vendredi 26 août 2016

Mémoire de Fille - Annie Ernaux

Annie Ernaux replonge dans l'année 1958 : sa premier job d'été comme monitrice de colonie de vacances. Elle quitte sa famille pour se retrouver avec des jeunes gens de milieux sociaux différents dont elle ne possède pas les codes. Au fond d'elle un désir, perdre sa virginité et découvrir l'amour physique.Mais  première expérience, difficile  la catalogue comme une fille facile aux yeux des autres .
A travers de lettres, des photos , Annie Ernaux tente de retrouver cette jeune fille de l'année 58,  période qu'elle a tenté d'oublier, de chasser de son esprit mais qui  revient toujours à la surface, affleurant dans son œuvre pour enfin s'exprimer dans "Mémoire de fille" .

"J'ai voulu l'oublier aussi cette fille. L'oublier vraiment, c'est à dire ne plus avoir envie d'écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n'y suis jamais parvenue."

Quel beau livre d'Annie Ernaux! Elle nous offre un portrait magnifique tout en nous rappelant la fin des années 50 marquées par la guerre d'Algérie, et le retour aux affaires du Général de Gaulle mais surtout combien il était difficile pour une jeune fille  de découvrir les choses de la vie. C'est un livre captivant, troublant, émouvant, sensuel. C'est un très grand livre,  essentiel dans la bibliographie remarquable d'Annie Ernaux.


jeudi 25 août 2016

Michel Butor ( 14 Septembre 1926 - 24 aout 2016)

"Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant" . Ainsi commence le troisième roman de Michel Butor La modification sorti en 1957, la même année que La jalousie d'Alain Robbe-Grillet, Le vent de Claude Simon et Tropismes de Nathalie Sarraute ... Une année majeure et particulièrement stimulante pour la littérature du XXeme siècle. 
C'est un géant qui disparait, il nous laisse une œuvre à lire,à relire ... un romancier, essayiste, traducteur qui stimule l'intelligence, la curiosité du lecteur ... R.I.P

dimanche 21 août 2016

Dernier Train pour Busan - Yeon Sang-Ho

Un étrange virus se répand en Corée, des hommes et des femmes se transforment en Zombies particulièrement agressifs vis à vis des bien portants ... Ils ne font qu’accélérer la propagation du virus. L'ultime chance, prendre le dernier train pour Busan, dernière ville à offrir semble-t-il  un espace de sécurité... Le héros de ce film se retrouve un peu par hasard dans ce train, où il accompagne sa fille qui souhaite pour son anniversaire voir sa mère séparée de son père ...
Évidemment un zombie s'est introduit dans le train, le voyage s'annonce compliqué et tumultueux. Film catastrophe où l'urgence révèle la vraie nature des personnes, si la majorité ne fait preuve d'aucune initiative se contentant de suivre le mouvement général toujours prêt s'il faut, à participer à un lynchage sans aucune forme de discernement, d'autres révèlent un vrai courage. Enfin nous retrouvons ceux qui sombrent dans la lâcheté et l'individualisme prêt à tout sacrifier pour sauver leur peau... Schéma classique!
Ce film est une petite merveille, il nous offre des moments d'action haletants dans un espace réduit, c'est déjà là un exploit cinématographique. C'est parfaitement construit avec une dose d'humour nécessaire pour ne pas faire sombrer le spectateur dans l'effroi.Si les zombies sont très méchants ils ne sont  pas très futés.Cela  laisse une fenêtre d'espoir aux rescapés certes de moins en moins nombreux de trouver une issue favorable. Après le très réussi Snowpiercer de Bong Joon Ho, un autre cinéaste coréen nous offre un nouveau voyage apocalyptique en train  et c'est particulièrement réussi ... nous ne savions pas que nous pourrions autant aimer un film de zombies.

samedi 20 août 2016

Predator - John Mac Tiernan

Le Major Dutch, et ses hommes forment une compagnie d'élite, ils sont envoyés par la CIA dans une forêt d’Amérique Centrale pour récupérer des otages de premier plan retenus par des guérilleros. Dutch arrive sur place, il met rapidement hors d'état de nuire les guérilleros mais les otages ont été exécutés, seule une femme a survécu à l'attaque. Il ne reste plus qu'à rentrer, sauf que nous avons vu au début du film , un vaisseau spatial traverser le ciel ... Et très rapidement les hommes de Dutch qui ont tous survécu à l'attaque du camp se retrouve confronté à une force obscure qui décime les rangs des mercenaires... tout devient inquiétant, on n'en a jamais fini avec les forces du mal. Dutch se retrouve seul avec la jolie dame...On est à Hollywood, c'est l'heure où cela commence à aller mal pour la bête immonde ...
C'est du cinéma américain, époque Ronald Reagan, une Amérique qui aime les muscles et qui veut nettoyer le pays du Sud des méchants communistes... C'est du cinéma viril avec des blagues à deux balles censées déclencher les rires gras dans la salle, une époque où Sylvester Stalonne et Arnold Schwarzenneger se partageaient les blockbusters hollywoodiens ...
John Mc Tiernan est aux manettes de ce film et il convient de reconnaitre que c'est un maitre du genre, il tient parfaitement son récit, utilise avec intelligence les effets spéciaux, et ce film tient parfaitement la route trente ans plus tard. C'est un must du cinéma Hollywoodien des années 80 !

vendredi 19 août 2016

Stefan Zweig, adieu l'Europe - Maria Schrader

1936, Stefan Zweig a définitivement quitté l'Europe. il est reçu en Amérique comme une véritable star, il part à la découverte de cette partie du monde. Il s'installe au Brésil avec sa jeune épouse Lotte où il reprend son œuvre littéraire alors que l'Europe subit la terreur nazie. Il fait un voyage à New-York où il retrouve son épouse précédente, il annonce l'écriture d'une autobiographie.
Alors que son œuvre littéraire semble achevée avec son dernier ouvrage, Le monde d'hier souvenirs d'un Européen, que la situation en Europe sombre dans la tragédie, l'écrivain choisit de suicider avec sa jeune épouse, épuisée par des crises d'asthme à répétition ...
Il nous faut bien l'avouer,  nous sommes allés voir ce film, pensant découvrir un biopic convenu or ce fut une réelle surprise, un vrai enchantement. L'idée de décrire les dernières années de la vie de l'écrivain à travers une série de vignettes autour des épisodes de son exil permet d'éviter un récit lénifiant... A son arrivée sur e sol sud-américiain, l'écrivain refuse de s'engager, sur la situation politique allemande, se considérant hors de situation par son éloignement, il considère  qu'on ne peut être résistant lorsqu'on ne risque plus rien, il souhaite se consacrer à son œuvre ce qui n'est pas sans agacer ses relations qui attendent beaucoup de l'écrivain  alors une véritable star, reçu partout avec les plus grands honneurs.
Nous avons une véritable admiration pour l’œuvre de Stefan Zweig, pour le personnage européen convaincu, pacifiste ... et nous l'avons retrouvé dans ce film qui ne sombre jamais dans l'hagiographie lisse, l'homme n'est pas sans défaut et c'est cela qui le rend encore plus passionnant. Un film qui donne envie de replonger dans l’œuvre immense de Stefan Zweig !

jeudi 18 août 2016

Masculin Féminin - Jean-Luc Godard

Lui revient du service militaire, il milite contre la guerre du Vietnam, lit la presse, c'est un enfant de Karl Marx ... Il cherche du travail qu'il finit par trouver dans un institut de sondage. Il tombe amoureux d'une jeune fille croisée dans un café, il lui fait la cour assidument ...
Elle rêve de devenir  chanteuse, elle enregistre un premier 45 tours, elle ne s’intéresse pas à la politique mais plus à la mode, les produits de consommation, c'est une enfant de Pepsi Cola . Elle vit avec une copine, elle est plus préoccupée par sa carrière artistique que par les discours de ce jeune homme amoureux croisé dans un bar. Avoir un amoureux, en même temps, c'est chouette...
Lui, c'est Jean-Pierre Léaud, il est magnifique, il illumine l'écran par sa présence.
Elle c'est Chantal Goya, elle apporte sa fraicheur et son innocence de  jeune fille bien loin des préoccupations de son temps. La copine avec qui elle partage sa chambre, c'est Marlene Jobert et ses taches de rousseurs qui allait devenir la décennie suivante une des actrices les plus populaires et les plus séduisantes du cinéma français.

Masculin Féminin est une comédie sociologique de Jean-Luc Godard qui montre le visage de la jeunesse des années 60 alors que la campagne de l'élection présidentielle bat son plein. D'un coté une jeunesse insouciante qui se moque des affaires du monde, de l'autre une jeunesse qui se bat contre l'impérialisme américain et la guerre Vietnam et qui se revendique proche de la classe ouvrière. Tous sont portés par un désir commun de pouvoir faire l'amour librement sans souci d'une grossesse non désirée, la pilule va changer le monde. Godard filme admirablement la jeunesse et les mutations de la fin des années 60. Masculin Féminin est ressorti dans une version restaurée, ce film pourtant ancré dans son époque n'a pas pris une ride, il a gardé toute sa fraicheur  et se laisse revoir avec un vrai plaisir !

mercredi 17 août 2016

Toni Erdmann - Maren Ade

Ines travaille dans une société de consultant, son travail est de mettre en place pour des sociétés des plans de restructuration... Elle fait le sale boulot pour des entreprises qui cherchent à toujours améliorer leurs profits sans directement assumer leurs décisions. Sa mission l'a installée à Bucarest, dans une Roumanie en pleine évolution économique. Son père débarque sans la prévenir.
Personnage facétieux, et sans aucune finesse, il s'introduit dans son monde professionnel créant un personnage grotesque Toni Erdmann. Qui est il? Un père qui veut faire réagir sa fille sur la véritable nature de son travail, un homme au bord de la dépression qui n'accepte pas sa vie de solitaire, perdu depuis la mort de son chien et usée par les visites rendues à sa vieille mère malade... Nous ne le saurons jamais vraiment.
Toni Erdman est le film qui a fait le buzz au dernier festival de Cannes, il avait alors semble-t-il enthousiasmé l'ensemble de la critique. Nous sommes donc allés découvrir avec impatience cette comédie allemande de 2H40.
A l'arrivée ce fut une déception immense, une mise en scène d'une totale platitude sans aucun rythme, des blagues de potache qui tombent à plat et parfois sombrent dans une vulgarité totale ... le personnage du père reste un mystère bien que son comportement dans la scène d'ouverture avec un facteur venant lui livrer un paquet nous ferait conclure tout simplement que c'est un gros con insupportable  .... Au final c'est un film qui ne dénonce rien de notre monde, Toni Erdman est une véritable purge cinématographique de 2h40 à éviter et nous nous félicitons de la clairvoyance du Jury du festival qui a su avec tact le laisser en dehors du palmarès !

lundi 15 août 2016

Pauvres Millionaires - Dino Risi

Un frère et une sœur  se marient le même jour à Rome, puis les quatre mariés doivent partir par le même train pour passer leur lune de miel à Florence .... mais suite à d'improbables quiproquos, les deux couples ne parviennent pas à rester à Florence et terminent dans un appartement en rez de chaussée à Rome dans un appartement en travaux qui n'a toujours pas de fenêtres. Pas très sexy pour de jeunes mariés ... et ce n'est que le début de leurs mésaventures où le plus couillon des deux se retrouve nommé patron du second.
Dino Risi filme l'Italie de l’après-guerre dont la jeunesse rêve de confort bourgeois, de nouveaux appartements... Ils enchainent les gags avec virtuosité mais derrière ces facéties nous retrouvons son ironie acerbe et critique des goûts nouveaux . C'est le début de la société de consommation dont  le réalisateur pressent les dangers ...
Moins sombre que le fanfaron qu'il tourne quelques années plus tard, ces héros sont ici de gentils "crétins" , cette comédie que l'on aurait peut être tort de considérer comme mineur dans la filmographie du cinéaste Italie a gardé toute sa fraicheur. Nous avons passé un excellent moment !

dimanche 14 août 2016

Jason Bourne - Paul Greengrass

Jason Bourne est de retour, le vrai avec Matt Damon pour incarner le héros  et Paul Greengrass aux manettes. Sa mémoire va de mieux en mieux, là c'est l'histoire de son père qui remonte en surface... un père qui faisait partie de la CIA mais pas dans dans le domaine opérationnel, pourtant il fut victime d'un attentat à Beyrouth juste après avoir rencontré son fils, cette mort décida de l'engagement de ce dernier dans les services secrets . C'est cet épisode qui revient en mémoire à notre héros...
Une histoire qui va à nouveau le fâcher avec son ancien employeur et qui l'oblige à refaire surface alors que sa tête est toujours mise à prix par les services américains. Jason Bourne a le monde contre lui mais il est trop fort, et il finit toujours par tomber sur une femme qui vient lui donner un petit coup de pouce pour le maintenir en vie... L'air de rien , d'épisode en épisode notre héros continue de nettoyer l'agence américaine de ces mauvais éléments. Pourra-t-il réintégrer à terme la C.I.A? Suite au prochain épisode...
Autant nous n'avons jamais aimé James Bond, autant nous aimons Jason Bourne et le savoir faire de Paul Grenngrass... Nous avons aimé cet épisode, même si nous n'avons pas été fan de la deuxième poursuite au cœur de Las Vegas bien trop longue à notre goût où en quart d'heure il a dû être claqué l'équivalent du budget d'au moins trois films de Eric Rohmer ...

Nous vivons dans un monde inquiétant et mieux vaut ne pas trop compter sur la CIA pour le rendre plus sûr. Nous sommes quand même sortis joyeusement de la salle de cinéma !

samedi 13 août 2016

Trois premiers films de Hou Hsiao-Hsien

Dans le cadre de la rétrospective du cinéaste Taïwanais, nos avons vu en un après midi ces trois premiers longs métrages qui nous a permis de voir la naissance d'un de nos plus grands cinéastes contemporains. Un triptyque qui nous permet de découvrir une île, Taiwan qui doit vivre sous la menace du puissant voisin chinois, où le service militaire est toujours un passage obligé et initiatique pour les jeunes hommes. Un pays pudibond notamment dans les campagnes, où les sentiments cachés et où le moindre geste vous engage irrémédiablement.
Trois films dont il suffit de découvrir les affiches pour comprendre que le cinéaste devient de plus en plus passionnant ...

Son premier long métrage Cute girl est une niaiserie sentimentale avec pour acteur principal une star de la pop taïwanaise qui a écrit quelques chansons sucrées pour ce long métrage. Histoire d'une jeune fille d'une famille aisée dont le père espère qu'elle va épouser le fils d'une bonne famille qui achève ses études à Paris ... La jeune femme tombe amoureuse d'un jeune homme qui semble issu d'un milieu plus modeste. Nous avons là tous les ingrédients de la comédie romantique, avec des gags convenus, des chansons sentimentales et une belle actrice... le film est indigeste. Nous imaginons que ce fut pour le cinéaste l'occasion de mettre un pied dans l'univers du cinéma et de montrer sa capacité à réaliser un long-métrage. Il ne lui reste plus qu'a acquérir sa liberté d'auteur.


Green Grenn Grass of Home deuxième film du cinéaste est déjà plus intéressant même si comme dans le premier film il s'agit d'une intrigue amoureuse sans grand intérêt. Histoire d'une institutrice qui quitte son poste dans un petit village taïwanais pour suivre son mari muté en Indonésie, elle se fait remplacer par son frère venu de Tapei ... Ce dernier tombe amoureux de sa jolie collègue ... Dans sa classe, il doit faire face à trois loustics "les trois mousquetaires" qui multiplient les bêtises ...Si la partie "comédie romantique" est aussi convenue que dans son premier film, le regard posé sur les enfants par le cinéaste donne un intérêt à ce film qui nous révèle aussi toute la dureté de la vie à la campagne et la pudibonderie de ses habitants.


Le troisième long métrage "les garçons de Fengkuei" est assurément le plus passionnant, où le cinéaste révèle son talent d'auteur. Histoire de trois garçons qui multiplient les petits larcins et les mauvais coups dans leur village de pécheurs, ils finissent par rejoindre la grande ville voisine à la vie plus trépidante où ils trouvent du travail dans une usine. Le temps fini par les séparer plus ou moins, un tombe tombe amoureux de sa voisine délaissée par son petit ami parti travailler sur un bateau, un autre va devoir partir au service militaire...
Assurément le premier film personnel du cinéaste qui a puisé dans sa propre biographie pour nourrir son scénario, il y révèle son art du cadrage, son goût pour les longs plans fixes, son regard mélancolique sur les vielles personnes qui disparaissent. Avec ce troisième film il révèle son talent d'auteur, il lance sa carrière qui fera de lui un de nos plus grands cinéastes.

vendredi 12 août 2016

Poussiéres dans le vent - Hou Hsiao-Hsien

A Yuan, a grandi dans un village perdu de Taiwan, à ses côtés, A Yun, une jeune fille du même âge de la maison voisine. Après avoir échoué à ses examens d'entrée au Lycée, il fait le choix de quitter le village pour rejoindre la capitale Tapei où il escompte trouver un travail et suivre des cours du soir. Très rapidement A Yun fait le même choix elle part rejoindre son inséparable compagnon ...
A Yuan doit partir faire son service militaire, ils sont à nouveau séparés pour un long temps. Se retrouveront-ils ?
De magnifiques longs plans séquences, une chronique attachante, un grand-père génial ... Hou Hsiao-Hsien film magnifiquement la campagne taïwanaise où la vie semble particulièrement rude et n'offre pas de perspectives réjouissantes à sa jeunesse. A Yuan part car il ne veut pas marcher dans les pas de son père et de se retrouver obligé de descendre à la mine pour gagner sa vie.
Magnifique !

Giverny : Maison et jardin de Claude Monnet




Lieu magique que la maison de Claude Monet, dont les jardins et l'étang aux nénuphars furent une source inépuisable d'inspiration du maitre de l'impressionnisme ... Balade enthousiasmante au milieu des fleurs mais frustrante car on ne peut que saisir la beauté ponctuelle de ce jardin sans pouvoir prendre le temps d'en mesurer les variations de couleurs et ses évolutions au gré du soleil et des saisons et notamment de voir éclore les nénuphars de l'étang ... mais pour cela il suffit de se replonger dans l’œuvre du peintre !
Endroit magique mais victime de son  logique succès, impossible d’y espérer un temps de contemplation silencieuse...

jeudi 11 août 2016

Sieranevada - Cristi Puiu

Lary, médecin, de retour d'un congrès à Genéve, se rend avec sa femme chez sa mère pour une cérémonie familiale à la mémoire de son défunt père. Durant le trajet, il doit subir les reproches de sa femme, mécontente du costume de théâtre destiné à leur fille et "mal choisi" par le père, des vacances annuelles si répétitives sur les îles grecques, elle espère une nouvelle destination, la Thaïlande. La journée s'annonce  longue, la réunion n'est qu'une suite de catastrophes. Une journée catastrophique...
Un film de trois heures, tourné principalement dans un petit appartement d'une barre d'immeuble de Bucarest, construite lors de la "glorieuse époque communiste" comme nous le raconte une tante de Lary nostalgique de ce temps  et qui se renfrogne à l'idée qu'un Pope doive venir célébrer la messe pour ouvrir la commémoration du défunt 40 jours après sa mort, où après une période d'errance il est censé faire son entrée au paradis selon la croyance orthodoxe . Une nostalgie qui rend nerveuse la jeune sœur de Lary ... Si on n'ajoute  la jeune cousine qui ramène une copine croate malade d'avoir trop bu, un cousin conspirationniste, une tante qui fait une crise de nerf parce que son mari ne cesse de la tromper... C'est carrément le bordel.
Un film tourné dans un espace minimal avec un maximum de personnages, des portes qui s'ouvrent et se ferment sans cesse, c'est un peu du théâtre de boulevard avec des accents bergmaniens qui nous rappellent que dans les réunions de famille dés qu'il est question de politique et de religion, cela peut partir rapidement en vrille... Journée usante mais film réjouissant pour le spectateur qui ne voit pas le temps passer et qui nous permet de découvrir que le pays se développe  à des vitesses différentes, une classe bourgeoise qui s'est occidentalisée alors qu'une autre partie est restée à la marge, et sombre parfois dans la nostalgie  ...

mercredi 10 août 2016

Un temps pour vivre, un temps pour mourir - Hou Hsiao-Hsien

Chronique familiale, racontée par  le  fils cadet, Ah-Hsiao surnommé "a-ha" chouchou de la famille que nous voyons passer de l'enfance à l'age adulte. La famille est partie vivre à Taiwan au gré des mutations du père. Ils finissent par s'installer définitivement sur l'ile alors que le père est sérieusement malade des poumons, ce dernier présent dans la maison semble vivre à l'écart de sa famille ... A-ha est un enfant turbulent mais qui réussit ses examens scolaires, adolescent il devient plus renfrogné, engagé dans une bande de quartiers, il fait les 400 coups. Ces résultats scolaires s'en ressentent ...
La  période  voit la mort successive du père, de la mère victime d'un cancer de la gorge, puis c'est la mamie qui disparait alors qu'elle avait perdu depuis un certain temps ses repères. A-Ha livré à lui même doit rentrer dans l'âge adulte.
Au delà de la chronique familiale, le film donne un aperçu de la vie d'un territoire qui se sent en permanence menacé par son voisin chinois.
Un cinéma sans esbroufe, de sublimes plans fixes, ce récit autobiographique du cinéaste taïwanais bouleverse par son humanité. Un film truffaldien à la mélancolie fordienne,  magnifique !

mardi 9 août 2016

London # 6





Journée passée autour de Hyde Park, un parc magnifique qui peut donner l'illusion de se retrouver dans la campagne anglaise alors que nous sommes toujours au cœur de la cité londonienne. Nous avons débuté notre balade par un petit tour chez Harrods, magasin de Luxe équivalent du Printemps du boulevard Haussmann, qui nous rappelle que les goûts se sont uniformisés, nous retrouvons ici tous les mêmes produits de luxe et le magasin ne se distinguent pas de ceux situés dans les grands métropoles si ce n'est par son architecture ou par son rayon "Buckingham" ... 
Nous avons préféré nous promener dans l’extraordinaire "bric à brac" du Victoria & Albert Museum, musée qui a vu le jour en 1852 un an après le succès de l'exposition universelle consacré principalement aux arts décoratifs et à la mode, mais nous y retrouvons également des sculptures de Auguste Rodin... Une visite passionnante, mais il faut passer parfois au plus vite, le temps limité impose des choix. Nous aurions bien embarqué l'écritoire de l'horrible Henri VIII, l'homme qui ne savait pas aimer ses femmes.
Puis nous sommes allés faire un tour du coté du muséum de l'Histoire Naturelle, endroit qui attire la foule, les enfants s'y promènent avec joie, précédant avec enthousiasme leurs parents. La collection est particulièrement impressionnante, notamment la partie consacrée aux dinosaures , une réussite avec notamment un Tyrannosaure reconstitué qui exprime sa mauvaise humeur... Un bel endroit !



lundi 8 août 2016

London # 5


Aujourd'hui nous avions décidé d'aller faire un tour dans le Londres Financier, la City. Mais avant nous avons pris le temps de faire un  tour à la Tate Modern, équivalent anglais de notre Beaubourg national. Bâtiment magnifique,une ancienne centrale électrique, avec des œuvres majeures de l'art contemporain, notre coup de cœur va à la salle des Rothko... un  musée magnifique , un lieu incontournable de la capitale anglaise. Nous avons traversé le pont Millenium pour rejoindre la cathédrale Saint Paul, avant de flâner dans le monde impitoyable de la finance. "l'ennemi", parait-il ?
Nous pouvons désormais confirmer qu'il est assurément impossible de croiser ailleurs qu'à la City plus de chemises blanches au km2. Les financiers ont aussi leur uniforme... Mais c'est  pour admirer les architectures contemporaines qui se marient parfaitement aux monuments les plus anciens avec au cœur du quartier l'ogive de Norman Foster  que le quartier vaut largement  le détour.... Modernité qui redonne une jeunesse et fait ressortir tout leur éclat à la tour de Londres et à Tower Bridge.
Nous avons fini notre périple par une nouvelle visite à la National Gallery, où le manque de temps ne nous avait pas permis de contempler Les Tournesols de Van Gogh .

dimanche 7 août 2016

London # 4






Dimanche, journée commémoration, nous sommes partis dans le nord dans le quartier résidentiel de Hampsted, pour saluer la mémoire de Karl Marx enterré au cimetière de Highgate ... Ses supporters ont financé un monument imposant pas vraiment dans un style très anglais. La dépouille du philosophe fut d'ailleurs déplacé dans le cimetière. Dans Hampstead, il convient de faire un détour parc le parc pour profiter d'un magnifique point de vue sur la capitale anglaise depuis Parliament Hill et pousser la balade jusqu'à Kenwood House.
Au 221 Baker street, nous n'avons fait que passer devant la maison musée de Sherlock Holmes toujours aussi populaire, avant de nous rendre à Abbey Road sur les traces des Beatles pour traverser le plus célèbre passage clouté de ce bas monde.
Nous avons fini du coté de Witchapel quartier de Jack l'éventreur, où nous avons diné dans un restaurant du Pundjab proposant des plats épicés aux sublimes parfums, le Tayyabs ...

samedi 6 août 2016

London # 3



Samedi, "journée commerce", nous avons suivi  le pèlerinage  du consommateur en longeant Portobello Road où est organisé chaque samedi un grand marché dans le quartier de Notting Hill rendu célèbre par le duo Julia Roberts et Hugh Grant, acteurs principaux d'une niaiserie sentimentale à fort succès. Un marché qui vaut le déplacement, c'est aussi dans cette rue que nous trouvons le plus vieux cinéma de Londres.
Mais notre moment de bonheur nous l'avons connu dans un autre quartier commerçant Camden Street où nous nous sommes retrouvé dans le magasin de chaussures de Londres, "British Boot Company", une adresse incontournable pour tout amateur ... Un commerce tenu par le dernier punk de la ville à l'excellent français, on passe la porte et on se retrouve dans l’Angleterre telle que l'amateur de rock peut la fantasmer. Ce fut le pied !
Pour finir notre journée un restaurant végétarien dans Soho, Mildred , parfait !

vendredi 5 août 2016

London # 2



Visite du Londres officiel, Big Ben et les Maisons du Parlement, l'abbaye de Westminster avec chacun un droit d'entrée à 2O livres prohibitif.  Nous avons donc filé vers la Tate Gallery et sa splendide collection de Turner ... Avant de partir vers le quartier de Bloomsbury, où la maison de Dickens n'était plus accessible . Ils ferment tôt en Angleterre, ils ont bien raison cela donne de la vie aux pubs !
Nous avons croisé ici où là des drapeaux européens, les londoniens ne semblent toujours pas avoir digéré le Brexit...

jeudi 4 août 2016

London # 1


Nous avons commencé par une balade dans Hyde Park, et nous nous sommes souvenus que les Rolling Stones y avaient donné un concert deux jours après la mort de Brian Jones... Au Royal Albert Hall, nous nous avons pensé aux mésaventures de James Stewart et Doris Day  dans L'Homme qui en savait trop de Alfred Hitchcock.
A Piccadilly Circus, les punks ont définitivement disparus mais la pub reste omniprésente.  A la National Gallery, nous avons fait notre top 3: Les deux ambassadeurs de Holbein le Jeune, un autoportrait de Rembrandt et le  portrait de Arnolfini et de son épouse par Jan Van Eyck ....
Puis nous sommes allés faire un tour du coté de Buckingham avant d'aller nous rafraichir dans le cœur de Soho .

mercredi 3 août 2016

Le 42eme parraléle - John Dos Passos

C'était notre volonté en début d'année de nous plonger dans la littérature de John Dos Passos, un auteur cher à Jean-Paul Sartre. Nous avons commencé avec la premier volet de sa trilogie USA: le 42eme parallèle, qui nous fait le portrait de l'Amérique du début du siècle ,des années précédant la grande Guerre à son issue victorieuse.
Pour faire ce portrait, il réinvente le roman, construit autour de personnages de fiction, de courtes biographies de personnages célèbres, de chapitres d' actualité composés d'extrait de journaux, de discours publics, de chansons,de publicités et enfin de parties appelées œil-caméra composées sans ponctuation autour de souvenirs personnels qui nous ont le moins convaincu.
A travers ces personnages, il écrit une histoire populaire de l'Amérique où l'industrialisation massive s'est accompagnée de la montée de mouvements ouvriers nécessaires pour donner à ces derniers des conditions de vie décentes et lutter contre l'inhumanité des détenteurs du capital.
Personnages touchants qui connaissent tous des destinées imprévisibles au gré des événements, des rencontres, certains sont amenés à se croiser, nous passons d'un point à l'autre de l'Amérique en faisant quelques détours au Mexique avec l'émergence du mouvement zapatiste. La nécessité de gagner sa vie, poussent les jeunes gens à renoncer à toute carrière universitaire  mais les débrouillards arriveront à s'élever dans l'échelle sociale.
C'est une lecture captivante, qui nous plonge dans l'Amérique du siècle dernier, mais John Dos Passos, est plus qu'un conteur de génie, il réinvente la littérature, il fait faire un bond au roman américain qui entre de plein pied dans le vingtième siècle... Nous avions définitivement trop attendu pour nous plonger dans cette œuvre immense

mardi 2 août 2016

Memoires du sous développement - Tomas Guttierez Alea

Sergio fait partie de la bourgeoisie intellectuelle de la Havane. Il fait le choix de rester sur l'île alors que ses parents, son épouse préfèrent rejoindre les Etats Unis après la révolution castriste. Il n'a pas supporté le régime de Batista, il est cependant déçu par la tournure des événements, il est témoin de l'Histoire qui s'étend ici entre la crise de la baie des cochons et celle des fusées soviétiques.
Il erre dans la ville, fantasme sur sa femme de ménage, et s'engage dans une relation compliquée avec une jeune fille Elena... Nous suivons Sergio dans son quotidien , nous partageons ses états d’âmes et ses réminiscences dans un somptueux noir et blanc où les images d'archives s’intègrent parfaitement à la fiction... Un film marqué par le cinéma de la nouvelle vague qui n'est pas sans faire penser aux premiers films de Milos Forman. (Peut être nous trompons nous, n'ayant pas vu ces derniers depuis fort longtemps).
Un film rare sur Cuba, et les premières années du régime  de Castro... Une belle découverte de cet été !

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