jeudi 27 février 2014

The Grand Budapest Hotel - Wes Anderson

1968, un écrivain se repose dans un hôtel imposant d'Europe centrale, dont on imagine sans peine  le passé prestigieux. Il rencontre l'heureux propriétaire des lieux... Ce dernier lui confie son histoire. Engagé comme Lobby boy dans les années30, il est initié par le  génial maitre d’hôtel Gustav dont il finit par partager secrets et aventures.
Film inspiré par la lecture des romans de Stefan Zweig. Wes Anderson nous propose sa vision fantasmée de ce monde idéal de la mitteleuropa aujourd'hui disparue que l'auteur du "Joueur d'échecs" appelait "le monde d'hier"...Monde honni des nazis qui  détruisirent cette société jugée  trop cosmopolite et décadente dont les staliniens scellent définitivement la disparition .
Film burlesque, élégant,qui nous rappelle que Ernst Lubitsch et Max Ophuls viennent aussi de ce monde, Wes Anderson nous a enchanté avec ce film surement le plus inspiré. Nous nous rappellerons longtemps de cette évasion la plus improbable de l'histoire du cinéma. Ce film pourrait souffrir de la présence d'un grand nombre d'acteurs célèbres limités à des rôles modestes, mais on est  loin ici d'un réducteur défilé cabotin; chacun contribue avec jubilation à une partition mosaïque totalement dans l'esprit de ce monde disparu .
Nous avons beaucoup ri , mais la légèreté loufoque du film  souligne aussi la nostalgie de ce temps balayé par la barbarie du XXème siècle.

mercredi 26 février 2014

Paco de Lucia (21/12/1947 - 26/02/2014)


Nous ne sommes pas de grands passionnés de la musique Flamenco, mais Paco de Lucia était unique, son génie s'imposait à tous, impossible de ne pas être sous le charme du son de sa guitare. Il a su nous amener vers des horizons inconnus. Nous nous souvenons avoir écouté  l'album mythique Friday night in San Francisco où il formait un trio inégalable avec Al Di Meola et Fred Mac Laughlin.

 R.I.P !


mardi 25 février 2014

Jules et Jim - Henri-Pierre Roché

C'est toujours une expérience étonnante que de lire un livre après avoir vu son adaptation au cinéma, parce qu'il n'est plus possible de visualiser les personnages autrement qu'a travers les comédiens qui les ont incarnés...Impossible de découvrir le personnage de Kathe sans penser à Jeanne Moreau et fredonner le tourbillon de la vie.
Jules et Jim, histoire d'un coup de foudre, celui de deux hommes devenus amis en un clin d'oeil. Jim est français Jules vient de l'étranger. Ils vont tout partager: leur passion des femmes, de la littérature, et des arts... Ils font tout ensemble, ils n'ont pas de secret... Puis il y a Kathe, celle là, Jules demande à Jim de ne pas y toucher. Kathe est son amour.
Les deux hommes sont séparés par la grande guerre, miracle ils survivent les deux et se retrouvent. Jim part en Allemagne retrouver le couple marié et ses deux filles. Kathe n'aime plus Jules, elle s’apprête à partir avec un autre homme mais elle finit par tomber dans les bras de Jim... Commence une nouvelle histoire mais l'insouciance de l'avant-guerre n'est plus.
Henri Pierre Roché véritable dandy du début du siècle a rédigé ce premier roman alors qu'il avait soixante quatorze ans. Oeuvre d'origine autobiographique, ce roman est un vrai bonheur, découpé en petits chapitres au style concis  il respire la joie de vivre de son auteur. Il est une leçon de vie, de liberté où l'humour est présent à chaque page et même les temps d'angoisse et de drame sont traversés avec légèreté.
Henri Pierre Roché a eu une vie de dilettante faisant fi de toute morale, ce fut un bienheureux; son roman en fait l'apologie... cette vie d'un homme qui aimait les femmes ne pouvait pas laisser François Truffaut indifférent!



Livre lu dans le cadre de notre cycle: 2014, année François Truffaut !

lundi 24 février 2014

Bethléem - Yuval Adler

Sanfur, un adolescent  jeune frère d'Ibrahim le responsable  des brigades des martyrs d'al-Aqsa de Bethléem a été recruté comme informateur par les services secrets israélien. Il se crée avec le temps une relation forte avec son agent de contact Razi qui considère le gamin presque comme un fils... Tout se complique lorsque les collègues de Razi découvrent que le gamin joue double jeu, continuant à aider dans ses activités son frère qui est devenu une cible prioritaire des forces israéliennes suite à un attentat suicide dont il est l'instigateur.
Ce film qui vient quelques mois après l'excellent Omar d'Hanny Abu-Assad est un remarquable thriller... qui vient nous rappeler que la vie en territoire palestinien quel que soit le choix que l'on fait est une angoisse, la mort est partout. Il n'y a pas beaucoup d'issue et on peut se retrouver du jour au lendemain collaborateur parce que l'ennemi est impitoyable et ne laisse pas beaucoup d'alternatives.
Ce film ne se veut pas une vision générale du conflit, il nous parle d'une exception, d'une histoire d'amitié entre un indicateur et son contact, une amitié qui devient dangereuse parce qu'elle fait transgresser les règles de chacun. Ce que nous révèle plus largement ce film c'est l'impasse dans laquelle se trouve ce conflit  où l'absurde est à chaque coin de rue.

dimanche 23 février 2014

Leon Morin Prêtre - Jean-Pierre Melville

Barny, une jeune femme vit seule avec sa fille depuis la mort de son mari né juif. Elle s'est repliée dans le sud-est de la France après l'invasion des nazis pour suivre son travail dans une entreprise de cours par correspondance où elle corrige des copies de français. Même si l'occupant italien semble peu menaçant, elle protége sa fille en lui procurant notamment un faux certificat de baptême.
Un jour, par provocation elle rentre sans une église se confesser, elle énonce immédiatement que Dieu est l'opium du peuple et affiche son athéisme... Le prêtre Leon Morin loin de s'offusquer engage le dialogue avec la jeune femme.. Il la rencontre par la suite régulièrement à son domicile, il lui prête des livres. La jeune femme finit par lui avouer sa conversion à la religion catholique. le prêtre doute de sa foi profonde... Il a raison la jeune femme est plus sous le charme indéniable du jeune prêtre qui semble prendre plaisir à cette situation mais qui finit par la repousser  quand elle se fait plus pressante. La guerre finie, la jeune femme repart sur Paris alors que le curé est nommé sur un nouveau poste ...

Dans une interview donnée à Claude Beylie et Bertrand Tavernier pour les cahiers du cinéma de octobre 1961(N°124) lors de la sortie de son film, Melville répondait :

"- A vous entendre, on jurerait qu'il s'agit d'une œuvre de commande. Rien ne vous a captivé?

- Si.D'abord, je vous l'ai dit,j'ai eu le plaisir de découvrir l'étendue du talent de Belmondo, en travaillant avec lui... D'autre part, dans le sujet du film, une idée me plait,que j'ai cherché à mettre en évidence: c'est le thème de l'impossibilité de la conversion. Passé un certain âge, j'estime qu'il n'y a plus de conversion possible, dans tous les domaines, religieux, politique, etc. Ici, la femme se croit attirée par la religion, mais ce mysticisme est une imposture. En réalité, elle est amoureuse du prêtre. Elle le trouve beau, et elle se dit:après tout, le Christ était beau, et ce n'est pas mal agir que penser à sa beauté... Bref, elle se cherche sans arrêt des justifications, et, lorsqu'elle na plus de curé à adorer, sa belle fougue s'éteint."
Ce film c'est d'abord la rencontre entre deux des acteurs les plus brillants de leur génération: Emmanuelle Riva et Jean-Paul Belmondo. Jean-Pierre Melville fut subjugué par l'interprétation de la jeune fille dans Hiroshima mon amour de Alain Resnais, sa révélation rendit possible pour lui l'adaptation du roman de Beatrix Beck qui avait obtenu le prix Goncourt. Mais derrière l'histoire intime de ce duo, Jean-Pierre Melville fait un portrait de la France sous l'occupation et notamment de la situation des femmes dont nombreuses sont celles à se retrouver seules devant faire face aux difficultés du quotidien dans une vie sans affection... et ce film comme l'a si bien rappelé Claude-Jean Philippe lors de sa présentation, forme à ce titre un ensemble cohérent sur cette période de l'histoire de France dont le cinéaste fut un acteur engagé dans la résistance avec le silence de la mer adapté du roman de Vercors et par la suite son grand film  l'armée des ombres.

Ce film sobre, épuré mais avec un noir et blanc impeccable, la précision de ses cadrages confirme le talent du cinéaste nourri par les maitres du cinéma américain, ses films traversent le temps lui offrant une postérité, que peu aurait soupçonnée alors, largement méritée. Il reste une référence majeure pour les jeunes auteurs de cinéma.

Rolling Stones - Aftermath

Le fait d'entendre I am waiting en voyant Ruhsmore de Wes Anderson, nous a donné le désir de ressortir Aftermath le quatrième album des Rolling Stones. Premier album du groupe anglais entièrement composé par le duo Jagger Richards, il s'ouvre par le sublime Mother's little helper dont Arno par la suite fit une reprise sombre et inspirée . On y trouve deux autres tubes Under my thumb ou le suave Lady Jane.
Aftermatrh est sorti en 1966, en ce temps là la sortie d'un album des Rolling Stones était un évènement majeur. C'est notre album de la semaine !


samedi 22 février 2014

Hot Duck

Dans la cuisine asiatique nous ne sommes généralement pas très friands des desserts. Mais là,  au Bimbibap, restaurant coréen, nous succombons à chaque fois au hot duck, une crêpe épaisse et parfumée accompagnée d'une glace au gingembre. C'est juste mortel !

vendredi 21 février 2014

Rushmore - Wes Anderson

Fils d'un modeste barbier, Max Fischer est un élève boursier du collège privé Rushmore. Si ses résultats ne sont pas très brillants, il est un membre actif des différentes associations périphériques à l’établissement scolaire, il est notamment l'auteur des pièces jouées par le club théâtre. Facilement identifiable par son look différent de ses camarades il est devenu un personnage central du collège, connu de tous ...
Il tombe amoureux d'une jeune enseignante arrivée d'Havard et  se prend d'amitié pour un père d'élèves désabusé, riche donateur du collège... Max Fischer finit par se faire renvoyer pour insuffisance de résultats, il doit rejoindre l'école publique, un autre univers....
Rushmore marque  le début d'une collaboration particulièrement constructive entre Wes Anderson et Bill Murray qui colle parfaitement à l'univers du cinéaste . Nous ne savons rien de la biographie de Wes Anderson si ce n'est qu'il est né et a grandi au Texas où il fit notamment des études de philosophie. Nous ne doutons pas qu'il y ait une part du cinéaste dans ce gamin atypique Max Fischer , facilement repérable par sa dégaine, qui malgré tout arrive à se faire une place dans ce monde viril d’adolescents qui aiment afficher leurs muscles et se vanter d'exploits sexuels improbables. Mais peut être n'est-ce là que le fruit de notre imagination et de notre vision caricaturale du texan.
Rushmore lance les thèmes autour de l'enfance, la filiation...qui seront développés dans les films suivants par le cinéaste ainsi que sa  passion pour l’œuvre de Cousteau  source d'inspiration pour son film "La vie aquatique". C'est drôle, parfois triste mais jamais amer, c'est la première œuvre projeté en France d'un des cinéastes les plus passionnants et les plus singuliers de notre temps.

Fantastic Mr Fox - Wes Anderson

Avant de découvrir avec impatience, son prochain long métrage nous avons eu le désir de nous replonger dans l'univers singulier de Wes Anderson et de profiter de la projection de ses films précédents au cinéma Grand Action.
Adapté d'un roman de Roald Dahl, Fantastic Mr Fox est un film d'animation où nous retrouvons les thèmes chers au cinéaste notamment celui de l'enfant décalé. Mr et Mme Fox un couple de renards vit de ses rapines....L'attaque d'une ferme, si elle est une nécessité est aussi un moment de plaisir; il y a du Arsène Lupin chez Mr Fox.
Lorsque Mme Fox tombe enceinte, le couple s'engage dans une vie calme et plus conforme à leur nouveau statut familial. Mr Fox devient chroniqueur pour un journal local... Mais les vieux démons refont surface et il ne va pas résister à gruger trois puissants et antipathiques fermiers voisins...
Mais son fils qui n'a pas développé les mêmes capacités sportives que lui  va compliquer sa tache en accumulant les gaffes... 
 Réalisé comme à l'origine du cinéma d'animation image par image, ce film drôle, cocasse, rythmé, se laisse voir et revoir avec toujours le même plaisir. Il nous rappelle aussi la perpétuelle nécessité d'engager une lutte des classes pour ne pas se laisser écraser par les puissants. Nous avons donc une grande sympathie pour Mr Fox le renard le plus dandy de l'histoire des arts et pour son fiston, sublime looser qui espère être un jour à la hauteur des espérances de son père.... Fantastique !


jeudi 20 février 2014

American Bluff - David 0. Russel

Irving Rosenfeld ne paye pas de mine avec sa coiffure ringarde et son gros ventre mais il est un escroc redoutable. Sa petite entreprise prend une toute autre ampleur après sa rencontre avec Sidney Prosser qui avec son charme irrésistible harponne facilement le pigeon... Repérés, ils finissent par se faire coincer par le FBI pour qui ils acceptent de travailler afin d'éviter une trop lourde peine. Mais nos deux acolytes ont l'arnaque dans le sang, même le FBI ne peut y échapper ....
Une plongée dans les années 70 pour un film qui peut être vu comme une parodie des films de mafia et c'est peut être là une de ses limites, une impression de déjà vu qui fait qu'il y a un gros coup de mou au milieu de la projection ,le film s’étire un peu trop avant de nous offrir un final réjouissant.
Ce qui sauve cet objet plutôt conventionnel, c'est l'habileté de son metteur en scène, son sens du récit non linéaire et la prestation de ses acteurs avec un extraordinaire Christian Bale et une irrésistible Amy Adams, bien accompagnés par Bradley Cooper convaincant dans son rôle de l'agent naïf du FBI. Robert de Niro débarque au milieu du film avec son lourd passé mafieux, il joue sans finesse mais cela passe comme une lettre à la poste... Comme souvent le point faible de l'arnaqueur c'est son épouse bavarde et neurasthénique, nous n'échappons pas au cliché

C'est ce qui pourrait être qualifié d'un excellent film du dimanche soir !

mercredi 19 février 2014

Le vent se lève - Hayao Miyazaki



 


Il est émouvant de se rendre dans un salle de cinéma pour découvrir "Le vent se lève" le film d'un cinéaste majeur, dont on sait qu'il sera son dernier. Un pur moment de bonheur!
Le grand maître de l'animation retrace l'histoire de Jiro Horikoshi. Passionné depuis son plus âge par les avions, Jiro est vite remarqué après ses études d’ingénieur pour son ingéniosité et son inventivité, inspiré par le concepteur  italien Caproni... Le monde pris dans une spirale de guerre, il est urgent pour l'armée nippone de se doter d'un avion digne de ce nom, Jiro est chargé du projet, il conçoit un chasseur redoutable le "zéro" alors que son ami Honjo travaille sur un bombardier.
Lors d'un voyage en train , Jiro perd son chapeau emporté par le vent, une jeune fille le rattrape citant au passage un vers du poème de Paul Valéry "le cimetière marin": "le vent se lève", Jiro cite la suite du tac au tac: "il faut tenter de vivre".... le début d'une histoire d'amour entre les deux jeunes gens qui vont se perdre de vue avant de se retrouver plus tard par hasard.... Mais la tuberculose dont est victime la jeune fille menace irrémédiablement leur bonheur ...Ce drame dans la vie du jeune ingénieur ne l'empêche pas de mener à terme sa mission... La guerre s'achève , Jiro est seul, l’œuvre à laquelle il s'est complétement dévoué a participé à l'anéantissement général...

Miyazaki signe ici un sans-faute; mélange de poésie et d'amour sur fond d'Histoire où nous retrouvons ses préoccupations écologistes et féministes. La nature et son caractère indomptable a toujours eu une place centrale dans son œuvre, ici un tremblement de terre met Tokyo en flamme . Les femmes sont également  mises en valeur de part leur caractère, leur grande force morale, et leur courage. "Le Vent se lève" est avec Porco Rosso et le Château de Cagliostro un des rares films de Hayao Miyazaki, où le personnage principal est un homme. Pour autant Nahoko Satomi l'épouse de Jiro restera comme un grand personnage féminin de la filmographie du cinéaste même si son rôle n'est que secondaire.
Il est triste de savoir qu'il n'y aura plus de films du cinéaste japonais , mais nous  reverrons toujours ses chefs d’œuvre avec un grand plaisir. "Sayonara ^_^"



 


mardi 18 février 2014

Blue Velvet - David Lynch


Rentré dans sa ville pour rendre visite à son père malade, un jeune universitaire découvre une oreille humaine dans un parc.Il la récupère et la dépose au commissariat dont il connait un des policiers, voisin de ses parents. Intrigué, il ne peut s’empêcher de mener une enquête parallèle, aidé par la fille du policier...
Il se retrouve mêlè à une histoire de chantage dont la victime est la sublime Isabella Rossellini, chanteuse de Jazz menacée par une bande de malfrats pas très sympathiques, pensez donc, c'est Dennis Hopper qui incarne leur chef.
Notre jeune homme se réveille allongé sur un transat dans son jardin...
Quel rapport peut être celui de David Lynch avec son sommeil tant son imaginaire nous semble anxiogène? Certes avec des fantasmes sexuels qui ne sont peut être pas si déplaisants.
Si tout commence comme un banal film noir, nous comprenons très vite que tout n'est que prétexte à une plongée dans le monde onirique du réalisateur, où chaque personnage a ses perversions, bien loin du manichéisme américain. Pourtant tout semble parfait dans cette petite ville de Caroline du nord? Lumberton, un monde presque idéal de villas cossues et de pelouses parfaites La sécurité absolue.
David Lynch tel Alfred Hitchcoch en faisant une synthèse réussie du film noir et du film d'épouvante pour adolescents révèle les peurs et les névroses de l'Amérique profonde? un mélange de sang et de sexe. Réalisant un film singulier il crée un univers unique qu'il ne cesse par la suite d'explorer: Twin Peaks, Lost Highway, Muholland drive...le tout formant une œuvre  monumentale.
Subliment réalisé, le cinéma de Lynch est un objet de fascination par l'utilisation des couleurs, des cadrages nous rappelant que le 7eme art est avant tout un art de l'image et de la lumière. Il nous rappelle modestement: Nobody is perfect!
Blue Velvet est ressorti dans les salles de cinéma dans une superbe version restaurée, c'est une excellente nouvelle car c'est en grand qu'il faut le voir !

Les chevaux de feu - Sergueï Paradjanov (1964)

"Dans le temple du cinéma, il y a des images, de la lumière et de la réalité. Paradjanov était le maître de ce temple." (Jean-Luc Godard)

Ivan et Marichka s'aiment depuis leur plus tendre enfance. La haine ancestrale que se portent les deux familles est un obstacle majeur à leur passion, notamment depuis qu'Ivan fut le témoin du meurtre de son père par celui de Marichka.
Mais rien n'ébranle la passion des deux jeunes , si ce n'est l'accident stupide au cours duquel la jeune fille périt, noyée dans les flots de la rivière. Ivan erre, désespéré dans la campagne... avec le temps il finit par trouver une nouvelle épouse, mais l'amour n'est toujours pas là impossible pour lui de retrouver la joie de vivre.
Tourné au cœur des Carpates, "les chevaux de feu" est tout d'abord un film de commande du studio Dovjenko de Kiev une adaptation d'un roman pour célébrer le centenaire de la naissance de  son auteur Mikhail Kotsioubinski. Serguei Paradjanov a fait de nombreuses recherches sur les Houtjouls, leur quotidien, leurs règles de vie, une approche ethnologique qui vient nourrir l'imaginaire du cinéaste dont le film n'a rien d'un documentaire.
Tourné en 1964 en URSS, nous avons été surpris par l'audace de la mise en scène qui ne relève en rien du réalisme soviétique, nous retrouvons ici une inventivité visuelle qui n'est pas sans rappeler la ferveur créatrice des premiers cinéastes de la révolution bolchévique. Une caméra qui tournoie autour des personnages , des couleurs flamboyantes, des effets de surimpression, ce cinéma est d'une richesse étonnante comme pouvait l'être celui de Vertov.
L'histoire en elle même n'est pas très palpitante, elle nous révèle un coin du monde peu ouvert où la vendetta est une mœurs  établie, la vodka ne faisant qu'amplifier la sauvagerie, les histoires se finissent à coup de haches, on se lamente un instant avant de replonger dans la barbarie où la religion se mêle au paganisme. Ce monde là n'est pas fait pour l'amour pur de nos deux jeunes gens.

lundi 17 février 2014

Abus de faiblesse - Catherine Breillat

Maud Schoenberg réalisatrice de cinéma fait un AVC sévère qui la laisse hémiplégique. Après une longue période de rééducation, elle projette de tourner un nouveau film. Un soir elle découvre à la télé Vilko un escroc célèbre, elle flashe sur lui, souhaitant lui donner le premier rôle de son prochain film. Elle le rencontre et tombe rapidement sous son influence. Vilko fidèle à lui même va ruiner la réalisatrice qui lui fait des chèques sans compter....
Autofiction, Catherine Breillat s'inspire de sa propre histoire avec Christophe Rocancourt dont elle avait déjà fait un roman... Kool Shen n'est pas très captivant, nous avons du mal à comprendre l'addiction qu'il suscite  chez cinéaste, elle même, personnage peu sympathique... Alors très vite, nous nous ennuyons de leurs mésaventures, il ne nous reste plus qu'à suivre la performance exceptionnelle de Isabelle Huppert.

Le Musée Delacroix

Place Furstenberg, en plein cœur de Saint Germain des Près, le musée Delacroix est installé dans la dernière demeure du peintre. Malade, le peintre a choisi cette adresse pour la proximité de l'Eglise de Saint Sulpice où il réalisait des fresques dans la chapelle des anges.
C'est d'ailleurs ce que nous rappelle, cette demeure, Eugène Delacroix était une "star" de son époque, un bon bourgeois, il convient de ne pas se laisser tromper par sa "Liberté guidant le peuple", il n'était pas un fervent révolutionnaire.
Le principal attrait de ce musée est découvrir l'intimité du peintre, ce qui ne fut pas aisé du fait de sa fréquentation qui rend la visite difficile et peu intime au milieu des divers babillages alors nous avons tenté de nous approcher de ses œuvres, et notre intérêt s'est porté principalement sur ses dessins, notamment ceux inspirés par ses voyages. Delacroix était un curieux, fasciné par les cultures orientales;  si nous avions eu l’âme d'un Arsène Lupin, notre choix se saurait porter sur ses dessins inspirés par l'art perse ou celui d'un musicien juif croisé en Afrique du Nord.
La météo clémente nous a permis de profiter des jardins restaurés récemment, après avoir fait un détour par  l'atelier où des œuvres témoignent de la passion du peintre pour le théâtre en particulier Shakespeare dont les drames sont à la mode dans la vie parisienne d'alors.

dimanche 16 février 2014

Les Grandes Ondes (à l'ouest) - Lionel Baier

Avril 1974, deux reporters de la radio d’État helvétique sont envoyés au Portugal avec pour mission de vanter les investissements faits par le gouvernement helvétique dans ce pays appauvri du sud de l'Europe... Cette mission ressemble à une mise au placard pour ce duo composée d'une jeune journaliste, animatrice d'une émission consacrée aux femmes qui rêve d'une quotidienne et d'un vieux baroudeur sur le déclin, célèbre pour avoir interviewé  Nasser . Pour les accompagner, un technicien et son combo Volkswagen transformé en studio et un jeune  garçon amoureux de Pagnol recruté sur place comme traducteur dès qu'ils réalisent que le portugais du vieux baroudeur est incompréhensible pour les autochtones...
Nos compagnons galèrent car des investissements suisses il est difficile d'en voir la couleur et la réalité... Ils sont sauvés par l'Histoire et la révolution des Œillets qui les entraine dans une joyeuse aventure.
Quelle belle surprise que cette comédie enjouée , où Michel Vuillermoz confirme un vrai talent pour la comédie. Avec Valérie Donzelli il forme un duo épatant, Patrick Lapp dans le rôle du technicien ou Francisco Belard dans celui du traducteur sont tout aussi excellents, cela donne un résultat enthousiasmant et jubilatoire.
C'est dans la lignée des grands comédies de Pierre Richard mais avec une écriture plus maitrisée et une mise en scène plus inspirée...
Après TipTop de Serge Bozon, ou neuf mois de Albert Dupontel, nous avons l'impression d'assister à une renaissance de la comédie française, ce n'est pas une petite nouvelle !

Serenade à trois - Ernst Lubitsch

Deux artistes américains , installés dans un wagon de troisième classe, remontent sur Paris. Endormis, ils ne voient pas l'arrivée d'une charmante jeune femme qui vient s'installer en face d'eux... Cette dernière, dessinatrice de publicités s'amuse à les croquer avant de s'endormir. Au réveil, ils se découvrent et tombent amoureux ... La jeune femme amoureuse des deux hommes sentant le danger de cette situation inédite décide d'un pacte d'amitié avec un "no sex" pour règle intangible.... Mais le serment est vite rompu.Pour échapper à cet imbroglio amoureux, Gilda épouse un publicitaire sans charme. Mais l'ennui de cette nouvelle vie matrimoniale ne la peut satisfaire aussi lorsque les deux larrons font leur réapparition au cours d'une soirée la comédie du  mariage touche à sa fin...
Lorsque François Truffaut parlait de la révolution représentant l'apparition de la vidéo, il précisa que cette dernière ne pouvait remplacer le cinéma et qu'un film devait être vu dans les salles obscures mais qu'elle était un parfait complément et un outil indispensable à tout cinéphile, parce qu'il lui permettait de voir trois fois par semaine "Sérénade à trois" de Ernst Lubitsch...
Un sommet de la comédie américaine, c'est d'une finesse et d'une subtilité sans égal, Ernst Lubistch enchaine les gags avec une facilité déconcertante, servi par un trio d'acteurs remarquables, Gary Cooper, Fredric March et Miriam Hopkins. Ce cinéma là est resté inégalable, 80 ans plus tard, cette comédie a gardé toute sa fraicheur, c'est une véritable leçon d'écriture cinématographique et de savoir vivre.  C'est  d'une drôlerie irrésistible !
L'enthousiasme de Truffaut pour ce trio amoureux est aisément compréhensible, tant ce film est jubilatoire... Avec Jules et Jim, le cinéaste français signa par la suite une version plus sombre du trio amoureux...

Nous avons vu Sérénade à trois, dans la grande salle du cinéma l'Arlequin, ce fut une fête !

Le prince Miiaou - Where is the Queen ?

Personnage atypique de la scène française, le prince Miiaou alias Maud-Elisa Mandeau ne fait aucune concession dans la production de ses albums  dont elle maitrise tout de A à Z. Une exigence parfois usante pour la jeune fille dont la fragilité n'est pas sans  rappeler celle d'une autre grande chanteuse au nom de félin, Cat Power.
Elle nous revient avec un album magnifique, "Where is the queen?". C'est notre album de la semaine. Nous vous invitons à découvrir cette chanteuse, à travers un portrait et une interview du nouvel observateur, cliquez ici.


samedi 15 février 2014

Ida - Pawel Pawlikowski (2014)

Anna a grandi dans un couvent, avant qu'elle ne prononce ses vœux sa mère supérieure l'invite à rencontrer la sœur de sa mère ... La jeune fille découvre alors la réalité de son passé, ses origines juives et son prénom Ida. Elle part avec sa tante Wanda sur les lieux de sa naissance pour enquêter sur les circonstances exactes de la mort de ses parents et se recueillir sur leur tombe... Cachés des nazis dans les bois aux alentours  de leur village, ils ont été massacrés et enterrés dans la forêt  par un  villageois qui s'est ensuite approprié leur demeure. Le fils unique de Wanda confiée alors  à ses parents, trop grand n'a pas été épargné alors qu'Ida a été déposée au couvent où elle a grandi. Ida comprend alors les excès et la tristesse de sa tante,  devenue une procureure implacable du régime communiste dont la vie est rythmée par beuveries et des rencontres sans lendemain...
Durant ce périple, Ida découvre pour la première fois au contact de sa tante la réalité de la vie, les hôtels, les bars, un joueur de saxophone et la musique de John Coltrane, de quoi la bouleverser et remettre en cause ses projets ...
Un film fort qui trace un portrait sans concession de la Pologne du siècle dernier et de ses trois démons: l'alcoolisme, l’antisémitisme et le poids terrible des institutions catholiques que même la dictature communiste n'a pas ébranlé.
Un film  épuré  dans un noir et blanc somptueux, couleur d'un passé incertain qui colle parfaitement au gris de la Pologne des années 60, porté par la présence d'une jeune fille Agata Trzebuchowska, bouleversante dans son incarnation de Ida.Difficile de ne pas succomber à la mélancolie de ce film portée par la musique de John Coltrane... Nous plongeons dans la forêt polonaise à la recherche du désastre passé, et nous nous rappelons du cinéma de Tarkovski .... Mais au de la de l'histoire tragique, Pawel Pawlikowski trace un portrait d'une jeunesse polonaise coincée derrière le rideau de fer dont on découvre qu'elle ressemble étonnamment à celle d'occident... Magnifique!

vendredi 14 février 2014

Rayahzone - Ali et Hédi Thabet

Un décor qui évoque une cour au cœur d'une ville tunisienne, cinq chanteurs soufis, trois danseurs cinq jambes. Hedi, victime d'un cancer des os fut amputé d'une de ses jambes alors qu'il avait 18 ans... une maladie qui n'a pas eu raison de sa passion de la danse et du cirque.
 Une rencontre entre la vie, la mort, la raison, la folie, Rayahzone veut dire errance. 
Cirque, danse, chant, un voyage sublime au cœur de la raison humaine qui nous fait traverser toutes les émotions du rire à l'effroi.
"Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie", nous dit un des chants soufis, c'est ceci qu'est venu nous rappeler ce sublime spectacle. Une claque émotionnelle !

Nous étions assis dans notre fauteuil, fascinés et heureux, avec le sentiment d'assister à un moment rare et privilégié....


jeudi 13 février 2014

Tirez sur le pianiste - David Goodis

Philadelphie, Eddie se rend chaque soir dans un bar de quartier pour jouer du piano, une vie réglée comme une horloge.L'homme est mystérieux, secret. Son frère débarque un soir suivi de deux types qui ne lui veulent pas du bien... Eddie lui vient en aide, mais c'est la fin de sa vie tranquille dans un  petit meublé où parfois sa voisine prostituée venait le rejoindre. Il se retrouve embarqué dans les sales affaires de ses deux frères alors qu'il cherchait à oublier son passé, notamment celui de virtuose de piano, une carrière abandonnée après le suicide de son épouse... Eddie bien seul, découvre dans ses malheurs  l'affection que lui porte la serveuse Lena.

Un roman noir plutôt banal, des dialogues convenues, un monologue intérieur du héros pas très palpitant...du jazz, des filles, de l'alcool, des bandits, les bars louches la nuit, tous les ingrédients du roman noir sont là pourtant la lecture est plutôt monocorde... David Goodis doit beaucoup à François Truffaut qui lui a  permis de connaitre une certaine postérité inespérée.

Roman lu dans le cadre de notre année François Truffaut.

mardi 11 février 2014

Les 400 Coups - François Truffaut

Bien plus qu'un simple film d'inspiration autobiographique où François Truffaut revient sur la période malheureuse de son enfance à travers son personnage Antoine Doisnel, les 400 coups font aussi le portrait de la France des années 50 où le logement était déjà un problème majeur de nos gouvernants. Un logement exigüe qui pèse sur le quotidien des Doisnel, où la promiscuité imposée joue sur la mauvaise humeur de chacun, l'absence d'intimité y rend la vie pénible...
C'est aussi une époque où les garçons ne vont pas à l'école avec les filles où l'éducation est différenciée selon le sexe, les maitres sont sévères, les punitions tombent à tour de bras, la ligne d'écriture devient une corvée fréquente.
Antoine Doisnel grandit entre ses parents, apprenant au détour d'une conversation volée que son père n'est pas son père biologique. Lorsqu'il rentre le soir de l'école, il comprend qu'il dérange , il lui faut libérer le coin de table sur lequel il fait ses devoirs ou rédige ses lignes de punition pour dresser le couvert. Son père ne pense qu'à ses week-ends et à ses rallyes automobiles, alors que sa mère est souvent irritable ne montrant que peu d'affection pour son fils. La vie d'Antoine est sans joie C'est avec un ami de classe qu'il trouve sa part de bonheur dans les bêtises mais aussi dans les salles de cinéma, les jours d'école buissonnière. Pour se sauver du pétrin ,le jeune homme est obligé de mentir, justifiant notamment une absence de l'école par la mort de sa mère.
Pour se racheter une conduite, il promet à sa mère de réussir sa prochaine rédaction, inspiré par le sujet il cite de mémoire la fin de la Recherche de l'absolu d'Honoré de Balzac, le maître l'accuse de plagiat et le sanctionne d'un zéro humiliant.
Antoine erre dans les rues, il part piquer une machine a écrire dans les bureaux de son père, un forfait qui va le mener au centre de détention pour mineurs... Antoine Doisnel finit par s'évader et réalise enfin son rêve, voir la mer... Un dernier plan capte le regard émouvant du jeune garçon...
 Tourné par François Truffaut,dans son quartier de jeunesse dans les rues de Pigalle et de la place de Clichy, le film se nourrit de sa propre jeunesse pour ouvrir une des plus belles pages du cinéma français, la série des Antoine Doisnel. Le film est un triomphe récompensé au Festival de Cannes où Jean-Pierre Léaud véritable révélation du film est porté en triomphe par Jean Cocteau. Une revanche pour le cinéaste pour qui l'année précédente les portes de Cannes  étaient fermées, la direction refusant de lui donner une accréditation alors qu'il était encore critique pour le magazine Arts lui reprochant des articles trop virulents lors du précédent festival. Le début du tournage fut difficile puisque lors de son premier jour, François Truffaut apprit la mort de son père spirituel André Bazin, le critique de cinéma le plus influent de l'après-guerre. Il lui dédie son premier long métrage!

Après "Zero de conduite" de Jean Vigo, François Truffaut réalise un très grand film sur la jeunesse, un film qui marque l'histoire du cinéma et qui se revoit toujours avec un plaisir inégalé.

2014, année François Truffaut...

dimanche 9 février 2014

Asgeir - In The Silence


Nous dirons peu sur ce merveilleux chanteur venu tout droit d'Islande si ce n'est que son  premier album   est envoutant ... Cette petite Ile au cœur de l’océan Atlantique recèle définitivement un grand nombre de génies, de quoi nourrir ses légendes.
Si nous en disons peu, c'est que tout est dit dans un article des inrockuptibles (à voir ici).

C'est notre première grande découverte de l'année 2014. In the silence est notre album de la semaine.

 

vendredi 7 février 2014

J'ai couru comme dans un rêve - Compagnie les sans cou

Martin,30 ans apprend le même jour qu'il va être papa et qu'il a une tumeur incurable au cerveau , son espérance de vie est de quelques semaines. Ses proches se réunissent pour traverser ses derniers jours avec lui chez l'oncle qui l'a élevé après la mort de ses parents dans un accident de la route.

Par ce résumé, nous ne donnons pas très envie de sortir le soir pour se rendre au théâtre et pourtant ce spectacle est formidable. Formidable par son écriture, par sa fraicheur, et ce rapport unique qu'il construit avec  le public qui ne cesse d'aller de surprise en surprise. La mise en abyme permet de donner sa respiration au spectacle, de nous embarquer définitivement dans l'histoire de Martin. Avec trois bouts de ficelles,on nous emmène en Amérique du sud, dans des studios de télévision, ou dans une boite de nuit, voire au Paradis .

Durant 2H30 qui filent à toute allure on passe du rire aux larmes; on  nous invite à ne pas céder aux cotés trop factices de notre quotidien , à ne pas oublier l'essentiel, à profiter de ses proches et de chaque jour.
Un spectacle enthousiasmant, de la danse, du chant  qui nous rappellent modestement que le théâtre est le lieu de toutes émotions de tous les possibles. "La vie est belle"comme chez Frank Capra...

La compagnie les sans cou
Mise en scène Igor Mendjisky -Tous les acteurs sont formidables!

dimanche 2 février 2014

Philip Seymour Hoffman (23 juillet 1967 - 02 février 2014)


Nous nous souvenons l'avoir vu, impressionnant dans "The Master" de Paul Thomas Anderson ou encore dans le remarquable film de Sidney Lumet "7h58 ce samedi là "sans oublier qu'il fut un Truman Capote impeccable!

C'était un acteur exceptionnel. R.I.P !

Petites Histoires sans paroles - Compagnie l'alinéa


Trois histoires de marionnettes sans paroles mais accompagnées  par le contrebassiste Jean-Luc Ponthieux, présentées ainsi:

Le petit Sisyphe: Une marionnette un peu lunaire est confrontée à la main qui la constitue.

Tâche: Une marionnette mal fagotée se frotte au prêt à porter et se pique à la haute couture...
L'habit fait le moi,du moins c'est ce qu'on croit...

Oedipe à trois: Qui de la marionnette ou du marionnettiste est maître du je...

Un retour à l'essence même de la marionnette, mais en aucun cas une nostalgie, car Brice Coupey génial manipulateur, avec un sens unique de l'espace, renouvelle le genre , capable de donner à ses mains venues à la rencontre de sa marionnette des expressions inquiétantes... Le tout sur un rythme endiablé qui n'est pas sans rappeler parfois les dessins animées de Ça cartoon...  Se moquant gentiment des travers de notre temps il amuse toutes les générations... Le rire des enfants éclate dans toute leur spontanéité. C'est absolument réjouissant!

Spectacle donné dans un atelier de Auguste Rodin - au musée Rodin de Meudon

La comtesse aux pieds nus - Joseph L. Mankiewicz

Le film s'ouvre sur l'enterrement de Maria Vargas, dont nous allons découvrir la vie le temps de la cérémonie par le récit des hommes qui l'ont croisée selon le procédé utilisé par Orson Welles dans Citizen Kane. Danseuse issue d'une famille pauvre espagnole, Maria est remarquée dans un cabaret par un riche producteur américain qui souhaite l'engager pour son prochain film réalisé par Harry Dawes. En trois films,Maria devient une star, mais sa vie ne ressemble pas à ce dont elle rêvait. La jeune femme est confrontée à sa propre solitude... Elle découvre un soir dans un casino son prince charmant, le comte Torlano Favrini. Le mariage est rapidement célébré, mais il ne peut être consommé, mutilé à la guerre, le comte révèle à la jeune femme son impuissance. Cette dernière engage une relation adultérine pour donner une descendance au comte, jaloux, il assassine Maria et son amant.
C'est une version amère de Cendrillon que nous offre Mankiewicz, l'impossible quête du bonheur de Maria , Harry Dawes fut son seul ami fidèle et sincère. Une situation douloureuse, symbolisée par cette scène où lors de son mariage Maria voit avec envie ses serviteurs s'amuser dehors. Une fête qu'elle ne peut pas rejoindre alors qu'elle s'ennuie au milieu des amis du comte. Mankiewicz fait un tableau sombre de Hollywood, un monde factice et creux, et livre une véritable charge contre les héritiers milliardaires sans envergure, des nababs de pacotille.
Ava Gardner sublime et Humphrey Bogart qui incarne le seul personnage humain du film signent une sublime composition dans un sommet du cinéma Hollywoodien. Mankiewicz brillant, délicat se révèle un magnifique conteur, multipliant les différents points de vue  pour composer  certaines scènes .

Un monument !

Florent Marchet - Bambi Galaxy

Deux écoutes et nous sommes sous le charme de la pop futuriste et inter galactique du dernier album de Florent Marchet, un ovni dans le paysage de la chanson française . Envoutant et angoissant, assurément un album majeur de cette nouvelle année!

Dehors c'est pas la joie
Beaucoup trop de chaleur
Des hommes qui aboient
Le ciel annonce la couleur

Il y a des accidents
De la pluis mazoutée
Les enfants sont violents
Finies les îles enchantées

Reste avec moi...

A lire sur les inrocks, une interview passionnante de Florent Marchet sur la genèse de son album


Bambi Galaxy est notre album de la semaine,voire de l'année !



samedi 1 février 2014

Alex Beaupain en concert


Nous avons toujours été sous le charme des albums mélancoliques d'Alex Beaupain, nous ne pouvions pas rater son passage au théâtre Jean Arp de Clamart. Ses compositions prennent toute leur ampleur sur scène où le chanteur se révèle drôle, cocasse et se laisse emporter par le swing de ses compositions dans quelques pas de danse, il est sur les planches comme un poisson dans l'eau. Nous avons revisité avec un grand plaisir les classiques de son répertoire liés à la filmographie de son complice Christophe Honoré et nous avons même apprécié sa reprise du vieux  succès de Chagrin d'amour.



Aucun doute, Catherine Deneuve, Julien Clerc ou La Grande Sophie ne se trompent  pas en qualifiant Alex Beaupain de plus grand auteur compositeur de sa génération! Françoise Hardy doit également penser la même chose mais nous n'avons pas retrouvé son témoignage ..

Le crunch 2014

Tout est bien parti, une histoire de rebonds favorables,et voila les bleus avec deux essais  par l'opportuniste Yohann Huguet tout heureux de voir deux offrandes tombées du ciel.... Des anglais KO debout bien rapidement , le rêve . Mais les joueurs de la rose sont tenaces, le temps de reprendre les esprits, ils ont fini par s'installer dans le camp français dans le sillage du puissant troisième ligne centre Vunipola. une domination concrétisée par deux essais, de Brown et Burrell donnant un avantage de 5 points aux visiteurs.
Difficile d’espérer un sursaut tricolore tant nos joueurs semblaient être dominés physiquement, c'était sans compter sur la dernière merveille du rugby français, Gael Fickou... Des jambes de feu, une merveille de feinte de passe venue des temps anciens, et le voilà aplatissant le ballon entre les poteaux, faisant de la transformation une formalité...


Battre les anglais sur le fil, un plaisir sans fin !

Lulu Femme nue - Solveig Anspach

Dans le passé, nous étions passés par la Vendée nous avions trouvé la région sans attrait ,la qualifiant aisément d'ennuyeuse. Nous y sommes retournés par le biais du dernier film de Solveig Anspach, la situation ne s'est pas améliorée... Ennuyés définitivement tant nous n'avons pas mordu à la fugue improvisée de Lulu et de son désir bien compréhensible d'échapper à sa vie familiale, où elle doit subir au quotidien la mauvaise humeur de son mari garagiste. Personnages caricaturaux, nous n'avons pas ri des trois gaillards du camping, ni de la  vieille dame un peu grognon rongée par sa solitude. Karine Viard omniprésente ne suffit pas à donner vie à ce film

.Nous ne retrouvons pas le sens de la comédie entrevue dans le précédent film de Solveig Anspach, Queen of Montrueil ni la poésie de la BD de Etienne Davodeau !

C'est une déception !

Nymphomaniac Volume 2 - Lars Von Trier

Dans cette deuxième partie des confessions d'une nymphomane à un vieux puceau, Lars Von Trier sombre dans le grotesque, cela aurait pu être drôle mais le fond nauséabond des pensées du cinéaste rend le tout dégueulasse . Ce fut une véritable épreuve de subir autant de laideur ....
A oublier si possible !

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