dimanche 26 juin 2016

Tout de suite maintenant - Pascal Bonitzer

Nora, cadre dynamique et ambitieuse est engagée dans un cabinet spécialisé dans la finance sans savoir qu'il est dirigé par des anciens collègues de son père à l'école Centrale. Ce dernier a mené une carrière de chercheur méprisant ceux de sa génération qui se sont tournés vers l'argent facile... Nora fait rapidement sensation auprès de ses patrons par ses compétences mais a tendance à rester en retrait de ses collègues, elle reste néanmoins perturbée par la découverte que ses patrons ont connu son père et s'interroge sur les vrais motifs de son embauche...
Nous retrouvons dans ce film le top de nos acteurs: Isabelle Huppert, Lambert Wilson, Pascal Greggory, Jean-Pierre Bacri confrontés aux nouveaux chouchous du cinéma d'auteur Agathe Bonitzer et Vincent Lacoste... C'est élégant, un peu froid plutôt bien écrit même si le personnage interprété par Jean-Pierre Bacri est une caricature de misanthrope, à vouloir faire du sur mesure pour l'acteur, Bonitzer se prend quelque peu les pieds dans le tapis et nous trace le portrait peu crédible d'un chercheur se détestant et détestant le monde.

Au final, on s'ennuie sérieusement tout au long de ce film choral pourtant parfaitement interprété. Dés le générique, on part , persuadés qu'il ne nous restera rapidement plus grand chose de cette histoire!

samedi 25 juin 2016

La loi de la Jungle - Antonin Peretjatko

Marc Châtaigne, stagiaire au Ministère des normes qui espère enfin obtenir sa titularisation doit partir en Guyane pour superviser la mise en place du projet Guyaneige. Il s'agit d'une création étonnante , celle d'une station de ski sous bulle en pleine Amazonie... Pour mener sa mission, le stagiaire est accompagnée par une jeune fonctionnaire séduisante des Eaux et Forêts. Mais cela  s'annonce très vite compliqué,  la nature sauvage se révélant particulièrement hostile. La titularisation espérée par marc Châtaigne n'est pas encore à l'ordre du jour....
Dans la lignée de son précédent film "la fille du 14 juillet", Antonin Peretjako signe une comédie débridée totalement loufoque, nous retrouvons le duo irrésistible Vincent Macaigne et Vimala Pons, version "made in France" de Cary Grant et Katherine Hepburn duo mythique de l'age d'or de la comédie américaine.. Il reprend les vieux trucs du burlesque et cela fonctionne merveilleusement bien ... A noter la présence de l'immense Jean-Luc Bideau qui vient pimenter le tout !
C'est d'une drôlerie irrésistible sauf si on prend le temps de se pencher sur la réalité de ce coin du monde où on découvre qu'un pont a été réellement construit à la frontière brésilienne en partie avec des subventions européennes et qu'il ne mène nulle part puisque du coté brésilien il n'y a pas de route... Loufoque, absurde, l'humour de Peretjatko  ,  est peut aussi être tout simplement réaliste, et là on se met à rire jaune...
Mais oublions un instant les bizarreries  de nos administrations pour profiter pleinement de la folie de tous les acteurs de ce film !

samedi 18 juin 2016

Elle - Paul Verhoeven

Michèle est violée un soir chez elle par un homme masqué. Sur ce crime, elle garde le silence, ne porte pas plainte. Elle ne change rien à sa vie poursuivant son travail dans une société de jeux vidéo florissante qu'elle dirige avec sa vieille amie Anna. Elle ne dit rien parce qu'elle fut la fille d'un meurtrier en série , encore une enfant elle dut alors  faire face à la vindicte populaire... Mais malgré toute sa volonté elle ne peut pas oublier cette agression... Le quotidien de Anna n'est pas de tout repos: partagé entre son boulot, sa mère insupportable, son fils embarqué dans une histoire sentimentale compliquée avec une fille tendance hystérique, et pas vraiment capable de gagner sa vie, et son ex mari qui tient à lui présenter sa nouvelle compagne, pourtant elle traverse ses journées sans flancher, toujours digne . Elle retrouve le soir solitaire sa maison dans un quartier résidentiel devenu tout d'un coup un lieu anxiogène où ses premiers voisins sont une famille catholique pratiquante ... inquiétante donc !
Ce dernier film de Paul Verhoeven tourné en français est l'adaptation de "Oh ..." un roman de Philippe Djian qui nous avait épaté... Un personnage féminin particulièrement chargé ce qui aurait pu nuire à sa crédibilité, c'était là le miracle du roman de Djian de nous faire en croire en son personnage de signer le portrait magnifique d'une femme moderne . Adaptation réussie de ce beau roman par Paul Verhoeven, Isabelle Huppert par son interprétation magistrale donne à son personnage toute sa complexité, cachant ses tourments derrière une froideur apparente. Elle trouve là un rôle qui nous rappelle qu'elle fut l'actrice fétiche de Claude Chabrol, parfaite dans l’incarnation de l’héroïne manipulatrice propre au cinéma hitchcockien.
Assurément un grand film de l'année, taillé sur mesure pour le talent de Isabelle Huppert merveilleusement entourée pour l'occasion !

samedi 11 juin 2016

La mouette (Anton Tchekov) - Tomas Ostermeier

Konstantin a écrit une pièce pour sa fiancée Nina, il souhaite la faire jouer devant sa mère Irina et son amant Trigorine... C'est un fiasco total, puisque non seulement il n'a pas su éveiller l’intérêt de sa mère qui le considère comme un raté   mais Nina est partie avec l’écrivain Trigorine, avant de revenir malheureuse et déçue ... La mouette qui a vécu heureuse au bord du lac avant d'être abattue par Trigorine symbolise la vie de Nina.
Tomas Ostermeier s'approprie le texte magnifique de Tchekov, il coupe, il rajoute, mais il dénature jamais le propos de l'écrivain russe. Il interpelle le public sur l'actualité, Nuit debout place de la République, la Syrie, comme pour nous rappeler que Tchekov était avant tout un médecin humaniste qui ne vivait pas à l'écart du monde... Il se moque aussi des metteurs en scène contemporains privilégiant les décors nus et aimant l'usage de la vidéo dont il fait partie, comme pour nous rappeler que Tchekov était aussi un homme plein d'humour et d'ironie.
Trois murs gris pour décor,  sous nos yeux,  tout au long du spectacle, une plasticienne peint sur le mur du fond  le paysage de ce drame familial.... 

Tomas Ostermeier à travers sa lecture iconoclaste de ce classique du théâtre russe nous révèle au final toute sa passion pour ce texte et son admiration pour son auteur, il nous offre un spectacle stimulant servi par des acteurs dont Valerie Dreville qui se fondent parfaitement dans le projet, nous passons par toutes les émotions du rire aux larmes... Nous l'avons suivi de bout en bout avec intérêt, nous avons aimé cette mouette revisitée avec réussite !

dimanche 5 juin 2016

Britannicus - Racine

Agrippine a épousé son beau frère Claudius  pour permettre à son fils Néron d'accéder au pouvoir. Claudius a adopté Néron, ce dernier plus âgé que le fils du monarque Britannicus est devenu l'héritier du pouvoir. C'est avec Néron empereur des romains que s'ouvre le drame de Racine.
Agrippine est furieuse, son fils l'écarte, il  ne l'écoute plus, son accès même est devenu difficile.. Elle ne supporte plus cette situation, et se rapproche de Britannicus qui en plus de se voir écarté du trône découvre que Néron a décidé d'épouser celle qu'il aime, Junie. Agrippine a tous les éléments pour déstabiliser son fils...
Néron, prévenu des manœuvres de sa mère,décide de se libérer définitivement de la menace de Britannicus...
C'est joué dans un décor moderne qui peut faire penser à la  salle de réunion d'un ministère ou d'une grande entreprise, c'est l'histoire d'un basculement , celui d'un homme qui sombre dans la tyrannie pour assurer son pouvoir... Néron met le doigt dans un engrenage infernal, une course en avant qui vient nourrir sa paranoïa . C'est une vision sombre axée sur la dimension politique de la pièce plus que sur les sentiments et les rapports ambigus entre Néron et sa mère qu'a choisi de mettre en avant Stéphane Braunschweig.
Sommet de la langue française les alexandrins de Racine claquent avec une terrible efficacité. Dominique Blanc en Agrippine est époustouflante, sublime tragédienne, elle nous  bouleverse. Après son interprétation de Phèdre, elle marque définitivement l'histoire du Théâtre.
Laurent Stoecker qui lui fait face est tout aussi redoutable en Néron, le reste de la distribution ne dépareille pas. Scotchés sur nos fauteuils nous avons vibré devant ce grand moment.

samedi 4 juin 2016

Muhammad Ali (17 Janvier 1942 - 3 juin 2016)

Sublime boxeur qui sut donner par son élégance de la légèreté à la catégorie des poids lourds. mais il fut bien plus qu'un boxeur, mettant sa notoriété au service de la communauté noire, refusant notamment d'aller se se battre au Vietnam arguant qu’aucun Vietcong ne l'avait traité de "sale nègre".
De par son action, il rendit le monde meilleur. R.I.P

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