samedi 30 juin 2012

Le verdict - Sidney Lumet (1982)

C'est une histoire assez simple, celle d'une jeune  femme plongée dans un coma irréversible après l'erreur d'un anesthésiste. Issue d'un milieu modeste la famille n'a pas les moyens de s'offrir les services d'un cabinet d'avocats prestigieux dignes pour défendre les droits de la victime et de lui permettre d'avoir accès à des soins . Leur seul recours,  Frank Galvin, un avocat alcoolique en pleine déliquescence qui voit dans cette affaire une dernière chance de renouer avec son idéal de justice. Ce dernier refuse une offre qui semble pourtant inespérée de 210 000, 00 $ de la partie adversaire provoquant la colère de ces clients. Il se lance dans un procès  face à un cabinet aux moyens illimités, l'issue semble certaine...

C'est une histoire assez classique, un genre propre au cinéma américain, le scénario de David Mamet  est sans faiblesse. Mais ce qui fait la force de film c'est la mise en scène totalement maitrisée de Sidney Lumet, et l'interprétation sans faille de Paul Newman, James Mason et Charlotte Rampling. En quelques plans, sans un mot, Lumet fait en ouverture un portrait remarquable de l'avocat dont on comprend tout de suite la faille... Le film n'est finalement pas très bavard, il n'y a pas beaucoup d'action mais c'est d'une intensité rare durant deux heures, c'est la marque du génie de Sidney Lumet . Si ce film n'est en rien une comédie nous serions tentés néanmoins de le mettre dans la filiation des films de Capra, il nous révèle l'espérance d'une Amérique qui se refuse à céder à la raison du plus fort, qui reste  fidèle à ses pères fondateurs, thème déjà abordé dans un film précédent du cinéaste douze hommes en colère. Le jury populaire  est ici vu comme une garantie contre la corruption des institutions qui ne fait aucun doute au vu du comportement partial du juge alors que chez nous la volonté récente de l'étendre  aux tribunaux correctionnels a été vue et surement à juste titre comme une dérive populiste. Chaque pays est définitivement marqué par son histoire, rendre justice est définitivement une affaire compliquée!

Au final, Frank Gavlin doit plaider, tous ses témoins ont vu leurs propos détruits par la partie adverse, il ne peut se reposer sur aucun élément du dossier, alors il fait le choix de plaider sur ce qu'est la justice, il place les jurés devant leur responsabilité, ne pas céder devant les puissants. Cela nous a rappelé Robert Badinter plaidant  pour la défense de Patrick Henry, il n'avait aucun élément dans le dossier pour attenuer l'horreur du crime. Il fit le choix alors de plaider contre la peine de mort, de plaider pour son combat qui trouvait à ce moment là tout son sens !

Le verdict de Sydney Lumet vu au Champo est un très grand film !

jeudi 28 juin 2012

L'âge de glace 4: A la dérive des continents.


Me voici me voilà ! Et non, ce n'est pas le Carmadou qui tape sur son clavier ces quelques mots que vous voyez. Je suis un petit coucou qui vient pondre son article dans le nid d'autrui*. Mais contrairement à un coucou, je viens pondre mes quelques lignes avec autorisation du grand manitou.

Mais pourquoi suis-je là ? Pour faire un zouli-petit-article sur un chouette dessin-animé : L'âge de glace. L'âge de glace, en quelques mots, c'est un film sympathique, cool et drôle.

Comme à chaque fois, le rideau s'ouvre sur l'intrépide Scrat, l'écureuil qui n'a pas froid aux yeux. Cette étrange créature est toujours accompagnée de son gland qu'il chérit plus que tout au monde. Pour son gland adoré, il est prêt à risquer sa vie et celles des autres ...
Mais à force de jouer à l'aventurier, le mignon petit écureuil se met à faire quelques bêtises, c'est ainsi qu'il déclenche une immense catastrophe.
La terre autrefois rassemblée en un seul continent, une seule grande île, se craquelle pour former les cinq continents que nous connaissons si bien.

Au même moment, mais à l'autre bout du monde, nous retrouvons nos trois acolytes préférés. Sid le paresseux reçoit la visite de sa famille qui en profite pour lui confier la garde de son insupportable grand-mère. Manny le mamouth a quelques différents à régler avec sa fille, en pleine crise d'adolescence. Quant à Diego le tigre à dent de sabre, son caractère n'a pas changé. Il entretient son image de tigre féroce et impassible mais cela ne saurait tarder à changer....

La vie semble belle pour tous, mais le danger approche. La catastrophe déclenchée par l'intrépide Scrat sépare nos héros de leur terre natale.
C'est ainsi que Manny, Diego, Sid et sa grand-mère se retrouvent piéger par les flots de la mer, séparés des leurs.

Après  une violente tornade, les quatre aventuriers sont faits prisonniers par des pirates un peu loufoques mais pas vraiment sympathiques... 
Mais ce n'est pas cela qui va les arrêter!
 Manny est bien décidé à retrouver sa femme et sa fille, il sait pouvoir compter sur ses amis. Parmi les pirates se trouve une joli tigresse qui ne peut pas laisser l'ami Diego insensible, trouvera t-il les mots justes pour qu'elle trahisse ses compagnons?   je laisse deviner aux lecteurs la suite :-)...

Rire et joie au programme !

*Le coucou est un oiseau qui pond ses œufs dans le nid des autres oiseaux pour que ces derniers les couvent à sa place.

dimanche 24 juin 2012

Dance with the devil - l'histoire extraordinaire des Rolling Stones - Stanley Booth

A force de chanter le diable, ils finirent par le croiser sur leur route le 6 décembre 1969 à Altamont, dernier concert d'une tournée américaine. Les Rolling Stones avaient avantageusement remplacé Brian Jones devenu un zombi depuis de trop nombreux mois finissant par couler au fond de sa piscine, par un jeune guitariste virtuose Mick Taylor. Ils sont au sommet de leur créativité, le public assiste avec ferveur à leurs concerts, ils ont définitivement conquis l'Amérique.
Altamont doit être une fête dans la lignée de celle de Woodstock où les anglais furent les grands absents. Grateful Dead, Jefferson Airplane, les Flying Burrito Brothers de l'ami Gram Parsons, parmi d'autres sont prévus au programme de ce rassemblement gigantesque que doivent clore les Rolling Stones. Le service d'ordre a été confié aux Hell's Angels véritables brutes épaisses qui vont transformer le rassemblement pacifique en un déchainement de violence dont l'apogée est le meurtre de Meredith Hunter poignardé par le service d'ordre... Mick Jagger est incapable de calmer la foule, on oublie bien vite que pour la première fois ils jouent Brown Sugar pas encore sortie dans les bacs des disquaires, les Stones s'enfuient au bord d'un hélicoptère surchargé; la catastrophe est évitée de justesse. La fin brutale d'une époque, le bilan est lourd quatre morts au cours de la soirée où la foule sous acide fait un très mauvais trip...
Stanley Booth fut un témoin privilégié, journaliste musical il fut aux premières loges de cette tournée, après de longues négociations il fut accepté par le groupe avec qui il va tout partager, l'herbe, le whisky, la coke ou les acides qui font alors fureur... Ils sont alors la pleine incarnation du tryptique "sexe drogue and Rock n'roll'
Dans la préface de l'ouvrage Greil Marcus qui fut un autre témoin majeur de cette période replace cette époque dans son contexte et nous rappelle combien ce temps fut unique:
"Le public avait pour la plupart, vécu une période de guerre froide, de guerre chaude, d'émeutes raciales, d'émeutes estudiantines, d'émeutes policières, d'assassinat, de viols, de meurtres, de procès, de cauchemars éveillés. Mais Keith, Mick, Charlie, Bill et le nouveau guitariste incarnaient les Rolling Stones, et le public incarnait le public...
Danser dans ces circonstances semblait avoir une valeur transcendantale. Beaucoup de gens pensaient alors que cette musique et ces danses pouvaient contribuer grandement à changer la structure de la société. Ils étaient peut être naïfs, mais ils étaient bien plus intéressants que les personnes raisonnables qui ont suivi. Booth finit par nous affliger avec la phrase suivante: " Dans les années 60, on croyait à un Mythe: que la musique avait le pouvoir de changer la vie des gens. Aujourd'hui, les gens croient à un mythe: que la musique n'est qu'un divertissement " ou que le style n'est que le style, ou que les romans policiers ne sont que des romans policiers
"

Pour avoir précédemment dévoré l'excellente et indispensable biographie de François Bon, nous n'apprenons rien de nouveau dans cet ouvrage. Mais sa force vient de la proximité du journaliste, qui nous offre un témoignage précieux de cette époque intense, nous avons notamment aimé les pages consacrées à la genèse de ce qui s'annonce un des plus grands 45 tours de l'histoire du rock avec les deux titres Brown Sugar et Wild Horses... 
Moins de 48 heures après le drame d'Altamont, Mick Jagger passe la frontière suisse à Genéve avec une valise remplie de billets... Le Capital finit toujours par gagner, il est prêt à ingurgiter, digérer et  à faire de la bande d'anglais une des plus belles machines à fric de la scène rock transformée en grand cirque familial, les tubes deviennent des hymnes publicitaires... L'affront fut de courte durée!

Astral Weeks - Van Morrison

Wikipedia résume parfaitement la genèse de l'album de Van Morrison sorti en 1968, nous ne  nous étendrons pas davantage.
Si évidemment nous ne l'avons pas découvert la semaine de sa sortie, il fait partie de ceux qu'on écoute régulièrement, il ne s'éloigne jamais très loin de la platine.
A chaque fois nous sommes sous le charme de la flute de John Payne et les sonorités de la batterie de Connie Kay venu de l'univers Jazz, cette musique d'une richesse incroyable se révèle intemporelle.

Il n'a pas rencontré à sa sortie le succès escompté par le chanteur originaire de Belfast, mais nous aimons à imaginer qu'il y a toujours quelqu'un quelque part pour l'écouter.

Astral Weeks est un album magique, il est notre album de la semaine!

vendredi 22 juin 2012

Un dictionnaire pour tous !

En passant devant une cour d'école, nous avons assisté à un rituel qui revient à chaque fin d'année scolaire  à Clamart. Tous les enfants de la ville qui terminent leur scolarité en école primaire reçoivent un dictionnaire offert par la municipalité.
La tradition veut que les élèves fassent le tour des maîtres pour obtenir une dédicace sur la page de garde. C'est ainsi que nous avons vu pour notre plus grand joie, les professeurs d'école assaillis pendant le temps de récréation par des élèves désireux de personnaliser le cadeau reçu.

Voila qui ne nous fait pas regretter le paiement de nos impôts locaux !

mercredi 20 juin 2012

Adieu Berthe - l'enterrement de mémé - Bruno Podalydes

Nous avions été déçus par les derniers films de Bruno Podalydes, mais les deux frères  nous sont tellement sympathiques que c'est avec confiance que nous nous sommes rendus dans un cinéma du quartier Montparnasse découvrir leur dernière production écrite à quatre mains. Et nous avons bien fait tant cette comédie douce amère que nous pourrions qualifier de fantaisie nous a rempli de joie, un film dans la lignée des comédies d'Alain Resnais dans un style propre au cinéma français.
Armand pharmacien à Chatou (banlieue calme des Yvelines, pas très éloigné de Versailles donc) partage sa vie entre deux familles, l'officielle où avec sa femme et son fils il partage la maison de sa belle-mère, la clandestine celle de sa maitresse qui le reçoit avec joie s'émerveillant avec sa fille  de ses tours de magie. Armand se rend d'une maison à une autre en trottinette électrique, incapable de prendre une décision, il ne peut se résoudre à quitter son épouse.
Ce qui vient troubler cet ordre finalement bien établi, c'est la mort de mémé, la grand mère que tout le monde avait plus ou moins oubliée dans une maison de retraite, "elle était si discrète". Armand se voit contraint d'organiser ses obsèques, à devoir se prendre en main, décider, peut être là une occasion d'entrer dans l'âge adulte... Mais c'est sans compter sur les entreprises de Pompes funèbres qui sont devenues de véritables entreprises de la mort, pouvant se substituer sans souci au rôle jadis dévolu au curé!

Comédie mélancolique qui fait un portrait sociologique de notre pays: l'immaturité des adultes n'ayant jamais abandonné leurs plaisirs nés dans l'enfance, la solitude des personnes âgées, les adolescents coupés du monde traversant la nuit face à des écrans, accros aux jeux vidéos... La vie est rythmée par les SMS, l'Iphone est devenu un compagnon indispensable, comme un prolongement du bras mais en aucun cas les frères Podalydes viennent nous jouer la complainte du "c'était mieux avant".  Nous avons particulièrement aimé cette partie où Armand découvre dans les affaires de sa grand mère, une correspondance lui révélant une histoire d'amour qui lui était  inconnue...Le film se termine avec l'anniversaire de la fille de sa maitresse organisée dans le jardin de la maison de retraite comme un appel à ouvrir les portes, à ne pas sombrer dans l’indifférence... et si parfois certaines blagues peuvent tomber à plat, nous avons aimé cette douce fantaisie!

Armand s'en est sorti comme un chef il n'a pas eu à choisir !

Un film de Bruno Podalydes, c'est toujours l'occasion de retrouver Isabelle Candelier présente dans les films du cinéaste depuis le merveilleux court métrage 'Versailles Rive Gauche", ou de retrouver Catherine Hiegel  ancienne partenaire de Denis Podalydes à la Comédie Française, une Noemie Lvosky toujours parfaite en hystérique. Valerie Lemercier incarnant une dentiste de la banlieue chic est dans son élément !

mardi 19 juin 2012

Quand la droite perd son âme...

La campagne électorale vient enfin de se terminer, elle fut à notre goût d'un niveau affligeant au vu des enjeux à venir. Si la situation européenne n'était pas si tragique cela aurait pu être risible, les histoires pathétiques de "Tweet" nous rappelant déjà les heures ridicules du "sarkozysme". Le tout s'est terminé à la veille du deuxième tour par un concept nouveau, le "ni-ni" de l'UMP porté par son chef Jean-François Copé, "ni Front National ni Parti Socialiste", un appel clair au vote blanc ou à l'abstention dans les circonscriptions où le parti de la droite n'était plus représenté. Le parti créé par Jacques Chirac  a ainsi refusé de choisir entre un candidat du Parti socialiste et un candidat du Front national, sous prétexte que le Parti Socialiste est allié au Front de Gauche et devient à ce titre infréquentable. Argumentation fallacieuse à nos yeux qui oublie totalement l'histoire contemporaine de notre pays!
Nous n'avons aucun scrupule à écrire que l'Histoire du Parti Communiste Français fut à bien des égards honteuse. Son alliance avec Moscou fut intolérable, acceptant sans état d’âme (ou si peu) les interventions de l'Armée Rouge dans les pays satellites  du bloc de l'est. Après avoir été Stalinien, le parti fut Bréjnevien puis Gorbatchevien pour finir par se sentir orphelin jusqu'à l’avènement "Mélenchon"...
Mais au-delà de cette soumission scandaleuse au pouvoir soviétique, le Parti communiste a tiré sa légitimité de sa participation à la Résistance, de nombreux militants y laissèrent leur vie souvent après d'affreuses tortures... Cet engagement  a donné toute la légitimité au Parti qui a reconnu  alors l'autorité du Général De Gaulle, une union salutaire au moment des combats décisifs. A ce titre, il participa au Conseil National de la Résistance, des membres issus de ses rangs furent nommés ministres du premier gouvernement de la libération, présence confirmée jusqu'en 1947 et la mise en place du plan Marshall...
Cette histoire fit que le Parti Communiste fut accepté dans le jeu démocratique, il eut à diriger des communes, des départements, il accepta le verdict du suffrage universel, rendant le pouvoir à chaque défaite électorale. Nous n'oublions pas également que les députés communistes furent souvent les seuls à dénoncer à la tribune de l'Assemblée Nationale les conditions sanitaires dans lesquelles les ouvriers pouvaient avoir à travailler dans les usines. Martine Sonnet en témoigne dans son remarquable ouvrage "Atelier 62" consacré à son père ouvrier aux usines Renault.
Le Front National ne peut en aucun cas se prévaloir de cette histoire. Lui il en incarne  les pages noires, celles de la collaboration ou de l'Algérie Française et de l'OAS.
Nous entendons bien le discours de Marine Le Pen plus cadré que celui de son père voulant faire reconnaitre son parti comme un parti républicain. Mais le fait d'obtenir plus de 15% des voix à un suffrage universel  n'est pas une condition suffisante à obtenir un tel qualificatif. La mesure la plus emblèmatique de ce parti "la préférence nationale" n'est pas comptabible avec les lois fondatrices de la République, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme inscrite en préambule de notre Constitution.
En effet, toute loi posant le principe de la "préfèrence nationale" serait immédiatement censurée par le Conseil Constitutionnel parce que non conforme à l'article Un de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme:
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."
Tout Homme vivant sur le sol national, qu'il soit français ou étranger, doit pouvoir bénéficier des mêmes droits que ses concitoyens.
Par cette seule mesure, ce parti se met hors de la République, puisque son application lui imposerait de modifier la Constitution et d'en retirer son préambule, clef de voute de nos institutions. Ce serait la fin de la République.
Le débat de savoir si le Front National est un parti républicain, n'a pas lieu d'être tant que cette mesure figure dans leur programme !
Si nous n'avons pas aimé le maintien de la candidate socialiste dans le Vaucluse contre l'avis de sa direction qui a permis l'élection de Marion Maréchal-Le Pen à l'assemblée nationale, la nouvelle doctrine de l'UMP nous a particulièrement ulcérés. Parce qu'ils se veulent les héritiers du gaullisme, ils n'ont pas le droit de renier ainsi l'équilibre politique né de la seconde guerre mondiale. Honte à eux !

Signaux d'après Bjarte Breitig - Un spectacle à découvrir

Signaux © Christophe Loiseau 

Nous découvrons le catalogue de la nouvelle saison du Théâtre Jean ARP, en le feuilletant nous tombons sur un spectacle "signaux" qui  nous dit strictement rien, nous ne connaissons  ni le metteur en scène Yngvild Aspeli, ni l'auteur norvégien Bjarte Breitig. Nous pourrions avoir pour premier réflexe de tourner la page, un peu comme un enfant qui découvre un nouveau plat  et décide par avance et sans y avoir gouté "je n'aime pas". Mais il nous faut lutter contre nos conservatismes, les plus grandes joies sont à ce prix, aller vers l'inconnu.

Une recherche rapide sur les moteurs de recherche nous confirme que Bjarte Breitig n'est pas édité en France, les liens proposés sont tous en langue étrangère, un parfait inconnu dans notre pays. Nous avons pour seule indication le synopsis du spectacle:
"Dans le grand nord, un homme a perdu une main dans un accident. Chaque nuit, il est hanté par les douleurs irrationnelles qu’il ressent dans cette partie de son corps qui n’existe plus. Ces mêmes nuits, une femme erre toute seule aux abords de la maison..."

Nous n'avons pas abandonné pour autant  notre quête, nous avons interrogé Liten Blomma (*), auteur d'un blog remarqué, consacré aux cultures des pays nordiques et scandinaves. Bjarte Breitig ne lui est pas inconnu et nous tenions à partager sa réponse :

 (Bjarte Breitig)

Je ne crois pas que Bjarte Breiteig soit traduit en français, effectivement... et c'est bien dommage (je le regrette autant que vous), car c'est un conteur très acclamé par la critique norvégienne, salué comme l'une des plumes les plus pétillantes de ces dernières années. Il faut reconnaître qu'il n'est pas très prolixe, c'est vrai, mais il reste très apprécié du public et de la presse littéraire, notamment par les jeunes (en y incluant les écoliers du secondaire) parce que ces derniers l'ont déjà récompensé d'un prix. Et c'est ce qui pourrait être très étonnant aux yeux de beaucoup... car Breiteig écrit souvent sur les thèmes de la vie enveloppés par les mystères de la mort : avec des personnages aux prises avec des situations douloureuses (comme la perte, le chagrin, la culpabilité, la solitude, le désir, l'expiation. l'innocence, le deuil ou la honte, etc). A chaque fois, ses textes nous exposent à des personnages aux vies dissolues (de jeunes adultes en particulier), tous confrontés avec eux-mêmes, leur intériorité, et soudain en proie au désespoir.
C'est vous dire combien il ne craint pas de nous faire emprunter des chemins denses, intenses, avec des histoires essentiellement centrées sur des cas existentiels (à la fois sombres et difficiles, mystérieux et ambiguës), des situations en partie liés aux réalités sociales, bien sûr, qu'il s'agisse des rapports entre deux amants, entre les frères et les sœurs, entre les parents et leur progéniture ou même entre les jeunes et les moins jeunes.

Breiteig c'est aussi un style bref, reconnaissable entre tous, faisant preuve d'un sens du discernement et d'une maîtrise psychologique pas moins grande et affutée. Le tout soutenu par une belle langue (grâce à un ton proprement épique dans l'écriture). Les paysages qu'il décrit sont souvent stylisés : des environnements du sein desquels se dégage une sorte de froideur, une ambiance dénuée de vie, et qui semble bel et bien être le propre de nos milieux urbains...

Je pense que vous passerez une excellente soirée durant ce spectacle de marionnettes. En espérant de tout cœur que cet auteur sera traduit en français car il mérite vraiment une audience en France.

Sans aucun doute nous irons voir Signaux au mois de décembre au théâtre Jean Arp, scène conventionnée pour les Arts de la marionnette, le Théâtre d’objet et autres formes mêlées. Pour en savoir plus, cliquez ici.

dimanche 17 juin 2012

Banga - Patti Smith (2012)

Nous avons toujours aimé Patti Smith mais ce que nous ne savions pas avant la lecture de Just Kids, ouvrage consacré à ses premières années New-yorkaises partagées avec Robert Mapplethorpe, c'est que nous aimions autant Patti Smith. Just Kids fut un de nos grands coups de cœur littéraires de ces dernières années où nous découvrions au quotidien dans sa chambre du Chelsea Hôtel une jeune fille, poéte, sensible dont le rêve était de partir pour la France et plus précisemnt Charleville Mézières, la ville natale de son héros, Arthur Rimbaud.
Après un album hommage "Twelve" composé uniquement de reprises, Patti Smith nous revient avec un album plus personnel enregistré dans le studio Jimi Hendrix où naquit son premier album, le formidable Horses.
 Banga est le nom du chien dans le roman de Mikaïl Boulgakov  le maitre et Marguerite, April fool est inspiré de l'auteur Nicolas Gogol, une autre piste Tarkovsky est dédiée au cinéaste russe. La chanteuse ne se limite pas uniquement à rendre hommage aux grands noms de la culture russe...Maria Schneider dont elle fut une proche ou Amy Winehouse dont le destin tragique ne pouvait pas la laisser insensible lui ont inspiré deux magnifiques textes: "Maria" et "This my girl". Amerigo Vespucci, Saint Francois d'Assise sont aussi des sources d'inspiration de la chanteuse qui n'oublie pas d'adresser une prière au Mont Fuji lui demandant de veiller sur le peuple japonais...

Banga est un très grand album!

samedi 16 juin 2012

Portrait d'une enfant déchue - Jerry Schatzberg (1970)

Lou Andréas Sand, ancienne star de la mode, s'est retirée dans un chalet au bord de la mer. Coupée du monde, elle tente de se reconstruire après une sévère dépression nerveuse. Son ami photographe Aaron vient lui rendre visite ayant pour projet de tourner un film sur la vie du modèle. L'occasion pour elle de se replonger dans son passé de star dont elle ne parvient pas à séparer le vrai du faux...

Premier film de Jerry Schatzberg qui décrit  un milieu qui ne lui est pas inconnu puisqu'il fut un photographe de mode avant de se lancer dans une carrière cinématographique. Film terrible qui repose entiérement sur les épaules de Faye Dunaway. D'une beauté étourdissante, elle incarne à la perfection la fragilité du personnage qui sombre petit à petit dans la folie, ne pouvant supporter la pression de ce milieu.
A partir de fragments de vie, par des des flash-backs successifs, le cinéaste tente de reconstituer le puzzle de  la vie de la star, des morceaux manquent, nous ne savons pas si les autres sont à la bonne place, mais nous comprenons la violence de cette vie... la malédiction d'être une beauté.

Sublime !

Vu à la filmothèque du quartier latin

vendredi 15 juin 2012

Nous irons voir Dick Rivers....

Le théâtre Jean Arp propose une formule où si vous achetez une carte dite "buissonnière" vous pouvez assister aux spectacles au prix de cinq euros . C'est cette formule que nous choisissons annuellement. Alors à la lecture de la programmation de la prochaine saison lorsque nous avons vu que c'est Dick Rivers qui serait programmé dans le cadre des Chorus des Hauts de Seine, nous nous sommes retrouvés devant un dilemme, voir ou ne pas voir le "mythique" chanteur des chats sauvages.
Cet homme nous est toujours apparu comme un ringard, si nous pouvons comprendre et partager sa passion pour Johnny Cash ou Elvis, nous avons toujours trouvé ridicule cette façon de singer ses modèles, de jouer les cow-boys. Pour autant comme nous pouvons apprécier la cinéphilie de Eddy Mitchell, nous lui trouvons un petit coté attachant à Dick, qui rappelons nous, a travaillé avec l'immense Alain Bashung, ou a récemment collaboré avec l'excellent Joseph d'Anvers.

Alors c'est décidé pour 5 euros, nous irons voir Dick Rivers en concert !

Pour en savoir plus, cliquez ici


jeudi 14 juin 2012

Ma chambre Froide - Joel Pommerat

Ma chambre froide de Joel Pommerat est l'histoire  d'un groupe d'employés qui se retrouve du jour au lendemain propriétaire d'une société. Nous avions vu précédemment dans la saison la version proposée par le Puppentheater Halle, dont nous avions fait un résumé plus détaillé de l'intrigue, voir ici.

C'est une suite de scènes entrecoupées par des moments de noir absolu, le tout est relié par une voix off qui n'est pas sans rappeler le procédé narratif de certains films de Arnaud Desplechin, . Joué sur une scène circulaire,  avec quatre entrées et sorties, c'est à une véritable chorégraphie où les comédiens ont à se déplacer dans un noir total entre chaque scène. Les déplacements sont d'une précision absolue, la moindre faute et tout s'écroule. Pour eux aucun temps mort, ils ne peuvent pas quitter la pièce, s'écarter de leurs personnages, 2H15 d'intense concentration.  Les spectateurs entourent et surplombent la scène,  nous avons l'impression d'être les témoins directs d'un drame qui se déroule sous leurs yeux, des voyeurs assistant à l'autopsie d'un échec  C'est ici beaucoup plus noir que la version "marionnette", mais cette noirceur a le don de faire ressortir l'humour des situations, un rire nécessaire pour ne pas sombrer dans l'angoisse.
Au cœur de cette intrigue, Estelle personnage complexe doté d'une double personnalité assume  un rôle particulièrement impressionnant qui permet au texte de passer du réalisme social à un monde onirique des rêves de notre héroïne, des scènes d'une beauté rare.
C'est du très grand théâtre contemporain, deux actrices ont eu la gentillesse de nous raconter la genèse de ce spectacle et le fonctionnement créatif de Joél Pommerat qui vit avec ses acteurs, une vraie troupe. Au début des répétitions, le texte n'est pas écrit, la troupe travaille des situations, des déplacements, pouvant jouer une scène du Roi Lear... Le but, faire naitre les personnages, créer l'inspiration de l'auteur. Ils se sont nourris aussi de nombreux reportages consacrés à des cas d'entreprises où les employés ont repris ou tentés de reprendre leur société, citant notamment l'admirable entre nos mains de Marianne Otero. Ils ont également étudié le sens de la comédie chez Pedro Almodovar et Woody Allen .... De ces rencontres, de ces expériences est né le texte d'une justesse incroyable qui colle parfaitement aux acteurs...
Joël Pommerat est assurément un des plus grands auteurs de théâtre mais aussi un très grand metteur en scène, il est indispensable de voir ses œuvres !

Vu aux ateliers Berthier, Théâtre de l'Odéon!

lundi 11 juin 2012

L'appat - Anthony Mann

Nous nous sommes rendus à la séance du ciné club de l'inoubliable Claude Jean-Philippe au cinéma l'Arlequin pour voir un sommet du western: The naked Spur de Antony Mann ( L’appât en Francais). 
C'est une histoire vieille comme le monde, celle d'un homme laissant sa douce aimée pour aller à la guerre. Prévoyant , le Cow Boy Howard Kump (James Stewart) a enregistré sa propriété au nom de sa fiancée qu'il doit épouser à son retour. Mais ce qu'il n'a pas anticipé c'est que sa "Pénélope" va profiter de son absence pour vendre la propriété et partir avec un autre homme. De retour, le soldat " en colère" se transforme en chasseur de primes dans l'espoir de racheter son domaine, sa quête le mène à la recherche d'un assassin Ben Vandergroat (Robert Ryan) qu'il a croisé dans sa jeunesse. 
Le film s'ouvre au moment où aidé par un chercheur d'or, Howard Kemp localise l'assassin présumé. Un troisième homme, un cavalier tout juste libéré par l'armée vient prêter main forte aux deux hommes.. Ils parviennent à capturer  Ben Vandergroat, ils découvrent alors que celui-ci est accompagné d'une jeune femme charmante (Janet Leigh) la fille d'un ami de Ben, décédé .
Après cette arrestation, les complications commencent pour Howard Kemp qui doit ramener le bandit au Kansas, accompagné de ses deux acolytes qui veulent leur part de prime ,compromettant ainsi son projet de rachat... Ben Vandergoard voit bien que les trois hommes ont des intérêts différents, et décide de jouer sur leurs dissensions pour prendre la poudre d'escampette et échapper à la corde promise, la jeune fille s'avère un atout précieux dans son jeu de manipulation... la route s'annonce longue...
C'est un huis clos en extérieur que nous offre Antony Mann, aucune scène d'intérieur, exceptée un petit passage dans une caverne pour se protéger de la pluie,  pour autant l'atmosphère devient vite oppressante. Nous retrouvons ici les figures emblématiques du western, le chasseur de primes, le bandit, le chercheur d'or, l'ancien militaire tueur d'indiens et l'irrésistible blonde. Ben montre de rares talents de manipulateur, le groupe ne peut rester uni les comptes vont devoir être réglés...
Nous sommes loin du western manichéen, chaque personnage porte en lui une forme de complexité, Antony Mann offre un rôle extraordinaire à James Stewart qui montre toute la palette de son talent n'incarnant pas ici un personnage totalement positif... C'est la tragédie dans le western, c'est un groupe d'hommes confronté à la nature sauvage, un sommet ! Nous pouvons juste regretter la qualité de la copie qui ne rend pas honneur au cinéma d'Antony Mann, même les grimaces de Robert Ryan surjouant le méchant n'arrive pas à entamer ce monument !

dimanche 10 juin 2012

Standing at the Sky's edge - Richard Hawley

Richard Hawley est tout simplement le plus grand crooner actuel "Made In England"... Il nous revient avec un septième album au son très électrique où le chanteur anglais passé par Pulp visite de nouveaux paysages sonores,  un virage nécessaire pour tourner définitivement  la page  de Truelove's Gutter, son précédent album , un pur chef d'oeuvre. Il se révèle toujours aussi irrésistible!

Standing at the sky' s edge est notre album de la semaine !


mercredi 6 juin 2012

Ray Bradbury (22/08/1920 - 05/06/2012)

Nous n'avons pas une grande passion pour les ouvrages de science fiction, c'est évidemment François Truffaut qui a nous fait connaitre l'auteur de Farheneit 451 en adaptant le roman éponyme. Texte effroyable où dans un monde futuriste, le livre est banni par le régime en place. Les autorités organisent la destruction systématique de tout ouvrage littéraire, les pompiers sont chargés de cette mission, Montag l'un d'entre eux participe à l'opération avec conviction jusqu'au jour où il décide de soustraire des ouvrages de l'autodafé.Démasqué, dénoncé par son épouse  il parvient à s'enfuir et à échapper à la mort, il rejoint une communauté sur une ile où chacun apprend un livre par cœur pour sauver l'essentiel.

Ce livre écrit en 1953 en pleine période du maccarthysme, écrivains, cinéastes étaient alors menacés par la chasse aux sorcières. Un climat de paranoïa s'était  installé, le roman de Bradbury est en quelque sorte un acte de résistance à cette campagne de délation dont furent victimes de nombreux amis de l'auteur. Mais plus largement il nous rappelle que toutes les dictatures cherchent à contrôler les œuvres littéraires, les scènes d'autodafés nous renvoyant directement au régime nazi
 
Bradbury par la description menée à son paroxysme d'une société  totalement déshumanisée où le sentiment tend à disparaitre, fait de  l'humanisme  une valeur sacrée. Humanisme menacé  par la société de consommation où les populations ont tendance à se désintéresser de la culture et notamment à la lecture. La télévision par la culture de masse qu'elle tend à produire est la première menace de nos sociétés. Un visionnaire avec un talent de poète, tel est le génie de Ray Bradbury !

Si les lecteurs viennent à disparaitre, la tyrannie ne sera pas loin. Tous les lecteurs sont des bienfaiteurs!

lundi 4 juin 2012

La maman et la putain - Jean Eustache (1973)

Diffusion unique au champo du film mythique de Jean Eustache, c'était la foule des grands soirs pour assister à la projection de ce film trop rare, devenu quasi invisible. Nous avions prévu le coup en arrivant longtemps à l'avance pour obtenir le précieux sésame nous donnant accès à la salle vite remplie. La foule attendait sur le trottoir, et c'est Louis Garrel qui passa par là en bicyclette, comme pour rendre un hommage à "son grand frère" Jean-Pierre Léaud, il y a parfois des hasards heureux.

Avant même le début de la séance, le projectionniste nous présenta par avance ses excuses pour les inévitables coupures dues à la qualité de la copie, elles furent nombreuses et prolongèrent la séance d'une bonne heure.Mais nous étions prêts à tout subir pour découvrir ce chef d’œuvre !

Alexandre (Jean-Pierre Léaud), un dandy désargenté part un bon matin avec la voiture de sa voisine, pour retrouver son ancienne compagne Gilberte et la convaincre de se remettre en couple. En vain, la jeune fille qui semble toujours amoureuse d'Alexandre ne cède pas à ses arguments, se rappelant son caractère impossible. Elle aspire à une vie plus bourgeoise et conventionnelle. Alexandre passe ses journées en terrasse de café allant des Deux Magots au Flore où il aime lire.  Il vit à l’œil chez Marie (Bernadette Laffont) qui tient une boutique de vêtements, il y est nourri et partage son lit  . Un après midi, il aborde une jeune fille à la terrasse du café, une infirmière d'origine polonaise Véronika (Françoise Lebrun) qui  devient sa maitresse.... Alexandre jongle entre ses deux amantes, occupant ainsi sa vie oisive, partageant ses états d’âmes et ses réflexions sur le monde...

Tout se déroule à Saint Germain des prés, c'est bavard, c'est en noir en blanc, il ne se passe pas grand chose, c'est de la pure autofiction, Jean Eustache s'est inspiré de sa propre vie, de ses  rencontres, il a d'ailleurs tourné principalement dans l'appartement de sa maitresse  Catherine Garnier à qui il dédie le film. Cela dure 3H40 et c'est absolument somptueux... Jean Eustache dépasse ses maîtres de la nouvelle vague, un pur sentiment d'exaltation vous accompagne à la sortie de la salle !

C'est drôle,le rire est fréquent c'est rempli de références de clins d’œil, le texte est remarquable, Jean-Pierre Léaud tient là son plus grand rôle, toujours présent à l'écran il est sidérant...Un sommet du cinéma !

La copie de la maman et la putain est en très mauvais état, il semble qu'il y ait urgence à sauver le film de Jean Eustache!


Film vu au Champo


Attaque ! - Robert Aldrich (1956)

1944 dans les Ardennes, les hommes du lieutenant Costa sont pris sous le feu des allemands, ils attendent le soutien des hommes du capitaine Cooney, mais celui-ci transi de peur n'intervient pas, préférant rester à l'abri avec ses hommes. Costa a beau dénoncer la lâcheté et l'incompétence du capitaine à ses supérieurs, ces derniers le maintiennent en place. Cooney est un pistonné, il doit son poste à son père,  un juge. Une nouvelle mission s'annonce, l'officier se comporte à nouveau comme un pleutre, provoquant  la mort d'un grand nombre de soldats. Une situation devenue intolérable pour le lieutenant.
Adapté d'une pièce de théâtre ,le film de  Robert Aldrich ne parvient pas à effacer l'aspect théâtral avec notamment des personnages trop manichéens qui enlèvent de la justesse au propos. Nous atteignons le sommet de la lourdeur avec une explication psychanalytique de la peur et de la lâcheté du capitaine réfugié dans la consommation excessive de Whisky. Pour autant, le film est loin d'être sans intérêt, les scènes de bataille sont particulièrement bien filmées, nous sommes au plus prés des hommes pris sous le feu de la mitraille, nous ressentons leurs peurs. Avec un minimum de moyens Robert Aldrich nous montre l'horreur de ces combats. Jack Palance est impressionnant; Lee Marvin excelle dans le rôle du colonel qui ne veut pas savoir!

Ce film sorti un an avant les sentiers de la gloire de Stanley Kubrik , dénonçait  les manquements de l'armée, cette dernière lui en tint riueur en  lui refusant toute aide lors de son tournage. Robert Aldrich connut principalement le succès en Europe.

Film vu au Reflet Medicis

dimanche 3 juin 2012

The silence - Melody Gardot

En deux albums, la chanteuse blonde a définitivement conquis la scène Jazz se démarquant de ses illustres ainées en enrichissant le répertoire de sonorités pop. Voix chaude, veloutée il est difficile de ne pas résister au charme envoutant de la chanteuse au doux murmure. Elle aurait pu continuer à surfer tranquillement sur la vague du succès de ces deux précédents opus. Elle a décidé de s'ouvrir à de nouveaux horizons , allant clairement piocher avec bonheur dans les rythmes sud américains de la samba.

The Silence de Melody Gardot est notre album de la semaine. 

samedi 2 juin 2012

Breezy - Clint Eastwood (1973)

Assister à la projection d' un vieux film de Clint Eastwood, c'est la certitude de revoir à la hausse l'opinion que nous avons de ce géant du cinéma américain. Il convient de le placer définitivement dans la grande lignée des conteurs que pouvaient être des cinéastes comme John Ford, ou Raoul Wash.
Breezy, c'est l'histoire d'une jeune fille Hippie qui va faire fondre la carapace d'un homme qui a organisé sa vie en solitaire pour ne pas replonger dans les affres de la vie de couple... Il n'a que très peu de sympathie pour ces jeunes aux cheveux longs, Breezy comprend très vite que c'est à un ours mal léché qu'elle a affaire, mais la jeune fille esseulée n'a pas froid aux yeux... C'est une romance que nous offre Clint Eastwood, et il n'a peur de rien, n'hésitant pas à filmer un premier baiser lors d'un lever de soleil sur une plage californienne, scène  accompagnée d'une musique sirupeuse, et ça fonctionne à merveille, il n'est jamais ridicule, le talent permet tout. Le film est clairement situé dans les années 70, mais il  n'est pas daté; cette histoire d'amour entre un homme mur et une jeune fille tout juste sortie de l'adolescence pose le problème universel du sentiment amoureux.
Nous imaginons que Clint Eastwood n'a pas eu une grande passion pour le mouvement hippie, mais malgré son coté droit dans ses bottes, il n'a jamais été un moraliste et il y a toujours eu chez lui une curiosité, une ouverture d'esprit.
Là où Jean-Claude Brisseau avec noces blanches nous avait offert un film totalement indigeste sur le même thème, faisant passer de surcroit dans l'opinion publique Vanessa Paradis pour une grande actrice qu'elle n'est certainement pas, Clint Eastwood nous émeut profondément dans ce portrait de deux êtres blessés, nous nous laissons embarquer dans cette histoire d'amour si joliment contée.

A lire l'article du chat masqué qui fait un parallèle avec Lolita de Stanley Kubrik, cliquez ici


God Save The Queen

Puisque c'est le jubilé de la Reine Elizabeth II, nous souhaitons nous rappeler de cet instant.
C'était le 12 mars 2006, nous nous rendions en métro au Stade de France pour assister au crunch, dans notre rame nous sommes tombés par hasard sur une "banda" venue du pays basque qui jouait joyeusement de la musique.
A une station, nous avons vu débarquer dans notre wagon des supporters anglais, les musiciens basques ont immédiatement joué en signe de bienvenue God Save The Queen, les anglais ont chanté.  C'était drôle, sympathique, une ambiance festive et amicale. Dans les tribunes, nous étions mélangés les uns et les autres sans aucun problème, la bonne humeur était de mise. Rien à voir avec les stades de football!
Nous avions mis ce jour là une déculottée a nos amis anglais,, un évènement trop rare, 31-6 avec trois essais de Florian Fritz, Damien Traille et Christophe Dominici.

C'est notre "nous nous souvenons God Save The Queen"

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