lundi 28 avril 2014

Obsessions - Jean-Jacques Schuhl

 

 Dans une nouvelle consacrée à son ami Jean Eustache, Jean-Jacques Schuhl trace un magnifique autoportrait où il révèle qu'il était tout de même un plus grand glandeur que son ami, ce qui n'est pas rien . Il faut bien reconnaitre que l'auteur de Ingrid Caven a peu produit, Obsessions est le cinquième ouvrage à paraitre depuis Rose poussière en 1972.
Véritable dandy de la vie littéraire que Serge July qualifie de "sédentaire cosmopolite", il nous offre avec ce recueil de nouvelles un véritable enchantement. Outre le sublime portrait consacré à Jean Eustache, nous croisons au fil des différents récits, Jean-Luc Godard, Jim Jarmusch ou encore Andy Warhol...
C'est aussi des rencontres étonnantes, avec une femme en dessous chics qui fait spontanément le cheval dans une chambre d’hôtel aux multiples miroirs ou avec un pied de cochon et son odeur de "mort bouillie" dans un petit restaurant du coté de Bastille qui a mijoté huit heures durant... et nous sommes fascinés tout comme lui par le Docteur Death médecin légiste thaïlandaise, au look improbable découverte dans un article de l'International Herald Tribune... Séduit et passionné, il est prêt à partir pour l'Asie, mais le directeur de Libération ne lui paye pas le billet d'avion.
Lire Jean-Jacques Schuhl est toujours un grand plaisir...Nous retrouvons dans son écriture, son regard de dandy désabusé, son élégance naturelle ... c'est délicieusement irrésistible !

dimanche 27 avril 2014

Tom à la ferme - Xavier Dolan

Tom, jeune publicitaire installé à Montréal se rend aux obsèques de son compagnon Guillaume au fin fond de la campagne québecoise. La mère du défunt ignore la nature de leur relation . Seul Francis le grand frère qui a repris la ferme depuis la mort du père en est informé. Il met la main sur Tom lui enjoignant de garder le secret, lui indiquant précisément le rôle qu'il devait jouer devant sa mère. Violent, déterminé, Francis met la main sur Tom qui se retrouve pris au piège de cette ferme à l'écart du monde et même du village voisin ...
Xavier Dolan, se lance dans le film de genre, le thriller. Bien plus qu'un simple exercice de style , Tom à la ferme développe tout au long du film ses personnages, leur donnant une vraie richesse,chacun conservant sa part de mystère. Ainsi Francis le grand frère, à priori  un homophobe brutal, révèle une vraie complexité qui explique  le trouble ressenti par Tom  basculant sans cesse entre terreur et fascination...
Xavier Dolan ne cesse de nous surprendre, nous n'aurions pas parié un kopeck de le  retrouver les pieds dans la boue, au milieu des vaches dans une ambiance pouvant nous rappeler par ses couleurs Bullhead de Michael R. Roskam...  Après le bouleversant  Laurence Anyways, le cinéaste québecois confirme son talent énorme, son univers singulier,  nous rappelant simplement  que la normalité n'existe pas...

Amoureuse - Véronique Sanson


Sous le charme du dernier album de Jeanne Cherhal "Histoire de J", nous avons voulu revenir à la source de son inspiration, le premier album de Véronique Sanson "Amoureuse". Un album joué dernièrement en concert par la jeune chanteuse.
Il y avait fort longtemps que nous n'avions plus écouté cet album de 1972, entièrement écrit par la chanteuse aidée par son compagnon d'alors Michel Berger lors des séances d'enregistrement. "Amoureuse" étonne par sa fraicheur, l'album n'a pas pris une ride. Un vrai plaisir de redécouvrir cet album d'une femme libre et inspirée par son histoire d'amour. Elle bouleverse alors le paysage de la chanson française, tournant la page des niaiseries  yéyés:

Une nuit je m'endors avec lui
Mais je sais qu'on nous l'interdit
Et je sens la fièvre qui me mord
Sans que j'aie l'ombre d'un remords


samedi 26 avril 2014

Dans la cour - Pierre Salvadori

Antoine musicien, craque , il n'arrive plus à monter sur scène... Déprimé, il finit miraculeusement par trouver un boulot de gardien d'immeuble et tourne le dos à son passé. Son poste  ne s'avère pas de tout repos, Antoine va devoir gérer les habitants de l'immeuble, notamment Mathilde, jeune retraitée qui sombre elle même dans la dépression. Terrorisée par une fissure dans un mur de son appartement, elle souhaite alerter les habitants du quartier d'une situation peut être annonciatrice d'un éboulement à venir de  l'immeuble, la folie ne semble pas loin....
Une comédie remplie de mélancolie et d'humanité de Pierre Salvadori où le duo Gustave Kervern, Catherine Deneuve fonctionne à merveille. Nous retrouvons tout le talent du cinéaste qui nous avait séduit avec les apprentis avant de nous entrainer dans une suite de déception.Catherine Deneuve sublime ne cesse de démontrer la palette de son jeu, son audace dans ses choix n'est que l'expression de son amour du cinéma et de ses auteurs. Elle est immense.
Pierre Salvadori filme ici merveilleusement la France cachée des gens modestes, des dépressifs qui luttent comme ils peuvent pour ne pas sombrer, c'est peut être cela qui donne le charme indéniable à cette comédie, elle filme l'air du temps. Celui des désillusions...

vendredi 25 avril 2014

Dans les murs - Giorgio Bassani

Dans les murs, un recueil de cinq nouvelles, est le premier volume du "Roman de Ferrare" de Giorgio Bassani. Cinq nouvelles qui composent une histoire tragique de cette cité à l'époque du gouvernement fasciste de Mussolini. La vie est vue à travers le regard de la communauté juive dont l'auteur est issu.
Cinq nouvelles pour faire un portrait complet de cette période tumultueuse dans toute sa complexité.A ces débuts , le système Mussolini, n'affiche pas d'antisémitisme , des membres de la bourgeoisie juive adhèrent d'ailleurs au nouveau régime. La situation se détériore lors du rapprochement avec le régime nazi avant d'atteindre son paroxysme avec la république de Salo.
La première nouvelle Lida Mantovani, est l'histoire intime d'une jeune fille tombée enceinte avec son premier amant David... ce dernier issu d'une famille juive abandonne la jeune fille, ne lui laissant que le choix de retourner vivre auprès de sa mère qui avait connu le même destin.
La deuxième, " La promenade avant le diner" est l'histoire du médecin juif Elia Corcos qui va épouser une jeune fille catholique Gemma.
Les trois autres récits sont plus ancrés dans l'histoire. Une plaque commémorative est l'histoire de Geo Josz un des 193 membres de la communauté juive de Ferrare qui est de retour au moment où une plaque commémorative hommage aux victimes de la barbarie de nazie doit être posée sur les murs de la synagogue, faisant remarquer  que son nom est en trop. Clelia Trotti parle de la résistance alors que le dernier récit, une nuit de 43 revient sur l’exécution sommaire de résistants par les fascistes...

Brillant portrait de l'Italie des années 30 et 40 où la communauté juive semblait bien  intégrée dans la vie quotidienne.  Dans les notes historiques situées à la fin de l'ouvrage il est rappelé l'extrait de ce discours de Mussolini de 1932: "l’antisémitisme n'existe pas en Italie (...) les juifs italiens se sont toujours bien comportés comme citoyens, et comme soldats ils se sont bien battus". Giogio Bassani à travers de petites histoires fait un portrait juste et mesuré, montrant les difficultés de retrouver une vie commune après les événements tragiques de l'Histoire où les familles des bourreaux et celle des victimes doivent se recroiser. La ville est définitivement meurtrie.

mercredi 23 avril 2014

Adolfo Suarez (25/09/1932 - 23/04/2014)

Venu des rangs franquistes, Adolfo Suarez dirigea le gouvernement espagnol de 1976 à 1981. Il fut celui qui mena la transition démocratique qui allait permettre à l'Espagne de rejoindre les grands pays démocratiques de l'Europe occidentale tournant ainsi pacifiquement le dos à son passé sanglant.
Il fit preuve d'un vrai courage notamment lorsqu'il décida de légaliser les différents  partis politiques dont le parti communiste contre l'avis de certains membres de son Etat Major. Une dernière tentative de coup d'Etat pour rétablir l’État franquiste eut lieu le 23 février 1981 au moment où il rendait le pouvoir, Adolfo Suarez fut fidèle à la transition démocratique... L'échec de cette ultime tentative sonna le glas des espoirs des nostalgiques du passé.
Honni par les siens, pas vraiment accepté par les opposants au franquisme Adolfo Suarez achève sa carrière dans une certaine solitude.
Javier Cercas raconte ses derniers moments à la tête du gouvernement avec précision dans son excellent ouvrage, "Anatomie d'un instant".

Adolfo Suarez est mort, mais il est certain qu'il n'a pas fini de passionner les historiens de l'Espagne contemporaine. Aux cotés du roi Juan Carlos il est une figure incontournable de la transition démocratique espagnole.

La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn - Karel Capek

Roman posthume et inachevé, le dernier écrit de Karel Capek fait le portrait d'un musicien raté Foltyn, plagiaire dés son plus jeune âge. Kapek, tel plus tard Orson Welles, fait le portrait de son personnage fantasque à travers le témoignage de ceux qui l'ont entouré. Avec pour Rosebud, Judith l'opéra que Foltyn tente en vain de créer, rédigeant tel Wagner le livret et la partition.
Certain de son génie de son plus jeune âge, Foltyn  issu d'un milieu modeste  n'a de cesse de se rapprocher de ceux qui lui sont nécessaires pour accomplir son rêve, écrire un opéra... Mais si il n'y a pas de doutes à avoir sur l'oreille musicale du jeune homme, il manque d'une réelle inspiration et d'un véritable talent créateur. Dés le lycée, il pille les vers de son ami qui se rêve poète, avant de se rapprocher du premier de la classe pour assurer ses résultats scolaires. Ainsi est Foltyn, une véritable sangsue.
Plus tard,  il épouse une héritière et profite de ses revenus pour organiser un salon et jouer au mécène. Il espère attirer les plus brillants éléments du monde musical et des lettres et utiliser leur savoir pour achever son opéra. Judith devient une œuvre protéiforme totalement inaudible voire ridicule.
Son épouse n'a pas d'autres choix que de se séparer de son époux pour sauver sa situation. Il meurt dans la déchéance, mais ses amis ne l'ont pas oublié...Au moment de ses obsèques, ils lui  organisent un adieu grandiose.
Nous avions découvert Karel Capek à travers "La guerre des salamandres", une œuvre majeure de science fiction annonçant le chaos à venir d'une Europe soumise à la terreur nazie. Ce dernier roman plus intime est une parfaite illustration de l'humour noir de l'auteur tchèque. Humour non dénué d'humanisme, le regard porté sur son personnage, dandy ridicule, est bienveillant rendant le personnage touchant.
Karel Capek est mort en 1938, son frère ainé Josef mourut dans le  camp de concentration de Bergen Belsen en 1945. Bien qu'il fut régulièrement nommé pour le prix Nobel de Littérature dans les années 30, l’œuvre de Capek fut en partie oubliée, l'auteur qui avait publié en 1924 un article "Pourquoi je ne suis pas communiste?" fut censuré par le régime pro-soviétique d'après guerre.

Une lecture savoureuse...


mardi 22 avril 2014

Caprice de la reine - Jean Echenoz


Il est bien connu de Jean Echenoz que plus il est court plus il est grand, alors nous ne pouvions pas passer à coté de son dernier ouvrage, un recueil de sept nouvelles écrites pour différentes revues. Tout commence avec l'amiral Nelson que l'on croise invité à un dîner dans un manoir anglais. Son portrait est tiré avec grâce en quelques pages, tout se termine à Trafalgar dans un tonneau d'eau de vie.
Plus tard nous suivons Hérodote en voyage à Babylone au cœur de la Mésopotamie, avant de nous retrouver au Jardin du Luxembourg, où il nous décrit tel Félix Fénéon en trois lignes les statues des reines, nous rappelant ainsi que Jeanne d'Albret venue comme nous du sud ouest était dotée d'une forte poitrine. Nous sommes déjà impatients d'y retourner .
Tout se termine au Bourget, cité de la Seine Saint Denis où l'auteur est pris de cette envie étonnante d'aller y déguster un sandwich. Et cela à trois reprises.
Jean Echenoz, c'est la rencontre entre l'histoire et la géographie, c'est le génie de la concision, un voyage miraculeux dans l'espace et le temps. L'ouvrage peut apparaitre anecdotique à coté de ses grands romans, il est surtout révélateur du style si particulier de son auteur. C'est un pur moment de bonheur !

Le collier rouge - Jean-Christophe Rufin

"14 18"dont nous célébrons le centenaire va se retrouver au cœur de l'actualité durant ses quatre prochaines années: Expositions, reportages, films... Le premier grand drame du siècle va être savamment exploité, un véritable filon ...
La littérature ou plutôt le monde du livre n'est pas en reste, ainsi le dernier roman de Jean-Christophe Rufin, "Le collier rouge" . Nous sommes au lendemain de la "Grande Guerre", Simon est emprisonné après avoir perturbé les cérémonies du 14 juillet.
 Un officier vient lui rendre visite pour instruire son dossier... Paysan, Simon a renâclé à partir au combat  ne voulant pas abandonner ses terres  , il a fallu que les gendarmes viennent le chercher pour qu'il rejoigne les rangs de l'armée.Une fois intégré, il a accompli son devoir de soldat, et  fut décoré de la légion d'honneur suite à une blessure récoltée dans les Dardanelles où son engagement fut jugé héroïque. Le jeune homme a été accompagné tout au long de sa campagne par un chien qui l'attend encore devant la caserne aboyant sans fin...

Le livre à travers les face-à-face des deux hommes trace le portrait de Simon; une femme apparait au milieu du récit, elle fut celle qui éveilla sa conscience politique par la lecture des penseurs socialistes ...

C'est un court roman, d'une écriture sans relief, principalement composé de dialogues convenus où l'auteur tente artificiellement de créer un suspens. En vain, ce n'est jamais palpitant, cet ouvrage a toute la saveur d'un téléfilm du service public. C'est d'un ennui total !

lundi 21 avril 2014

Saint-Bertrand-De-Comminges





Placé au pied des Pyrénées, Saint-Bertrand de Comminges est un véritable carrefour entre Toulouse, Tarbes et l'Espagne. L'histoire de ce village remonte aux temps romains, Sa cathédrale  impressionnante en fait aujourd'hui sa renommée.
Etape des chemins de Saint Jacques de Compostelle, le site est classé à ce titre au patrimoine mondial de l'UNESCO. Un village qui mérite le détour !

Réparer les vivants - Maylis de Kerangal

Description clinique d'une transplantation cardiaque, Réparer les vivants nous plonge dans une course contre la montre, une véritable aventure humaine qui trouve sa naissance dans un drame du quotidien... Cet acte chirurgical est assurément une des avancées médicales du siècle précédent les plus fascinantes... Nous n'avons d'ailleurs pas su retrouver un exemple de récit de science fiction qui avait décrit ce processus, user des morts pour réparer les vivants.
Simon est parti à l'aube avec deux copains pour une séance de surf, une passion qui les pousse à se lever au petit matin... De retour, après une séance exaltante, c'est l'accident sur une route normande, Simon n'avait pas de ceinture.
Transféré à l’hôpital du Havre , l'état de Simon est désespéré, le cerveau ne répond plus. Commence un parcours douloureux, recevoir les parents, faire accepter la mort de leur enfant alors que le cœur bat toujours, parler du don d'organe.... le temps est compté!
Nous allons suivre pas à pas tout le processus. L'écriture de Maylis de Kerangal rend compte de toutes les émotions, de toutes les douleurs, elle happe le lecteur dés les premières lignes qui se trouve plongé dans un thriller...
La greffe d'organe fut une véritable révolution médicale, obligeant à repenser la mort, la redéfinir... Simon est déclaré mort après trois encéphalogrammes restés plats durant une demi-heure. L'opération est montée avec une précision d'horloger, les organes de Simon sont répartis aux quatre coins de la France, cela relève de la stratégie militaire.
Un roman impressionnant, le quotidien de chaque personnage qui se retrouve confronté en un instant dans une situation d'urgence est parfaitement intégré au récit. C'est bouleversant, la mort et la vie se confondent à chaque page. Un livre d'une grande humanité !

dimanche 20 avril 2014

Ici-bas, Ici même - Miossec

La vie elle a passé
et on l'a comme pas vécue
Ou peut être pas assez 
Pas comme on aurait du...

(Extrait  de "on vient à peine de commencer")

Chansons ordinaires, son précédent album nous avait foncièrement déçu, il nous semblait être l'expression d'un manque flagrant d'inspiration du chanteur breton. Ici bas, Ici même est donc une véritable surprise, dés sa première écoute nous avons été emballés par ce nouvel opus, où le chanteur inspiré par Chet Baker,  laisse sa voix grave prendre toute sa place.
L'apport d'Albin de la Simone sonne comme une évidence , il permet au chanteur d'exprimer sereinement sa sensibilité à fleur de peau. C'est assurément un sommet dans la carrière du chanteur brestois!

Ici-bas, ici même de Christophe Miossec est notre album de la semaine !


samedi 19 avril 2014

Edouard Louis - En finir avec Eddy Bellegueule

Affreux, sales et méchants le titre du film d'Ettore Scola est un parfait résumé de la vie familiale de Eddy Bellegueule. Mais s'il y avait un coté farce , exagération, dans le film du cinéaste italien, nous sommes ici dans une description réaliste d'une famille plongée dans la misère la plus sombre. Nous sommes dans la lignée de l’œuvre de Annie Ernaux, mais ici tout est plus sombre, plus terrible, il n'y a aucune joie.
Misère économique, nous sommes dans une région sinistrée, les usines ferment, le boulot se fait rare. Chômage, Rmi...La misère se propage sans éveiller aucune conscience politique, enfermés dans un village, les pauvres vivent dans une grande solitude sociale où la seule main tendue est celle des restaurants du cœur où l'on se rend honteusement...
Misère affective, on se cause à coup de beignes, on fait l'amour sans tendresse, sans pudeur. Les filles tombent enceinte à seize ans.. L'alcoolisme est le mal endémique
Misère intellectuelle, l'école est souvent buissonnière, dés que possible il est de tradition de quitter le monde de l'éducation. La télévision dans sa version la plus stupide est la seule compagne.

Cela pourrait être une caricature du Nord dans sa version la plus sombre, ce n'est que le quotidien de Eddy Bellegueule un gamin pas comme les autres...  Un physique efféminé, une voix haut perchée, le gamin fait tache... Il n'aime pas ni le foot, ni les rapports virils, il devient souffre douleur dés son entrée au collège,  il se fait cracher dessus, crachats qu'il est condamné à avaler par la suite...
C'est un voyage au bout de l'enfer, sa chance : l'école de la République, la rencontre avec un professeur, des cours de théâtre qui lui donnent la possibilité de rejoindre le lycée de la grande ville Amiens, le début de la voie royale qui doit mener le gamin vers l’École Normale Supérieure de la rue d'Ulm.

C'est le livre d'un survivant, d'un miraculé, un jeune homme de 21 ans au regard d'une grande maturité. C'est un livre rare, qui travaille le lecteur au corps, il fait mal au ventre, il rend les mains fébriles mais impossible de décrocher... c'est une claque !

jeudi 17 avril 2014

Gabriel Garcia Marquez (06/03/1927 - 17/04/2014)


Tant de choses à écrire sur cet écrivain, qui a donné à la littérature sud américaine son chef d’œuvre "Cent ans de solitude", parti pour traverser les siècles tel le Don Quichotte de Cervantes...
 Ils sont rares les écrivains à devenir de tels monuments , nous pourrions citer en France Victor Hugo ou plus récemment Jean-Paul Sartre.

mercredi 16 avril 2014

L'hotel d'Assezat - Toulouse

Les Hôtels particuliers du centre ville de Toulouse sont le témoignage du passé et de la puissance financière de la ville rose. L'hotel d'Assezat en  est un des plus beaux exemples, construit au XVIème  sur des plans de l'architecte local Nicolas Bachelier, il était la propriété de Philippe D'Assezat, riche industriel ayant fait fortune dans le pastel. Contraint de restreindre ses ambitions, ses voisins n'ayant pas voulu lui céder leur terrain,puis ruiné il n'a jamais vu son projet terminé.
L’hôtel devenu la propriété de la banque Ozenne fut légué par  la suite à la ville. L’hôtel est devenu un musée accueillant l'impressionnante collection de la fondation Bemberg.
Sublime ballade au cœur de l'histoire de la peinture européenne. Tout commence à Venise avec des toiles de Canaletto , Francesco Guardi ou Pietro Longhi pour se terminer à l'étage supérieur avec une collection impressionnante de Pierre Bonnard. On y croise de nombreux maitres: Picasso, Modigliani, leTintoret, des portraits de François Clouet et Lucas Cranach, mais aussi un tableau de Egon Schiele, un jardin fleuri rempli de sérénité...
Iris et Lilas - Pierre Bonnard




dimanche 13 avril 2014

Lonely Drifter Karen - Grass is singing (2008)

Lonely Drifter Karen fut une merveilleuse révélation, un melting pot réussi de Jazz, Folk et de musique de cabaret berlinois. Tanja Frinta en est la chanteuse charismatique. Autrichienne, née à Vienne, elle a formé un trio avec un espagnol au clavier et un italien à la batterie, remplacé depuis, par un français.
Lonely Drifter Karen c'est aussi une vision enthousiasmante de l'Europe.

Grass is Singing est notre album de la semaine !


vendredi 11 avril 2014

La fin du monde est pour dimanche - François Morel

Condenser  une vie en une semaine, naitre Lundi pour mourir Dimanche. Problème, savoir où nous en sommes dans notre semaine, Mercredi, Jeudi .... Samedi Soir... Quel jour se termine l'enfance et où commence l'âge adulte?

Que faire de ce temps?

François Morel, philosophe, réfléchit à ces questions. Pour l'accompagner il s'est choisi une sublime muse, Anna Karina au sommet de sa beauté dans Pierrot le fou qui ne cesse de répéter en boucle sa scène de bord de mer : "Qu'est ce que je peux faire, j'sais pas quoi faire..."

Un grand père et son petit fils, une fan de Sheila qui rêvait d'aventures au bout du monde et qui se retrouve caissière chez Continent, l'amoureux éperdu d'une huitre, la nativité racontée par un commentateur sportif... François Morel passe avec un talent fou du coq à l'âne, il multiplie les personnages, mais la poésie est toujours là ...

Sensible, drôle, humaniste, il est un spectateur perspicace et attentif de notre monde ... Ces chroniques sont de véritables bijoux, plus qu'un simple amuseur, François Morel est un héritier d'Alexandre Viallatte ... François Morel est grand !

dimanche 6 avril 2014

Aimer, Boire et Chanter - Alain Resnais

Aimer, Boire et Chanter, le titre était prometteur,  nous espérions un feu d'artifice, une comédie pleine d'inventivité... le tout fait pschittt ! Georges doit mourir rapidement d'un cancer, ses amis vont tenter de lui rendre ce compte à rebours agréable, l'intégrant dans leur troupe de théâtre amateur.
Ce film signait les retrouvailles du cinéaste avec le dramaturge anglais Alan Ayckbourn qui  lui avait inspiré le remarquable Smoking, No Smoking et le déjà décevant Cœurs... Si nous retrouvons l'élégance de la mise en scène quand le cinéaste introduit dans son découpage les magnifiques dessins de Blutch, le tout est plombé par des dialogues insipides et une intrigue convenue, les blagues de potaches nous arrachent difficilement un sourire...
Les acteurs semblent quelques peu perdus, l'ennui s'installe, ce film choral est d'une platitude désolante bien loin de nous rappeler ses glorieux ainés qui avait permis au cinéaste de connaitre de grands succès populaires...

Sharon Van Etten - Tramp


Nous l'avions déjà consacrée album de la semaine lors de sa sortie puis avec le temps il avait rejoint l'étagère de notre discothèque, oublié honteusement...C'est un peu par hasard que nous l'avons ressorti ce dimanche, la voix est toujours aussi envoutante, nous replongeons avec délice dans l'univers de la chanteuse du New Jersey.

Tramp de Sharon Van Etten est à nouveau notre album de la semaine !



vendredi 4 avril 2014

Barbara Carlotti en concert

C'était le dernier concert de sa tournée, "l'amour, l'argent, le vent", donné dans sa ville natale Clamart, Barbara Carlotti clôt avec la cité de ses jeunes années une histoire commencée il y a un an au centre d'art contemporain Albert Chanot avec une exposition "n'habite plus à l'adresse indiquée" ...
Peu décontenancée par la sagesse du public, Barbara Carlotti a revisité son dernier album sans oublier d'aller faire un tour du coté de Cannes avant de nous plonger dans l'ambiance d'un bal du vert Paradis  du cinéaste Emmanuel Bourdieu... Puis après un message personnel emprunté à Françoise Hardy cela s'est conclu par une reprise de Bob Dylan...
D'une voix unique, Barbara Carlotti nous livre ses petites histoires avec humour, sans oublier d'en appeler aux forces cosmiques... elle nous mena bien haut dans les étoiles, la chanteuse de l'idéal.
Nous avons chanté avec joie Mon dieu, Mon amour regrettant juste l'absence de Philippe Katherine,un  concert enthousiasmant d'une chanteuse so dandy !

mardi 1 avril 2014

Jacques Le Goff (01/01/1924 - 01/04/2014)

Jacques Le Goff, Historien, spécialiste du Moyen Age, un homme passionnant à écouter, à lire... Brillant universitaire, il était aussi un remarquable conteur des temps anciens. Il nous a invité à poser un autre regard sur notre passé bien loin des images d'Epinal enseignées dans les écoles élémentaires ....
Georges Duby, Jacques Le Goff, par eux, le Moyen Age est devenu une passionnante histoire d'une richesse incroyable !

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