jeudi 30 octobre 2014

Bande de filles - Celine Sciamma

Lors d'un entretien d'orientation de fin de collège, Marieme comprend qu'elle ne pourra pas aller au lycée suivre la voie "normale". Elle ne veut pas envisager, une orientation vers la voie professionnelle qu'elle considère comme un sous choix sans avenir radieux, ce que ne lui dément pas vraiment son interlocutrice. Elle est dans une impasse, l’école semble lui fermer ses portes...
Chez elle,  le soir sa mère est absente, partie travailler, nettoyer les bureaux après que leurs occupants soient partis. Elle s'occupe de sa petite sœur a une belle complicité avec sa cadette , mais elle doit subir la loi de son grand frère. Son foyer familial est une aussi impasse.
Timide, plutôt discrète, Marieme fait le grand pas, elle rejoint un groupe de jeunes filles flamboyantes... Elle se met à les suivre dans des virées aux Halles, où elles aiment se faire remarquer... Elles forment une vraie bande jouant à se mesurer aux autres. Elles rackettent, traficotent, sont un peu voleuses dés qu'elles ont un peu de fric, elles prennent une chambre d’hôtel pour partager une nuit et avoir "la belle vie", quelques heures  ...
Marieme finit par se lâcher, impression agréable pour elle de s'émanciper, de prendre sa vie en charge... Elle finit par connaitre la gloire quand elle tabasse la caïd d'une bande concurrente, ramenant en trophée le soutien -gorge qu'elle a découpé... Honneur suprême son frère l'autorise à partager une partie de playstation.
Mais ,parce qu'elle couche avec celui qu'elle aime, sa réputation devient celle d'une pute, se faisant tabasser par son grand frère, elle  décide de prendre la tangente, pour se mettre sous la protection d'un petit caïd à qui elle sert dans un premier temps de revendeuse...
Troisième film en quelques mois sur des bandes de filles.
Si la démarche des jeunes filles, et plus particulièrement de son leader, de "Foxfire, confessions d'un gang de fille" était profondément politique et féministe, un refus de se voir imposer un destin de femmes soumises. Bandes de filles est plus dans la même démarche que les jeunes filles du "Bling Ring" de Sofia Coppola, un goût pour le factice et le plaisir immédiat, l'angoisse de passer inaperçues. Il faut être bruyant, marquer son territoire... des comportements plutôt primaires d'autant plus angoissants que chacune révèle une vraie intelligence à laquelle elles font le choix de renoncer. Elles finissent par provoquer des sentiments contradictoires, insupportables pénibles , mais aussi touchantes. Absolument magnifiques quand elles se mettent  à chanter , à danser, à se laisser aller  aux plaisirs de leur âge...
Il se dégage de Marieme une tristesse infinie qui bouleverse... Bande de filles c'est l'histoire d'un gâchis de notre société de consommation qui broie sans état d’âmes les plus faibles mais aussi une histoire de nos cités phallocrates et pudibondes. Un film fort, passionnant de Celine Sciamma, des actrices magnifiques, un très beau moment !

lundi 27 octobre 2014

Exposition Roman Vishniac



Né dans une famille juive aisée de Moscou, Roman Vishniac a deux passions, la biologie et la photographie. Il suit rapidement ses parents partis s'installer à Berlin en 1920. Il est présent dans la capitale lors de cette période dorée de l’après guerre quand la capitale allemande attirait l'avant-garde culturelle Mais avec la crise économique, la république de Weimar flanche, les démons de l'antisémitisme sont de retour.
Roman Vishniac à la demande d'organisations juives d'entraide  devient le témoin de ce monde qui bascule, photographiant la détresse des communautés juives d'Europe orientale  pour alerter l'opinion et trouver des soutiens . Il voyage en Pologne, dans les Carpates, il témoigne avec un regard aigu, rempli d'humanité. En 1938 Roman Vishniac photographie le camp de détention à la frontière polonaise où sont parqués dans des conditions épouvantables des juifs d'origine polonaise expulsés par l'Allemagne nazie et rejetés par les Polonais , l'anéantissement est en marche ... Seule issue l'exil, mais obtenir des visas est un vrai défi, là encore Roman Vishniac témoigne par ses photographies du parcours de jeunes sionistes qui apprennent aux Pays-Bas les techniques agricoles afin de partir en Palestine; il nous montre une jeunesse pleine de vigueur , marchant vers un monde meilleur...
Roman Vishniac parvient à quitter l'Europe en 1941 trouvant refuge aux Etats-Unis , il gagne sa vie comme portraitiste ; son œuvre européenne y est exposée mais de signal d'alerte elle est devenue une des dernières traces d'"un monde disparu". Dés 1947, Roman Vishniac repart en Europe, témoin des zones de transit où sont rassemblés les survivants de la Shoah, les familles cherchent à se recomposer, à trouver un lieu où se reconstruire. C'est le temps de la création de l’Etat d’Israël, une nouvelle espérance...
C'est cette histoire sombre et tragique que nous raconte l'exposition consacrée au photographe Roman Vishniac, une œuvre essentielle parce qu'elle témoigne d'un monde englouti, celui des juifs de l'Europe de l'est. Une œuvre imposée par la tragédie de l'Histoire au photographe dont la vraie passion était la microphotographie et la biologie auxquelles il se consacra par la suite.

Exposiation au Musée d'art et d'histoire du judaïsme, pour en savoir plus cliquez ici

Gone Girl - David Fincher

On a beau partager la vie d'une personne, elle gardera à jamais une part de mystère. C'est ce que vient nous rappeler avec brio le dernier film de David Fincher. Il faut bien reconnaitre que l'idée de Nick de s'installer dans son Missouri natal avec son épouse Amy,  new-yorkaise jusqu'au bout des ongles après qu'ils aient perdu tout deux leur boulot n'est pas une idée de génie.
Mais parce que plus rien ne les retient dans la grande ville, Nick fait l'acquisition d'une énorme villa pour se rapprocher de sa mère malade et condamnée. Villa qui va devenir une prison dorée pour Amy qui ne s'acclimate pas à ce nouveau pays alors que son mari a retrouvé un semblant d'activité dans l'université voisine et le bar financé par son épouse mais qu'il tient avec sa sœur.
Une solitude qui vient nourrir la névrose de la jeune femme déjà marquée par une enfance compliquée où elle a du grandir à coté d'un personnage encombrant "Amazing Amy" son double parfait  qui ne connait aucun échec, créé par ses parents et qui fut un succès de librairie.
Amy a donc décidé de disparaitre le jour de son cinquième anniversaire de mariage et faire en sorte que son mari  dont elle a découvert l'adultère soit accusé de son meurtre... et dans le Missouri on ne rit pas avec cela, la peine  de mort est appliquée. La vie devient tout d'un coup très compliquée pour Nick !

Un film à classer à la suite de ceux des grands maîtres du suspens du cinéma hollywoodien, Alfred Hitchcock ou Fritz Lang... Comme chez le réalisateur de Rebecca, il convient de ne pas s'interroger sur la crédibilité des événements, il suffit de se laisser porter par l'histoire merveilleusement contée où la femme blonde se révèle  diabolique et géniale manipulatrice... Mais ce n'est pas non plus simplement un exercice de style parfaitement exécuté, David Fincher nous parle de l'Amérique contemporaine  et notamment de sa capacité à fabriquer des névrosés de tous poils et de son goût pour le lynchage rapide, amplifié par les nouveaux moyens de communication ... Ici tout est jeu de miroir, seules comptent les apparences.

dimanche 26 octobre 2014

Reims, Epernay .... Champagne!

Au départ, Reims c'est une histoire de baptême celui de Clovis ... puis d'une Cathédrale qui allait voir les Rois de France, presque tous, venir se faire couronner. Pour Charles VII, Jeanne d'Arc a donné de sa personne pour ouvrir une route encombrés par les troupes de l'ennemi anglais...
Cathédrale, symbole de l'Ancien Régime, devenue symbole de la nation... En 1914, les troupes allemandes n'ont pas résisté à la tentation de bombarder l'édifice majestueux, de ses obus. Un incendie l'a partiellement détruite... Restaurée, De Gaulle et Adenaueur y viennent en 1963, le temps d'une messe sceller l'amitié Franco-Allemande..
Dehors sur le porche, un ange sourit béatement, un sourire qui ne lui donne pas l'air très futé. Il est devenu le symbole de la ville.

Reims ce fut aussi la premier grande place forte du football français à la fin des années 50 amené par un gamin d'origine polonaise Raymond Kopa qui allait partir au Real de Madrid, le club phare alors de l'Espagne Franquiste...Il n'y a jamais eu d'état d’âme chez les sportifs... Money, money, déjà... Il y avait match, ce week-end, mais peu de ferveur dans les rues...


Reims c'est aussi une histoire du champagne et la raison principale de notre venue.. Nous sommes allés cette fois du coté des grands noms Taittinger, Pommery, puis Mercier. Nous avons écouté le secret de sa fabrication, la double fermentation, les règles de conservation, les millésimés conservés en toute sécurité... Chez Pommery nous avons découvert que 1943 fut une grande année, curieux nous avons demandé comment c'était passé la période de l'occupation. "Complexe" fut la réponse... Nous voulons bien le croire.
Nous avons longé les longs couloirs creusés dans la craie, des caves magiques à température constante avec un fort taux d'humidité qui débouchent sur des crayères. Espace immense, Pommery offre ses espaces à des artistes inspirés par la boisson à bulles.
Chez Mercier, à Epernay, ce fut un peu  plus gadget, nous avons moins aimé la visite des caves en petit train... Ainsi nous avons préféré nous promener dans la grand allée du champagne, où les producteurs ont leurs demeures  imposantes, vitrines qui affichent toute leur puissance financière. Au cœur de la ville, la banque de France a laissé sa place à un bar à champagne.... Epernay ne connait pas la crise..


Puis nous avons gouté, c'est toujours un bonheur...mais notre coup de cœur va à un champagne d'un petit producteur découvert dans une merveilleuse brasserie du centre ville "Chez Martin"qui vaut le détour. Un champagne plein de finesse produit par des dames, le Baillette , pour en savoir plus cliquez ici.

La prochaine fois, nous irons voir les petits producteurs... C'était week-end à Reims !

Alain Bashung - Fantaisie Militaire

De retour dans les bacs suite à la sortie d'une nouvelle édition, le sublime album d'Alain Bashung fait la une de l'actualité avec de nombreux inédits, des étapes intermédiaires qui révèlent la genèse de ce qui allait devenir un disque majeur de la chanson française.
Nous l'avons entendu raconté avoir été inspiré alors par l'image d'un soldat au Rwanda déchirant son béret. Une situation d'illusions perdues dont Bashung alors en pleine dépression après une rupture amoureuse a su prendre toute la mesure...
Jean Fauque à l'écriture produit de nombreux textes, Bashung coupe, recolle.... il malaxe, il réinvente la chanson. Un album intemporel et  au milieu un chef d’œuvre de la chanson française, la nuit je mens.


La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Effrontément
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho.


Alors nous avons voulu faire écho à cette actualité, Fantaisie Militaire d'Alain Bashung est notre album de la semaine.


jeudi 23 octobre 2014

Mommy - Xavier Dolan

Die, une jeune veuve se retrouve à devoir récupérer son fils Steve, un jeune adolescent en proie à des troubles du comportements qui le rendent imprévisible, ingérable et particulièrement violent depuis la mort de son père. L' institution qui l'accueillait  ne peut plus accepter le désordre qu'il installe, ses derniers agissements ont causé de graves brûlures à un autre gamin.
Les retrouvailles entre l'enfant et sa mère qui pour ne rien arranger vient de perdre son boulot, sont compliquées. Steve est impossible, malgré tous les efforts, toutes les promesses faites à sa mère... Situation sans espoir jusqu'au jour où une voisine Kyla s’intègre au duo. Énigmatique, nous comprenons qu'elle même vient d’emménager après un choc émotionnel , qui lui a rendu la parole difficile, rendant impossible l'exercice de son métier d'enseignante...Elle accepte d'apporter son aide à Steve lui donnant des cours pour lui permettre de reprendre pied dans le système scolaire. Un moyen pour elle de se reconstruire, mais Steve peut-il être sauver?
Le cinéma de Xavier Dolan est magique, il a tout pour être agaçant avec ses effets de style, ces changements de format, son goût pour le ralenti, mais non seulement tout passe mais cela enrichit son propos pour nous faire sentir tension ou complicité entre les personnages, il  parvient à exprimer l'indicible. il donne véritablement une nouvelle dimension au cinéma en rendant palpable les émotions. Il renouvelle le mélodrame.
Un film qui pourrait faire penser à ceux de John Cassavetes, Die parfaitement incarnée par Anne Dorval et Kyla magnifique Suzanne Clément assume deux rôles de femmes brisées mais qui luttent que n’aurait pas renié Genna Rowlands.Mais il y a chez le cinéaste canadien une candeur que l'on ne retrouvait pas chez l'ainé américain, candeur peut- être due à son âge où l'on croit possible de changer le monde et le regard porté sur les paumés.
Il y a de cela chez Dolan, comme chez Kurozawa lorsqu'il réalisait Barberousse, on ressent comme une volonté de rendre le monde meilleur à travers ces films. Pour autant le regard n'est jamais angélique, il ne vend pas de faux espoirs, il regarde le monde sans filtre dans toute sa cruauté mais il nous invite à accepter les différences, à ne pas fuir devant ceux que l'on a décidé de classer parmi les marginaux. Un cinéma humaniste !
Antoine-Olivier Pilon dans le rôle principal est époustouflant !
Nous ne savons pas comment va vieillir le cinéma de Xavier Dolan, traversera-t-il le temps ou sera-t-il marqué rapidement? C'est peut être la seule réserve que  nous avons sur son esthétique si forte. Mais nous sommes pour autant convaincus d'avoir découvert un monument, Xavier Dolan est un magicien, il a même su rendre supportable Céline Dion le tant d'un instant

mercredi 22 octobre 2014

Magic In the Moonlight - Woody Allen

C'est devenu une habitude, quelques jours avant l'arrivée du Beaujolais nouveau, un film de Woody Allen apparait dans les salles de cinéma. Comme le vin, la livraison est variable, plus ou moins insipide, nous pouvons aller de l'ennui voire l'agacement à l'agréable surprise quand nous retrouvons le piquant de ses jeunes années, même si nous savons qu'il ne renouvellera plus le genre de la comédie à qui il avait donnée une nouvelle fraicheur au début de sa carrière.. 
 S'il fut hier le maitre de l'autofiction en se mettant au cœur de son projet, avec le temps le cinéaste est devenu moins narcissique, devenant un spécialiste de la comédie romantique et quelque peu fleur bleue. Tout commence par des notes de jazz de l'entre deux guerres et une plongée dans le monde de la magie qui a toujours fasciné le cinéaste. Derrière le prestidigitateur chinois à la renommée internationale Wei Ling Soo se cache Stanley Crawford, un anglais grognon, certain de son talent et un brin misanthrope. Foncièrement rationnel, il déteste ceux qui utilisent leur art de la manipulation pour s'attribuer des dons de médium ... Il se fait un honneur de les décrédibiliser aux yeux des crédules et de dénoncer l'escroquerie... Son vieil ami Howard Burkan l'appelle à la rescousse, pour qu'il démasque la supercherie d'une jeune femme Sophie Baker introduite dans une richissime famille grâce à ses "dons divinatoires", et dont le riche héritier est tombé sous le charme.... Mais voila que Sophie Baker s'avère particulièrement talentueuse allant jusqu'à tromper le maitre de la magie? Peut-être bien....
La magie, les médiums, sont des thèmes récurrents dans la filmographie de Woody Allen... Il avoue une vraie passion pour ces prestidigitateurs, dont il se sent finalement très proche en tant que cinéaste, il fait quelque part lui même partie de cette profession. Film en costume, situé sur la Riviera, c'est un opus léger et particulièrement amusant, les sentiments  comme seul dérivatif à un monde absurde....  Colin Firth, parfait en anglais guindé,  révèle un vrai don pour la comédie  ... Emma Stone est particulièrement charmante, elle a toutes les qualités pour embobiner don prochain.
Le Woody Allen 2014 est un bon cru

Le carnet d'or - Doris Lessing

"La composition de ce roman est la suivante:
Il y a tout d'abord un squelette, ou structure, qui s'appelle Femmes libres et constitue un court roman de type conventionnel, d'une longueur d'environ 60 000 mots, et qui pourrait se suffire à lui-même. Mais il se divise en cinq parties séparées par des sections de quatre carnets, le noir, le rouge, le jaune, et le bleu. Ces carnets appartiennent à Anna Wulf, personnage central de Femmes Libres. Elle en tient quatre au lieu d'un seul parce qu'elle éprouve le besoin de séparer les choses, par crainte du chaos et de l'informe - de l'effondrement. Des pressions intérieures et extérieurs mettent fin aux carnets; l'un après l'autre, ils s'achèvent sur un lourd trait noir tracé en fin de la page. Mais à présent qu'ils sont finis, de leurs fragments peut jaillir quelque chose de neuf, Le Carnet d'Or
Tout au long des carnets, des gens ont discuté, théorisé, dogmatisé, étiqueté, compartimenté - avec des voix parfois si générales et représentatives de l'époque qu'elle sont anonymes, et l'on pourrait leur attribuer des noms semblables à ceux des anciennes "pièces de moralité", M.Dogme et Mme Je-Suis-Libre-Car-Je-N'Ai-Nulle-Attache, Mme Je-Veux-L'Amour-Et-Le-Bonheur et Mme Je-Dois-Faire-Parfaitement-Tout-Ce-Que-Je-Fais, M.Où-Trouver-Une-Vraie-Femme? et Mlle Où-Trouver-Un-Vrai-Homme? M. Je-Suis-Fou-Parce-Qu'On-Le-Dit et Mlle Tout-Goûter-De-La-Vie, M.Je-Fais-La-Révolution-Donc-Je-Suis et M. et Mme Si-Nous-Réglons-Parfaitement-Ce-Petit-Problème-Peut-être-Pourrons-Nous-Oublier-Que-Nous-N'Osons-Pas-Regarder-En-Face-Les-Plus-Gros. "

Si nous avons repris in extenso l'introduction de la présentation écrite par Doris Lessing en 1971 ce n'est pas uniquement par fainéantise, mais parce qu'elle en parle avec une justesse rare.

Un livre monstrueux, car hors-norme, inclassable, assurément un monument de la littérature... Autofiction, fiction, ce roman glisse de l'intimité profonde des personnages à la Grande Histoire. Celle des années 50 vue à travers le  regard d'une militante communiste. La mort de Staline, les mouvements de décolonisation, le maccarthisme, puis l’avènement de Fidel Castro,  note d'espoir pour les militants communistes marqués par la révélation des crimes du dictateur soviétique.
Il serait injuste de parler d'un roman féministe, ce serait réduire ce roman Total. Certes nous suivons le parcours d'Anna et de Molly, deux femmes libres qui ont eu un enfant qu'elles élèvent seule sans renoncer à leur vie sexuelle, à leur liberté mais ce n'est qu'un thème parmi d'autres. C'est aussi le portrait d'une écrivain qui se retrouve confrontée à une panne créatrice après un premier roman à succès. Anna va glisser dans la dépression aller jusqu'à l'effondrement pour se reconstruire, retrouver la foi dans l'écriture... Un livre qui nous donne au détour d'une page , une définition de l'homme anglais et de son éducation, la conscience faite de correction et de non conformisme
Portrait rare de l'Angleterre de l’après guerre à travers des membres d'un parti communiste en pleine déliquescence; ce livre annonce aussi , notamment à travers le personnage de Richard militant de gauche dans ses jeunes années devenu un chef d'entreprise sans scrupules,  une Angleterre sans humanité de l'argent roi des années Thatcher...
Un livre énorme dont la lecture à peine achevée, nous avons la conviction qu'il  faudra nous y replonger...

dimanche 19 octobre 2014

L'aventure de Madame Muir - Joseph L. Mankiewicz

Veuve depuis un an, ne supportant  plus la cohabitation avec sa belle mère et sa belle sœur, Lucy Muir est partie vivre dans une maison au bord de mer avec sa fille Anna et Martha sa dame de maison. L'agent immobilier lui avait fortement déconseillé la maison choisie hantée par son ancien propriétaire, un marin.
Pas effrayée Lucy dompte le capitaine  ronchon et une vraie relation se noue . D'ailleurs lorsqu'elle se retrouve sans un sou après l'effondrement de ses actions, il lui livre ses mémoires pour qu'elle fasse un livre et retrouve une fortune lui permettant de conserver la maison et son autonomie.
Il finit par s'effacer quand Lucy tombe amoureuse d'un écrivain Miles Farley croisé chez son éditeur. Mais elle met fin à cette aventure quand elle découvre qu'il est un homme marié avec deux enfants.
Après le mariage de sa fille, Lucy est seule dans sa maison, occupant ses journées par de grandes marches et les souvenirs du passé. Morte elle retrouve le fantôme de son capitaine ..
C'est peut-être le film le plus envoutant de l'histoire du cinéma, parce que le plus romanesque où Gene Tierney bouleversante illumine le film... Claude Jean Philippe a  cité dans sa présentation un extrait de André Breton et de son manifeste du surréalisme qui colle parfaitement au film de Mankiewicz : "Le merveilleux est toujours beau, n’importe quel merveilleux est beau, il n’y a même que le merveilleux qui soit beau".
Nous avons été envoutés une nouvelle fois par l'aventure de Madame Muir. Et nous comprenons aisément Claude Jean Philippe expliquant que lorsqu'on lui cite ce film, il répond spontanément que c'est le plus grand film de l'histoire du cinéma même si après réflexion bien d'autres peuvent prétendre à cette place.

The Do - Shake, Shook, Shaken

Il fait étonnamment chaud et beau en ce mois d'octobre...Il nous fallait une musique  pour accompagner cette douceur imprévue... Nous avons choisi le dernier album de The Do dont nous n'avons fait à l'heure actuelle qu'une seule écoute  mais qui nous est apparue particulièrement exaltante...

Shake, Shook, Shaken est notre album de la semaine


vendredi 17 octobre 2014

Bigre - Mélo Burlesque - Pierre Guillois

Trois "chambres de bonnes" occupées par deux garçons et une femme, une immaculée, remplie de gadgets est aménagée telle la maison de "mon oncle" de Jacques Tati, l'autre est un peu foutoir, la troisième celle de la dame est plutôt coquette... Au bout du couloir des toilettes à partager...
Chacun chez soi, mais une promiscuité qui finit par vous imposer à un moment ou à un autre  l'intimité de votre voisin, pas vraiment le choix ce dernier  fait partie de votre vie. Et dans les moments de solitude, l'idée de savoir qu'à coté une jeune fille passe une soirée seule finit par vous trotter dans le coin du crane, et mettre du baume au cœur...
Spectacle sans paroles mais pas sans bruits, du muet façon Tati pour en revenir à lui, un pur moment de burlesque qui emporte le rire du spectateur. Une suite de tranches de vies qui peuvent faire penser à des comics avec une dose d'humour que n'auraient pas reniée nos voisins anglais. Un rire étonnant, jamais réellement à l'unisson mais toujours en écho dans la salle où chacun réagit par rapport à ses propres expériences. Dans ces endroits exigus, la moindre maladresse peut avoir des conséquences imprévisibles... Pour traverser le temps, coincés sous les toits, sans  sombrer face à l'absurdité du monde, il faut du rêve... La poésie est la seule espérance de lendemains qui chantent.

Pierre Guillois, Agathe L'huillier et Olivier Martin Salvan donnent à leur partition respectives une dimension comique rare, qui nous renvoie à nos rires de l'enfance quand nous découvrions les films de Buster Keaton ou de Charlot.

Bigrement drôle !

jeudi 16 octobre 2014

Marie Dubois (12/01/1937 - 15/10/2014)

Marie Dubois est morte au moment où la cinémathèque célèbre François Truffaut qui l'avait choisie pour incarner l'héroïne lumineuse  qui ramenait à la vie Charles Asnavour dans "Tirez sur le Pianiste  . Il nous vient aussi en mémoire Une femme est une femme de Jean Luc Godard, puis plus tard Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais ou encore Vincent, Paul, François et les autres de Claude Sautet...
Elle avait une beauté unique, un charme fou, des yeux qui trahissaient son goût pour le rire et la vie. Sublime actrice!
Nous garderons avec soin , le roman de Jacques Audiberti qui lui avait inspiré son nom d'actrice, Marie  Dubois.


mercredi 15 octobre 2014

Birds On the Wire


Au départ, "Birds on the Wire" devait être un duo éphémère le temps d'un festival parisien, "les rendez vous de la Lune", mais la rencontre entre la chanteuse du groupe Moriarty, Rosemary Standley et la violoncelliste brésilienne Dom La Nena s'est prolongée par un album et une tournée au long cours....
Un duo qui se retrouve autour des chansons qui les ont construites, de Monteverdi à Tom Waits en passant par Leonard Cohen, John Lennon  Fairouz, des airs traditionnels venus d'Amérique sans omettre de repasser par Henry Purcell. Un répertoire, témoin de leurs talents immenses . Les deux jeunes femmes nous proposent à travers leurs choix un voyage dans le temps et dans l'espace chantant en anglais, portugais, espagnol, italien ou arabe... Le tout porté par une mise en scène inspirée et chaleureuse qui nous plonge dans un instant de douce sérénité.
Leurs voix limpides mêlées aux sons envoutant du violoncelle captivent  l'attention dés les premières notes du concert, nous laissant avec l'impression d'un temps en suspens...
"Bird on the wire", inspiré d'une chanson de Leonard Cohen est devenue un projet rare et unique de la scène musicale, un instant de pure beauté...Elles sont tout simplement magnifiques!
Les deux jeunes femmes se produiront le 3 novembre sur la scène du Trianon à Paris il parait qu'il reste des places. Précipitez vous!


mardi 14 octobre 2014

La sirène du Mississippi - François Truffaut

C'est Arnaud Desplechin dans la remarquable émission de Christine Masson et Laurent Delmas "on aura tout vu"diffusée tous les Samedis matins sur les ondes de France Inter, qui nous a donné l'envie de revoir La sirène du Mississippi de François Truffaut. En effet, il a su nous faire toucher la beauté de ce film qui jusque là ne faisait pas partie de nos préférés.
Ce film réunit Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve au firmament de leur beauté dans une histoire d'amour sur fond de film noir. Louis Mahè, propriétaire d'une fabrique de cigarettes sur l'ile de la Réunion pense épouser Julie Roussel, une jeune fille connue par le biais d'une petite annonce qu'il découvre le jour de son mariage, débarquée d'un bateau, le Mississippi...
Il découvre la vérité lorsque Berthe Roussel s’inquiète de ne plus avoir de nouvelles de sa sœur et que celle qu il a épousé est partie après avoir soigneusement vidé ses comptes en banque. Parti à sa poursuite sur le continent avec le désir de la tuer, Louis Mahé ne peut aller au bout de son projet succombant au charme irrésistible de la jeune femme, devenue hôtesse dans un bar de nuit. Une passion vénéneuse ....qui nous mène dans un chalet à la frontière suisse déjà vu dans  "Tirez sur le pianiste".

Une histoire de couple où  le sexe jamais explicite est toujours présent à l'écran. Comme le précise Arnaud Desplechin, le spectateur sait toujours où le couple en est de sa vie sexuelle...
Film sensuel où Catherine Deneuve habillée par Yves Saint Laurent est irrésistible et démoniaque face à Jean-Paul Belmondo dans un rôle à contre emploi révélant une vraie fragilité,  qui avait dérouté alors son public... il allait entamer par la suite sa grande saga des films commerciaux. François Truffaut lui fit d'ailleurs la concession d'une scène de cascade le temps de gravir la façade d'un hôtel ...

Un film hitchcockien à souhait !

Film vu dans le cadre de notre cycle, 2014 année François Truffaut

dimanche 12 octobre 2014

M Le Maudit - Fritz Lang

Le premier film parlant de Fritz Lang se nourrit de faits divers, de meurtriers en série tel le vampire de Düsseldorf... M le Maudit est l'histoire d'un assassin d'enfants qui sévit dans les rues de la ville déclenchant une véritable psychose. La police à qui on reproche l'incapacité de mettre la main sur le criminel, multiplie les descentes ce qui n'est pas sans déranger la pègre, dont on découvre qu'elle forme une société hiérarchisée parfaitement organisée. Cette dernière passablement agacée par ce zèle nouveau des forces de l'ordre décide de se lancer à la poursuite du criminel .
M. le Maudit est trahi par sa manie de siffler un air de Peer Gynt "Dans l'antre du roi de la montagne" de Edvard Grieg ritournelle qui accompagne chacun de ses crimes...
Traduit dans un procès lapidaire par un tribunal mafieux, le criminel est sauvé in-extremis par la police...
Sublime film porté par le sens de l'image de Fritz Lang, chaque plan est millimétré, réfléchi, c'est une pure leçon de cinéma qui se joue des reflets, des ombres, des contreplongées pour décrire l'atmosphère inquiétante de l'Allemagne des années 30... Fritz Lang vient nous rappeler cette loi immuable selon laquelle une société où le pouvoir est déconsidéré par sa population est à la merci de tous les populismes. Peter Lorre réalise une composition remarquable, il est absolument bouleversant dans son rôle de criminel. Il débute là sa carrière de méchant poursuivi à Hollywood.
Marc Ferro dans son ouvrage de référence "Cinéma et Histoire" fait une étude passionnante sur ce film  qui par le prisme du fait divers dresse un portrait de la République de Weimar en pleine déliquescence. Il conclut ainsi:
Fritz Lang est sans doute le premier cinéaste qui ait su,grâce au fait divers, faire une analyse scientifique d'un cas de société. Il est ainsi le plus grand des cinéastes historiens."

Film vu dans le cadre du ciné club de Claude Jean Philippe (cinéma l'Arlequin)

Marie Modiano - Outland

Nous n'avions jamais ressenti un tel sentiment de joie à l'annonce d'un prix Nobel que ce jeudi dernier quand Patrick Modiano a obtenu la récompense suprême pour un écrivain. Pour continuer à surfer sur ce sentiment d'euphorie , nous avons décidé de ressortir le deuxième album de sa fille Marie, Outland. Rien de révolutionnaire, mais un vrai brin de talent, un album léger qui marque sa première collaboration avec Peter Von Poehl. Il s'écoute avec un vrai plaisir !

Pour tout savoir sur Marie Modiano, à lire un article de libération.






vendredi 10 octobre 2014

Gregory Porter - Jazzin' Clamart

Ce qui intrigue en premier lieu chez Gregory Porter, c'est son look et son visage joufflu coiffé en permanence d'un passe montagne surmonté d'une casquette. Mais très vite submergés par la puissance de sa voix qui malgré son ton grave a toujours un coté doux et délicat, nous oublions son look singulier pour nous laisser transporter par le groove de  compositions si personnelles.
Il se dégage de cet homme solide, qui trouva sa place d'abord sur les terrains de football américain, un sentiment d'humanité, porté par des chansons inspirées de ces expériences de la vie. Il chanta dans les églises, le gospel fut sa formation. Il se situe dans la lignée des grands chanteurs noirs de la musique américaine, un enfant improbable de Nat King Cole et de Marvin Gaye. Un grand, un très grand chanteur !
Accompagné par un quatuor de  jazz, il a enflammé très rapidement la salle par son charisme et notamment l'interprétation irrésistible de son tube  Liquid Spirit. Gregory Porter, c'est du sérieux ! Un concert de haut vol !

mercredi 8 octobre 2014

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier - Patrick Modiano

Jean Daragane s'étonne d'entendre la sonnerie de son téléphone. Tenté de ne pas répondre il finit par décrocher devant l'insistance du correspondant. Un inconnu, Gilles Ottolini lui annonce avoir mis la main sur un carnet d'adresses qu'il avait perdu. Ils se donnent rendez-vous dans un bar, où Guy accompagné d'une amie interroge Jean sur un nom  figurant dans le carnet, Guy Torstel. Il est intéressé car ce nom apparait dans un fait divers qu'il est en train d'étudier.
Agacé par l'insistance du Jeune homme, Jean n'a pas le désir de fouiller dans son passé pour tenter de retrouver les souvenirs de cet homme qui ne lui évoque plus rien. Mais poussé par la jeune fille, il finit par se piquer au jeu ... replonger dans ses jeunes années du coté de Saint Leu alors qu'il était entouré par des adultes peu scrupuleux aux affaires plutôt louches...Une femme Annie Astrand l'avait pris sous son aile ... Plus tard il écrivit son premier roman "le noir de l'été" comme on lance une bouteille à la mer, un signal envoyé à la jeune femme dont il espérait retrouver la trace.
Un roman qui se promène élégamment entre présent et passé où nous croisons le personnage à l'aube de sa vieillesse, enfant puis jeune homme.

En préambule du texte, Modiano cite Stendhal donnant une parfaite définition de l'atmosphère qui se dégage des romans de l'auteur de Dora Bruder: "Je ne puis donner la réalité des faits, je n'en puis présenter que l'ombre."

Un roman plus mélancolique d'un Patrick Modiano devenu étranger dans sa propre ville dont il a arpenté toutes les rues au fil des années: "Au cours des cinquante dernières années, il était souvent passé par là, et même dans son enfance, quand sa mère l'emmenait,un peu plus haut sur le boulevard, au grand magasin du Printemps. Mais ce soir, cette ville lui semblait étrangère. Il avait largué toutes les amarres qui pouvaient encore le relier à elle, ou bien c'est elle qui l'avait rejeté".

Nous aimons passionnément les romans de Patrick Modiano. Comme à chaque fois, nous sommes envoutés par le charme mystérieux qui s'en dégage.

dimanche 5 octobre 2014

Pride - Matthew Warchus

Alors que les "affreux" avaient décidé d'envahir les rues de la capitale pour afficher leur intolérance et leur hostilité au mariage pour tous, nous avons choisi de nous réfugier dans un cinéma pour découvrir la comédie anglaise du moment, basée sur une belle histoire vraie de la période sombre de Margaret Thatcher.
1984, des mineurs grévistes s'engagent dans un véritable bras de fer avec le gouvernement qui refuse toute négociation, n'ayant aucun scrupule pour affamer ces travailleurs . Ces derniers vont trouver dans la communauté homosexuelle habituée à  être maltraitée par les forces de l'ordre, des alliés imprévus. Les deux "mondes" vont apprendre à se connaitre, et après avoir eu à subir dans un premier temps le rejet des mineurs, des "gays lurons" venus de Londres sympathisent avec les familles d'un coin du pays de Galles défait par la crise minière. Seule une méchante accompagnée de ses deux gamins refuse définitivement d'accepter ces nouveaux soutiens, elle devait être dans la rue aujourd'hui.
Après un an de lutte, les mineurs cèdent et mettent fin à leur mouvement sans oublier pour autant ceux qui les ont aidé . Ils sont présents en tête du cortège lors de la gay Pride de 1985 , soutien d'une communauté homosexuelle durement touchée par un nouveau Virus, le Sida. Le syndicat des mineurs permet par son vote positif à faire intégrer le droit de reconnaissance de la communauté homosexuelle dans la plateforme du parti travailliste...

Cela dégouline parfois de bons sentiments, mais qu'importe, c'est foncièrement drôle et sympathique.
C'est un rappel salutaire et réconfortant à la tolérance, on nous dit ici qu'il convient de s'ouvrir à l'autre, d'apprendre de sa différence, un film chrétien en quelque sorte...c'était parfait pour ce dimanche...
Pour finir, un film qui s'ouvre sur un morceau des Smiths ne peut pas être totalement mauvais.

Pride ,c'était la comédie réjouissante de ce sinistre dimanche !

Takin' Off - Herbie Hancock (1962)


Puisque la semaine est jazz dans notre ville de Clamart, nous avons choisi de ressortir un album de 1962 Takin' Off,  le premier de Herbie Hancock entouré  pour l'occasion de Dexter Gordon au saxophone et de Freddie  Hubbard à la trompette .
Un album majestueux qui s'ouvrait sur un morceau qui s'inscrivit immédiatement parmi les grands classiques du jazz, Watermelon Man. Miles Davis  convaincu par la prestation du pianiste l'invita à rejoindre son nouveau quintet... La carrière de Herbie Hancock fut définitivement lancée.

Takin' Off  de Herbie Hancock est notre album de la semaine!



samedi 4 octobre 2014

Shai maestro Trio en Concert

Shai Maestro est un jeune pianiste dont le talent fut vite reconnu par ses pairs, le génial contrebassiste israélien Avishai Cohen l'a rapidement engagé alors qu'il n'avait pas encore fêté ses vingt ans. Il participa ainsi à l'enregistrement du sublime Gently Disturbed, avant de partir en tournée à travers le monde.
En 2010, il fonde un trio avec le batteur israélien Ziv Ravitz et le contrebassiste Péruvien Jorge Roeder, signant deux albums remarquables dont le récent Road To Ithaca, une pure merveille.
Trois camarades sur scènes, espiègles et complices, ils emportent sans difficulté l’enthousiasme du public par leur bonne humeur communicative... Ils s'interrogent entre deux morceaux pour savoir lequel sera le suivant, et surtout nous proposent de sublimes mélodies d'une limpidité absolue, ils jouent sur un fil, ils n'ont pas peur du vide, capables de se lancer dans un morceau composé la veille où chacun s’émerveille du talent de l'autre lui laissant volontiers la lumière le temps d'un solo. La musique devient alors facile et d'une totale évidence...
Beau, très beau  Concert !

Leviathan - Andrei Zvianguitsev

Kolia vit paisiblement avec sa famille dans sa maison située en bord de mer dans une région septentrionale de Russie. Il se voit menacer d'expropriation par le maire de la ville qui souhaite faire main basse sur le terrain idéalement placé. Kolia tente de se défendre avec l'aide d'un ancien ami du service militaire devenu avocat à Moscou. Mais le seigneur local n'hésite devant rien pour faire régner sa loi....
Un film qui ne fait que renfoncer l'idée que nous pouvons nous faire de la Russie de Poutine. Corruption, alcoolisme sont les deux fléaux de ce pays. Nombreux sont les  désespérés, ils ne peuvent même pas compter sur les popes totalement inféodés au régime. Impétueux, Kolia tente de se dresser contre le système, il est irrémédiablement broyé...
Un monde trop sombre et trop violent pour la douce et charmante Lilia, deuxième épouse de Kolia interprétée par la superbe Elena Liodova...
Ce film d'Andrei Zvianguitsev avec son précédent Elena forme un portait de la Russie contemporaine livrée à ses monstres, un pays en proie à une violence exacerbée et à un alcoolisme banalisé où toute forme de romantisme est inenvisageable... Une vision apocalyptique symbolisée notamment par un pique nique, peut être la scène champêtre la plus glauque de l'histoire du cinéma.

Un film sombre et désespérément beau !

vendredi 3 octobre 2014

Jazzin' Clamart - Ouverture

Ce furent les jeunes musiciens du conservatoire qui eurent l'honneur d'ouvrir le 3° festival de Jazz in Clamart. Ils furent à l'occasion encadrés et dirigés par le guitariste et compositeur Claude Barthelemy pour une demi heure d'un concert absolument réjouissant.

Puis ce fut la réunion d'un quintet pour un concert unique appelé justement "One Shot Quintet": Mederic Collignon à la trompette, Brice Martin au basson, Claude Barthélémy à la guitare, Claude Tchamitchian à la contrebasse, et Ramon Lopez à la batterie.Cinq musiciens au top !
Une géniale improvisation, le plaisir communicatif des musiciens de jouer ensemble, un moment rempli de swing, du jazz contemporain qui a fait fuir ceux qui en étaient restés au bebop, un instant unique et ahurissant, une bouffée d’énergie parfaite pour entamer le weekend regonflés à bloc. Comme diraient les jeunes gens, ça a dépoté grave!

Un pur instant de bonheur !

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