mardi 28 juin 2011

A bout de course - Sydney Lumet (1988)

Arthur et Annie, deux anciens activistes engagés dans la lutte contre la guerre du Vietnam, fuient depuis des années le FBI qui souhaitent les interpeller pour avoir participé à un attentat contre un laboratoire effectuant des recherches sur le napalm... Accompagnés de leurs deux enfants, leur vie n'est que déménagement, changement d'identité, mensonge... Leur fils ainé arrive à l'age adulte, découvre l'amour, espère faire des études de musique à Julliard... mais pour cela il doit faire son outing se séparer de ses parents qu'il ne pourra plus revoir!

C'est un film croisé par hasard qui nous a littéralement scotché du premier au dernier plan. Nous nous sommes pris de sympathie pour cette famille condamnée à l'errance alors que finalement l'Histoire leur donne raison ... C'est un regard plein d'humanité que pose la caméra de Sydney Lumet sur ses personnages, nous comprenons la colère du père quand il comprend que son fils ne supporte plus cette vie de clandestin, ils arrivent au bout d'une logique, il prend conscience qu'il ne peut plus imposer cela à son fils. Il ne peut incarner une attitude autoritaire qu'il a toujours combattue.

River Phoenix prodigieux, un film magnifique, un vrai coup de foudre pas de doute Sydney Lumet fut un très grand du cinéma américain, son cinéma ne fut pas toujours jugé comme il se doit!

lundi 27 juin 2011

Le Roi des aulnes - Goethe

Parce qu'il en est question dans notre lecture du moment, nous avons voulu nous plonger dans le "Roi des aulnes" de Goethe, poème écrit en 1782 devenu un classique de la littérature allemande. Mais c'est aussi une manière de rendre un dernier hommage à Jorge Semprun, lui qui fut prisonnier au camp de concentration de Buchenwald où se trouve le vieux chêne mythique où selon la légende, Goethe venait méditer.

Poème envoutant dont le dernier vers terrible tombe comme un couperet, nous laissons à la lecture ce bijou de la littérature allemande dans une adaptation de Charles Nodier. L'erklönig (ou Roi des aulnes) est une créature maléfique présente dans les bois qui entraine les voyageurs vers leur mort...

Le Roi des Aulnes

Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant ;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien , il lui tient chaud.

« Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage ?
— Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ?
— Mon fils, c'est un banc de brouillard.

— Cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage,
Et ma mère possède de nombreux habits d'or.

— Mon père, mon père, et n'entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ?
— Sois calme, reste calme, mon enfant !
C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.

— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles s'occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ?
— Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

— Je t'aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force.
— Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne !
Le Roi des Aulnes m'a fait mal ! »

Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port ;
Dans ses bras l'enfant était mort.

Johan Wofgang Von Goethe

dimanche 26 juin 2011

Benjamin Biolay

Benjamin Biolay est né le 20 janvier 1973 à Villefranche sur Saone. Il est auteur chanteur compositeur et acteur... Belle gueule, bourré de talents, Monsieur semble agacer souvent son prochain, qui ne semble pas accepter ses états âmes... Mais la vie n'est pas toujours simple, il n'a d'ailleurs jamais cherché à nous cacher ses tourments...le premier titre de son premier album Rose Kennedy "Novembre toute l'année" annonçait la couleur!

Il commence sa carrière en collaborant avec la non moins talentueuse Keren Ann et à deux ils remettent en scène le vieil Henri Salvador, en produisant notamment le tube "un jardin d'hiver".
Si ses albums ne rencontrent pas le succès commercial, la critique est toujours élogieuse faisant de lui un héritier de Serge Gainsbourg, célébrant une qualité de composition rare et des orchestrations de plus en plus élaborées , avec l'introduction notamment de boucles électroniques dans son troisième album "A l'origine". Les textes plutôt sombres parlent souvent de ses désillusions amoureuses et de son vague à l'âme... Viré de sa maison de disque, il rebondit avec son dernier album "la superbe" qui lui permet enfin de connaître un vrai succès public, il remporte le prix du meilleur album aux victoires de la musique. Qui mieux que lui était digne d'inscrire son nom après Alain Bashung et son prodigieux "bleu pétrole"?

Comme son premier album vient de fêter ses dix ans nous avons le désir de revisiter son œuvre en en faisant notre chanteur de l'été. Sur les six prochaines semaines nous le célébrerons. Rose Kennedy, Négatif, A l'origine, Trash Yéyé, La superbe et enfin Home réalisé en duo avec Chiara Mastroianni seront successivement nos albums de la semaine. Et nous sommes sûrs qu'il ne nous donnera pas le bourdon!


samedi 25 juin 2011

Les merveilleux nuages - Françoise Sagan (1961)

Nous sommes en Floride à Key Largo. Josée jeune épouse française d'un américain névrosé, fils d'une famille argentée, traverse le temps dans une sorte d'ennui et sous l'emprise de l'alcool croisant régulièrement un couple d'ami. Alan est un jaloux pathologique voulant tout savoir de sa femme, surveillant tous ses regards, ses gestes. Cette vie devient insupportable pour Josée qui finit par tromper son mari avec un pécheur. Après avoir croisé à New-York un ami français Bernard, elle fuit la jalousie de son époux et s'envole pour la France.
Mais Alan la retrouve, Josée reprend la vie de couple et retrouve en sa compagnie sa vie parisienne du temps passé. Alan toujours aussi machiavélique continue son œuvre destructrice. Josée croise Marc un amour passé, il lui offre une porte de sortie, pourra-t-elle se libérer définitivement de cet enfer conjugal...ou va -t-elle rester une femme sous influence.

Josée comme Bernard d'ailleurs, nous l'avions croisée "dans un mois dans un an", elle formait un couple avec Jacques dont nous disions "Josée et Jacques forment finalement le seul couple qui semble atteindre une forme de plénitude,c'est aussi le seul qui vit simplement son histoire d'amour sans se poser de question et sans rien en attendre en retour", de Jacques il n'en est plus question ici où Francoise Sagan fait de la jalousie le thème central de son roman, comme si elle voulait faire une variation de "la prisonnière" de Proust son auteur favori après en avoir fait une du salon des Verdurin "dans un mois dans un an".
Son regard est toujours juste, elle nous fait penser à ces enfants qui aiment se cacher dans un coin sous une table pour observer avec un regard parfois trop lucide le monde des adultes, les photographiant sans aucun filtre. C'est en cela son roman le plus noir...

vendredi 24 juin 2011

Peter FALK (16/09/2007 - 23/06/2011)


Nous nous souvenons qu'il était un acteur fétiche de John Cassevetes, nous nous souvenons particulièrement "d'une femme sous influence" où il partageait l'affiche avec Gena Rowlands,
Nous nous souvenons qu'il jouait son propre rôle dans les ailes du désir de Win Wenders,
Nous nous souvenons qu'il était borgne,
Nous nous souvenons d'une Peugeot 403. Et nous ne savons pas s'il a permis à la marque française de connaitre un certain succès outre atlantique...
Nous nous souvenons d'un imperméable.
Nous nous souvenons de n'avoir jamais vu sa femme;
Nous nous souvenons que Peter Falk est Colombo, ou peut être que Colombo est définitivement Peter Falk,
Nous nous souvenons que Steven Spielberg a réalisé le premier épisode de Colombo: Murder by the book.

Peter Falk était un acteur!

jeudi 23 juin 2011

Pourquoi tu pleures? -Katia Lewkowicz


Quatre jours avant son mariage un jeune homme quoique trentenaire bien mûr est en plein doute. Sa fiancée a disparu, il tombe amoureux d'une jeune fille lors de sa soirée d'enterrement de vie de garçons, il se coltine la belle-famille dont il ne parle pas la langue, sa sœur affolée et sa nièce insupportable, des copains aussi immatures que lui et une mère absolutely extravagante....

A priori aucune empathie pour ce bonhomme qui se trouve confronté à devoir faire un choix ce qui ne semble pas être dans ses habitudes. D'ailleurs nous n'accrochons pas vraiment à ses états d’âmes , le film est long à se mettre en place l'ennui s'installe, la première demi-heure est plutôt longue. Mais nous finissons par nous intéresser à cette ribambelle de personnages dont nous rions de la fantaisie. L'immaturité de la bande n'est-elle pas le reflet de notre époque et du refus pour certain de rentrer dans l'age adulte. Katia Lewkowicz montre un vrai talent pour la comédie sans jamais tomber dans la farce vieille tradition franchouillarde. Servi par une interprétation remarquable, ce premier film emporte finalement nos suffrages, sauf le témoin du marié une vraie tête à claque celui là, nous n'avons pas pu nous y faire du premier au dernier plan. Et là nous avons un peu honte car c'est vraiment un délit de "sale gueule". Nobody is perfect!

Oups, nous avons omis de parler du "Biolay", il est plutôt bien dans ce film et nous sommes persuadés qu'il compose son personnage, il n'a rien à voir le Benjamin avec cet adulescent de Montmartre!

lundi 20 juin 2011

L'etranger Charles Baudelaire


Françoise Sagan cite en exergue de son roman "les merveilleux nuages", l'étranger un poème de Charles Baudelaire tiré du recueil -Petits Poëmes en Prose (Le spleen de Paris) - , comme toujours chez Baudelaire c'est intemporel et universel:

L’ÉTRANGER

- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerai volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... Les nuages qui passent... là-bas... là-bas...les merveilleux nuages!

Charles BAUDELAIRE

dimanche 19 juin 2011

Go tell fire to the mountain - Wu Lyf

Nous ne connaissons pas grand chose de ce groupe anglais qui sort son premier album, si ce n'est qu'il vient de décrocher la une des Inrockuptibles. Evénement devenu très rare depuis que l'hebdomadaire d'actualités culturelles se perd dans la politique et l'information générale. Cette une a aiguisé notre curiosité et nous a poussé à en savoir plus, qu'apprenons nous à la lecture du reportage:

- Ils sont de Manchester qui n'est pas qu'une simple ville de football du nord de l'Angleterre, C'est aussi la ville de Joy Division (et par conséquent de New Order), des Buzzcocks, des Smiths, des Stones Roses, des Happy Mondays et plus anecdotiquement de Oasis. Nous pourrions presque écrire que Manchester c'est musicalement plus important que Liverpool (vu les antagonismes existants entre les deux cités nous n'allons pas nous y amuser....)

-Derrière ce nom "Wu Lyf" ce cache un sigle quelque peu mystérieux: World Unit, Lucifer Youth Foundation. Wu Lyf est un groupe de 4 garçons.

-"Depuis toujours, je me sens plus proche de la culture française que de la culture anglaise. J'admire cette façon qu'ont les français de descendre dans la rue." Un groupe anglais qui s'intéresse à la vie de l'autre coté du channel et qui revendique également sa lecture de Guy Debord, c'est quasiment une révolution...

-Ils sont programmés au festival des Eurockéennes, le programmateur Kem Lalot justifie ainsi son choix: "Ce qui m'a frappé au premier abord dans Wu Lyf, c'est ce son incroyable ces morceaux épiques, cette voix éraillée, cette pop tendue, glacée". Après une première écoute nous avons eu exactement la même impression.

Ça commence vraiment fort pour cette bande de copains, après avoir fait la couverture des Inrockuptibles, ils se retrouvent album de la semaine ici-même..... ;-)

Tous n'ont pas cette chance!


samedi 18 juin 2011

Nénuphar ou Nénufar


Lors de notre promenade récente aux jardins Albert Kahn, à la vue des nénuphars nous nous sommes interrogés sur l'origine de ce mot. Comme d 'habitude nous avons trouvé réponse dans le dictionnaire historique de la langue française dirigé par Alain Rey (ed. Le Robert).

Nénuphar ou Nénufar: n.m est emprunté (XIII°s) au latin médiéval nenuphar, lui-même emprunté par l'intermédiaire de l'arabe au persan nilufar. Ce dernier est emprunté au sanskrit nilautpala "lotus bleu", composé de nila "bleu-noir" et utpala "fleur de lotus". En français, le mot est d'abord relevé sous la forme de neuphar, neufar, neuenufar au XII°s, réécrit nénuphar d'après le latin médiéval, la graphie étymologique nénufar étant toujours employé (littré, Proust) et faisant l'objet d'une recommandation officielle en 1990 (le mot est souvent cité dans les polémiques autour du projet de rectification orthographique)

En anglais, on parle de "Water Lily"

vendredi 17 juin 2011

Aimez vous Brahms? Françoise Sagan (1959)

Paule et Roger sont engagés dans une liaison depuis 5 ans sans pour autant mener vie commune, chacun souhaitant privilégier son espace de liberté. Seul Roger en profite multipliant les aventures.
Paule souffre de se retrouver le soir régulièrement seule, délaissée. Alors elle ne reste pas insensible aux charmes de Simon un jeune homme romantique et quelque peu fantasque de quatorze ans son cadet, avec qui elle finit par mener une vraie vie de couple même si la différence d'âge reste un problème pour elle, mais elle finit par se lasser de ses attentions, et leur liaison se termine lorsqu'elle recroise Roger un soir. Paule retrouve son ancien amant qui très rapidement reprend l'habitude de se décommander le soir, pour un diner d'affaire...

"Aimez vous Brahms?" demande Simon à Paule qu'il souhaite inviter à Pleyel. Elle n'aime pas vraiment Brahms...Ceci est peut être le signe de son incapacité à vivre pleinement son histoire d'amour avec Simon. Aimer Brahms, c'est croire en la passion amoureuse!

Les thèmes propres à Sagan, l'étonnement d'une rencontre, la difficulté d'aimer sont le cœur de ce roman. Elle réalise une vraie pépite qui résiste particulièrement au temps, le regard d'une jeune fille de 24 ans, sur une femme de 39 ans est ici sans concession. C'est le portrait d'une femme qui fait le choix de la solitude, c'est bonjour tristesse!

mercredi 15 juin 2011

Mean Streets - Martin Scorcese (1973)

Dans little Italia à New-York, deux malfrats John Boy (Robert de Niro) et Charlie (Harvey Keitel) rêvent de jouer dans la cour des grands. Si Charlie peut espérer sur le soutien d'un oncle pour se faire une place, John ne peut compter que sur lui-même. John accumule les dettes, mais il n'en a cure, sûr de sa force il pose lapin sur lapin à ses créanciers. Mais à force de fanfaronner et de jouer aux gros bras, il énerve Michael son principal créancier qu'il mène en bateau, son destin s'annonce tragique. Son ami Charlie marqué par la figure de Saint François d'Assise et homme de foi tente en vain de le sauver...

Une église, un junkie se piquant dans de toilettes, la musique des Rolling Stones, New-York, la nuit, la pègre, Robert De Niro, tous les ingrédients et les thèmes qui vont être longuement développés durant sa carrière sont ici présents dans ce premier film "New-Yorkais" de Martin Scorcese. C'est nerveux, précis, pas de doute il est dans son élément au milieu de la pègre New-Yorkaise, préférant le petit caïd au parrain et nous agaçant déjà avec ses "bondieuseries" . Étonnant de revoir un De Niro tout juste trentenaire mais déjà fort impressionnant qui engage ici une décennie de grands rôles qui font de lui un des plus grands acteurs du 7ème ART.

Le duo Scorcese De Niro pose ici sa première pierre.

mardi 14 juin 2011

N°44 le Mystérieux étranger - Mark Twain

Le quatrième de couverture présente ainsi ce roman de Mark Twain:

" A la fin du XV° siècle, en Autriche, une communauté d'imprimerie vivait dans un immense château. C'était à l'aube de l'âge d'imprimerie - qui allait révolutionner la circulation du savoir et éveiller les consciences.
Un jour, arrive un jeune vagabond. Il dit s'appeler "N°44" et suscite aussitôt, parmi la famille du maître imprimeur et ses ouvriers, un mélange de fascination et de défiance. Rapidement sous l'action de ce "mystérieux étranger", chacun est contraint de tomber le masque. Incidents et révélations de plus en plus extraordinaires secouent le château, tandis qu'à l'atelier est fabriquée l'une des premières bibles industrielles...

Bernard Hoepffner le traducteur nous indique dans la postface: " A sa mort, en 1910,Mark Twain laisse trois manuscrits inachevés: la chronique du jeune satan, Schoolhouse Hill, et N°44 le mystérieux étranger; tous les trois fondés sur deux idées: l'apparition dans ce monde d'un être surnaturel, la présence d'un double de chaque personnage."

N°44 fut publié pour la première fois en 1969, ce roman étonne par sa dimension surnaturelle, Mark Twain exprime sa vision pessimiste du monde dénonçant l'hypocrisie des valeurs morales défendues par l'Eglise Catholique où finalement l'immoralisme devient la morale. Un monde où il devient doux pour une dame de chambre de se métamorphoser en chat. Si le constat de notre monde est grave et sans concession, sa description sous la plume de Twain n'est pas dénuée d'humour et de causticité.

Les éditions TRISTRAM font un travail remarquable autour de l’œuvre de Mark Twain après avoir offert une version rénovée et conforme au texte original de "les aventures de Tom Sawyer" et de "les aventures de Huckleberry finn", ils se lancent dans l'édition des inédits. Ils donnent enfin la véritable place qui revient à Mark Twain dans la littérature américaine, celle d'un des pères du roman moderne.
N°44 le mystérieux étranger peut être une lecture déroutante et ce n'est peut être pas la meilleure porte d'entrée pour redécouvrir l’œuvre de Mark Twain. Mais relisez les aventures de Tom Sawyer et de Huckleberry Finn, vous serez surpris par la force de ces deux romans bien loin des clichés de littérature pour jeunesse qu'on a voulu nous vendre dans le passé.

Mais relisez-les édités chez Tristram, la seule traduction acceptable!

lundi 13 juin 2011

Montmartre.



Parce que nous avons "du professeur" dans notre entourage, nous servons parfois de cobaye pour tester des idées avant les petits jeunes. Hors de question de tester un nouveau problème de mathématiques ou un nouveau sujet de dissertation, il nous fût proposé de tester un rallye prévu dans le quartier de Montmartre, car nous sommes à la saison des sorties de fin d'année.

Partis du Moulin Rouge, nous sommes allés à la conquête de l'immonde Sacré Cœur construit pour expier "les péchés de la commune". Nous avons fait tour et détour pour satisfaire le questionnaire qui nous avait été remis. Il y fut question évidemment de l'horrible Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, mais nous avons pu également découvrir la maison natale de Jean Renoir. Mais Montmartre ce n'est pas que de la nostalgie et du passé, c'est aussi des artistes contemporains. Preuve en est avec la galerie d'art W et ses espaces dévolues à Miss Tic ou Troy Henriksen et d'autres.

Nous prenons le temps de lire les plaques, nous découvrons le passage d'artistes, de héros de l'Histoire. Nous arrivons dans la partie la plus touristique de la place du Tertre, nous piétinons et nous nous agaçons de la foule, juste la chance de croiser des dégustations des produits du Périgord, et nous savourons un merveilleux smoothie aux fraises . Et nous redescendons retrouver un semblant de calme vers la place des abbesses où est inscrit sur un mur dans un parc "je t'aime" dans 311 langues différentes.

Si vous êtes tentés, nous vous laissons le parcours, cliquez ici

dimanche 12 juin 2011

Paris Ailleurs - Etienne Daho (1991)

Né à Oran en 1956, Etienne Daho est apparu sur la scène rennaise au début des années 80, influencé par Jacno, nourri par les chansons de Françoise Hardy ou de Serge Gainsbourg, à l'écoute de tout ce qui se passe de l'autre coté du channel. Etienne Daho connait un succès phénoménal dans les années 80, multipliant les tubes comme Tombés pour la France, Epaule Tatto, le grand sommeil, Week-end à Rome. Démontrant définitivement que la langue française pouvait très bien se marier avec la musique pop, il est devenu une figure centrale de la pop française de ses 30 dernières années. Comme le monsieur est généreux il a usé de son succès et de son influence pour venir en aide à des artistes un peu perdus et relancer leur carrière: Dani, Daniel Darc, Jacno et bien d'autres encore...

En 1991, il connait avec Paris Ailleurs son plus grand succès commercial avec le pop Satori de 1985, il se lance dans une grande tournée qui s'avère triomphale. Cet album est composé de 11 titres dont une reprise de Françoise Hardy "la berlue". Il fut un des rares artistes français à se produire à Londres sur la scène mythique du marquee. Même si Etienne Daho se fait plus discret, chaque album reste un évènement, il a choisi de ne pas jouer sur la nostalgie et n'hésite pas à se remettre en question à chaque production. Cet homme est tout simplement élégant.

Paris Ailleurs a 20 ans, il n'a toujours pas une ride c'est notre album de la semaine!



jeudi 9 juin 2011

Exil - Histoire d'une photo




En janvier et février 1939, 100 000 républicains fuyant le franquisme passèrent le col d'Ares (à Prats-de-Mollo dans les Pyrénées orientales)

Sur cette photo on voit au deuxième plan Amadeo Gracia Bamala alors âgé de 4 ans, qui franchit la frontière du col d'Ares avec son père, Mariano, sa sœur, Alicia, unijambiste, et son frère ainé Antonio. Amadeo, mutilé, donne la main à un Pratéen amputé de la jambe gauche à la guerre 14-18. Cette photo célèbre a servi de modèle pour le monument de l'exil de la Vajol.
Après avoir lu plusieurs articles sur l'exil des républicains, Amadeo s'est décidé à raconter son passé. ("Historia de un foto" article de Lola Huete Machado - El Pais Semanal du 12 janvier 2003). Irène Suné, l'auteur de ce texte, a appris par Marguerite Planells, de Prats, le nom de celui qui l'a aidé en 1939, Thomas Coll.

"65 ans après, Amadeo Gracia Bamala est revenu sur les lieux qui l'ont vu franchir la frontière, Amadeo qui habite à Alacala de Henares (Madrid) n'avait jamais parlé de son histoire. Thomas Coll est mort en 1947 mais son fils Jean a tenu à rencontrer Amadeo, lors de sa venue du 27 au 30 novembre 2003. Il a montré à Amadeo " El cami d'espania". "Dans la bergerie proche, aujourd'hui en ruine, transis de froid et de peur, les exilés se reposaient, avant de continuer par le chemin de Saint Antoine., car la route du coté français n'était pas encore faîte. C'est là que mon père venait aider les réfugiés et t'avait pris en charge." Amadéo a beau fouiller dans sa mémoire, il ne se souvient de rien; il était trop jeune. Ses rares souvenirs proviennent de son frère.
"C'était en 1937, lors d'un bombardement fasciste sur Monzon (Huesca) où nous habitions. Quand les bombes tombèrent, ma mère s'est jetée sur moi pour me protéger, elle n'a pu épargner mon pied gauche. Une voisine s'est couchée sur ma sœur. Ainsi nous survécûmes au milieu de leurs corps. Mon frère fut miraculeusement sauvé: ma mère l'avait envoyé chercher le dé à coudre qu'elle avait oublié."
"Amadeo regarde, impassible cette photo. Après la mort de mon père, on nous renvoya à Monzon dans un wagon infesté de poux. Nous avons eu froid, faim; nous avons subi humiliations et outrages. Pourquoi ne m'a-t-on pas laissé en France plutôt que de me jeter dans la gueule de mes bourreaux? No perdono, ni olvido."
"Avant le départ, sur la tombe de Thomas Coll et sur la fosse commune des républicains. Et là, arrive Rosa Roda, 83 ans: " Je t'ai vu arriver avec ta sœur. J'avais 18 ans. Deux enfants si jeunes, mutilés, je m'en souviens. Je vous revois comme si c'était hier, fatigués, blessés..." Pour la première fois Amadeo pleure. "En quatre jours ici, j'en ai plus appris sur ma vie que durant soixante ans."

Jorge Semprun fut un exilé, en hommage nous avions le désir de rendre compte de cette terrible histoire tirée du remarquable livre:

Exil,
Témoignages sur la guerre d'Espagne
Les camps et la résistance au franquisme

de Progreso Marin.

Ed Loubatières.

mardi 7 juin 2011

Jorge Semprun (10/12/1923 - 07/06/2011)


Nous nous souvenons de sa voix qui donnait toujours envie d'acheter ses livres
Nous nous souvenons de "l'écriture ou la vie" notre livre favori parmi sa biographie.
Nous nous souvenons qu'il aimait "Paludes" d'André Gide et "le sang noir" de Louis Guilloux
Nous nous souvenons qu'il a écrit les scénarios de la guerre est finie et Stavisky d'Alain Resnais, de Z et l'aveu de Costa Gavras.
Il fut résistant, arrêté et déporté à Buchenwald
Nous nous souvenons qu'il fut ministre de la culture dans le gouvernement socialiste dirigé par Felipe Gonzales.
Nous nous souvenons qu'il avait polémiqué avec Claude Lanzmann au sujet du livre les bienveillantes de Jonathan Litell qu'il défendait.

dimanche 5 juin 2011

Chagall et la bible - Musée d'art et d'histoire du judaisme




Dans l'exposition qui lui est consacrée, le musée s'intéresse à la façon dont l'artiste considère la Bible et s'en empare. Trois grandes parties sont développées au fil des salles: la première raconte la gestation et la postérité de la première illustration de la bible; la seconde explore quelques thèmes récurrents dans l’œuvre de Chagall; la troisième enfin esquisse ce qu'on pourrait nommer "l'universalité chagalienne".

La partie la plus impressionnante sont les 105 planches, illustration de la bible, répondant à une commande de l'éditeur de Vollard. Chagall avait précédemment illustré une édition des "âmes mortes" de Gogol et des fables de La Fontaine. Chagall limite son choix à l'ancien testament, oublie volontairement des épisodes les plus représentés dans l'art Chrétien: le péché originel, le meutre de Cain. Chaque dessin raconte une histoire avec poésie et sensibilité peut être plus inspiré par cette bible et ses histoires extraordinaires qu'on lui racontait alors qu'il était enfant que par la lecture du texte . Cela relève quasiment de la bande dessinée.
Nous retrouvons aux étages les thèmes récurrents développés par le peintre dont notamment Jésus représenté en juif sur la croix, symbole du martyr juif comme pour rappeler aux chrétiens l'absurdité des persécutions à l'encontre du peuple d'Israel. Ou encore le juif et la torah, cet objet sacré qu'on sauve à chaque tourment et qui suit le juif dans son errance.
Passionnant aussi le travail des vitraux où Chagall va composer aussi bien pour des synagogues, églises et des temples, car le désir de cet homme était de rendre le monde meilleur et plus tolérant.
Exposition vue à son dernier jour, nous ne regrettons pas cette escapade de dernière minute tant le travail de cet artiste inclassable est un vrai régal pour les yeux.

Maurice Garrel (24/02/1923 au 04/06/2010)


Nous nous souvenons que Maurice Garrel était le père de Philippe Garrel, et le grand père de Louis Garrel et de Esther Garrel.
Nous nous souvenons qu'il a joué dans deux films de François Truffaut: la peau douce et la mariée était en noire.
Nous nous souvenons également de sa participation dans la discrète de Christian Vincent
Nous savons qu'il a souvent joué dans les films de son fils Philippe.
Nous l'avons vu mourir deux fois dans un cœur en hiver de Claude Sautet et dans Rois et Reines de Arnaud Desplechin.
Nous nous souvenons d'une scène particulièrement impressionnante dans Rois et reine où il laisse une vidéo post-mortem à sa fille jouée par la remarquable Emmanuelle Devos.
Nous nous souvenons d'un acteur toujours juste.
Maurice Garrel était un grand acteur.

La mémoire neuve - Dominique A (1995)

Dominique A fait partie avec Christophe Miossec et Jean-Louis Murat de nos trois "chouchous" dont nous achetons systématiquement tout nouvel album. Ils incarnent de manières différentes la nouvelle chanson française dans le sillage de Etienne Daho, s'ils connaissement assurément le répertoire de leurs ainés, ils ont été également abondamment nourris de musiques anglaises ou américaines. De toutes ces influences ils ont su donner une nouvelle jeunesse à la chanson française moins littéraire plus musicale sans renoncer à user de leur langue maternelle. Bashung disparu, on attend d'eux et d'autres comme Gaetan Roussel ou Joseph d'Anvers qu'ils perpétuent la french pop music.

Si Dominique A connait un premier succès d'estime avec "le courage des animaux" un morceau de l'album produit de manière très artisanal en 1992, "la fossette". Soutenu dés ses débuts par Bernard Lenoir, Il connait le succès avec son troisième album "la mémoire neuve" et le "Twenty Two bar" largement diffusé sur la bande FM. Sur ce tube apparait la voix de Françoiz Breut qui n'allait pas tarder à voler de ses propres ailes.

La mémoire neuve s’écoute toujours avec un grand plaisir, il est notre album de la semaine. Et nous vous offrons une version live du "twenty two bar".


samedi 4 juin 2011

François-Marie - Jean-Marc Roberts

François Marie Banier a tenu un des premiers rôles de l'actualité franco-française de ces douze derniers mois, il fut au cœur du scandale de la famille Bettencourt, il est le détrousseur de la vieille dame de Neuilly sur Seine, celui par qui le scandale arrive... Sa photo à la une de tous les journaux, pas de doute c'est un méchant un vrai, les proches se détournent, ceux qui le reconnaissent dans la rue lui expriment leur haine... Francois Marie est riche mais il est au ban de la société... Mais ce qu'il va apprendre dans cette affaire c'est qu'il a un ami, un vrai comme on espère tous en avoir un... Un ami avec qui il a traversé sa jeunesse, avec qu'il a partagé ses joies et ses peines, un ami avec qui il s'est perdu de vue parce qu'ainsi va la vie qui vous éloigne des proches au gré des rencontres amoureuses, des séparations... Mais un ami qui se signale à vous quand tous s'écartent comme si vous étiez le pestiféré de la capitale.

Cet ami c'est Jean Marc Roberts, et il met sa plume au service de son ami . Il se rappelle les années passées, et le portrait de son ami montre un homme différent de celui présenté dans les médias...parce qu'il n'a pas aimé voir un journaliste débarqué dans son bureau espérant des anecdotes "salaces" sur celui qu'il fallait trainer dans la boue.... Même s'il nous rend pas le personnage sympathique, à vrai tout cette affaire nous indiffère , c'est un exercice littéraire réussi qui se lit d'une seule traite. Pas de doute Monsieur Barnier tient là un ami de première qualité, et cela n'est pas rien!

"Personne ne sait et ne saura jamais ce qui s'est réellement passé entre toi et la vieille dame. Intéressé. Je retiens ce mot qui s'invite en permanence dans ta défense comme dans leurs attaques. Chacun semble ignorer l'évidence: tu es tellement plus intéressant qu'intéressé. On t'arrête dans la rue, on te reconnaît facilement aujourd'hui, tu as droit à tout. Certains t'implorent de restituer l'argent, d'autres t'en réclament. Tu mérites la prison sinon le purgatoire puisque, c'est bien connu, tu vis au paradis."

vendredi 3 juin 2011

Midnight in Paris - Woody Allen

Un jeune couple d'américains en visite à Paris, ils font les grands classiques s'écartant même parfois de la capitale pour se rendre à Giverny ou à Versailles. Lui scénariste cherche à écrire son premier roman et souhaite retrouver le Paris de ses rêves celui des années 20, elle plus consommatrice pense bijoux, meubles pour leur prochaine demeure.... Lui parce qu'il ne veut pas suivre sa fiancée et des amis américains qu'ils ont croisés un soir au restaurant va se promener seul dans les rues de Paris. A minuit un étrange phénomène se produit, notre jeune écrivain se trouve embarqué dans une voiture début du siècle par une bande de joyeux fêtards, et il se retrouve dans le Paris des années folles en compagnie de Heminghway, Fitzerald.... phénomène étrange qui se reproduit tous les soirs où notre héros se réjouit de retrouver Adriana égérie des artistes, maitresse de Picasso après avoir été celle de Modigliani.

C'est notre rendez vous annuel avec Woody Allen et nous avons droit à un bon cru cette année. Occasion pour le New-Yorkais de parler de son amour de la capitale française, mais un amour nostalgique puisque le Paris de son cœur c'est celui des années 20, où il prend plaisir à reconstituer les soirées animées par un de ses musiciens favoris Cole Porter. C'est rempli de clins d'oeil, de bonne humeur, c'est toujours méchant avec les républicains et cela n'est pas pour nous déplaire. Un Woody Allen réjouissant!

jeudi 2 juin 2011

Clichés japonais - Musée Albert Kahn

Les jardins d'Albet Kahn sont un endroit rare, rien n'est plus réjouissant que de s'y promener sous le soleil dans ses allées passant du Japon à l'Angleterre traversant les parterres rectilignes du jardin à la française avant de plonger dans la forêt Vosgienne.

Mais ce lieu magique c'est aussi une collection extraordinaire d'autochromes, le musée organise depuis novembre dernier une exposition sur le Japon et propose des clichés pris entre 1908-1930. Organisée autour de six thèmes:l'âme du paysage, Poésie en jardin, théâtre No, Soies d'apparat, l'esprit des lieux, Vivants rituels.

On découvre à travers ce parcours aux couleurs superbes, le Japon ses croyances, ses paysages, ses habitants, un total dépaysement...

"C'est donc un Japon inspiré et donc atemporel, que nous donnons à contempler dans cette exposition." comme ils disent si bien en conclusion de la présentation de l'exposition


Pour en savoir plus, sur les jardins d'Albert Kahn, cliquez ici

mercredi 1 juin 2011

La conquête - Xavier Durringer


Histoire toute simple, la conquête est le compte rendu de la prise du pouvoir par Nicolas Sarkozy. Rappelons nous, nous sommes en 2002 Jacques Chirac est réélu triomphalement après le coup de tonnerre du premier tour. Alain Juppé est installé à la tête de l'UMP, Raffarin à Matignon, et après une longue traversée du désert pour cause de trahison balladurienne, Nicolas Sarkozy revient sur le devant de la scène, mais de la à prendre le pouvoir, il ne faut pas exagérer. Mais accompagné de Cécilia il n' a peur de rien surtout pas d'affronter le vieux lion de l'Elysée, qui jusqu'à maintenant a broyé tous les jeunes loups du parti qui ont voulu se dresser contre lui.
Un vrai matamore que notre petit Nicolas, il ne craint pas d'afficher ses ambitions il avance à visage découvert, il esquive tous les coups tordus de Jacques Chirac et de ses fidèles De Villepin et Jean-Louis Debré, soutenu par une opinion publique conquise par ses postures et ses discours démagogiques il ne trébuche pas. Seule Cécilia par caprices amoureux flanche, gâchant le plaisir du petit homme à conquérir le pouvoir, exercice rendu facile par la faiblesse de l'adversaire!

C'est extrèmement bien fait, tout a été dit sur le talent de Denis Podalydes, mais ils sont tous parfaits dans leurs rôles, et nous aimerions notamment souligner la performance d'Hyppolite Girardot absolument extraordinaire dans le rôle Claude Guéant, Florence Pernel est également très juste dans le rôle de Cécilia. Le problème du film c'est que nous n'avons aucune empathie pour le personnage et ses rodomontades que nous connaissons encore par cœur et dont nous ne fûmes jamais fan, le film avance sans surprise sans révélation, et nous finissons par nous lasser de tout ceci...

Nous profitons de l'occasion pour rappeler l'excellente bd de Blain & Lanzac Quai D'Orsay qui raconte la vie au ministère des affaires étrangères sous Dominique de Villepin.

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