samedi 31 juillet 2010

La maison du canal - Georges Simenon


A la mort de son père Edmèe quitte Bruxelles pour aller vivre chez son oncle et sa tante dans la campagne flamande dont elle ne parle pas la langue. A son arrivée, son oncle décède de la gangrène après avoir fait une mauvaise chute. L'ainé de ses cousins reprend la ferme et devient en quelque sorte le chef de famille. L'ambiance est rude, les rapports entre les deux ainés qui cherchent à séduire la cousine est parfois difficile. Le père ayant mené une vie dissolue a laissé des dettes, la propriété est en partie hypothéquée... et ce n'est pas la gestion calamiteuse du fils ainé qui va pouvoir renflouer la situation. L'arrivée d'Edmée va pousser l'antagonisme entre les deux frères à son paroxysme...
Il semble y avoir beaucoup d'éléments autobiographique dans ce texte de Simenon, qui doit être rapproché de Pédigree, long roman dans lequel il raconte en détail sa jeunesse. Les êtres sont frustres, les hivers sont terribles, la vie est particulièrement dure on découvre un univers de violence larvée.
Simenon aura finalement été notre auteur de l'été. Il est un observateur avisé du monde qui l'entoure, son écriture précise, son absence de dramatisation des situations décrites donne à son œuvre une force indiscutable.

Casa Colo - Ceceda - Asturies

Nous n'avons pas été enthousiastes par les restaurants rencontrés lors de nos différents périples. A Oviedo, nous avons tenté El Raitan y El Chigre, conseillé par le guide vert, si l'ensemble est correct et vous permet de goûter aux spécialités régionales, il ne nous laissera pas un souvenir impérissable. L'impression que l'on paye plus pour le cadre charmant que pour ce qui nous est servi dans les assiettes. A Gijon, nous ne préférons même pas en parler...

Pour notre dernier jour, nous avons réservé une table à casa Colo, une auberge située dans un petit village Ceceda. Vous êtes installés dans un cadre superbe, si vous êtes placés en terrasse vous dominez la campagne environnante, c'est une cuisine de femmes qui vous est proposée. Nous avons tenté la spécialité régionale, la fabada (cliquez ici pour en savoir plus) est un ragout de haricot blanc servi avec du boudin noir et de la saucisse. Nous avons également tenté une queue de bœuf braisée excellente, et des poivrons farcis au merlu...

Certes c'est une cuisine campagnarde qui vous est proposée, mais pour les amateurs l'adresse vaut le détour.

Casa Colo - Ceceda

vendredi 30 juillet 2010

Le coup de lune - Georges Simenon

Joseph Timar est parti de France pour le Gabon où son oncle homme politique influent lui a trouvé un emploi dans une compagnie la SOCOVA. A son arrivée à Libreville, il apprend qu'il lui est impossible de prendre d'emploi prévu pour lui. Il s'installe dans un hôtel tenu par Eugène et Adèle, un couple au passé trouble. Joseph découvre la situation des colonies françaises, le racisme, la violence contre les autochtones, les virées après des soirées alcoolisées où le viol des femmes noires semblent être une véritable routine...Mais lorsque Thomas, le "nègre" d'Adèle est assassiné c'est le crime de trop pour les autorités qui semblent bien décidés à retrouver le coupable. les blancs solidaires sont décidés à entraver l'enquête. Eugène décède d'une fièvre bilieuse hématurique, Adèle se rapproche de Joseph et utilise les relations de ce dernier pour obtenir une concession de bois, occasion de s'éloigner de Libreville et de s'enfoncer dans la forêt...
Georges Simenon s'est rêvé grand reporter, ce roman est le fruit de son voyage en Afrique. C'est aussi pour lui l'occasion de se lancer dans le roman d'aventures comme ceux de Joseph Conrad pour qui il a une grande admiration. Ce livre qui sort deux ans après Tintin au Congo de Hergé, et la même année que Voyage au bout de la nuit de Louis Ferdinand Céline, deux ouvrages qui traitent également de l'Afrique noire. Comme toujours le style littéraire de Simenon est parfait, ce roman nous confirme que la colonisation est un crime contre l'humanité.

jeudi 29 juillet 2010

Chupa Chups - Villamayor - Asturies


Lors de notre périple en Espagne, nous avons croisé une manifestation d'ouvrières à Villamayor, qui luttaient contre la fermeture de l'usine Chupa Chups. Etait-ce le début de la fin des célèbres sucettes Chupa Chups?

Angoissés, nous nous sommes renseignés, ils semblent tout simplement que la direction a décidé de fermer l'usine de Villamayor employant 120 personnes pour centraliser la production de la célèbre sucette en Catalogne... et surement amélioré les dividendes versés aux propriétaires.

Difficile pour autant de boycotter le produit, nous ne le consommons plus depuis un certain temps. Mais il est toujours possible de punir les enfants.....

Tamara Drewe - Posy Simmonds

Stonefield est un charmant village anglais, Nicolas Hardiman auteur de policier à succès et sa femme Beth ont fait de leur maison un lieu de retraite pour écrivains. Le village est coupé en deux, d'un coté les "autochtones" confrontés aux duretés de la vie économique, de l'autre les écrivains venus chercher le repos et le dépaysement chez la famille Hardiman. Tamara Drewe est un peu celle qui fait le lien entre ces deux mondes, elle a grandi au village et elle est devenue une chroniqueuse genre "Carrie Bradshaw" dans Sex and the City, elle vit à Londres mais elle revient s'installer dans le village à la suite du décès de ses parents et se concentrer sur l'écriture de son premier roman. Une rhinoplastie a changé sa face, son retour va créer comme un séisme dans la vie tranquille de ce petit village...

Après avoir vu l'adaptation faite par Stephen Frears, nous n'avons pas résisté à l'envie de découvrir le roman graphic de Posy Simmonds. Beaucoup plus sombre que le film et d'une ironie mordante, il est inspiré par le roman de Thomas Hardy "Loin de la foule déchainée"

Le graphisme complète idéalement le texte, et fait de ce livre un objet littéraire étonnant. On ne cesse de le feuilleter pour découvrir à chaque nouvelle lecture un détail graphique qui nous avait échappé.

mercredi 28 juillet 2010

Lastres - Asturies - Espagne

Situé sur une falaise abrupte, Lastres est un charmant village de pécheurs qui offre un joli point de vue sur les plages de la Isla. Nous avons été surpris par la foule que nous avons pu croiser dans ce village certes pittoresque mais qui ne nous a pas semblé être le point le plus attractif du littoral.

Nous avons appris que là se tournait une série de télévision très populaire en Espagne: El Doctor Matteo, la foule venait tout simplement retrouver le cadre de leur série adorée.

Plus désagréable a été de trouver à coté de l'église, un monument à la gloire de Jose Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la phalange, le parti fachiste espagnol. On y lit l'inscription: "1938 Il año triuñfal".

mardi 27 juillet 2010

Gijon - Cabo de peñas - Asturies - Espagne

Gijon ville de plus de 250 000 habitants, est le grand port industriel des Asturies. Même si le site est habité depuis l'époque romaine, la ville très animée de construction plutôt récente a néanmoins conservé son ancien quartier des pécheurs au charme certain. Le front de mer absolument magnifique attire la foule et les aficionados du bronzage. Mais la marée monte, la plage se réduit, la mer finit par vous exclure définitivement.
Nous en avons profité pour nous écarter de la ville et nous diriger vers le point le plus septentrional de la cote des Asturies: Cabo de peñas. Splendides points de vue, les paysages ne sont pas sans rappeler ceux croisés sur la cote bretonne. Il convient de ne pas rater cette partie de la cote absolument remarquable, de longues promenades y sont possibles.

lundi 26 juillet 2010

Llanes - Asturies - Espagne

Ancienne ville fortifiée, Llanes est aujourd'hui un port de pêche et une station balnéaire. Dans le vieux quartier on peut découvrir des restes des anciens remparts. L'église Santa Maria de style gothique terminée au XV°s a gardé néanmoins une porte romane. Il est agréable de se promener dans le quartier pietonnier, on peut y croiser des maisons impressionnantes réalisées au XIX° par les "indianos" . Une longue promenade a été aménagée le long du littoral sur , la vue sur la costa verde est absolument magnifique, les goélands peu sauvages viennent vous tenir compagnie, surtout si vous avez l'idée de venir pique-niquer sous les tamaris. Le port est devenu célèbre depuis que l'artiste basque Augustin Ibarrola est venu peindre en 2002 les cubes de béton de son brise-lame. L'œuvre dénommée "los cubos de la mémoria" fait de la jetée un lieu coloré.

Voyage avec un âne dans les cévennes - Robert Louis Stevenson

Après une déception amoureuse, Stevenson décide de voyager en Auvergne pour oublier sa maîtresse Fanny Osbourne partie rejoindre son mari aux Etats Unis. Il choisit de s'installer dans le petit village Le Monastier où George Sand a séjourné pour y étudier le patois local pour l'écriture de son roman Le Marquis de Villemer. Il finit par organiser un voyage a travers les Cévennes terres protestantes, pour cela il se fabrique un étonnant duvet qui doit lui permettre de dormir à la belle étoile. Pour porter tout le matériel nécessaire, il achète un âne "Modestine", la cohabitation n'est pas toujours facile durant le périple mais ils vont apprendre à se connaître, la séparation finale ne se fait pas sans peine. Il part le 22 septembre et arrive le 4 Octobre à Saint-Jean-du-Gard. Il fait une pause durant le voyage dans un monastère trappiste, on cherche en vain à le convertir au catholicisme lui le protestant écossais. Ce voyage est surtout pour lui l'occasion de s'intéresser à ses coreligionnaires les camisards pourchassés durant les guerres de religion.

Récit de voyage passionnant, nous serions presque tentés de nous rendre à Le Monastier pour vérifier si la description faite par Stevenson au début du récit de ce village se vérifie toujours:
"Dans un petit endroit nommé Le Monastier, dans une charmante vallée montagneuse située à vingt kilomètres du Puy, j'ai passé environ un mois de jours délicieux. Le Monastier est remarquable pour la fabrication de la dentelle, l'ivrognerie, la liberté des propos et les dissensions politiques sans équivalent de ses habitants. On trouve dans cette petite ville de montagne des adeptes des quatre partis français - légitimites, orléanistes, partisans de l'empire et républicains, et tous se haïssent, se détestent, se dénigrent, et se calomnient les uns les autres. Excepté pour affaires, ou pour se contredire mutuellement dans une querelle de taverne, ils ont même renoncé à la politesse de s'adresser la parole. C'est tout bonnement une Pologne de Montagne."

Robert Louis Stevenson - Voyage avec un âne dans les Cévennes - Collection la pléiade - Oeuvres - Tome I

dimanche 25 juillet 2010

Le Misanthrope - Molière


Alceste déteste l'humanité, il ne supporte pas l'hypocrisie ambiante et les compromissions permanentes. Pourtant il aime Célimène, dame coquette et médisante. Il lui reproche néanmoins le trop grand nombre de ses prétendants et ne peut s'empêcher de lui faire des crises de jalousie... Alceste victime de sa misanthropie finit seul à l'écart de tous, Célimène refuse de l'accompagner dans son exil.
Comme des lycéens sérieux et soucieux de bien préparer leur bac, nous nous sommes lancés dans la lecture de ce grand classique de Molière que nous devrions voir dans une mise en scène par Nicolas Liautard des l'année prochaine au théâtre Jean Arp à Clamart. C'est réjouissant, terrible et toujours aussi juste. Assurément un des personnages les plus intéressants et les plus complexes de l'œuvre de Molière.

Pour en savoir plus sur le misanthrope qui sera joué au théâtre Jean Arp, cliquez ici

Les fiançailles de M Hire - George Simenon


Une jeune fille a été retrouvée assassinée sur un terrain vague de Villejuif. M Hire est rapidement soupçonné par sa concierge, juste parce qu'il est différent, toujours silencieux, on ne sait rien sur cet homme solitaire qui ne fait que passer. La police le surveille, le suit.
M Hire a une vie réglée comme une horloge. Son petit vice, il aime regarder sa voisine de sa fenêtre, il est fasciné il va jusqu'à la suivre le week-end quand elle se rend avec son petit ami au match de foot au stade de Colombes. La voisine le perçoit et joue avec lui, elle parvient même à pénétrer dans sa chambre qui semble pourtant inaccessible à tous, mais c'est avant tout pour y déposer des preuves du crime qui a été commis par son petit ami avant d'aller prévenir la police. Pour échapper à son arrestation, M Hire monte sur le toit, il glisse la chute est fatale.
On oublie dés la première description que c'est Michel Blanc qui a incarné M Hire dans le film de Patrice Leconte: "Il n'était pas gros, il était gras."...."Dans la rondeur de son visage se dessinaient des lèvres bien rouge, de petites moustaches frisées au fer, comme dessinées à l'encre de chine et, sur les pommettes, des roseurs régulières de poupée." Hire n'est pas sans rappeler Jonas Milk le personnage de "le petit homme d'Arkhangelsk" autre roman formidable de Georges Simenon. Ici, il montre comment la suspicion peut facilement tomber sur un homme juste parce qu'il a une tête de coupable, suspicion qui pourrait facilement virer au lynchage. Le personnage antipathique de M Hire nous fascine, on le suit dans son quotidien, on est impressionné par la scène du bowling où M Hire se révèle un champion. Simenon montre par l'efficacité de son style et sa description des milieux populaires qu'il est un écrivain majeur du XX° siècle.

Les fiançailles de M Hire - Georges Simenon - Collection la pléiade - Tome 1

samedi 24 juillet 2010

Miyares - Asturies - Espagne

Miyares, petit village des Asturies, nous y avions notre pied à terre. En arrivant, nous avons croisé un homme semblant rentrer chez lui, accompagné d'un cheval tirant une carriole remplie de foin. Scène qui nous semblait ancestrale, nous n'avons pas eu le temps de l'immortaliser. Mais comme le monsieur a fait une pose au bar du village, nous avons pu photographier son compagnon le cheval. De nombreuses balades sont possibles autour du village qui permettent d'avoir une vision de la campagne Asturienne avec en toile de fond les monts du Sueve.



L'affaire Saint Fiacre - Georges Simenon

"Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des morts". C'est la lettre anonyme transmise par la police municipale de Moulins à la police judiciaire de Paris. Etonnant que le commissaire Maigret se déplace au vu de ce courrier, mais Saint Fiacre il connait pour y avoir grandi, son père était le régisseur du château.

C'est d'ailleurs la Comtesse qui décède lors de la première messe du jour des morts mais il est difficile de parler de crime pour ce qui semble être une simple crise cardiaque... Maigret s'intéresse quand même à ce décès et cherche à savoir si quelqu'un dans la village n'a pas cherché à provoquer la crise cardiaque fatale à la comtesse. Entre le fils de la comtesse toujours en quête de fonds, Jean fils d'une famille ruinée officiellement secrétaire de la comtesse mais plus certainement son jeune amant ou le nouveau régisseur qui profite de la situation financière difficile de la comtesse pour essayer de mettre la main sur ses terres , les suspects ne manquent pas.... le règlement de compte aura lieu lors du diner final.

C'est la province, il y a des nobles désargentés, une auberge sinistre, des bondieuseries et du sexe....un univers propre aux films de Claude Chabrol, et comme Claude Chabrol nous jubilons à lire la prose de Georges Simenon, étonnant non!

L'affaire Saint-Fiacre - Georges Simenon - Collection la pléiade - Romans Tome 1

vendredi 23 juillet 2010

Covandonga - Asturies - Espagne

En 722, la bataille de Covadonga marque le début de la reconquête espagnole. Pour célébrer la victoire, un sanctuaire a été conçu en l'honneur de la "vierge des batailles" qui aurait apporté la victoire. Une grotte abrite une vierge en bois du XVIII° la Santina particulièrement vénérée. Patronne des Asturies, une énorme procession a lieu chaque 8 septembre pour l'honorer.

Situé dans les Picos d'Europa, Covandoga vaut le détour pour son cadre naturel, il convient de prendre la route qui surplombe le sanctuaire qui mène à deux lacs, paysage magnifique de montagne, de nombreuses balades sont possibles. Problème, il n'est pas possible d'accéder durant la saison touristique aux lacs en voiture, il convient de se garer au pied de la montagne sur un parking payant (2 €) et de prendre un bus qui vous mène au sommet. Le tarif est de 7 € (3.50 € pour les enfants de moins de 12 ans), cela fait un peu cher la sortie en montagne... Surtout que la foule vient plus pour célébrer la Santina que se lancer dans de grandes randonnées...




jeudi 22 juillet 2010

Oviedo - Asturies - Espagne

Nous sommes restés sous le charme d'Oviedo, capitale de la principauté des Asturies. La vieille ville d'origine médiévale, aujourd'hui vaste zone piétonnière, recèle de beaux édifices et de nombreuses places. La cathédrale élevée à l'emplacement de deux anciennes églises fut commencée au XIV° siècle et achevée au XVI°.
Le quartier commerçant, beaucoup plus moderne, propose une balade ponctuée par des sculptures contemporaines ainsi on peut croiser une nativité de Botero ou un Woody Allen de Vicente Santarua.

C'est d'ailleurs Woody Allen qui est à l'origine de notre voyage, nous avions été charmés par les scènes du film "Vicky Cristina Barcelona" tournées en partie à Oviedo. Pour retrouver les lieux supposés du tournage nous avons quitté le centre pour le mont Naranco qui domine la ville où se trouvent deux églises classées au patrimoine mondiale de l'humanité, Santa Maria de Naranco, merveille architecturale du IX° siècle et San Miguel de Lillo du X° siècle . Il nous semble que c'est bien sur ce lieu que se déroule en partie le film de Woody Allen, à vérifier.

La famille de Pascal Duarte - Camilo Jose cela


Ce roman est la confession de Pascal Duarte emprisonné en attente de son exécution. Il raconte son enfance, sa famille, ses amours, ses joies, ses peines et ses crimes.... A travers sa vie, c'est la vie des paysans d'Extrémadure qui est décrite dans toute sa dureté, les rapports sont violents, l'éducation est inexistante. Pascal Duarte grandit sous l'autorité d'une mère hargneuse et brutale. Sa soeur se livre à la prostitution, son jeune frère handicapé mental est livré à lui même... Il tue le souteneur de sa soeur qui a couché avec Lola sa femme pendant son absence, c'est là son premier crime... Sortie de prison, veuf il épouse Espéranza, mais sa mère l'empêche toujours de connaître la sérénité: "Nous étions mariés depuis deux mois lorsque je compris que ma mère conservait ses façons de faire et ses procédés perfides d'autrefois". ne supportant plus cette situation, il assassine sa mère...


Premier roman de Camilo José Cela (Prix Nobel de littérature en 1989), il parait la même année que l'Etranger premier roman d'Albert Camus, la description de la vie paysanne nous rappelle les premières images film de Mourir à Madrid de Frédéric Rossif. Un récit terrible d'un homme pris au piège de son environnement devenu un classique de la littérature espagnole.
La famille de Pascual Duarte - Camilo José Cela - Points poche

mercredi 21 juillet 2010

Osselets - Frédéric Yves Jeannet

Wellington, Paris, Hô-Chi-Minh Ville, Séoul, Bangkok, Sydney, Vancouver, Mexico, New-York...le monde est son jardin. Frédéric-Yves Jeannet nous propose un autoportrait fragmenté, lui même s'interroge sur cet exercice de style qui lui a été commandé par Colette.f : "Qu'est ce qu'un autoportrait? Contrepoint, modulation & fugue sur le matériau de ma vie toute entière versée dans mes livres." La cinquantaine est là, les amis proches commencent à disparaitre, les mots consacrés à son ami Denis Jampen lui aussi un grand voyageur sont un bel hommage.
On ouvre le livre, nous sommes saisis par cet incipit qui donne l'envie immédiate d'écouter "La nuit je mens" d'Alain Bashung: "Je me suis remis à jouir, à jouer, à rejouer ma vie aux osselets avec la mort au fond du trou, pas le noir mais l'angoisse, à fumer comme si l'emphysème était de la fantasy fiction, le cancer du poumon une invention récente, j'étais sur la voie de gauche, je doublais un camion, talonné par un coupé BMW, il ne fallait pas freiner à ce moment-là..."
Et nous continuons la lecture sans discontinuer, envoutant!
Frédéric-Yves Jeannet - Osselets - Ed ARGOL

David Copperfield - Charles Dickens

Au début la vie n'est pas facile pour David Copperfield. Son père meurt juste avant sa naissance. Sa tante Trotwood qui vient assister sa belle soeur repart dés l'accouchement, elle avait prévu la naissance d'une fille alors un garçon ..... elle préfère disparaître. Au début tout ne va pas trop mal entre sa mère et la bonne Madame Peggotty , David ne manque pas d'affection et d'amour. Mais sa mère se remarie, le nouvel époux vient s'installer à demeure avec sa soeur, ils ne supportent pas le petit David qui se retrouve placer dans une pension sinistre mais où il se fera des amis pour la vie....La mère de David meurt, et là il n'est même plus question de pension pour David âgé alors de dix ans, il doit aller travailler à Londres et se retrouve livrer à lui même dans cette grande ville où tous les dangers guettent. Mais David s'arme de son courage, se lance sur la route et part retrouver sa tante, le début d'un grand destin....


On ouvre le livre, on lit les premières lignes et l'art de conter de Dickens vous happe et vous ne pouvez plus vous soustraire de l'histoire de David Copperfield même si ce dernier peut parfois vous énerver avec son " cœur d'artichaut". L'écriture est précise, Dickens n'en fait jamais trop dans la dramaturgie et nous offre un tableau précis de l'Angleterre Victorienne. Le personnage de David Copperfield largement inspiré par les propres expériences de Dickens ne doit pas être pour autant considéré comme le double de l'auteur, le destin est le même mais l'environnement familial diffère ainsi Dickens a très bien connu son père.

Souvenirs intimes de David Copperfield - Charles Dickens - Bibliothèque de la Pléiade

mardi 20 juillet 2010

La isla - Mirador del Fito - Asturies - Espagne

La Isla c'est un tout petit village recherché pour sa ribambelle de plages séparées par des rochers, nous nous sommes lancés dans une longue balade, nous avons croisé des surfeurs, des crabes... puis nous avons rejoint le chemin de Saint-Jacques, et nous avons découvert les beautés de la Costa Verde.


Après, il faut prendre la route qui mène à Arriondas et s'arréter au "Mirador del Fito" (627m) qui offre un superbe panorama sur les pics d'Europe. Puis vous traversez la route, vous découvrez une vue qui plonge à pic dans la mer. Spectaculaire !

lundi 19 juillet 2010

Ribadesella - Asturies - Espagne

Ribadesella est une charmante station balnéaire située sur la rive droite de l'estuaire du Sella. Vous vous présentez à l'office du tourisme et une hôtesse vous donne un parcours qui vous promène dans la ville et vous amène jusqu'en haut d'un contrefort doté d'une chapelle qui vous donne une jolie vue de la baie Santa Marina.

Le long de la plage une suite impressionnante suite de maisons appelées dans le pays les "indianos". "Indianos" est le nom donné aux espagnols partis en Amérique du Sud; ceux qui ont fait fortune, de retour au pays affichent leur réussite en construisant d'énormes maisons colorées. Un peu bling-bling, los indianos !


samedi 17 juillet 2010

Bernard Giraudeau - 18 juin 1947 - 17 juillet 2010

Bernard Gireaudau n'a pas la filmographie la plus impressionnante du cinéma français de ces trente dernières années, nous on se rappelle l'avoir vu dans les films d'Olivier Assayas "Une nouvelle vie" et de Nicole Garcia "le fils préféré", il était à chaque fois magnifique!

Amoureux de la mer, il fut marin avant d'être acteur, la mer est d'ailleurs au coeur de son oeuvre littéraire.

Nous ne savons finalement pas grand chose de cet homme, mais il nous est toujours apparu comme très sympathique et d'une dignité remarquable.

vendredi 16 juillet 2010

Le curé d'Uruffe - Claude Lanzmann

Pour mieux comprendre le silence de l'Eglise concernant les affaires de pédophilie , il est intéressant de se replonger dans le reportage consacré au procés du curé D'Uruffe de Claude Lanzmann écrit pour la revue "Les Temps Modernes" .
Le 3 décembre 1956, le curé d'Uruffe éxécute sa maîtresse enceinte de trois balles de révolver, puis il l'éventre, recueille le bébé vivant. Il baptise le nouveau né, le tue et lui lacère le visage pour se protéger d'une éventuelle ressemblance...
Le procés dure deux jours, mené au pas de charge, dix heures de débats, le jury se retire, le curé d'Uruffe est reconnu coupable mais avec des circonstances atténuantes, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Claude Lanzman n'est pas en soi choqué qu'on ait accordé des circonstances atténuantes au curé, ce qui le choque c'est que ce point ne fut jamais abordé lors des débats, pour cause étudier les circonstances atténuantes revenaient à faire le procés de l'Eglise. C'était s'interroger sur la formation du prêtre, son passé dans l'Eglise d'autant plus que le Curé d'Uruffe avait déja eu des précédents. Mais son supérieur lui avait maintenu sa confiance...Etudier les circonstances atténuantes, c'est aussi s'interroger sur le célibat des prétres, la chasteté, la relation du curé de campagne avec sa hiérarchie... La justice républicaine a fait le choix du silence et préfèra bacler le procés d'un homme, Claude Lanzman écrit: "ils ont rendu arbitrairement un verdict d'indulgence parce que l'accusé était un prêtre et qu'en l'an de grâce 1958, la justice républicaine, plutôt que d'affronter les problémes que lui pose le crime d'un curé, préfère renoncer à juger et se faire hara-Kiri"
Le texte de Clanzmann est passionnant et implacable, il reste toujours d'actualité et mérite d'être relu.
Pour trouver le reportage de Claude Lanzmann, cliquez ici

A lire le dernier ouvrage de Claude Lanzmann, le lièvre de Patagonie, Ed Gallimard

jeudi 15 juillet 2010

Le fanfaron - Dino RISI - 1962



Rome le 15 août ville déserte, Bruno Cortona (Vittorio Gasmann), la quarantaine amoureux des belles voitures et des jolies femmes est à la recherche de cigarettes et d'un télèphone. Il croise Roberto Mariani (Jean-Louis Trintignant) jeune étudiant introverti resté à Rome qui l'autorise à passer son coup de téléphone de chez lui. Roberto s'embarque avec Bruno dans un long périple qui se révèle être un véritable voyage initiatique pour Roberto au contact de l'éxubérance de Bruno...

A travers ce couple, Dino Risi fait le portrait de Rome des années soixante avec l'arrivée du twist, de la société de consommation et de l'urbanisation à outrance. Le fanfaron personnage exubérant est plus complexe qu'il 'y parait, il convient de ne pas limiter ce personnage à sa vulgarité. Derriére cette facade, on découvre un personnage d'une grande sociabilité et finalement au jugement assez fin sur les personnes qui l'entourent. Roberto certes plus cultivé et réfléchi mais d'une timidité maladive qu'il en devient un personnage malléable, manquant de caractère. Vittorio Gassman et Jean-louis Trintignant sont absolument magnifiques, un sommet de la comédie italienne !

mercredi 14 juillet 2010

Tamara Drewe - Stephen Frears


Dans la campagne anglaise , un auteur de policiers à succès et sa femme reçoivent en résidence des écrivains. La cohabitation est plutôt paisible dans ce cadre charmant... jusqu' à l'arrivée de Tamara Drewe la voisine. Tamara Drewe a grandi dans le village, doté d'un "gros nez" elle en était la risée. Mais par le miracle d'une rhinoplastie, elle est devenue une vrai bombe sexuelle. Journaliste à Londres, après la mort de sa mère, elle se réinstalle dans le cottage familial. Sa présence vient troubler la sérénité du village...

So british, Stephen Frears signe un vaudeville réjouissant adapté du roman graphic de Posy Simmonds. Ce film est une véritable source de dépaysement, situé dans la campagne anglaise avec ses cottages, ses haies, ses collines filmée comme une carte postale. On retient plus particulièrement la description parfaite de deux adolescentes livrées à l'ennui, alors quand Tamara Drewe a une histoire d'amour avec la rock star préférée de leur magazine de midinettes, la vie commence à avoir un sens pour les deux groupies. Ce film est une succession de péripéties, Stephen Frears nous offre une comédie pétillante qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère des comédies d'Alain Resnais.

mardi 13 juillet 2010

Shop around the corner - Ernst Lubitsch

Dans une maroquinerie hongroise, Kralik le chef vendeur idéalise une jeune fille avec qui il entretient une correspondance anonyme . Il ne se doute pas que cette femme idéale est la jeune vendeuse avec qui il passe son temps à se chamailler dans la boutique. Finiront-ils par s'aimer?

Au vu du scénario, on peut imaginer, une petite comédie romantique hollywoodienne sans prétention. Mais c'est Lubitsch qui est derrière la caméra avec James Stewart comme acteur principal, ils donnent à ce film une grande profondeur. L'action est limitée aux quatre murs du magasin, mais Lubitsch décrit parfaitement la situation sociale du pays, on sent combien la menace du chômage pèse sur les employés. Le génie de Lubitsch fait de cette comédie un film d'une grande humanité qui décrit les craintes d'une société en crise économique... un sujet toujours d'actualité.

Shop around the corner (Rendez-vous en français) - Ernst Lubitsch (1940) - DVD collection Fnac


dimanche 11 juillet 2010

Tournée - Mathieu Amalric


Joachim Zand a été producteur de télévision mais il ne s'est pas fait que des amis dans le métier, il a du fuir aux Etats Unis. Il revient en France avec une troupe américaine de danseuses "The New Burlesque" spectacle mi striptease mi clownerie... La tournée commence au Havre puis se déplace vers Nantes, La Rochelle....Zand se démène pour essayer de trouver une salle à Paris mais ses inimitiés avec la profession sont toujours là, la capitale reste inaccessible, la tournée a du plomb dans l'aile...

Etonnant personnage que ce producteur qui tente un come-back improbable, incarné à merveille par Mathieu Amalric on peut y voir un hommage aux grands producteurs du cinéma d'auteur: Humbert Balsan,Paulo Branco... Zand est nerveux, il est un père incapable d'assurer la garde de ses fils, mais un homme passionné qui jubile de voir chaque soir ses filles sur scène. Pour incarner ses filles, Mathieu Amalric a eu l'idée géniale de faire appel à de vrais danseuses américaines. Au départ "The New burlesque" est un mouvement lesbien New-yorkais, mouvement de colère qui lutte contre les canons d'un idéal féminin imposés par les milieux de la mode. Ici les filles sont rondes aux formes généreuses sorties d'un tableau de Rubens, tatouées, elles sont heureuses sur scène, le succès se renouvelle chaque soir. Mais la vie de tournée c'est aussi des moments de tristesses, d'ennui dans des hôtels froids et impersonnels où l'on finit par ressentir le mal du Pays.

Justement récompensé par le prix de la mise en scène à Cannes, il faut espérer que Mathieu Amalric connaitra le succès public avec son quatrième film réjouissant!

samedi 10 juillet 2010

Hommage - Anniversaire

Le 10 juillet 1940, il y a exactement 70 ans, 80 parlementaires parmi 649 ont refusé de voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.
En hommage à ces hommes qui ont fait honneur à leur engagement républicain, nous avons bu à leur mémoire un verre de vin de Jurançon (Domaine Larredya 2005, petit manseng, cliquez ici)

Pour connaitre la liste des 80 parlementaires, cliquez ici

Le charretier de la "Providence" - Georges Simenon


Longtemps nous avons refusé de lire des épisodes de Maigret, victime de l'image que pouvait en donner l'épouvantable Jean Richard dans les téléfilms. Et pourtant force est de reconnaître que les ouvrages de Georges Simenon sont formidables.
Le charretier de la "providence" est un des premiers Maigret, écrit en 1930, l'action se déroute sur les canaux de la Marne. Une femme est retrouvée un matin, étranglée pas loin d'une écluse. Elle ne semble pas faire du monde des charretiers et des mariniers Maigret enquête et il va même enfourcher un vélo et faire plus de 50 kilomètres en bicyclette pour les besoins de l'enquête.
Un des premiers Maigret, la qualité de l'écriture de Simenon est déjà là, la description de ce monde ouvrier aujourd'hui disparu est précise, le livre peut se lire comme une enquête journalistique, il y aurait presque du Tintin chez ce jeune Maigret. La lecture de ce roman reste agréable même si des maladresses existent, notamment dans le choix du titre qui donne le nom du coupable. Des invraisemblances ont été relevés dans l'étude de ce roman établi pour son édition dans la pléiade, notamment sur l'age des protagonistes.

Le charretier de la "Providence" - Georges Simenon - Bibliothèque de la pléiade

vendredi 9 juillet 2010

Coupe du monde - Aphorisme (5)


Pour en terminer avec la coupe du monde, obligation pour nous de citer Eric Cantona. Le 25 janvier 1995, le king de Manchester est expulsé, insulté par un supporter, il lui met son pied dans la figure. Suspendu 9 mois et condamné par la justice a des travaux d'intérêts généraux, il convoque les journalistes qui espèrent une conférence de presse explosive et sensationnelle. Eric Cantona se limite à une simple déclaration:

"When the seagulls follow the trawler, it's because they think sardines will be thrown into the sea"

mardi 6 juillet 2010

Walter, Retour en Résistance - Gilles Perret


Le 8 mars 2004 treize anciens résistants ont lancé un appel à commémorer le 60ème anniversaire du programme du Conseil National de la Résistance. Un appel à "une insurrection pacifique" contre les attaques actuelles faîtes aux conquêtes sociales, pour lesquelles se sont battus et sont morts nombre de leurs camarades de tous bords politiques pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, George Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, George Seguy, Germaine Tillon, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey sont les signataires de cet appel.

Avant le second tour de l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy se rend sur le plateau des Glières pour rendre hommage aux combattants de la résistance, s'engageant à revenir chaque année sur ce lieu s'il était élu président de la république. Mais la résistance, ce n'est pas seulement un groupe de valeureux combattants s'opposant aux forces nazis et aux miliciens de Vichy. La résistance c'est aussi un programme politique de progrés social. La sécurité sociale, le droit à une retraite décente, respect des libertés fondamentales... sont les grands axes du programme décidé par le Conseil National de La Résistance. Lorsque Nicolas Sarkozy parle de rupture c'est une rupture avec ce programme de progrès établi après la guerre avec l'assentiment de tous les partis.

Pour le réalisateur Gilles Perret, Walter Bassan son voisin a toujours été la figure de la résistance, il était évident qu'il serait le personnage central de son film. Walter Bassan fils d'immigrés italiens venus en France pour fuir le régime de Mussolini, s'engage naturellement dans les rangs de la résistance dés son plus jeune age. Il raconte: "distribuer des tracts dans les boites aux lettres d'Annecy c'était un jeu pour des gamins comme nous". Arrêté par la Milice, torturé il est livré à la Gestapo et déporté à Dachau.

Walter Bassan a décidé de continuer la lutte pour que survive le programme du CNR menacé par la politique du nouveau Président, il témoigne dans les écoles, accompagne des jeunes en voyage scolaire à Dachau, organise un grand pique nique sur le plateau des Glières pour défendre les valeurs de la résistance. Walter est toujours un résistant.

Nous sommes choqués dans ce film par Bernard Accoyer menaçant le réalisateur lorsque celui ci lui demande s'il n'y a pas une contradiction entre le fait de venir rendre un hommage aux résistants et de participer dans le même à une politique qui ne cesse de remettre en cause les acquis sociaux de cette résistance. Bernard Accoyer ne supporte pas la question et se fait agressif...
Enfin Nicoas Sarkozy revient sur le lieux de mémoire et rencontre les résistants, les propos tenus par le président sont absolument consternants, il n'a que peu de choses à leur dire alors il se permet des blagues de mauvais gouts.... peut être font elle rire Philippe Val.

Rappelons nous des propos tenus dans Challenge le 4 octobre 2007 par Denis Kessler ancien N°2 du MEDEF pour comprendre que la menace est bien réelle :
"Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde! Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer et le gouvernement s'y emploie. [...]Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945 et défaire méthodiquement le programme du conseil National de la Résistance!"

Nous nous préférons le discours tenu par Stephane Hessel à la fin du documentaire.

Walter , retour en Résistance est un documentaire exemplaire, pour en savoir plus ou pour passer commande, cliquez ici

samedi 3 juillet 2010

Film Socialisme - Jean-Luc GODARD


Film composé en trois parties:

- Des choses comme ça: On suit une croisière sur la Méditerranée, on croise différents personnages, un ancien criminel de guerre, un philosophe (Alain Badiou) qui parle de Géométrie et de Husserl, une chanteuse américaine (Patti Smith), on y voit surtout des touristes dans un décor d'une grande laideur, des machines à sous, des boites de nuit, des cocktails, des gens qui se photographient...

-Notre Europe: Nous sommes dans le garage de la famille Martin, l'un des parents doit passer à la télévision pour annoncer sa candidature aux élections cantonales, l'équipe de France 3 patiente... les enfants interrogent les parents...

-Nos humanités: visite de six lieux de légendes, Naples, la Palestine, Odessa, Hellas, Egypte et Barcelone, confrontation des images, réflexion

Une scène montre un jeune homme lisant "Les illusions perdues" d'Honoré de Balzac, nous avons comme l'impression que le cinéaste octogénaire a voulu filmer ses "illusions perdues" symbolisées par un paquebot traversant la Méditerranée berceau de la civilisation antique, on y voit des gens jouer, danser, symboles de la société de consommation et du divertissement . L'Europe était une utopie, elle est devenue une désillusion aux mains de "salauds sincères". Mais le cinéaste ne se laisse pas emporter par ses désillusions, son film se termine sur un appel à l'insurrection: " quand la loi n'est pas juste, la justice passe avant la loi."
Nous avons trouvé Jean-Luc Godard en pleine forme , seule la deuxième partie nous est apparue moins convaincante, mais nous avons été emportés par les successions d'images parfois piochés sur internet.. Godard trace un portrait juste et sans concession de notre époque. La dernière partie absolument magnifique nous rappelle histoire(s) du cinéma chef d'œuvre poétique du cinéaste. Nous rions souvent à l'humour caustique du cinéaste...

Pour en savoir plus, cliquez ici

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