruits, ainsi sont les deux jeunes filles, amies inséparables... Seul Michel semble pouvoir être par instant un sujet de discorde. Ce film de Jacques Rozier qui filme ses personnages dans leur quotidien est particulièrement proche de la chronique, il se dégage une forme de vérité , ici  le cinéma n'a recours à aucun artifice... Mais la simplicité des cadrages, l'art de capter le regard des jeunes filles, donne des moments d'intense émotion. Comme le dit justement Jean-Luc Godard,  grand défenseur du film avec François Truffaut: "Quiconque n'aura pas vu Yveline Céry danser un cha-cha-cha les yeux dans la caméra ne pourra plus se permettre de parler cinéma sur la croisette". Dans Adieu Philipinne, on danse le Cha-Cha- Cha avec la même ferveur que le Madison dans Bande à Part...
La sortie de ce film fut particulièrement difficile. Enchanté par le succès d' "A bout de Souffle", Georges de Beauregard pensait avoir trouvé le filon avec ces jeunes hommes de la nouvelle vague capables de tourner en moins de deux, un film avec peu de moyens et  qui était dans l'air du temps. Mais le montage de "Adieu Philippine" se révéla particulièrement compliqué. Le producteur exaspéré finit par mettre le cinéaste à la porte de son studio de montage déposant  les bobines du film sur le trottoir. Recueilli et aidé par Jean-Luc Godard  et son assistant Marin Karmitz, Jacques Rozier finit par terminer son ouvrage. Le film tourné en 1960 n'est sorti qu'en 1963. il est magnifique, un sommet du cinéma de la nouvelle vague... Ce film est le témoignage du début de la V° République de la césure entre la métropole et l'Algérie où les jeunes gens ne comprenaient pas à juste titre la raison de leur engagement pour défendre un territoire bien lointain où ceux qui en revenaient avait perdu leur joie de vivre passée, marqués à jamais par un sentiment de gravité.

mardi 27 janvier 2015

Le grand sommeil - Raymond Chandler

Raymond Chandler
Il est difficile de ne pas penser au Père Goriot à la lecture du Grand Sommeil de Raymond Chandler et de se faire la remarque qu'il n'est finalement pas drôle de se retrouver veuf avec du patrimoine entouré de ses deux filles...
Celles du général Sterwood, un homme richissime  ne cessent de le tourmenter alors qu'il n'a plus qu'un fil de vie . Victime d'un maitre chanteur en possession de photos compromettantes et plutôt dénudées de sa plus jeune fille Carmen, il fait appel aux services du détective Philippe Marlowe.
Aussitôt ressorti de son entretien avec le vieux général, le détective est alpagué par sa fille ainée Vivian persuadée que le détective a été engagé pour résoudre  la disparition inexpliquée de son mari un ancien bootlegger qui avait su attirer la sympathie de son beau père malgré son passé louche.
Marlowe le détective décontracté et quelque peu persifleur ne s 'offusque pas de cette famille de dingues mais il ne mesure pas tout de suite où cette affaire simple en apparence va le mener, il n'en ressort pas totalement indemne  ramassant au passage quelques beignes.  Il découvre bien vite que le maitre chanteur est Geiger, un bouquiniste dont la boutique n'est que la couverture d'un trafic de photos pornographiques.  Alors qu'il planque devant sa maison, le détective alerté par un coup de feu retrouve Geiger mort et Carmen nue et complétement droguée. C'est l'Amérique, et il suffit de peu pour que les flingues sortent et que les morts tombent.... Le détective n'en a pas fini avec les filles Sternwood.
Il pleut sans cesse dans le Los Angeles de Raymond Chandler, où se croisent   au cœur de la nuit ,névrosés et canailles formant un cocktail explosif  . Il fut catalogué dans un genre mineur de la littérature celle des séries noires, mais ici l'intrigue plutôt bien ficelée n'est qu'un prétexte à porter un regard sans concession et sans illusion sur l'Amérique corrompue et peu fidèle à ses idéaux, un portrait qui fait de Raymond Chandler un écrivain majeur de la littérature américaine; Boris Vian ne s'est pas trompé en le traduisant . Cet extrait d'un dialogue où un flic confie à Marlowe sa vision de l'Amérique illustre parfaitement la noirceur de l’écrivain:
"- Je suis un flic, dit-il. Un flic tout ce qu'il y a d'ordinaire. Raisonnablement honnête. Aussi honnête qu'on peut l'espérer pour un homme vivant dans un monde où ce n'est plus de mise. C'est la principale des raisons pour lesquelles je vous ai demandé de venir ce matin. Je voudrais que vous en soyez convaincu. Etant un flic , je préfère que la loi triomphe. j'aimerais voir de belles canailles bien habillées comme Eddie Mars s'abimer les ongles dans des carrières de cailloux à Folsom, côte à côte avec les petits minables des faubourgs sous-alimentés qui se sont fait poirer à leur premier casse et n'ont jamais eu de chance depuis. C'est ça que je voudrais. Vous et moi, nous avons vécu assez longtemps pour savoir que jamais je ne verrai jamais ce jour là. Ni dans cette ville, ni dans une ville moitié moins grande , ni dans le moindre recoin des florissants, vastes et verdoyants Etats-Unis d'Amérique. Nous ne dirigeons pas ce pays de cette façon là."
C'est  notre première contribution à notre cycle 2015, année noire

lundi 26 janvier 2015

Demis Roussos (15 Juin 1946 - 25 Janvier 2015)

Nous ne savons presque rien de ce chanteur grec même s'il fut un temps où on ne pouvait pas l'éviter; c'était ce qu'on appelait alors une vedette à la voix singulière... Il faisait de la variété, des compositions sans grande finesse, pourtant lorsque nous allons à l'origine de sa carrière, il semble qu'il avait beaucoup plus de talent qu'il n'en laissa parfois  paraitre.
Nana Mouskouri espère qu'il est dans un meilleur monde, nous aussi ! Mais c'est quand même con de mourir la veille  des élections. Il ne sait donc pas que c'est Syriza qui a remporté le scrutin et que le peuple grec s'est réveillé plein d'espoir.
Du coup, on se remet un petit coup des Aphrodite's Child où il jouait au coté de son compatriote Vangelis!



dimanche 25 janvier 2015

Elvis Costello - Imperial Bedroom

Il y a comme cela des chanteurs qui nous accompagnent un bout de vie avant de rejoindre définitivement les étagères de notre discothèque et dont nous ne suivons plus les nouvelles productions. Elvis Costello en fait partie sans savoir vraiment pourquoi, peut être parce qu'il est devenu avec le temps moins inventif, moins surprenant...Nous avons d'ailleurs l'impression que plus personne n'écoute Elvis Costello.

Tombés dessus par hasard, nous avons décidé de ressortir Imperial  Bedroom, un petit bijou enregistré en 1982.

Imperial Bedroom est notre album de la semaine !


samedi 24 janvier 2015

Only Lovers Left Alive - Jim Jarmush

Adam et Eve sont deux vampires, ils traversent les siècles, témoins de l'humanité. Ils vivent la nuit et se nourrissent de sang... Adam est installé à Détroit une ville fantôme abandonnée par sa population depuis la crise de l’industrie automobile, les usines sont vides les terrains au centre de la ville sont en déshérence. Adam vit uniquement pour la musique, dans le passé il composa notamment un quintet pour Schubert... Un zombi vient lui livrer régulièrement des guitares mythiques qui ont marqué l'histoire du  rock. Il sort uniquement pour se rendre à l’hôpital, obtenir auprès d"un médecin corrompu des stocks de sang lui épargnant ainsi d'avoir à agresser les humains pour se nourrir...
Son grand amour Eve est installée à Tanger, elle fréquente notamment Christopher Marlowe un vampire écrivain qui lui fournit ses doses de sang. Elle communique avec  Adam via Skype... Le découvrant en plein désarroi, plongé dans la déprime elle part le rejoindre pour le soutenir. Sa jeune sœur Ava vient les rejoindre, mais totalement ingérable et instable elle vient mettre le désordre dans leur vie, obligeant le couple à fuir vers Tanger...
Tom Hiddelston, Tilda Swinton, forment un couple magnifique, Mia Wasikowska est superbe en petite sœur emmerdante et John Hurt parfait dans le rôle du vieux vampire écrivain, nègre de Shakespeare... Spectateurs navrés de notre époque où l'amour n'est nulle part, ils sombrent dans une mélancolie portée par la musique de Jozef Van Vissem. Jim Jarmush signe un film envoutant, poétique où la lenteur ne fait que rendre les paysages de ces villes mythiques que peuvent être Détroit et Tanger encore plus fascinants. C'est diablement beau, nous sommes vampirisés par l'esthétique de ce film... Définitivement il convient de classer le cinéaste de Dead Man parmi les dandys du septième art, comme un héritier de Jean Eustache à qui il avait dédié un de ses précédents films, Broken Flowers. Il n'est pas étonnant de croiser Jim Jarmusch dans le dernier livre de Jean Jacques Schuhl, Obsessions avec  qui il partage le même sens de l'élégance. Nous sortons toujours des films de Jim Jarmush plus cool, c'est un doux effet euphorisant qui nous invite à nous aimer... Définitivement cool

José Artur (20 mai 1927 - 25 Janvier 2015)


José Artur  fut pendant de longues années notre compagnon de fin de soirée, celui qui arrivait après Bernard Lenoir en direct du Fouquet's. Le Pop-Club, une émission qui tenait par sa personnalité, par sa drôlerie et sa liberté de ton, avec pour seul ennemi les cons et leur vision étroite du monde. Il avait l'art de mettre à l'aise ses invités, de les faire parler et surtout de les écouter. C'était une émission unique dans le paysage radiophonique, d'ailleurs depuis les soirées sont devenues bien tristes à France Inter.

Le pop club reflétait un certain art de vivre, celui d'un homme qui se régalait des plaisirs de la vie!

mercredi 21 janvier 2015

Samson Raphaelson - Amitié, la dernière retouche d'Ernst Lubitsch

Auteur dramatique, c'est le cinéma plus que le théâtre qui a fait la renommée de Samson Raphaelson. Le chanteur de jazz adapté d'une de ses pièces  est le premier film parlant, ce qui le fait entrer directement dans l'Histoire de cinéma. Mais c'est surtout sa collaboration sur neuf films avec Ernst Lubitsch qui n'écrivait jamais seul ses scénarios qu'il convient de retenir. Nous en citerons trois pour montrer combien leur duo fut fécond, donnant naissance aux  plus belles comédies hollywoodiennes: Shop Around The Corner, Haute pègre ou encore le merveilleux et irrésistible, le ciel peut attendre.
De cette collaboration, de leurs rires, de leurs colères nait une amitié sincère...Ils ont  plaisir à se retrouver mais ils ont toujours gardé entre eux une certaine distance, ne s'encombrant pas, lors de leurs discussions de  leurs soucis domestiques. Ils partagent une complicité pudique pleine d'élégance et de courtoisie.
En 1943, Ernst Lubitsch est victime d'une attaque, son cœur flanche; transporté d'urgence à l’hôpital, il est définitivement condamné. Bouleversé par cette nouvelle, l'auteur expurge sa douleur par l'écriture, il rédige en toute hâte la nécrologie du génial cinéaste. Il écrit sa pudeur, il exprime son admiration restée secrète et son amitié sincère pour cet homme rare...
Mais le miracle eut lieu, Lubitsch survit à son attaque, et comme tout se sait à Hollywood, le cinéaste finit par lire la nécrologie de son ami. Lors d'un de leur rendez-vous de travail , il sort le texte et lui propose  d'en faire la lecture et de le corriger comme ils en ont l'habitude pour les scénarios mais surtout il lui exprime sa gratitude pour ses mots sincères...

C'est est un texte très court sur l'amitié entre deux hommes qui ont en commun un gout passionné pour l'humour juif absurde venu de la Mitteleuropa... C'est un portrait émouvant du cinéaste dont l'élégance des films reflète son art de vivre. Lubitsch était un géant, un homme d'une classe inégalable!

Une lecture savoureuse indispensable !

Cette lecture est une participation au Ciné Club du bric à Brac de Potzina

mardi 20 janvier 2015

Jalla ! Jalla ! - Josef Fares


Jalla ! Jalla ! est un film rare dans le paysage du cinéma suédois qui arrive sur nos écrans; il est à classer dans la catégorie de la comédie populaire dont  l'ambition première est d'emporter spontanément le rire du spectateur, un exercice périlleux... Ce film  nous plonge dans la communauté chrétienne libanaise de Suède, celle du réalisateur qui prend un malin plaisir à se moquer des clichés qu'elle peut véhiculer sans pour autant les démentir. Tourné en 2001 il fit un carton au box office suédois, rencontrant un large succès populaire !

Histoire de Roro, un jeune employé à l'entretien des espaces verts de sa ville. Après son boulot, il retrouve Lisa une jeune suédoise avec qui il file le parfait amour. Mais il ne peut pas la présenter à son père. Ce dernier respectueux de la tradition libanaise, lui a déjà choisi une jeune fille pour épouse, Yasmine. Roro ne veut pas entendre parler de ce mariage arrangé, mais il est dans la panade quand il apprend de Yasmine  que s'il ne l'épouse pas, son frère la renverra  à Beyrouth chez ses parents pour son plus grand désarroi. Roro est un brave type il ne souhaite pas le départ de la sympathique Yasmine mais comment l'expliquer à Lisa...

Puis il y a Mons, le collègue, l'ami de Roro, un suédois amateur de musculation mais qui traverse une période difficile, frappé d'impuissance il n'arrive plus à faire  l'amour à sa copine pourtant cette dernière échafaude divers scénarios pour raviver sa flamme. Rien n'y fait, mais Mons aidé par son ami Roro ne renonce pas à retrouver sa virilité, il est prêt pour cela à tenter les expériences les plus farfelues !

Roro et Mons sont dans la mouise mais ils sont deux vrais amis, ils peuvent compter l'un sur l'autre pour trouver une issue heureuse à leurs tourments et empêcher  dans le même temps le retour forcé de Yasmine vers son pays natal. Un vrai défi !

Un film modeste, tourné avec peu de moyens mais dont il se dégage une bonne humeur communicative. Une comédie est réussie quand elle capte l'air du temps,  la limite est que souvent la fiction marquée par son époque se fane vite . Avouons le, ce film de Josef Fares n'échappe pas à cet écueil et ce sont  finalement les scènes burlesques, notamment celles où le père du héros utilise son ventre comme d'autres leur poing pour se battre qui fonctionnent le mieux..  néanmoins ce film recueille toujours notre sympathie notamment pour son coté modeste et jovial où le regard critique porté sur les parents est toujours rempli d'une douce affection. A noter la présence de Laleh Pourkarim, dans le rôle de Yasmine, jeune fille d'origine iranienne qui connait depuis une carrière de chanteuse, elle révèle une vraie présence qui donne un charme supplémentaire à ce film. Ce film connaitrait il le même succès aujourd’hui? Nous ne le savons pas alors que la Suède a vu des représentants de l’extrême droite prendre place au parlement lors des dernières élections . La méfiance, la peur de l'autre se sont installées un peu partout en Europe, c'est bien dommage . Jalla! Jalla! est assurément un film suédois pas comme les autres !

Film vu dans le cadre du ciné club du bric à brac de Potzina consacré ce mois ci à la comédie !




dimanche 18 janvier 2015

Asaf Avidan and The Mojos - The Reckoning (2008)


Alors que le chanteur israélien sort un nouvel album solo, nous avons eu  le désir de nous replonger dans l'album de ses débuts "The Reckoning" qui allait connaitre un succès fulgurant... Le début d'une reconnaissance internationale . Un mélange inspiré de rock, de folk et de blues, une voix singulière, impossible de résister très longtemps au charisme de ce chanteur. 

The Reckoning de Asaf Avidan and The Mojos est notre album de la semaine.



samedi 17 janvier 2015

En attendant Godot - Samuel Beckett / Laurent Vacher

Vladimir et Estragon attendent Godot sur un bord de route, cela peut être partout et nulle part, seule un saule est là pour leur tenir compagnie ou pour leur rappeler qu'il existe toujours cette possibilité de se pendre si la branche est assez solide pour ne craquer sous leur poids. Au cours de leur attente, deux personnages Posso et Lucky débarquent sur scène... Pozzo est un homme autoritaire qui revendique la propriété des lieux alors que le second est un "gnouk", un être au visage de Clown soumis qui joue au porteur dont il difficile de dire qui il est ... Les deux compagnons prennent la défense de ce pauvre être maltraité, avant de s'allier avec son patron qui refile ses os de poulets à Estragon... Pozzo et Lucky repartent, nos deux compagnons se retrouvent seuls, un jeune homme apparait pour les avertir que Godot ne viendra pas ce jour mais demain... Nos deux compagnons n'ont pas d'autre choix que "d'attendre Godot" une nouvelle journée...

 Nous n'avions jamais vu une représentation du texte de Samuel Beckett, En Attendant Godot... Nous l'avions lu, mais cela restait une frustration car si elle révèle sa puissance désespérée, la simple lecture ne permet pas d'en mesurer toute la force, c'est un peu comme lire une partition sans entendre la musique... Ce texte fut écrit au lendemain de la seconde guerre mondiale dont Beckett fut un témoin et aussi un acteur par son engagement dans la Résistance, une époque où il a surement dû prendre toute la mesure de l'absurdité du monde...
Le plus frappant lorsqu'on lit le texte, c'est l’importance des didascalies, le texte est ciselé c'est un vrai travail d’orfèvrerie où tout a son importance, le rythme, le geste de l'acteur... rien n'est laissé au hasard.
Ce qui fait la beauté de la représentation de Laurent Vacher c'est le respect total au texte de Beckett servi par la diction parfaite tout en nuances des acteurs,  sans aucune fausse note,  il en exalte toute la poésie, . Situé dans un terrain vague, il se dégage de ce morceau de terre perdue une certaine beauté fascinante, un lieu en déshérence, un vieux champ de bataille... devenu leur territoire. C'est la tombée du jour, entre chiens et loups au moment où les angoisses remontent à la surface, le texte est sombre, mais aussi drôle, une facette du spectacle merveilleusement servie par la gestuelle burlesque des acteurs tous magnifiques ... Le mystère de la vie reste une inconnue inviolable, il ne nous reste plus qu'à attendre.
Laurent Vacher révèle par la précision de sa mise en scène toute la richesse du texte de Godot, son intemporalité et son universalité. On ressort de la salle avec le désir brulant d'y retourner ,comme marqués par certaines répliques de ce texte majeur de la littérature du siècle dernier... C'est effroyablement drôle !

Queen And Country - John Boorman

Bill Rohan, vit en toute insouciance sur une ile de la Tamise auprès de ses parents. Tous les matins, il se baigne dans le fleuve pour regarder incognito passer une jolie fille sur la berge. La vie est belle , troublée par une seule angoisse, recevoir une convocation pour le service militaire alors que le pays est engagé au coté des Américains dans la guerre de Corée...
Évidement il n'échappe pas à sa convocation et se retrouve incorporé dans les rangs de l'armée anglaise pour deux années. Dés le premier pas dans la caserne , il se fait un ami pour la vie, Percy un jeune gars farceur sans principes. Les deux jeunes gens évitent un départ vers la Corée après leur période de classes, ils deviennent instructeurs mais ne renoncent pas à leur joie de vie et leur goût pour les blagues, attirant le courroux du  psycho-rigide  Major Bradley. Ils ne se soumettent jamais aux règles strictes de la vie militaire ce qui n'est pas sans poser problème. Mais le soir ils arrivent à sortir et croiser les filles, un désir bien naturel pour de jeunes gens mais l'amour n'est pas une chose simple...

Un film autobiographique de John Boorman, qui nous plonge dans l'Angleterre des années 50. Une reconstitution parfaite, dont le coté vintage ne pouvait que nous séduire tant nous considérons cette période comme un sommet de l'élégance. La vie en caserne est un milieu parfait pour une comédie, il n'y a pas à forcer le trait, la bêtise militaire suffit à elle même pour emporter le rire. C'est le début d'une nouvelle ère, de la société de consommation, le roi meurt, les familles courent acheter leur premier téléviseur pour assister au couronnement de la jeune reine.

C'est le type même du film qui par sa volonté d'être exact dans sa reconstitution peut sombrer  dans un académisme ennuyeux. Ici il n'en est rien.Par sa légèreté, son humour so british, ce film subtil de John Boorman est un pur délice, une ode à la vie !

vendredi 16 janvier 2015

Himmler, The decent one - Vanessa Lapa

Etrange, fascinant documentaire qui dresse une biographie de Heinrich Himmler à travers la lecture de ses écrits intimes récupérés par les soldats américains à la Libération. Longtemps disparus, ils ont été  retrouvés  et authentifiés récemment chez un particulier à Tel Aviv. Des documents rares qui révèlent la vie intime de celui qui planifia et dirigea la solution finale, et surveilla au plus près que tout était bien exécuté.
A ces lettres lues par des comédiens, Vanessa Lapa colle des films d’archives pour la plupart inédits qu'elle a cherchés dans des archives privées, voulant à tout prix éviter les images de la propagande nazie. Un travail de précision impressionnant qui nous pousse à approfondir la lecture des lettres du criminel nazi qui si elles peuvent apparaitre anodines voire mièvres finissent par révéler le poison qui envenime le dignitaire nazi dés son plus jeune age. Ainsi qualifie t-il en 1914 alors qu'il n'est qu'un jeune adolescent, les prisonniers russes de "vermine"... Nous apprenons aussi  que lui l'homophobe fasciné par les corps des jeunes SS lisait jeune homme Oscar Wilde, certes avec dégout, mais il le lisait tout de même...
Un homme capable d'écrire à sa jeune fiancée qu'il l'aime mais qu'il l' aimerait toujours moins que sa patrie, il finit d'ailleurs par la remplacer quand elle n'est plus en âge de lui donner des enfants par une maitresse plus jeune... il est aussi  capable d'envoyer sa fille visiter le camp de Dachau pour son instruction, cette dernière en revient d'ailleurs enchantée... Sa correspondance faussement banale  révèle qu'Himmler n'était ni un bon père, ni un bon mari, mais un type narcissique et totalement égocentrique, pas doté d'un grand courage physique, d'ailleurs ses intestins le lâchent au milieu de la guerre, lui le chantre de la pureté est horrifié par cette chiasse dont il ne peut plus séparer.

Un documentaire passionnant souvent glaçant , l'horreur peu montrée est toujours présente. On apprend dans le générique de fin que Gudrun la fille de Himmler dirige une association en Bavière qui vient en aide aux anciens criminels nazis... Le film de Vanessa Lapa ne donne aucune explication sur le personnage et son glissement vers le mal absolu, il ne défend aucune théorie, il rend compte d'une vraie complexité . Terrifiant!

mercredi 14 janvier 2015

Someone You Love - Pernille Fischer Christensen

Il y a des films qui parfois vous laissent de marbre, ce fut le cas de ce Someone you love vu en avant première au cinéma l'Arlequin. Nous n'avons pas grand chose à lui reprocher, l'histoire classique poignante, des interprètes parfaits mais jamais nous avons été transportés, et il a fort à parier qu'il ne restera pas grand chose de cet instant cinéma dans quelques mois et surement pas un désir de nous replonger dans cette fiction danoise.

Histoire d'un chanteur installé à Los Angeles qui revient dans son pays natal, le Danemark pour enregistrer un nouvel album. Son passé est  tumultueux, drogue, alcool, femmes....mais il semble avoir  décroché de toutes ses addictions comme en paix avec lui même. Aussitôt arrivé, sa fille avec qu'il a eu peu de relations fait son apparition avec son fils qu'elle élève seule. Elle lui réclame de l'argent pour financer l'achat d'un appartement , les relations sont froides, il ne montre que peu d’intérêt pour son petit fils, Noa.... Mais il se retrouve malgré lui à devenir son "babby sitter" quand sa fille lui annonce qu'elle doit partir en cure de désintoxication sur injonction de son patron, pour ne pas perdre son boulot... Engagé dans l'enregistrement de son album, il n'a pas vraiment le temps de s'occuper de Noa  ....

C'est plein de musique, Mikael Persbrand a la voix chaude d'un Léonard Cohen, un physique cabossé , le corps recouvert de tatouages, il se comporte comme un ours et le seul suspens est de savoir si son armure va se fendre devant le désespoir de son petit fils... le film repose principalement sur son charisme, c'est un peu léger et sans surprise.

lundi 12 janvier 2015

Remise de peine - Patrick Modiano


La lecture du dernier roman de Patrick Modiano Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier nous a donné l'envie de nous replonger dans un plus ancien Remise de Peine, parce qu'ils ont en commun un épisode de l'enfance de l’écrivain restée à jamais mystérieuse...
Une récit où deux jeunes  frères se retrouvent gardés par des amies de leur mère partie en tournée avec sa troupe de théâtre dans les pays francophones, la menant ainsi jusqu’en Afrique du Nord,  alors que leur père est plus ou moins en affaires avec des pays de l'Amérique du sud. Les deux enfants se retrouvent  dans une maison de Jouy en Josas. Avec eux quatre femmes, Annie une ancienne acrobate de cirque, Hélène et sa mère la pas commode Mathilde, puis une jeune fille sur qui repose la garde des enfants. Il y a en permanence des personnages de passage tout droit sortis de films de gangsters, la maison est comme une base arrière d'une vie parisienne que l'on peut imaginer tumultueuse. Le père passe parfois, maladroit avec ses enfants mais suffisamment mystérieux pour les fasciner. Patrick et son frère s'amusent de ce monde, ils se créent leur propre histoire autour d'une maison voisine mystérieuse.
Vivre dans ce village avec un pedigree si vague n'est pas chose aisée pour ces enfants, c'est comme s'ils portaient en eux le diable, l'ainé est vite renvoyé de l’école privé... puis un jour tous disparaissent, les gamins finissent chez la voisine, recueillis par la gendarmerie venue inspectée la maison... la bande d'amis n'était vraiment pas nette.
Un roman révèle toute la magie de l'écriture concise de Patrick Modiano qui rend parfaitement compte de la fascination que les adultes peuvent exercer sur les jeunes enfants. Enfants qui restent les spectateurs lointains des évènements, tel Fabrice à Waterloo, une distance qui crée le mystère qui ne sera jamais élucidé.  Les personnages disparaissent brutalement de la vie des deux jeunes frères, cet épisode nourrit la mélancolie de l'écrivain qui semble parfois écrire un roman comme on jette une bouteille à la mer dans l'espoir irréel d'obtenir un signe.
Bouleversant par l'évocation de son jeune frère, les deux gamins sont proches, solidaires, complices...celui-ci allait mourir brutalement d'une leucémie foudroyante, une disparition qui allait assurément renforcer le sentiment de solitude de l'écrivain privé de celui avec qui il partageait les souvenirs communs de ses jeunes années. 

 Cela commence ainsi:

"C'était l'époque où les tournées théâtrales ne parcouraient pas seulement la France, la Suisse et la Belgique, mais aussi l'Afrique du Nord. J'avais dix ans. ma mère était partie jouer une pièce en tournée et nous habitions, mon frère et moi, chez des amies à elle, dans un village des environs de Paris."

Après il n'y a plus qu'à se laisser porter par la prose envoutante du nouveau Prix Nobel de Littérature ...

dimanche 11 janvier 2015

Anita Eckberg (29 septembre 1931 - 11 janvier 2015)

En se baignant dans la fontaine de Trévi à Rome dans La dolce Vita de Federico Fellini sous les yeux de son partenaire Marcello Mastroianni, l'actrice suédoise entra définitivement dans l'histoire et la légende du cinéma en une scène.
Sublime séquence sensuelle qui fit de l'actrice une star planétaire, ne laissant pas présager sa fin de vie plutôt triste, esseulée dans une maison de retraite... R.I.P

Le Jazz de Cabu

Voir Cabu suffisait pour aller mieux, le visage radieux de cet homme donnait tout simplement l'envie de vivre. Nous avons cette impression de l'avoir toujours vu, un crayon et un carnet à la main dessinant du matin au soir rien ne lui échappait. Ni la bêtise de ses concitoyens, ni la beauté du monde. Cabu était aussi un amoureux de la musique, il avait une passion pour Charles Trenet et le jazz, le swing rythmait son coup de crayon ...

Il avait ainsi réalisé sa compilation de Jazz en quatre albums, une petite histoire du swing de Louis Armstrong à Miles Davis où nous retrouvons tous les classiques de la musique noire américaine: Duke Ellington, Count Basie, Art Tatum, Budd Powell... impossible de citer tous les noms de ces géants mais pour illustrer notre billet nous avons choisi un morceau de Louis Jordan, Early in the Morning.

Y'a de la joie dans le Jazz de Cabu, c'est notre album de la semaine !


samedi 10 janvier 2015

Les Indes Galantes - Jérôme Corréas (Les Paladins)

Ce fut une heureuse coïncidence que de nous retrouver à un spectacle dans cette période sombre pour assister à une représentation du premier Opéra Ballet de Jean-Philippe Rameau dirigé par Jérôme Corréas, un merveilleux spectacle pour nous reconduire sur le chemin de la  joie. Une célébration de l'amour, des plaisirs des sens dans une mise en scène contemporaine de Constance Larrieu qui intègre parfaitement au spectacle des marionnettes géantes sources de fantaisie et d'humour... C'était beau, léger et cela nous démontre si c'était nécessaire que la musique Baroque n'est en rien un vestige des temps anciens, mais  au contraire une musique d'une fraicheur juvénile intemporelle. De la musique, du chant, de la danse, des marionnettes, un hymne à la joie et à l'insouciance, une véritable source d'inspiration et une invitation à s'ouvrir sur le monde...

Spectacle jubilatoire qui quelque part nous invite tel le cri de François Morel dans sa dernière chronique à france inter à nous aimer à tort et à travers .


Pour en savoir plus sur ces Indes Galantes et  Jérome Corréas, n'hésitez pas à écouter une émission de France Musique de Lionel Esparza, Cliquez Ici

jeudi 8 janvier 2015

Liberté - Paul Eluard - "Nous sommes Tous Charlie"



Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.


Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1945, Les Editions de Minuit

Rod Taylor (11 Janvier 1930 - 7 Janvier 2015)

Avec le temps qui passait, un des plus grands soucis d’Alfred Hitchcock fut de trouver de nouveaux acteurs pour ses premiers rôles... Adieu Cary Grant, James Stewart, Ingrid Bergman ou Grace Kelly... les pointures de sa période d'or n'étaient plus là pour donner un coté sex appeal à ses films ... Ce fut l'occasion pour certains seconds couteaux de se retrouver en haut de l'affiche. Rod Taylor fut de ceux là, il fut l'acteur principal Des oiseaux et ce fut bien ces derniers qui furent la véritable vedette de ce film.
Rod Taylor fit une dernière apparition dans Inglorious Basterd de Quentin Tarantino où il incarnait Winston Churchill. Hitchcok et Tarantino dans sa filmographie ce n'est pas rien . R.I.P!

mercredi 7 janvier 2015

Charlie Hebdo, mon amour !


Nous avons grandi avec Charlie hebdo. De cette joyeuse bande, nous avons appris l’irrévérence, nous avons nourri notre anticléricalisme,  nous avons également appris à rire de tout et surtout de la bêtise. C'est le journal de la joie de vivre en toute liberté...

Que croyaient ils ces immondes assassins en tuant ces enfants de Voltaire? Eteindre les lumières et nous plonger dans l'obscurité.... Quelle drôle d'idée ils peuvent se faire de notre douce France, n'ont ils donc pas compris que ses piliers fondateurs sont inébranlables? Ils ont voulu tuer Charlie Hebdo, ils l'ont rendu immortel. Inscrivant définitivement dans le marbre les dessins de Cabu, Wolinski, Charb, Honoré et Tignous, merveilleux caricaturistes dignes héritiers du génial Daumier. Ils sont morts comme des résistants, le feutre à la main !

Comment s'en sortir, comment rebondir, tout simplement avec plus de liberté, plus de tolérance, reprendre les mots du Maire d'Oslo lors d'un entretien donné au  Monde après les terribles attentats menés par Anders Breivik et les faire notre:


« En regardant cette foule tranquille hier, les personnes innombrables qui se recueillaient, ces fleurs partout, j'ai compris que le tueur avait perdu : on le punira en réagissant avec plus de tolérance et de démocratie. Il nous a pris des êtres chers, mais pas ce que nous sommes. Il espérait entrer dans l'Histoire en délivrant un message au monde entier, il nous a soudés et renforcés. »

Nous pourrions également faire notre les mots du Roi de Norvège Harald, en reprenant la conclusion de son discours du 23 juillet 2011:

C'est quand notre nation est mise à l'épreuve de la force que la solidarité et le courage du peuple norvégien se font jour. […] Je m'accroche à la croyance que la liberté est plus forte que la peur, je m'accroche à la croyance en une démocratie et une société norvégienne ouverte. Je m'accroche à la croyance en notre capacité à vivre librement et en sécurité dans notre propre pays"

Nous pleurons ce soir, mais nous rirons à nouveau ...

dimanche 4 janvier 2015

JP Nataf - Clair (2009)


Puisqu'en 2014 nous avons célébré le talent de Jeanne Cherhal, nous avons décidé d'ouvrir la nouvelle année avec un de ses bons amis, un innocent aux mains pleines de talents, JP Nataf.
Clair est son deuxième album solo après le remarquable sucre, qu'il a entièrement composé confirmant un sens rare de la mélodie. On ne lasse jamais d'écouter un album de JP Nataf , avec le temps ils ne perdent rien de leur élégance, parfait pour lancer une nouvelle année.

Clair de JP Nataf est notre album de la semaine !


samedi 3 janvier 2015

Pasolini - Abel Ferrara

Evocation du poète, écrivain , polémiste, cinéaste... Pier Paolo Pasolini par le récit de sa dernière journée qui  s'achève sur la plage d'Ostie où il est sauvagement assassiné dans des conditions jamais réellement élucidées. Il est réveillé le matin par sa mère adorée, avec qui il partage son repas, il donne une interview, travaille à un roman, prépare la sortie de "Salo ou les 120 jours de Sodome" dont il pressent presque avec gourmandise le scandale à venir, rencontre son acteur fétiche Ninetto Davoli à qui il raconte le projet de son prochain film. une journée bien remplie pour un homme tout juste rentré d'un voyage en Suède . Puis tard dans la nuit, il rejoint les quartiers louches de la capitale romaine où il embarque un jeune homme dans sa voiture pour une  nuit tragique...
Abel Ferrara ne cherche en aucun cas à donner l'explication de la mort de l'écrivain, il en donne une version réaliste... Pier Paolo Pasolini parlait avec franchise, sans compromis, se faisant des ennemis dans toutes les couches de la société, détestant ostensiblement le monde capitaliste et ses dérives consuméristes... Il était adulé et détesté  mais avec le temps qui passe sa vision sombre du monde à venir sonne terriblement juste.C'est le propre du poète que de poser un regard lucide et sans concessions sur le monde qui l'entoure. A s'en brûler les ailes...

Willem Dafoe est absolument remarquable, bluffant par sa ressemblance, un vrai caméléon... Abel Ferrara filme sans lyrisme, ni emphase, il se fait sobre devant son maitre, il filme avec humilité... Beau et bouleversant!

vendredi 2 janvier 2015

A most violent year - J.C Chandor

Abel Morales a repris les affaires de son beau-père dans le milieu du  fuel. Ils sont plusieurs à se partager le marché new-yorkais, avec des méthodes peu orthodoxes. D'ailleurs Abel a les hommes du procureur sur le dos qui suspectent des malversations. Ils enquêtent sur sa prospère société alors qu'il semble avoir une réelle volonté de respecter les règles, comme il aime à dire il n'est pas son beau père. Il croit à l'idéal américain, certain que ses mérites et son travail seront reconnus
Mais depuis qu'il cherche à acquérir un terminal pétrolier qui devrait lui permettre d'écraser la concurrence, il est régulièrement racketté, ses camions et leurs marchandises sont détournés. Mais Abel refuse de céder à la panique, de répondre par la violence, il suit le chemin qu'il s'est tracé... acquérir le terminal. Mais lorsque sa banque se retire du jeu, tout devient plus compliqué... Abel n'a rien à voir avec son beau-père, mais sa belle épouse a grandi auprès de son père...
Nous comprenons dés les premiers plans l'enjeu du film. Abel signe un contrat, verse un acompte, il lui reste trente jours pour verser le solde pour devenir un heureux propriétaire mais évidemment ce qui parait simple va se compliquer.
C'est diablement filmé, chaque plan est soigné, c'est tiré à quatre épingles comme le héros du film toujours parfait... Mais le problème c'est que cela traine rapidement en longueur, il ne se passe pas grand chose ou si peu pendant deux heures. 81 était parait-il l'année la plus violente de l'histoire de New-York, nous sommes finalement restés à l'écart de cette folie, mortel ennui....
Ce film à qui nous n'avons pas grand chose à reprocher si ce n'est une certaine une vacuité scénaristique ne nous laissera pas un grand souvenir. Nous sommes bien loin de Margin call et nous ne comprenons pas l’enthousiasme qu'il peut susciter. J.C Chandor a voulu nous raconter que l'idéal américain auquel semble croire avec force Abel n'existe pas, nous étions déjà au courant...

jeudi 1 janvier 2015

2015, Année Noire

Pas de craintes, nous ne voulons point mêler notre voix à celles de tous les charlatans de saison et faire de sombres prémonitions sur les mois à venir. Nous avons seulement décidé après une année consacrée à François Truffaut de prendre pour 2015 comme fil conducteur cinéma, le film noir ce qui sera aussi l'occasion de nous replonger dans la littérature du même genre...

Ce genre symbolise pour nous l'âge d'or du cinéma hollywoodien et de ses grands metteurs en scène... Howard Hawks, Fritz Lang, Otto Preminger,... Un couple mythique Humphrey Bogart et Lauren Bacall et des acteurs magnifiques, Edward G. Robinson, James Stewart  ou encore la géniale et   parfois inquiétante  Gene Tierney... des écrivains majeurs, Raymond Chandler, Dashiell Hammett, voire Georges Simenon si nous venons à faire un tour vers chez nous.

Qu'est ce qu'un film noir? Nous dirons que c'est une ambiance particulière avec des personnages troubles. Il faut le plus souvent un cadavre dont la mort ne semble pas très naturelle. Il faut aussi du sexe, nous n'imaginons pas un film noir totalement masculin, la séduction est un élément central venant compliquer la situation des personnages . Pour caricaturer le genre nous pourrions dire que c'est un cocktail de personnages pas très nets, d'alcool, d'armes à feu de sexe et en toile de fond une musique de jazz pour accompagner le tout et au milieu de tout cela un cadavre encombrant. C'est un univers où les personnages ont le droit d'avoir de mauvaises pensées.
Péché Mortel le bijou de John M. Stahl nous démontre qu'un film noir peut exister en couleur...

Difficile de définir le film noir tant le genre regroupe des films différents, raison supplémentaire pour nous promener une année durant dans cet univers cinématographique et littéraire...

Nous souhaitons à tous ceux qui passeront par là une année 2015 lumineuse et colorée ...

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