jeudi 31 décembre 2015

Nos coups de coeur 2015

Une nouvelle année s'achève, nous nous amusons donc à dire nos préférences, et à décerner nos "Carmadou" 2015.

Cinéma:


Sans conteste c'est le dernier film de Arnaud Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse qui nous le plus bouleversé cette année... A nos yeux il est sans conteste le plus grand de nos cinéastes, celui dont nous attendons toujours avec grande impatience le nouveau film . Avec Trois souvenirs de ma jeunesse, il reprend le personnage de Paul Dedalus pour faire un portrait de l'adolescence, des années lycées, qu'il n'avait jamais aussi directement abordé. C'est un film que nous ne cesserons jamais de revoir comme les précédents du cinéaste. Trois souvenirs de ma jeunesse est notre film de l'année...


Littérature:



Christine Angot nous a bouleversé cette année avec Un amour impossible, alors que nous étions restés insensibles  à la lecture de ses romans précédents. C'est tout de même Jean Hatzfeld et son dernier livre Un papa de sang que nous souhaitons célébrer cette année. Jean Hatzfeld est de retour au Rwanda pour interroger les enfants des victimes et des bourreaux du génocide. Il rend compte de manière admirable sans pathos de ses rencontres, c'est bouleversant... Au fil du temps il devient un conteur admirable de cette tragédie. Dès son premier livre  "Le nu de la vie" consacré à ce drame, il a su non seulement rendre compte avec la précision et la rigueur d'un historien, mais aussi créer un objet littéraire sans équivalent et qui nous l'espérons fera date.

Musique:


A regarder nos prix, il convient de reconnaitre qu nous sommes quelque peu franco français dans nos gouts pour ne pas dire franchouillard, nous tenterons donc d'oublier le temps d'un instant que Eleor est un nouveau disque magnifique de Dominique A, pour célébrer la pop anglaise qui nous berce depuis notre plus tendre enfance.
Nous avons choisi de faire album de l'année, What Went Down des Foals, un album qui emporte dés son premier morceau et qui donne une pêche d'enfer... Il ne cesse de tourner sur notre platine.

Théâtre:


C'est sans hésitation le spectacle hors norme Ca Ira (1)-Fin de Louis de Joël Pommerat que nous souhaitons célébrer. Ce fut une claque d'émotion, d'intelligence, un truc que nous ne pouvions même pas envisager...


Arnaud Desplechin, Jean Hatzfeld, The Foals, et Joël Pommerat sont nos héros de l'année...

Pour retrouver le palmarès des années précédentes, cliquez ici

mercredi 30 décembre 2015

Péché Mortel - John M Stahl

Nous avions décidé le 1er janvier de cette année de nous replonger dans les romans et les films noirs. Finalement nous n'avons pas respecté à la lettre notre vœu, peut être tout simplement parce que nous n'avions pas prévu que l'actualité de cette année soit aussi sombre... Nous avons eu néanmoins le désir de revoir le film de John M Stahl Péché mortel que nous n'avions vu qu'une fois et dont nous avions gardé un souvenir assez fort.
Histoire d'un écrivain, Richard Harland qui tombe amoureux d'Ellen Berrent, une jeune femme croisée dans un train... Le mariage est rapide , Richard n'a pas réalisé la jalousie pathologique de son épouse qui souhaite un rapport exclusif avec son époux. Elle ne supporte pas la  présence avec eux de son jeune  frère , un garçon handicapé... Elle est prête à tout pour obtenir satisfaction, même à tout détruire...
Couleurs flamboyantes pour un film noir, où Gene Tierney est magnifique en héroïne glissant dans la folie, elle est fascinante et inquiétante... Mais en revoyant ce film, nous avons surtout vu les lourdeurs de la mise en scène, bien loin de la perfection hitckokienne malgré les sublimes couleurs de ce film ... Le cinéaste n'est sauvé que  par la prestation  saisissante de Gene Tierney sublimement machiavélique et destructrice. Prise au piège elle ne renonce à rien pour entrainer les autres dans sa chute, et créer le chaos au delà de sa propre mort. Cornel Wilde qui lui fait face est bien terne, il manque de charisme, c'est aussi là une autre faiblesse de ce film ...


Péché Mortel clôture notre cycle 2015 année noire

samedi 26 décembre 2015

David Grossman - Un cheval entre dans un bar

Dovalé G. est un humoriste, il monte seul sur scène pour faire rire le public, mission complexe mais l'homme spécialiste du stand up n'a pas froid aux yeux, il n'hésite devant aucune blague salace... Mais ce soir là, dans une petite salle de Natanya, notre humoriste dérape gravement , poussant à l'extrême ses provocations, il harangue le public suscitant la colère et le départ de certains d'entre eux... Au fond de la salle, le juge Avishai Lazar invité par l'humoriste écoute avec dégout le spectacle de celui qui fut son ami d'enfance ... Avant d'être fasciné par ce clown qui se met à nu et révèle brutalement tout son mal être et à travers lui, toutes les souffrances de son pays englué dans une guerre sans fin... 
Nous découvrons au cœur de l'histoire, un épisode fondateur pour l'humoriste alors adolescent; il se trouve en stage de formation militaire dans le désert israélien... On vient lui annoncer la mort d'un de ses parents, mais il ne sait pas lequel, et celui qui doit le ramener non plus...Ce conducteur pour faire passer le temps se met à raconter au gamin déchiré, des histoires drôles ...
Nous sommes, tel le spectateur, parfois agacés puis troublés par Dovalé mais finalement bouleversés et emportés par la puissance de l'écriture de David Grossman. Un très beau texte !

vendredi 25 décembre 2015

L'homme de la rue - Frank Capra

Ann Mitchell, (Barbara Stanwick) , jeune journaliste voit sa rubrique supprimée suite au rachat de son journal par un riche homme d'affaire DB Norton. Furieuse, elle rédige sa dernière chronique sous la forme du courrier d'un lecteur signé John Doe où ce dernier exprime sa volonté de vouloir se suicider le jour de Noël ne supportant plus sa situation de chômeur de longue durée sans espoir d'un avenir meilleur, il dénonce l’état de corruption du pays. L'article fait sensation, les ventes du quotidien explosent mais le journal concurrent suppute une escroquerie...
Ann Mitchell est réengagée, elle doit trouver un visage pour incarner John Doe, c'est  un clochard, John Willoughby alias  le beau Gary Cooper qui s'y colle contre quelques billets. Porté par les discours fraternels de la journaliste il devient un phénomène de société jusqu'au moment où DB Norton débordé révèle la supercherie... L'opinion s'est retournée contre lui, notre malheureux clochard s’apprête à se jeter du haut du toit de la mairie de New York, le soir de Noël comme l'avait annoncé John Doe ...

Frank Capra, cinéaste de la fraternité incarne le mieux l'esprit de Noël, qui est au cœur de ce film dont le héros réclame que cet esprit fraternel de cette fin d'année soit présent chaque jour du calendrier. Nous ne retrouvons pas dans cette comédie la même magie que dans La vie est belle ou Vous ne l'emporterez pas avec vous mais cela reste un beau joyau de sa filmographie .Gary Cooper et Barbara Stanwick forment un duo irrésistible et évitent par leur prestation et leur charisme  que le film sombre dans un humanisme trop naïf  et caricatural. Frank Capra ne se résigne pas à vivre dans une Amérique où les plus faibles restent écrasés par les puissants financiers rappelant qu'avec un peu de fraternité il serait possible de vivre dans un monde plus harmonieux, comme toute la filmographie du cinéaste, ce film peut apparaitre simpliste mais il se révèle un magnifique décryptage des systèmes de communications. Les films de Frank Capra sont toujours plus complexes qu'ils n'y paraissent, il reste un cinéaste indémodable et magique ! 

Film vu dans le cadre du ciné club du Bric à Brac de Potzina et de notre cycle "film de Noël"

jeudi 24 décembre 2015

Un coeur Changeant - Agnes Desarthe

Un officier de l'armée française René de Maisonneuve, homme plutôt maladroit et gaffeur,  passionné par la philosophie de Baruch Spinoza  a épousé la belle Kristina, jeune fille de l'aristocratie danoise, un personnage plutôt fantasque. De cette union improbable, nait Rose élevée tant  bien que mal par sa nourrice . La famille disloquée, Rose âgée à peine de 17 ans se retrouve seule dans les rues de Paris, livrée à elle même sans rien savoir de la vie, elle est une proie facile dotée d'une naïveté incurable.
Elle se retrouve à faire le ménage dans une auberge, elle plonge irrémédiablement dans la pauvreté avant de trouver secours auprès de Louise  son amante ....ce n'est pas pour autant la fin de ses aventures...

Un roman qui à travers le personnage de Rose fait le portrait de la France du début du siècle dernier et balance sans cesse entre la comédie et le drame.  Un roman qui nous a laissé une drôle d'impression , nous n'avons jamais accroché au style d'Agnes Desarthe mais nous n'avons jamais totalement décroché, persuadés que cette histoire romanesque devenue si rare dans la littérature contemporaine pouvait se révéler formidable au final. Nous avons donc tourner les pages avec espoir, en vain.... peut être n'avons nous pas été à la hauteur, parfois c'est tout simplement le lecteur qui n'est pas bon...

dimanche 20 décembre 2015

Les Suffragettes - Sarah Gavron

Nous n'avions jamais vu de films de Sarah Gavron, Les suffragettes nous a attiré pour son sujet.... Nous n'avons pas vraiment été emballés par la mise en scène. Le choix de la réalisatrice de se rapprocher de ses personnages en remuant sa caméra pour peut-être éviter le piège de l'académisme dans cette reconstitution historique de l'Angleterre du début du siècle dernier n'est pas très convaincant .
Une mise en scène fainéante mais un grand sujet que celui des femmes anglaises parties à la conquête du droit de vote, condition pour elles d'être prises en considération par les pouvoirs publics et notamment se défendre pour améliorer des conditions de travail particulièrement abominables pour les ouvrières .

Leur mouvement au début pacifique se trouve confronté à un mur, et à une réponse de plus en plus violente... Elles n'ont pas vraiment d'autres alternatives que de s'engager dans l'action violente et de rejoindre la clandestinité. Elles sont prêtes à tout, perdre leur travail, famille et enfants, tant le droit qu'elles réclament leur apparaît comme un minimum, une reconnaissance qui leur donnerait une dignité.  Quand la loi n'est pas juste, la justice doit passer avant la loi...

Cette histoire nous la vivons à travers Maud, une jeune ouvrière dans une blanchisserie qui se retrouve emportée un peu malgré elle, mais dés qu'elle en saisit le sens, son engagement est  total... Sujet passionnant, actrices formidables (Carey Mulligan, Helena Bonheam Carter, Meryl Streep) nous avons oublié les faiblesses de la mise en scène et les lourdeurs de style mais ce n'est pas certain que cela fonctionne une deuxième fois...

samedi 19 décembre 2015

Dark Circus - Compagnie Stereoptik


Un son de guitare, un écran blanc, une ville apparait, dessinée en direct sous nos yeux , au milieu un cirque... Nous pensons alors au mystère Picasso, mais très vite nous oublions le film de Clouzot où Picasso cabotinait .
Dark Circus, nouveau spectacle de la compagnie Stereoptik ,c'est tout autre chose et surement pas un numéro tape à l’œil. Ils sont deux, Jean-Baptiste Maillet à l'orchestre et Romain Bermond à la table à dessin, et tout va fusionner ...
C'est une rencontre étonnante entre la musique, le dessin, le théâtre d'objet et d'ombre, la vidéo c'est un objet théâtral singulier propre à eux , où avec l'aide de technologies actuelles ils nous proposent une plongée dans l'enfance de  l'art quand le bricolage était à l'origine de l'illusion. Nous retrouvons ici l'esprit de Méliès, la poésie et la simplicité des dessins de Lascaux.

Un cirque, des numéros qui s'enchainent et qui finissent en catastrophe, c'est un Dark Circus, sombre mais comme dans les films de Charlot, on se rit sans pitié de la catastrophe. Le cirque reste  lieu de poésie dans une ville aux immeubles froids où les gens se croisent sans se voir, un lieu improbable tel ces herbes folles qui apparaissent parfois au bord d'un trottoir refusant la loi du bitume.

Nous avons été littéralement scotchés par le spectacle nous avons aimé le rire des enfants. C'était magique, une programmation parfaite pour cette période de Noël .

 

Le grand Jeu - Nicolas Prisier

 Pierre Blum est  un homme dans la dèche, il fut écrivain d'un roman apprécié par la critique qui connut un certain succès, il était proche des mouvements d’extrême gauche. Puis plus rien, sa femme l'a quitté, il végète dans une chambre de bonne, refuse de travailler.
Il est approché par un homme Joseph Paskin qui se présente comme un homme d'influence et de réseaux indispensables aux gens de pouvoir... Cela ressemble au départ à une rencontre de hasard, mais très vite nous comprenons que ce dernier n'a pas sa place dans cette histoire. Il lui passe commande d'un livre qui serait un appel à l'insurrection,  un livre de gauchiste, que le commanditaire souhaite utiliser pour déstabiliser le ministre de l'intérieur.
Une commande plutôt bienvenue pour le héros , cette arrivée inespérée de subsides est  une bouée d’oxygène mais il se retrouve pris dans une histoire qui le dépasse et qui finit par le mettre en danger...

Un film politique, un genre plutôt rare, notre dernier souvenir c'était l'Exercice de l'état.

C'est plutôt brillant, bien mené avec des zones d'ombres, c'est aussi un portrait inquiétant de l'exercice de pouvoir où les manipulations sont multiples et dont  finalement personne ne connait l'entière réalité des faits. Le film  se rattache à nombre d'affaires récentes, ce qui vient donner une crédibilité aux propos tenus, et qui nous rappellent que les barbouzes sont toujours là...

Melvil Poupaud, André Dussolier,et Clémence Poésy sont tous trois parfaits dans les rôles principaux de ce thriller subtil bien loin des films sans finesse d'Yves Boisset. une belle surprise de cette fin d'année !


Jonah Lomu (12 mai 1975 - 18 novembre 2015)

 
Il y a toujours des signes précurseurs avant les révolutions. En effet, dés la première coupe du monde de Rugby, les néo-zélandais avaient déjà eu l'idée de mettre en bout de ligne un gaillard au physique d'avant.  Ce fut un régal pour John Kirwan de se retrouver à jouer face à des gringalets qui ne surent jamais comment l’arrêter... La première coupe de monde du rugby fut aisément gagnée par les blacks..
La véritable révolution ce fut Jonah Lomu, un physique incomparable, des cuisses de pilier, une course rapide, un joueur jamais vu au poste d'ailier qui avait appris à courir au rugby à 7. Xavier Garbajosa préféra même s'écarter en demi finale de coupe du monde en 1999 plutôt que de se mettre sur la route du gaillard, le laissant aller à l'essai. Lancé, Jonah Lomu était tout simplement inarrêtable. Le seul truc qu'il n'aimait pas c'est d'avoir à se retourner et à se baisser pour aller ramasser un ballon joué dans son dos... Ses adversaires ont vite compris cette petite faille ...
Trop fort Jonah,  ce fut d'ailleurs  peut être là une faiblesse des blacks de cette génération qui trop certains que leur ailier était une garantie de victoire en avaient perdu leurs vertus collectives... Il faut dire qu'ils ont manqué  de chance en 1999 en tombant sur un phénomène plutôt rare et totalement imprévisible: le génie français !

Jonah Lomu n'a jamais gagné la coupe du monde, mais il a changé définitivement la face du rugby le faisant entrer dans l'air du professionnalisme. 

vendredi 18 décembre 2015

Mia Madre - Nani Moretti

Le dernier film du cinéma italien c'est un peu sa Nuit américaine ....Mais François Truffaut avait réglé le cas de sa mère dés les 400 coups , la vie du réalisateur qu'il incarnait y était entièrement consacrée au septième art.  Dans Mia Madre, dernier film de Nanni Moretti  le rôle du réalisateur  est joué par une femme (magnifique Margharita Buy) qui doit jongler entre le tournage de son film et les visites qu'elle doit rendre à sa mère dont la vie ne tient plus qu'à un souffle. Une histoire assurément nourrie par ses propres expériences cinématographiques.
Une mère magnifique qui par moment nous rappela celle de Ma saison préféré de André Téchiné interprétée  par la remarquable Marthe Villalonga. Une mère aimante, humaine, une ancienne professeur à qui ses anciens élèves ne manquent jamais de rendre visite quand ils reviennent dans le quartier de leur enfance. Cela veut tout dire.... Une mère mais aussi une grand mère qui sait user de ses trésors de pédagogue pour aider sa petite fille dans l'étude du latin.
Un tournage de film, histoire d'une usine qui vient d’être rachetée et dont les employés n'acceptent pas le plan social et les suppressions d'emplois décidés par le nouveau patron au prétexte que c'est le seul moyen d'éviter la faillite. Un patron incarné par un acteur américain cabotin absolument insupportable incapable de retenir trois répliques, joué magnifiquement par John Turturo ... Tout se complique sur ce tournage où la réalisatrice doit faire face à tous les problèmes, et notamment ceux créés par sa vedette qui a besoin d'être maternée alors qu'elle est parfois ailleurs ... avant de rejoindre à l'hôpital  sa mère et son frère qui garde son calme et lui offre son épaule solide pour surmonter ce temps de crise...

Un superbe film de Nanni Moretti rempli d'humanité, qui confirme que le cinéaste italien est un de nos grands auteurs contemporains. Un film simple, universel, bouleversant et drôle... Présent dans la dernière sélection du festival de Cannes est tellement mieux que celui de Jacques Audiard !

samedi 12 décembre 2015

Les noces de Figaro - Wolfgang Amadeus Mozart


Pour les profanes d'art Lyrique que nous sommes, l'Amadeus de Milos Forman assurément un des plus grands biopic de l'histoire du cinéma est une aide précieuse, un outil qui nous a permis de mieux mesurer la subtilité de la musique de Wolfgang Amadeus Mozart où les voix se croisent sans jamais sombrer dans la cacophonie, c'est divinement beau.

Les Noces de Figaro . Histoire d'un journée folle où la comte Almaviva cherche à séduire la camériste que doit épouser son fidèle serviteur Figaro ce même jour. Situations cocasses où les quiproquos s'enchainent et où chacun finit plus ou moins à tort ou à raison de douter de l'autre. La mise en scène de Galin Stoev servie par une scénographie originale qui parvient à nous faire découvrir le hors champ, révèle toute la drôlerie et la légèreté du texte sans jamais masquer le coté incisif du regard de Beaumarchais sur les mœurs de son temps, celui d'un monde en déliquescence, la fin d'un temps et l'inévitable Révolution à venir. Nous retrouvons là le coté truculent du Mozart de Forman et son désir de liberté.

Les voix étaient belles, la musique divine, ce fut là un très beau Figaro !

vendredi 11 décembre 2015

Back Home - Joachim Trier



"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux: c'est le suicide." Le Mythe de Sisyphe - Albert Camus.


Nous attendions avec impatience la sortie du troisième long métrage de Joachim Trier après avoir découvert les deux premiers et notamment le bouleversant Oslo 31 août. Deux films pour se faire une belle cote dans le monde de la cinéphilie  qui  lui a permis assurément d'obtenir des moyens plus importants pour tourner son troisième long métrage tourné aux Etats Unis, bien loin de l'univers de sa Norvège natale avec des acteurs de renommée internationale, Gabriel Byrne, Isabelle Huppert et Jesse Eisenberg .
Néanmoins ce n'est pas par hasard que nous avons cité Albert Camus en exergue tant la question du suicide reste centrale dans la filmographie du cinéaste norvégien. Le film s'ouvre au moment où une exposition s'organise à New-York consacrée à la photographe Isabelle Reed décédée des années plus tôt dans un accident de voiture , tout prés de son domicile après voir couvert les pires conflits aux  quatre coins de la planète.
A cette occasion son mari et ses deux enfants vont se retrouver. L'ainé est un universitaire marié qui vient de découvrir les joies de la paternité, le second est adolescent sauvage et boudeur, il semble vivre à part, et cherche à éviter tout lien avec les adultes, comme nombre gamins de son âge, peu joyeux, accro à son ordinateur il semble fragile, au bord de la dépression ....
Le journaliste qui travaillait en duo avec la photographe, organisateur de l'exposition annonce à l’époux de cette dernière qu'il s’apprête à révéler au public  dans un article de presse la vérité sur la mort de l'artiste , son suicide. Une vérité qu'ignore son plus jeune enfant...
Le film peut apparaitre par ses moyens de production moins personnel, plus froid, moins inspiré il sera peut être dans la filmographie du cinéaste un film de transition qui lui aura permis de s'ouvrir de nouveaux horizons... La dépression est encore au cœur de son propos mais pour autant son cinéma n'est jamais déprimant, il est juste plein d'humanité. C'est parfaitement joué, magnifiquement filmé la qualité de ce film est indiscutable on sent même la patte de Gus Van Sant dans sa manière de filmer l'adolescent en crise.
Nous n'avons pas été aussi bouleversés par ce nouveau film que pour les précédents mais Joachim Trier confirme qu'il est un cinéaste qu'il convient de suivre !

samedi 5 décembre 2015

L'idiot - Yuri Bikov

Dima est un jeune plombier, consciencieux et travailleur... Le soir il étudie pour devenir  ingénieur. Il vit avec sa femme et son enfant chez ses parents. Son père, comme lui est d'une honnêteté parfaite refusant notamment de voler le matériel neuf dans son travail, il est mis à l'écart par ses collègues pour cela...
Dima est appelé en toute urgence pour vérifier la canalisation d'un immeuble qui  en temps normal n'est pas sous sa responsabilité mais son collègue est ivre depuis trois jours. Il découvre une catastrophe, les murs porteurs sont fendus sur tout le long, l'immeuble est en train de s'effondrer...
 Il essaye d'alerter les autorités qui festoient ensemble pour célébrer les cinquante ans de Nina Galaganova, la maire... Nouvelle désastreuse pour les joyeux convives  alors qu'ils ont perçu des fonds pour réhabiliter cet immeuble, fonds qui ont surtout servi à les engraisser... Nous découvrons  un niveau de corruption où toutes les autorités sont compromises... le jeune plombier devient très gênant....

Un mur fissuré qui n'est ici qu'un Mac Guffin pour faire un portrait social de la Russie et  mesurer le désastre... Nous sommes bien loin de l'image triomphante que Vladimir Poutine poitrail en avant essaye de représenter au noveau international. Le système est totalement corrompu avec un état sanitaire désastreux. Cela confirme  les derniers résultats démographiques alarmants du pays. L'écroulement du système soviétique qui assurait à minima des soins de santé a signifié une catastrophe sociale .

C'est filmé de manière efficace, le récit est tenu, c'est sombre et parfois d'un cynisme qui fait froid dans le dos... il n'y a pas beaucoup à espérer de la Russie, le malheur semble faire partie de ses gênes.... La seule source d'espoir c'est finalement que ce film existe.... L'expression critique subsiste , c'est déjà ça !

Richard Hawley - Hollow Meadows

Alors que le monde entier semble écouter le dernier album d’Adèle... Dans notre coin nous ne cessons de laisser tourner la dernière production du plus  grand crooner actuel des iles britanniques.
Certes Adèle ne manque pas de talents mais nous avons peu d'affection pour ses productions convenues et millimétrées faites pour contenter chacun. Nous préférons toujours les états d’âmes de l'élégant Richard Hawley aux chansons sans âmes de la nouvelle star planétaire. La voix chaude du Britannique réchauffe au retour de la saison froide, voila une belle proposition pour la cop21, se réchauffer au son de Richard Hawley. On ne se lasse jamais de sa voix et de sa musique aux subtils arrangements.

Richard Hawley est une source de chaleur sans effets nocifs, Hollow meadows est un album magnifique !


mardi 1 décembre 2015

Dominique A en concert au théâtre de l'Onde


Une formation typiquement rock, deux guitares, une basse qui se partage parfois avec les claviers et un batteur. Un concert rempli d’énergie et de rage, Dominique A porté par son dernier album Eleor une pure merveille revisite sa discographie de plus en plus imposante avec le temps qui passe. Dominique A semble heureux sur scène de jouer ses œuvres , sa joie est hautement communicative...
Surtout ne pas penser aux chansons qui ne sont pas jouées cela pourrait créer un sentiment de frustration alors que le chanteur a offert deux heures durant , une prestation de haut vol et du moment qu'il nous offre L'horizon... . Il suffit d'entendre Le Courage des oiseaux la chanson de ses débuts, lors d'un de ses rappels pour mesurer combien le chansons de Dominique A ne vieillissent pas, elles ne font qu'embellir avec le temps qui passe.
C'est assurément notre plus grand chanteur auteur compositeur du moment, qui nous a offert un instant de grâce. Magique !

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