samedi 30 avril 2011

The goutte d'or - Martin Parr


La goutte d'or quartier parisien du 18ème situé au pied de la butte Montmartre a mauvaise réputation. Insalubrité, prostitution, prières dans les rues, trafic de drogues tous les maux semblent frapper ce quartier multicolore, qui depuis le siècle dernier a vu transiter différentes vagues d'immigrations . Polonais, Italiens dans un premier temps puis populations provenant d'Afrique du nord précédant celles d'Afrique noire ou de l'Asie sont passées par ce quartier.

Martin Parr le photographe "so english" à l'ironie mordante a été invité par l'institut des cultures d'islam à photographier ce quartier et ses habitants. Au-delà des préjugés, le photographe relève ce défi. Il considère les gens de la goutte d'or, livrant d'eux un portrait juste. Il entre dans les appartements,les commerces, les lieux de culte, il pénètre dans la salle de prière à la mosquée pour réaliser un cliché rare de femmes musulmanes à la prière.

Nous nous rappelons alors l'exposition qui lui était consacrée au jeu de Paume en 2009 où une série était consacrée aux gens fortunés. De cette série se dégageait une laideur voulue par le photographe, ici point de laideur parce que tout simplement nous ne ressentons jamais dans le regard de ces modèles un mépris pour le reste du monde.

Bien loin du Martin Parr ironique et caustique que nous avions découvert au Jeu de Paume,nous découvrons ici le regard humaniste du photographe britannique.


Exposition à voir sans omettre de faire un tour de quartier par la même occasion!

The goutte d'or - l'institut des cultures d'Islam invite Martin Parr
19-23 rue Léon - 75018 Paris
Métro Château Rouge
Jusqu'au 2 Juillet (Entrée Libre)

vendredi 29 avril 2011

Le Combat de Tancréde et Clorinde - Le bal des ingrates - Monteverdi - Théâtre Jean Arp


10 chanteurs, 7 musiciens, 6 chanteurs, 7 techniciens pour nous offrir deux madrigaux de Monteverdi rarement joués ,un spectacle de marionnettes mis en scène par Gintaras Varnas un artiste lituanien. c'est ainsi que le programme du théâtre nous présentait ce spectacle

Dans Le Combat de Tancrède et Clorinde, histoire fondée sur le mythe de l’amour impossible où Tancrède un guerrier chrétien tue au combat sa fiancée Clorinde combattante musulmane qu'il n'a pas reconnue derrière son masque, nous assistons à une bataille impressionnante où tous les membres du corps bougent indépendamment les uns des autres, comme flottant dans l’air. Chaque armure est manipulée par quatre comédiens. Parfois les corps se désarticulent, parfois ce sont simplement des bras qui se battent et le reste disparaît. L’effet visuel est exceptionnel, d’une rare beauté, et avec la musique et les voix cela tient de la plus haute poésie !

Le bal des ingrates met en scène avec humour Vénus et Cupidon en ambassadeurs des vertus de l’Amour. Une série de petites fenêtres où apparaissent des bigotes aux têtes démesurément grandes. Cupidon apparaît. A ses côtés Vénus, visage blanc (de la chanteuse), poitrine moulée dans le plâtre, une statue étrangement animée. Et enfin Pluton : énorme masque-marionnette au bout d’une pique, la bouche articulée reprenant les mouvements de la bouche du chanteur.

Spectacle de marionnettes exceptionnel qui se marie parfaitement à la musique baroque, nous sommes scotchés par la beauté de ce spectacle rempli de poésie. Un chef d’œuvre nous était annoncé dans le journal du théâtre l'annonce n'était pas mensongère, le terme amplement mérité n'est ici en rien galvaudé. Ce spectacle lituanien tourne un peu partout en île de France si vous avez l'occasion ne le ratez pas il est exceptionnel!

lundi 25 avril 2011

Tu verras - Nicolas Fargues

Nicolas Fargues nous en avions entendu régulièrement des louanges ici où là, mais nous n'étions jamais allés au-delà de cette simple rumeur. Alors lorsque nous avons vu son dernier roman avec un bandeau "prix Télérama France Culture" sur une table de la librairie toulousaine les ombres blanches, nous avons sauté le pas et nous l'avons acheté sans en connaître le sujet.

Quelle idée, vous vous plongez dans la lecture des premières pages et vous comprenez immédiatement qu'il s'agit d'une histoire d'un père divorcé et de son enfant dont il a la garde qui meurt accidentellement. Vous avez mal au ventre, mais saisi par la qualité d'écriture impossible de refermer le livre et de passer à autre chose.
Ce n'est pas un simple mélo, une histoire larmoyante d'un père qui perd son enfant. C'est bien plus que cela, Nicolas Fargues explore en détail la relation père fils, relation qui a fortement évolué ces dernières décennies avec l'éclatement des familles et la montée du féminisme qui a su faire reconnaitre définitivement que l'éducation des enfants n'était pas dévolue aux seules mères. C'est l'histoire d'un adolescent qui s'émancipe de la tutelle de son père qui s'évertue à faire de grands discours moralisateurs à son fils, terminant inexorablement par un "tu verras".C'est l'histoire d'un homme qui a fait le choix de vivre après le drame, et part en voyage au Burkina Faso où un guérisseur lui a été conseillé comme une possible bouée de secours. Mais c'est aussi un portrait de la France d'aujourd'hui qui nous est tracé ici dans ce court roman et cela est la marque d'un grand écrivain.

Nicolas Fargues,un nom à retenir!

dimanche 24 avril 2011

Uzerche (Correze)


Parce que les aires d'autoroute auraient tendance à réveiller le misanthrope qui sommeille en nous, nous cherchons à nous écarter de la grande route pour déjeuner. Aujourd'hui, nous avons pointé le doigt sur un village pittoresque de Corrèze situé sur un piton: Uzerche. Pas une idée révolutionnaire non plus puisque Prosper Mérimée et Stendhal l'ont eue avant nous. Mais nous n'avons pas regretté ce choix tant le village est charmant, avec de jolies pierres. mais ne vous amusez pas à dire au garçon de café que son village est remarquable, il vous répond dans un élan de sincérité: "Certes mais qu'est ce qu'on s'y emmerde!". Nous voulons bien le croire,mais nous en repartant nous avions sur les lèvres ce petit air de Trenet qui nous fut transmis par Rachid Taha et Carte de séjour :

"Douce France
cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardé dans mon coeur...."

Marie-France Pisier (10 mai 1944 - 24 avril 2011)


Nous nous souvenons qu'elle jouait Colette dans le court métrage Antoine et Colette de Francois Truffaut où elle était le premier amour d'Antoine Doisnel. Elle réapparaissait dans l'amour en fuite le dernier film de la série des Doisnel.

Nous nous souvenons qu'elle tourna avec de grands cinéastes: Luis Bunuel, Jacques Rivette, André Téchiné...

Nous nous souvenons que la dernière fois que nous l'avons vue c'était dans le film de Christophe Honoré Dans Paris...Elle y était très bien!

Nous nous souvenons de sa voix, unique.

Nous nous souvenons qu'elle était femme et qu'elle signa le manifeste des 343 salopes rédigé par Simone de Beauvoir.

Nous nous souvenons qu'en 1968, elle croisa Daniel Cohn-Bendit

C'était une grande dame, et nous sommes tristes d'avoir à nous souvenir si tôt!

Joseph d'Anvers - Rouge Fer

Nous avons aimé les deux premiers albums de Joseph d'Anvers: les choses en face (2006) et les jours sauvages (2008).Sur son premier album Miossec l'accompagne le temps d'une chanson La vie est une putain. Pour le deuxième album il collabore avec le producteur Mario Caldato Jr à Rio de Janeiro avec des musiciens brésiliens.

Son talent reconnu, il travaille avec Françoise Hardy ou Dick Rivers pour qui il écrit et compose intégralement l'album l'homme sans âge, nous ne nous sommes pas mis pour autant à aimer Dick Rivers mais nous n'avons plus ri. Afin il participe au gigantesque Bleu Pétrole d'Alain Bashung en signant les paroles de Tant de nuits.

Alors nous ne pouvions pas passer à coté du troisième album "Rouge fer" plus rock, chanté en Français ou en anglais. C'est notre album de la semaine!

L'album s'ouvre sur un morceau proposé à Bashung qui n'avait pas été retenu ma peau va te plaire, nous vous l'offrons en version acoustique.

samedi 23 avril 2011

La ferme des animaux - George Orwell

Sage l'ancien, un cochon de la ferme de M Jones, réunit l'ensemble des animaux pour leur tenir un discours révolutionnaire dont voici un court extrait:
"Une fois au monde, il nous est tout juste donné de quoi survivre, et ceux d'entre nous, qui ont la force voulue sont astreints au travail jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme. Et dans l'instant que nous cessons d'être utiles, voici qu'on nous égorge avec une cruauté inqualifiable."
Sage l'ancien pose les principes d'un nouveau monde, mais il meurt avant de connaître le grand soir où les animaux chassent M Jones pour mettre en place une société plus égalitaire. Les cochons dirigés par Napoleon installent rapidement une nouvelle dictature.

Cette fable animalière est une critique sans concession de la société stalinienne. Combattant de la guerre d'Espagne, George Orwell fut un adversaire acharné des totalitarismes, sa critique est avisée, elle est celle d'un grand homme. La description est absolument juste, il démontre comment par une révolution une société bascule dans la dictature sanglante sans que finalement personne ne réagisse, cette lecture s'avère indispensable, quasiment une leçon d'instruction civique.

Absolument génial, on se régale de bout en bout!

George Orwell - La ferme des animaux - ed Folio

vendredi 22 avril 2011

Ponsan-Soubiran (Gers)

Balade pédestre dans la campagne gersoise avec pour objectif, atteindre le point culminant du département le mont Cassin 337 m. Campagne aux charmes irrésistibles où nous longeons les champs labourés, traversons le bois de Hagéde et de nombreux villages. Nous sommes passés devant le château de Bernet, mais ce qui nous impressionne le plus, ceux sont les chênes majestueux que nous avons eu l'occasion de croiser sur notre randonnée. (Pour trouver le détail de la balade, cliquez ici)

A notre retour, nous avons fait halte dans un gros bourg des Hautes-Pyrénées, Trie-sur-Baïse devenu célèbre pour son concours annuel du cri du cochon organisé au mois d'août, mais auquel nous n'avons jamais participé ni même assisté.

jeudi 21 avril 2011

Toulouse


Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin
Parfois au fond de moi se ranime
L'eau verte du canal du midi
Et la brique rouge des minimes

Ô mon pays, ô Toulouse, ô Toulouse.....

Inexorablement, chaque fois que nous passons par Toulouse nous avons les mots de Nougaro en tête. C'est toujours avec joie que nous nous retrouvons dans la ville rose même lorsque le vent d'autan souffle fort et que les parcs et jardins restent inaccessibles. Nous n'avons pas vu cette fois la magnifique cathédrale Saint Sernin, mais nous avons visité le Museum d'Histoire Naturelle rénové.
Lieu magnifique, on ne se lasse pas de se promener dans les différentes parties du musée à la découverte de notre planète et des différents éléments qui la composent.

Petit plus, une exposition temporaire sur la préhistoire où vous menez l'enquête sur la mystérieuse sépulture de Téviec où furent découverts deux corps. Un homme, une femme, deux hommes, deux femmes, mort naturelle ou non, à vous de mener l'enquête qui vous permet de manière ludique de découvrir le monde de la préhistoire et de la paléontologie , exercice plutôt réussi.
Impossible de repartir sans passer par notre librairie favorite, L'ombre blanche, un lieu dont on ne se lasse pas, choisir ses livres prendre le temps de les feuilleter dans un petit patio avant de passer en caisse (ils ne font pas de miracles non plus!). Ils ont même un site qui permet de commander en ligne vos achats, une vraie alternative aux institutions un vrai libraire en ligne. Pour en savoir plus, cliquez ici

mercredi 20 avril 2011

Les Yeux de sa mére - Thierry Klifa



Les yeux de sa mère
C'est une histoire de mères et de filles, de secrets de famille, des silences qui finissent par peser très lourd
C'est l'histoire d'une jeune fille de seize ans qui se rêve danseuse étoile, tombe enceinte et abandonne son enfant à sa naissance
C'est la mort d'un père
C'est des hommes qui pleurent
C'est un combat de boxe
C'est un film d'actrices magnifiques Catherine Deneuve, Marina Fois, Marisa Paredes
C'est des acteurs Nicolas Duvauchelle, Jean-Baptiste Lafarge, Jean-Marc Barr
C'est Géraldine Pailhas, sublime qui ne nous a jamais déçu, nous nous souvenons l'avoir croisé dans" le Garçu" de Maurice Pialat ou "Espion(s)" de Nicolas Saada
C'est une histoire de femmes qui décident de leur vie
C'est un roman, une chanson de Regianni,
C'est comme dans "un coeur en Hiver" de Claude Sautet, l'histoire d'un dernier regard

C'est un très beau film, maitrisé de bout en bout

Manuscrits de guerre - Julien Gracq


Décédé le 22 décembre 2007, Julien Gracq de son vrai nom Louis Poirier a légué l'ensemble de ses manuscrits à la Bibliothèque Nationale de France. Parmi ces pièces furent retrouvés deux manuscrits qui retracent son expérience de la Guerre. Professeur d'Histoire-Géographie, militant au parti communiste il déchire sa carte lors du pacte Germano-soviétique. Louis Poirier intègre l'armée en 1939 dans l'infanterie avec le grade de lieutenant.

Deux manuscrits, l'un est un journal écrit à la première personne, l'autre un récit écrit à la troisième personne qui reprend en partie les mêmes évènements. Témoignage étonnant où on découvre un lieutenant à la tête de ses hommes livrés à eux-même qui traversent la Belgique pour se rendre en Hollande. L'ennemi, ils en entendent la rumeur au loin ou dans le ciel quand les Stukas passent au-dessus de leurs têtes. Puis c'est le repli vers Dunkerque, et toujours pas d'ennemi à vue, juste un side-car qui apparaît de nulle part.Le pistolet du Lieutenant s'enraille définitivement il ne tire aucun coup de feu durant ce conflit. Même si l'ennemi reste invisible les jours ne sont pas de tout repos, il lui faut gérer ses hommes qui ne pensent qu'à écluser les bouteilles trouvées dans les caves des maisons abandonnées, ils sont peu enclins à aller défendre la patrie. Après avoir fait sauter un pont pour couper la route de Dunkerque, l’échappée se termine: reclus et encerclé dans une cave le lieutenant finit par se rendre à l'ennemi.

Des deux récits le premier est le plus passionnant, le deuxième ressemble davantage à un exercice littéraire et y perd de sa force. Texte étonnant où des hommes au coeur du conflit ne semblent pas vraiment concernés par la guerre, la défaite est immédiatement acceptée situation qui agace le lieutenant, le commandement est totalement absent il n'y a plus de plan ("depuis le début de la campagne de mai, il n'avait jamais vu un officier du bataillon regarder une carte"), c'est la débandade.

Le témoignage sur une des défaites les plus tragiques de l'armée française par un des plus grands auteurs français du XXéme, à lire donc!

mardi 19 avril 2011

Récit de la servante Zerline - Hermann Broch

Le récit de la servante Zerline est un extrait du roman de Hermann Broch "Les irresponsables". Hermann Broch est né à Vienne en 1886, il assiste impuissant comme Stefan Zweig à la chute de l'empire austro-hongrois et à la montée du nazisme. Il fuit l'Autriche en 1938 grâce à l'intervention de son ami James Joyce, pour rejoindre les Etats Unis.
Ce récit est un monologue, une confession que la servante Zerline fait à A., un homme , venu loué une partie du logement de sa maîtresse, la baronne Elvire. Elle lui raconte la vie de sa maison, et notamment son histoire d'amour avec un libertin M Von Junaqui fut aussi l'amant de la baronne et le père biologique de son enfant, celle qu'elle appelle la bâtarde . Elle, Zerline ne tomba pas en enceinte. La découverte de la sensualité des corps pour elle habituée aux étreintes rapides avec le personnel de maison rend cette histoire unique.... Von Juna parti, elle comprend qu'elle ne peut devenir son épouse, servante elle reste, mais elle garde une haine à sa patronne dont elle cherche à se venger.A travers cette histoire simple Herman Broch écrit la fin d'un monde, la disparition de l'aristocratie autrichienne...
Le récit de la servante Zerline fut créé pour la première fois le 05 décembre 1986 dans une mise en scène de Klaus Michael Gruber avec Jeanne Moreau dans le rôle titre. Pas une mince gageure de donner corps à ce texte, nous savons que c'était l'occasion pour Jeanne Moreau de peler chaque soir une pomme d'une seule épluchure. Pas de pomme, pour Marilu Marini, mais une voix grave qui remplit la scène et vous saisit dés les premiers mots, c'est autant par le texte que par ses intonations qu'elle vous fait comprendre tous les ressentiments les plus intimes qu'elle peut éprouver envers la baronne ou de M Von Juna. Une réussite!

Le Récit de la servante Zerline de Hermann Broch

Mise en scène de Yves Beaunesne

avec Marilù Marini et Brice Cousin

lundi 18 avril 2011

Hossegor

La forêt de pins, le ciel bleu, le soleil, 28°, la plage, le sable, l'océan, les vagues, des surfeurs et des surfeuses, la crème solaire, l'eau froide c'est une belle journée de printemps c'est Hossegor, un pur moment de bonheur!

Allez on vous offre une minute de l'océan !


dimanche 17 avril 2011

Tous les soleils - Philippe Claudel


Strasbourg, une famille italienne dont le père Alessandro professeur de musique baroque devenu veuf juste après la naissance de sa fille a du mal à faire face à la crise d'adolescence de sa fille de quinze ans qui vit ses premiers amours. Un frère anarchiste qui réclame en vain le statut réfugié politique depuis l'accession de Berlusconi au pouvoir... Mais pas d'inquiétudes tout finit bien pour ce "gentil" Alessandro qui se rend régulièrement dans les hôpitaux faire la lecture aux malades.

De Philippe Claudel nous avions lu "les âmes grises" et nous n'avions pas aimé, "la petite fille de Monsieur Linh" nous avait définitivement fâché avec lui. Parce que "sybillin" nous a vanté les mérites de ce film dans un commentaire récent, nous avons fait fi de nos préjugés pour aller tester le cinéma de M Claudel. Nous voyons bien les clins d'oeil qu'il fait ici à la comédie italienne ou aux films de copains d'Yves Robert. L'affiche elle-même nous fait immédiatement penser à " Journal intime" de Nanni Moretti, mais la comparaison s'arrête ici tant le talent n'est pas au rendez-vous. Evidemment nous avons aimé certains moments de ce film rythmé de tarentelles, les diatribes anti-capitalistes du frère sont drôles et réjouissantes, la cuisine et notamment les gnocchis semblent fameux, mais à coté de cela que de scènes ratées qui tombent à plat, nous pensons notamment à celle où le père amène sa fille chez une copine et se fait draguer vulgairement par la mère, c'est d'une lourdeur et d'un convenu insupportable. Nous n'avons pas aimé également la "bluette" et le sourire niais de Clotilde Courau qui n'a pas grand chose à proposer dans sa palette d'actrice. Enfin comment ne pas parler de ces derniers plans où Claudel sort son gros "tire-larme" et nous offre un final absolument ridicule. Toutes ces lourdeurs viennent gâcher le vrai plaisir de la comédie
Mais nous nous étonnons pas tant de cette surenchère de pathos qui est finalement le fond de commerce de l'auteur!

Pet Sounds - The Beach Boys (1966)

1966 certes mais cet album des Beach Boys n'a jamais pris une ride. C'est toujours un plaisir immense que de le reposer sur la platine, dés les premières rimes de Wouldn't be nice on sait que nous sommes partis pour un vrai moment de bonheur ininterrompu jusqu'aux derniers accords de Caroline, no, 36 minutes , aucune faiblesse, un pur chef d'oeuvre.

Le magazine Rolling Stones ne s'est pas trompé en le classant en 2003, 2 ème album de tous les temps derrière l’indétrônable Sgt Pepper's and Lonely hearts club band des Beatles. Cet album marque l'apogée du compositeur Brian Wilson avant qu'il ne plonge dans une grave dépression aidé ici pour les textes par Tony Asher.

Cet album a eu droit aux louanges de Paul Mac Cartney, reconnaissant qu'il fut une influence majeur du Sergent Pepper's enregistré l'année suivante. Faisant même de God Only Knows la plus grande chanson d'amour jamais écrite et venant d'un Beatles, ce compliment vaut tous les prix du monde.

C'était une époque de grâce pour la pop musique où les différents groupes cherchaient à se surpasser, les Beachs Boys ont voulu faire mieux que le Rubber Soul de l'année 65 avec Pet Sounds, pour beaucoup la mission fut accomplie. Manque de chance, Sgt Pepper's allait bientôt débarquer.

Pet Sounds est notre album de la semaine, et nous vous offrons dixit Paul Mc Cartney la plus grande chanson d'amour, God Only Knows.

samedi 16 avril 2011

Ossen

Parce que lorsque vous arrivez sur Lourdes, vous avez comme alternative une balade dans la nature environnante ou la visite du sanctuaire, le choix est vite fait. Nous sommes partis sur les hauteurs de Lourdes pour nous arrêter dans un petit village bigourdan Ossen, et nous lancer dans une balade de deux heures qui nous a mené sur les hauteurs de Lourdes: le Béout. Traversée particulièrement agréable avec un petit dénivelé de 200 mètres, des tilleuls sur le chemin permettent des temps de repos agréables à l'ombre, la deuxième partie de la promenade moins ombragée nous a permis de croiser des asphodèles en nombre.

Après notre balade, nous sommes quand même descendus sur Lourdes pour vous donner un aperçu de la cité mariale, haut lieu du commerce catholique où le mauvais goût est le lot commun de tous les magasins de médailles et de souvenirs, un endroit que nous détestons tout particulièrement!

L'horreur de Dunwich - H.P Lovecraft

Dunwich, petit village lugubre cerné par les collines du Massachussets, est le théâtre d'évènements étranges et inquiétants. Le mystère plane autour de la naissance de Wilbur Whateley et le mauvais sort semble s'acharner sur sa famille. Après une enfance solitaire, Wilbur, guidé par ses instincts maléfiques, dérobe un livre de sorcellerie, le nécromicon....

Verrouillez les portes, calfeutrez les fenêtres et allumez toutes les lumières avant d'ouvrir ce livre...

Tel est le quatrième de couverture de cette nouvelle de Lovecraft, petit livre vendu à deux euros dans la collection folio qui vous tend les bras lorsque vous passez en caisse chez votre libraire. N'ayant jamais lu d'oeuvre de celui que Stephen King considère comme "le plus grand artisan du récit classique d'horreur du vingtième siècle", nous avons cédé à la tentation sachant également que Michel Houellebecq lui avait consacré un essai.

Vous savez quoi? Même pas peur, pire que cela un ennui mortel, totalement insensible à l'univers de cet auteur. Wikipedia dit de son oeuvre: "Ses sources d'inspiration, tout comme ses créations, sont relatives à l'horreur cosmique, à l'idée selon laquelle l'homme ne peut pas comprendre la vie et que l'univers lui est profondément étranger".

A nous tout cela nous est étranger , le yog-sothoth nous fait ni chaud ni froid!

vendredi 15 avril 2011

Pina - Win Wenders

Pina Bausch la chorégraphe mourut le 30 juin 2009 cinq jours après qu'un cancer généralisé fut diagnostiqué. Elle fut célèbre pour ses créations au sein de sa compagnie Tanzthzeater installée à Wuppertal. Elle a révolutionné son art mélangeant théâtre et danse. Si elle s'attire dans un premier temps les critiques des puristes, son travail finit par être reconnu et emporter les louanges bien méritées. Win Wenders a toujours eu le désir de travailler avec la chorégraphe, il était donc tout à fait logique qu'il lui rende hommage avec l'aide des danseurs de la compagnie qui viennent apporter leurs témoignages. Construit autour de quatre chorégraphies (le sacre du printemps, Café Muller, Kontakthof, Vollmond), le documentaire donne de larges extraits des spectacles filmés au Tanztheater ou à l'extérieur comme pour nous montrer que Pina Bausch avait les yeux ouverts sur le monde qui était pour elle une source inépuisable d'inspiration.

Nous avions été conquis par le documentaire d'Anne Linsel et Rainer Hoffmann "les rêves dansants de Pina Bausch" où de jeunes adolescents reprenaient Kontakthof. Win Wenders rend ici un hommage vibrant à sa compatriote, son film est d'une grande sobriété le cinéaste retrouve son génie quelque peu oublié depuis "les ailes du désir", il laisse toute leur place aux danseurs et nous offre de longs moments des différentes chorégraphies. La danse de Pina Bausch est finalement très simple parce qu'elle tend à rendre le monde meilleur.

Tu, Mio - Erri De Luca


L'Italie de l'après guerre, une petite île dans les environs de Naples, un jeune homme y passe l'été et part tous les matins à l'aube à la pêche avec son oncle et Nicola un marin du coin. A son retour il rejoint Daniele son cousin plus âgé et ses amis. Plus jeune, il reste à la marge mais il finit par sympathiser avec Caia venue passée l'été chez une camarade de pension.Une complicité

s'installe entre eux, il découvre son passé tragique, juive elle fut la seule de sa proche famille à survivre à la Shoah. Notre jeune homme essaye de comprendre ce passé proche dont son pays porte encore les stigmates: jeunes adultes marqués par les souvenirs , présence des forces américaines dans les villes... Mais son père sagement lui explique: "tu as raison de t'informer sur le passé récent, c'est un droit et aussi un intérêt que ceux de ton âge ne manifestent pas. Mais j'ai l’impression que tu ne le fais pas de manière saine. En somme, c'est curieux à dire, mais il semble que tu veuilles intervenir sur le passé pour le corriger. Tu le critiques, avec l'intention de le changer mais c'est impossible."

Lorsqu'on s’intéresse un tant soit peu à la biographie de Erri De Lucca, il emporte immédiatement la sympathie. Il est né en 1950 à Naples dans une famille qui a perdu de son lustre lors de la guerre. Les souvenirs vraiment heureux de Erri de Luca sont les séjours estivaux sur la petite île d'Ischia. Pas de doute, il y a beaucoup de souvenirs personnels de ces séjours dans ce court roman qui révèle un vrai talent de conteur. Ecriture simple et sans fioriture, il vous décrit des scènes de pêche qui ne sont pas sans rappeler celles filmées par Roberto Rosselini dans Stomboli. Simplicité qui lui permet d'écrire une histoire simple sans tomber dans la bluette où à travers ses expériences un jeune homme entre dans l'âge adulte le temps d'un été.


Tu, mio - Erri de Luca - ed Folio

jeudi 14 avril 2011

Salies du Béarn

Après le pays basque, un arrêt dans le Béarn à Salies du Béarn ville thermale connue pour son sel exploité depuis l'age du bronze. Nous aurions pu faire un long arrêt aux thermes et profiter des soins proposés genre hammam, bain bouillonnant, massage... mais nous avons choisi la randonnée pédestre dans la campagne béarnaise, activité qui permet d'affermir ses mollets et de croiser des jolies vaches, un vrai moment de bonheur et d'émerveillement pour des franciliens, quasiment du street art. Nous avons également pu croiser des canards paisiblement installés sur un parcours de golf.

Salies est un gros bourg plutôt cossu, où à coté des thermes se trouve l'inévitable casino dont les affreuses machines à sous défigurent la magnifique salle du Grand Hôtel du parc.

La gloire locale semble être un poète qui nous est inconnu Paul-Jean Toulet dont on vous offre un poème écrit à la gloire du Jurançon ce fameux vin blanc doux béarnais qui a bien plus de saveurs que les vers du poète:

Un Jurançon 93

Un Jurançon 93
Aux couleurs du maïs,
Et ma mie, et l'air du pays :
Que mon coeur était aise.

Ah, les vignes de Jurançon,
Se sont-elles fanées,
Comme ont fait mes belles années,
Et mon bel échanson ?

Dessous les tonnelles fleuries
Ne reviendrez-vous point
A l'heure où Pau blanchit au loin
Par-delà les prairies ?

mercredi 13 avril 2011

Bayonne

Chaque fois que nous allons sur la côte basque nous choisissons une ville balnéaire Saint Jean de Luz, Biarritz ou Hendaye, et nous ne nous arrêtons jamais à Bayonne. Cette fois c'était décidé nous avons fait halte dans la ville située au confluent de l'Adour et de la Nive, dont les fêtes du mois d’août attirent la foule assoiffée.

Nous avions l'envie de visiter le musée Bonnat, musée des beaux arts où sont exposés des petits bijoux dont notamment un autoportrait de Goya ou des dessins de Albrecht Dürer. Pas de chance il est fermé au public depuis le 11 avril pour une durée de trois ans...

Mais comme le soleil était au rendez-vous nous sommes lancés dans une grande balade dans cette ville aux charmes certains avec ces bâtisses typiquement basques, nous avons fait une pause dans un restaurant "chez Txotx" pour une dégustation de tapas, mais notre plaisir fut vite gâché par une musique assourdissante... Nous sommes passés par les deux rives de la Nive allant du quartier populaire du petit Bayonne à celui plus historique de la cathédrale...cathédrale au style lourdingue mais avec un cloître agréable!

Nous avons trouvé un libraire indépendant, nous n'avons pas résisté à aller y faire un tour et nous avons comblé un manque, nous nous sommes enfin procurés l'anthologie de l'Oulipo dans la collection Poésie Gallimard.

Nada - Carmen Laforêt (1944)


Andrea 18 ans, orpheline, débarque à Barcelone pour vivre chez sa grand-mère rue Aribeau et suivre des études à l'université. L'ambiance est particulière, la grand-mère est sénile, deux oncles l'un sadique l'autre artiste raté et aigri passe son temps à battre sa femme et une tante méchante grenouille de bénitier qui finit par quitter la maison pour entrer dans les ordres. Rien ne ressemble à ce qu'espérait Andréa, elle se promène dans les rues de Barcelone que l'on découvre meurtrie par la guerre civile. La situation sociale particulièrement difficile, la faim est le quotidien de la famille d'Andréa. Heureusement pour elle il y a la vie à l'université où elle rencontre l'amitié avec Ena...

Ce roman trop méconnu tient une place importante dans l'histoire du roman espagnol, il est le premier signe du renouveau de la littérature après la guerre civile qui a détruit le pays. Nada n'est en rien un roman franquiste, au contraire ce qui étonne le plus lorsque nous le lisons aujourd'hui c'est sa modernité, la guerre civile est bien présente en toile de fond, mais ce que nous montre Carmen Laforet ce sont les ravages causés par ce conflit. Des hommes détruits , un pays en plein désarroi économique où il existe un fossé immense entre ceux qui se débrouillent pour se nourrir et une bourgeoisie rutilante qui semble mener grand train. Mais le thème essentiel de ce roman reste la condition féminine bien mal en point dans cette Espagne rétrograde où les volontés d'émancipation d'Andréa, son désir d'étudier, de mener sa vie selon ses propres désirs ressemblent à un vrai parcours du combattant.
Carmen Laforet a tout juste 23 ans lorsqu'elle écrit ce livre d'une étonnante maturité.

Une lecture qui s'avère indispensable!

Carmen Laforet - Nada - Ed Omnia

lundi 11 avril 2011

Oradour-Sur-Glane

Oradour sur Glane; situé à 20 km de Limoges est un village martyr où la vie s'est arrêtée le 10 juin 1944, après le passage de la Panzerdivision Das Reich de la Waffen SS.

Le crime a été planifié et froidement exécuté, 642 victimes , hommes, femmes et enfants Personne n'est épargné, les maisons sont incendiées. La barbarie des SS est sans limite. (pour en savoir plus, consulter l'article Wikipedia très détaillé, cliquez ici)

Le village est resté tel quel après le passage des barbares, seule la végétation est entretenue pour qu'elle ne puisse pas envahir l'espace.... Nous nous promenons dans les rues, le silence est effroyable, pas facile de mettre des mots sur ce lieu. Peut être se rappeler les mots de Primo Levi:

"Tous nous devons savoir, ou nous souvenir que lorsque Hitler et Mussolini parlaient en public, ils étaient crus, applaudis, admirés. Les idées qu'ils proclamaient étaient en général aberrantes, stupides, cruelles, et pourtant ils furent acclamés et suivis jusqu'à leur mort par des milliers de fidèles. Ces fidèles n'étaient pas des bourreaux-nés, mais des hommes quelconques, ordinaires, prêts à croire et à obéir sans discuter.
Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voix que celle de la raison. Dans la haine nazie, il n'y a rien de rationnel. Nous ne pouvons pas la comprendre, mais nous devons comprendre d'où elle est issue et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire parce que ce qui est arrivé peut recommencer."

Primo Lévi - Les naufragés et les rescapés


dimanche 10 avril 2011

Peter, Bjorn and John - Gimme Some (2011)

Parce que nous allons beaucoup rouler en voiture cette Semaine, il nous fallait trouver un album pop joyeux et léger. Alors lorsque nous avons vu que le trio suédois Peter, Bjorn and John, venait de sortir un nouvel album "Gimme Some", nous n'avons pas hésité un instant sur notre choix.

Pour nous pas de doute, leurs joyeuses mélodies vont envouter les méchants radars. Gimme some est notre album de la semaine!

Vous connaissez ce trio? Mais si, vous n'avez pas pu passer à coté de ce tube planétaire sorti sur un album précédent" Writer's block", Young Folks

samedi 9 avril 2011

Le cas Jekyll - Christine Montalbetti - Denis Podalydes




Le cas Jekyll est un monologue né d'une rencontre entre l'acteur de théâtre Denis Podalydes et l’écrivain Christine Montalbetti.

Dans la présentation du livre, l'aventure commence ainsi: "Propos d'été, petites nouvelles de nos vies respectives, et ce rêve qu'il énonce de jouer Jekyll/Hyde (sorte de point limite pour l'acteur, m'explique-t-il, expérience troublante de se faire duel, d'incarner deux noms - deux forces, deux énergies- à partir d'un seul corps) et cette demande à brûle-pourpoint de lui en écrire le monologue".

Denis Podalydes entre sur scène en homme respectable habillé en tweed, il est Jekill qui vient conter son histoire à Utterson le notaire. "La vérité Utterson , c'est que la vie studieuse que je menais alors me paraissait comment te dire, une chose étriquée. Elle me paraissait une sorte d'ennui qu'il me fallait toujours dépasser."
Alors Jekyll dans son laboratoire crée cette potion et donne naissance à Hyde... qui va hanter les nuits londoniennes de sa présence et de ses méfaits avant de disparaitre au petit matin pour laisser place à l'honorable Jekill.... Jekill prend peur de ce double, de plus en plus encombrant mais impossible de s'en débarrasser....il doit même s'effacer c'est Hyde qui finit par s'exprimer...

Et avec trois fois rien l'acteur se transforme devant nos yeux, une perruque deux mains velues,le corps se recroqueville, Hyde a pris place, Jekill s'efface. La scénographie remarquable permet à Denis Podalydes de passer de la chambre de Jekill aux docks de Londres, une lumière inquiétante jouant sur les clairs obscurs, le texte rempli d'une ironie mordante , on passe du rire à la terreur mais on est surtout subjugué par la performance incroyable de l'acteur.

Denis Podalydes est un géant, aucun doute à avoir!

Le cas Jekill - Christine Montalbetti - Editions P.O.L

Sidney Lumet (25/06/1924 - 09/04/2011)


Sidney Lumet commence sa carrière de cinéaste avec Douze Hommes en colère, où il filme un Henry fonda magnifique. Servi par un superbe scénario, il est acclamé par la critique. Même s' il n'a pas révolutionné le langage cinématographique avec ce film plutôt classique dans sa réalisation, on découvre un Lumet critique de la société américaine et de ses dérives populistes.

Il y a eu plus tard l'Homme à la peau de serpent avec Marlon Brando et Anna Magnani qui ne nous a jamais convaincu, nous nous sommes toujours ennuyés devant ce film.

Nous nous souvenons également d'une critique acide du monde la télévision avec "Network main Basse sur la télé"", mais pour l'avoir revu récemment nous lui avons trouvé des longueurs malgré la présence irrésistible de Faye Dunaway et la justesse de ses propos sur la course à l'audimat toujours d'actualité.

Nos préférés restent Serpico et un après-midi de chien, où Sydney Lumet permet à Al Pacino d'exprimer son immense talent tout en gardant un œil critique sur la société américaine corrompue. Le gangster désespéré braquant une banque n'est surement pas le plus grand voleur de la société américaine.

Il termine sa carrière avec un excellent film "7h58 ce Samedi là".

Nous avions chroniqué Un après midi de chien et Serpico, (cliquez sur le titre pour retrouver nos articles)

mardi 5 avril 2011

La Chamade - Alain Cavalier (1968)


Lucille (25 ans) est la maîtresse d'un homme d'affaire plus âgé , Charles qui l'aime sincèrement . Lucille rencontre Antoine un homme de son âge dont elle tombe amoureuse. Elle finit par quitter Charles pour aller vivre avec son jeune amoureux, elle découvre les fins de mois difficiles et la nécessité de travailler pour subvenir à ses besoins... Elle ne supporte pas longtemps cette situation, enceinte elle appelle Charles au secours ;...

Adaptation fidèle d'Alain Cavalier du roman de Francoise Sagan, on retrouve l'univers si particulier de Sagan cette petite musique qui lui est propre où les femmes vivent librement leur ennui. Catherine Deneuve magnifique Lucille et Michel Piccoli parfait dans un rôle de bourgeois argenté donnent une grâce à ce film qui se laisse toujours voir avec grand plaisir.
Mais ce n'est pas qu'une simple adaptation du roman de Sagan, Alain Cavalier a un regard plus critique que l'écrivain sur cette société où les femmes se laissent aller à la oisiveté et à la frivolité insouciantes des questions sociales, avec plus de finesse qu'un Claude Chabrol il décrit parfaitement cette société fermée sur elle-même avec le whisky comme anxiolytique.

Alain Cavalier est aussi le réalisateur du magnifique Thérèse, mais là c'est une autre histoire!

lundi 4 avril 2011

Robert Smith et Albert Camus

Le premier single de The Cure "killing an arab" (1978) écrit par Robert Smith le songwiter et leader du groupe anglais est simplement un hommage au roman d'Albert Camus l'étranger où un homme Meursault aveuglé et paniqué tue un arabe sur la plage... Meursault est condamné à mort.

Conscient que son single "Killing an arab" pouvait être mal compris, Robert Smith joignit un exemplaire du roman de l'auteur français aux différentes copies envoyées aux critiques musicaux.
Mais la bêtise finissant toujours par l'emporter, le Front National Britannique tenta de reprendre ce titre pour en faire un hymne raciste et lors de la première guerre de Golf (1990-1991) la chanson fut à nouveau utilisée comme hymne guerrier.

Ces malentendus obligèrent sans cesse le groupe a rappelé régulièrement l'origine littéraire de cette chanson.

Le titre fut repris sur l'album "Boys don't cry" sorti en 1980... C'est une excellente chanson pop qui annonce tout le talent de songwriter du leader du groupe.

Pas de doute, nous pouvons chanté sans retenu "killing an arab" une chanson anglaise qui fait honneur à la littérature française . "Boys don't cry" est notre album de la semaine!

Standing on the beach
With a gun in my hand
Staring at the sea
Staring at the sand
Staring down the barrel
At the arab on the ground
I can see his open mouth
But I hear no sound

I'm alive
I'm dead
I'm the stranger
Killing an arab...

dimanche 3 avril 2011

Faim de loup - Théâtre Jean Arp

La programmation jeune public du théâtre Jean Arp est friande du conte du chaperon rouge dont les frère Grimm, Charles Perrault ont pu donner une version. Nous avions vu le 8 janvier 2006 celle épurée avec un loup effrayant de Joel Pommerat, le 16 février 2007 une autre réinventée par l'écrivain russe Evguéni Schwarts dans une mise en scène de Laurent Serrano où Cendre Chassane jouait le chaperon rouge dans un spectacle drôle et politique, Staline se cachait derrière le loup. Ce jour c'était une mise en scène de la marionnettiste allemande Ilka Schonbein, avec Laurie Cannac pour interprète qui nous était proposée.

Une jeune fille seule chez elle, s'évade dans ce conte connu de tous les enfants, elle crée tous les personnages, sa mère a beau l'appeler pour prendre de ses nouvelles, elle reste inaccessible elle est plongée dans cette histoire , elle aime à se faire peur de cette peur qui fait grandir les enfants. Peur qui n'est pas sans rappeler celle décrite dans la pièce de Mike Kenny "la nuit électrique" jouée lors de la précédente saison où deux enfants ne pouvaient s’empêcher de se plonger dans l'angoisse chaque soir après le départ au travail de leur mère.

Un vrai régal où l'actrice raconte sur et autour d'un lit le grand classique, s'aidant de marionnettes pour créer les différents personnages elle tient seule la scène avec un brio remarquable, c'est plein d'humour, effrayant lorsque le loup est là, le tout se termine sur un numéro d'une grande drôlerie où la grand-mère exprime sa joie d'être sortie du ventre de la bête.

Un spectacle d'une grande tenue pour un jeune public toujours considéré par la programmation de pointe du théâtre Jean Arp.

vendredi 1 avril 2011

Zone de confort - Sauf le dimanche - Théâtre Jean Arp


"Zone de confort met sur scène deux femmes et des vêtements. Sœur, mère, fille, jeune fille, vieille femme… ? Chacune traverse à sa façon une multitude d’états. Elles enfilent, enlèvent, réarrangent, accumulent leurs vêtements comme si passer d’un vêtement à l’autre semblait être un moyen de chercher des réponses, d’accompagner l’autre, de surmonter des étapes. L’une semble répéter des gestes depuis longtemps appris, l’autre découvre, s’appropriant ainsi les traces déposées dans leurs corps par les générations précédentes. Zone de Confort nous raconte le cheminement de ces deux femmes se construisant à travers leurs héritages et se questionnant sur ce qu’elles transmettent à leur tour."

C'est ainsi qu'est présenté le spectacle de danse contemporaine zone de confort dans le programme du théâtre. Cette soirée nous l'avions un peu oubliée,et avouons le nous y sommes allés parce qu'il faisait partie de notre abonnement, alors quand nous avons vu quatre classes de collèges dans la salle avec des "petits marlous" un petit peu bruyants nous avons été inquiets.
Mais très vite nous avons été rassurés, comme"les petits marlous" devenus tout d'un coup silencieux nous avons été captivés par le charme de ce spectacle, une très belle soirée danse sur une composition musicale particulièrement aboutie, un vrai bonheur, de la bonne humeur!

Le site du collectif sauf le dimanche,cliquez ici (vous pouvez notamment y trouver une vidéo présentant le spectacle au bas de cette page )

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