dimanche 31 octobre 2010

Entre nos mains - Mariana Otero

Une entreprise de lingerie est en redressement judiciaire. Un petit groupe propose de créer une coopérative ouvrière (la SCOP), de préparer le projet pour le présenter au juge qui doit décider de sa viabilité et de l'avenir de l'entreprise. Pour pouvoir créer la SCOP, les employés de l'entreprise doivent s'engager à donner un mois de salaire, nous suivons leurs hésitations mais petit à petit ils se décident à prendre ce risque, le projet avance il prend forme. Le patron de l'entreprise propose un contre projet, rejeté finalement par le personnel, le projet de la SCOP est la seule option retenue... mais patatras dans la dernière ligne droite, un des plus gros clients de l'usine la Chaine CORA met fin aux rêves des ouvrières en ne renouvelant pas son contrat. Le beau projet s'écroule, la liquidation judiciaire est inéluctable.

Nous sommes allés voir ce film sans en connaître vraiment le contenu, mais juste parce que c'était un film de Mariana Otero et que nous avions beaucoup aimé son documentaire "Histoire d'un secret" consacré à sa mère disparue la peintre Clotide Vautier. Ce film est absolument remarquable,on ne s'ennuie pas une minute, nous sommes émus par ces ouvrières qui au début doutent de leur projet, parce qu'elles sont ouvrières et qu'elles ne s'imaginent pas pouvoir participer au processus de décision mais elles finissent par y adhérer. Nous avons aimé leur humour, leur bonne humeur au quotidien et leur dignité quand tout s'écroule, et le dernier plan du film sous forme de comédie musicale à la Jacques Demy leur rend un bel hommage. Nous avons découvert des femmes formidables et nous avons vu un très grand film. Bouleversant!

Stavisky - Alain Resnais (1974)


Stavisky, c'est l'histoire d'un petit escroc qui finit par prendre une place de plus en plus importante en se rapprochant du pouvoir. Escroqueries, corruptions, personne ne semble résister à son charme. Mais à cours de trésorerie, Stavisky ne peut pas assurer des échéances, son système s'écroule, la police est à ses trousses et semblent avoir organisé son suicide pour imposer le silence. A sa chute, l'extrême droite prend prétexte de l'origine de Stavisky juif russe pour dénoncer "une république corrompue par l'étranger", le 6 février 34 les ligues d'extrême-droites réunies manifestent violemment, la République est en danger! Conséquence pour apaiser le climat, Leon Trotsky en exil en France est expulsé.

Ce film présenté en son temps au festival de Cannes a reçu un très mauvais accueil critique, reprochant le coté sympathique de l'escroc déclenchant la colère Jean-Paul Belmondo acteur et producteur qui boudera à compter de ce film le festival de Cannes, pensant à raison d'ailleurs, que la qualité première de l'escroc est d'être sympathique de mettre en confiance sa victime. Sur un scénario de Jorge Semprun, Alain Resnais réussi un biopic remarquable, chose rare dans le cinéma français. Il évite toute forme d'académisme en nous contant ce destin de manière non linéaire. Les acteurs sont justes, avec un Jean- Paul Belmondo formidable qui participe ici à son dernier grand film d'auteur, Anny Duperey habillée par Yves Saint-Laurent est absolument divine. Un film qui n'a pas pris une ride et qui se regarde toujours avec un grand plaisir!

samedi 30 octobre 2010

Matteo - Jean-Pierre Gibrat

Matteo c'est l'histoire d'un fils de militant anarchiste espagnol venu s'installer en France à Collioure pour échapper à la répression. Cela commence avec la mort de Jaurés et le début de la première guerre guerre mondiale (1er épisode, 1914-1915)...pour se poursuivre à Petrograd (2ème épisode, 1917-1918) au moment des révolutions russes, où les anarchistes et les bolchéviks ont du mal à cohabiter... Matteo traverse l'Histoire, il y croise des femmes charmantes et parfois très sensuelles, mais c'est toujours Juliette qu'il garde dans son cœur... nous dévoilerons pas plus de cette histoire pour vous laisser le plaisir entier de la découvrir. Deux épisodes sont encore à venir...

Les œuvres de Jean-Pierre Gibrat sont indiscutables, scénario, dialogues, dessins ou couleurs tout est parfait. Dans ses histoires, les femmes ont toujours un rôle prédominant, nous les retrouvons toujours au cœur de l'action, déterminées, libres.Un vrai régal, un pur bonheur!

Une envie irrésistible de relire deux de ses précédentes histoires: le sursis (2 épisodes), le vol du corbeau (2 épisodes) en attendant la suite des aventures de Matteo

Précipitez vous, chef d'oeuvre!

vendredi 29 octobre 2010

Archi & BD - Cité de l'architecture et du patrimoine


La cité de l'architecture et du patrimoine ouvre ses portes à la bande dessinée, dés les premières planches cette rencontre est une évidence tant la ville est omniprésente chez les pionniers du IX art, Winsor Mc Cay (Little Nemo), Franck O. King (Gasoline Alley)... Villes reconstituées ou fantasmées, villes en danger vivant sous la protection de Superhèros (Batman, Spiderman), les auteurs n'ont aucune limite dans la représentation de la cité. L'exposition se concentre plus particulièrement autour de trois villes: New-York, Paris, Tokyo... sans oublier un hommage mérité à la bande dessinée belge.

150 auteurs de BD, 350 œuvres y sont présentés sous diverses formes : planches, agrandissements, films ... Nous y retrouvons nos auteurs fétiches Will Eisner, Blutch, Tardi, Dupuy Berbérian ou Taniguchi. La mise en scène met en exergue le génie de ces créateurs et valorise leur représentation de la ville, pour certains la genèse de leur travail est présentée. Pour faire le lien avec le monde des architectes, sont exposés des maquettes, des dessins dont notamment le dessin du projet urbanisation de la grande Motte par Jean Balladur.

Nous avons été un peu frustrés, il nous semble que l'exposition aurait pu être plus ambitieuse notamment en essayant d'approfondir les connexions entre les deux milieux. Mais ne boudons pas notre plaisir, nous avons suite à cette visite le désir de retourner ouvrir nos albums et redécouvrir d'un œil nouveau les planches de nos auteurs favoris, ce n'est pas rien! !

Le musée vaut aussi le détour, notamment la partie située à l'étage consacrée à l'architecture.

jeudi 28 octobre 2010

Youn Sun Nah - Same Girl


Elles est très jolie, son album était en tête de gondole. Dessus il y avait des autocollants Choc de la Musique, Télèrama... alors sans rien savoir de cette dame nous avons acheté son dernier album. Et nous avons bien fait, depuis il tourne en boucle et nous a donné envie d'en savoir plus sur ce véritable coup de coeur.

Né en Corée en 1969, sa mère est cantatrice, son pére est chef du choeur National de Corée qu'il a créé. Aprés avoir gagné un concours de chant à l'Ambassade de France, elle rejoint Paris pour étudier la musique dans une école de Jazz, musique dont elle ne connait rien. L'apprentissage est parfois difficile, désespérée par les Ella Fitzerald Billie Holliday... qu'elle découvre et dont elle pense ne pouvoir jamais atteindre le niveau. Mais elle s'accroche et après avoir connu le succès avec son précédent album "voyage", elle confirme ici son immense talent.

Album composé quasi intégralement de reprises, réalisé en deux jours, elle se promène de Randy Newman, à Sergio Mendes, en passant par un chant traditionnel Coréen, même Metallica ne lui fait pas peur.... La France elle semble l'avoir définitivement adoptée, après avoir effectuée une reprise de India Song sur "Voyage", elle rend de nouveau hommage au cinéma français en nous offrant une reprise inspirée de la chanson d'Hélène interprétée à l'origine par Romy Schneider et Michel Piccoli dans le film de Claude Sautet, Les choses de la vie. Et lorsqu'elle se lance dans les vocalises, elle n'a vraiment rien à envier à Yma Sumac.

L'album de l'année? Peut être bien!

L'article des inrocks, cliquez ici
L'article de Télèrama, cliquez ici
Un article sur un blog de libération, cliquez ici

mardi 26 octobre 2010

André Kertész au Jeu de Paume


André Kertész (1894 - 1985) est aujourd'hui célèbre pour son extraordinaire apport au langage photographique du XX° siècle. Avec un ensemble conséquent de tirages et de documents originaux, la présente rétrospective, (...), souligne l'exceptionnelle acuité créatrice de ce photographe, depuis la Hongrie, son pays d'origine, en passant par Paris où il est, entre 1925 et 1936, l'un des principaux acteurs de l'avant-garde photographique, et jusqu'à New-York où il vit pendant près de cinquante ans sans rencontrer le succès escompté et mérité. Elle rend hommage à celui que Henri Cartier-Bresson considérait comme l'un de ses maîtres et restitue, en dépit d'une apparente diversité de périodes et de situations, de thèmes et de styles, la permanence de la démarche de Kertész. (...) Elle éclaire la création complexe de ce photographe inclassable qui se définissait lui même comme un perpétuel " amateur",et à propos duquel Roland Barthes évoquait une photographie qui "induit à penser"

C'est ainsi que nous est présentée l'exposition consacrée à André Kerstesz d'une beauté à couper le souffle. Suivant chronologiquement le parcours du photographe, nous partons de la Hongrie de sa jeunesse et de la première guerre mondiale pour nous retrouver à New-York après sa période parisienne. Nous suivons ses expérimentations autour des distorsions et des ombres. Nous restons émus par une série de photos américaines qui expriment sa mélancolie et un grand sentiment de solitude. La photo du nageur exprime à elle seule toute la modernité du photographe, réalisée en 1917, elle annonce tout le travail de recherche qui sera mené. Exposition, à voir absolument!

L'exposition se termine le 6 février. A défaut le catalogue de l'exposition est magnifique et il doit pouvoir se trouver dans toutes les bonnes librairie au prix de 49 €, ce qui est finalement moins couteux qu'une bonne paire de chaussures. Et dans deux ans votre beau livre sera toujours beau et agréable à feuilleter !


lundi 25 octobre 2010

Salvatore Giulano - Francesco Rosi (1961)


Salvatore Giulano est un bandit sicilien vivant dans le maquis. Après la guerre, il est recruté avec un grade de colonel par les forces indépendantistes de l'ile pour mener le combat contre les troupes loyalistes italiennes. Après avoir obtenu l'autonomie de l'île, les indépendantistes rentrent dans le rang. Giulano reprend le maquis et redevient un brigand redouté qu'il n'a jamais vraiment cessé d'être.Trahi par son plus fidèle lieutenant il est abattu le 5 juillet 1950 à Castelvetrano.

Un film sur la mafia qui n'a rien de spectaculaire, nous sommes très loin du Parrain de Francis Ford Coppola ou des affranchis de Martin Scorsese. Rosi propose un film très réaliste, il ne cherche pas à faire de Salvatore Giulano, d'ailleurs très peu présent dans le film, un personnage romanesque et les zones d'ombres de sa vie le restent, il ne veut surtout pas en faire une légende. Le discours est ici beaucoup plus politique, le cinéaste montre les liens noués entre les politiques et les mafieux, l'état de corruption de la société italienne dont la première victime est le peuple sicilien. Il est le premier à tenir ce discours, ce qui donne à ce film une place à part dans l'histoire du cinéma Italien. les évènements politiques à venir avec notamment les procès à l'encontre de Giulio Andreotti ancien président du conseil, leader de la démocratie Chrétienne confirment toute la pertinence du discours du cinéaste.

dimanche 24 octobre 2010

Un homme qui crie - Mahamat Saleh Haroun


Adam est un ancien champion de natation, il est responsable de la piscine d'un hôtel de N'djamena. Avec lui travaille son fils Abdel, qui commence à prendre le dessus sur son père lors de confrontations amicales dans le bassin. L'hôtel racheté par un consortium chinois fait l'objet d'un plan social, Adam voit partir son vieil ami le cuisinier avant d'apprendre qu'il est déclassé dans un emploi de garde barrière, le nouvel employeur considérant qu'une seule personne suffit à surveiller la piscine. Adam pour qui la piscine était toute sa vie déprime et semble reprocher à son fils de lui avoir volé son emploi, le silence s'installe entre eux. La guerre civile approche il lui faut payer l'impôt pour soutenir l'effort de guerre ou alors son fils sera enrôlé sous la contrainte dans les forces gouvernementales pour aller au front combattre les rebelles....

Il y a du John Ford chez Mahamat Saleh Haroun, simplicité de la mise en scène, art de conter une histoire d'homme où chacun affronte avec dignité son destin, c'est terrible mais Adam appelé par tous "champion" reste droit jusqu'au bout du drame. A travers une histoire familiale intimiste, le cinéaste fait un portrait terrible du Tchad où les guerres se succèdent et envoient sans vergogne à la mort la jeunesse de son pays. Les femmes sont présentes magnifiques, tendres. On reste sous le charme du chant rempli d'émotion de la jeune fiancée de Abdel , chanteuse malienne qui enregistre une cassette pour son fiancé parti à la guerre. Le jury du festival a été bien inspiré en récompensant ce film du prix spécial du jury.

Parle-leur de batailles,de rois et d'éléphants - Mathias Enard

Michel-Ange est fâché après le Pape guerrier Jules II qui lui a commandé un tombeau mais se révèle être un très mauvais payeur. Il quitte la cité papale et retourne chez lui à Florence. Le Sultan Bajazet après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci propose à Michel Ange de concevoir un pont sur la corne d'or . L'artiste florentin débarque à Constantinople le 13 mai 1506, et découvre un monde qui lui est totalement étranger. Malgré l 'amitié d'un poète, la beauté d'une danseuse qui s'offre à lui, l'ivresse de vin capiteux, l'artiste cherchant à garder sa présence secrète pour ne pas attiser le courroux du Pape, s'ennuie et passe ses journées à dessiner ,en attente de l'inspiration. Les rares rencontres protocolaires où il est obligé de se courber devant les puissants lui pèsent . Mais l'idée de réussir là où son ainé Léonard De Vinci a échoué n'est pas pour déplaire à l'artiste florentin.

Une vraie réussite. Ce court roman de Mathias Enard à l'écriture aussi précise que le trait du dessinateur se lit d'une seule traite. Le livre particulièrement bien documenté offre un véritable voyage à Constantinople au XVI° siècle. Ne cherchez pas à retrouver le pont de Michel Ange, il a été totalement détruit le 15 septembre 1509 lors d'un tremblement de terre au moment où Michel Ange débute le chantier de la chapelle Sixtine. Un vrai plaisir!!

samedi 23 octobre 2010

Zimmer - Olivier Benyahya

Bernard Zimmer est un juif ashkénaze rescapé des camps de la mort devenu Serial killer. 70 pages où on subit son monologue intérieur qui recensent tous les clichés antisémites, où le vieillard nous conte sa détestation du monde et son plaisir à abattre froidement arabes ou juifs de gauche, son refus des mariages mixtes. Son langage est détestable, la victime est devenue bourreau. D'autant plus gênant que le discours passe sans cesse de la petite chronique familiale intime aux diatribes violentes. Nous avons immédiatement fait un parallèle avec le héros de American Psycho, Patrick Bateman.

Un livre étonnant, l'écriture est remarquable, un véritable choc de violence au langage raciste insupportable. On referme ce livre effrayé par sa violence et on n'en comprend pas vraiment la finalité, si ce n'est de vouloir démontrer que l'humanité est par définition raciste et qu'il est impossible de se débarrasser de cette peste. On peut comprendre la colère de ce vieillard, qui raconte si bien avoir connu une courte période de tranquillité juste après la guerre après son retour d'Auschwitz, période où sa judéité ne lui était pas reprochée....puis voila voila que ca recommence, comme si il n'y avait plus à espérer. Tout est écrit dés la première page: "Il fallait s'appeler Zimmer à la libération et flâner aux abords du vélodrome d'hiver en arborant un numéro à l'avant bras. C'était quelque chose. D'un point strictement juif, on ne m'aura jamais oublié avec autant de prévenance qu'en ces jours glorieux. Le temps passe mes bons amis. Le temps passe toujours. Et je sais ce que vous avez en tête à l'heure qu'il est. Les synagogues brûlent. On nous donne de nouveau la chasse."
Un livre très dérangeant!

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu - Woody Allen

Après une tentative de suicide, Helena, séparée depuis peu d'Alfie, tombe sous l'emprise d'une voyante. Alfie lui est décidé à refaire sa vie avec une call-girl de l'âge de sa fille Sally. Cette dernière commence à fatiguer de son époux romancier qui après le succès prometteur de son premier roman ne cesse d'accumuler les échecs...d'autant plus que son patron propriétaire d'une galerie d'art est plutôt charmant...

Ca part dans tous les sens, comme l'impression qu'il n'existe plus personne de sensé à Londres. Le regard est parfois grinçant, chaque personnage semble se trouver dans une impasse, tous cherchent une issue... seuls les deux illuminés du film finissent par trouver le bonheur. C'est inspiré, léger, Woody Allen maitrise totalement l'art de la comédie, par la simplicité d'un plan il nous fait comprendre toute la complexité humaine. On comprend que la mort du frère de Sally reste une fêlure dans cette famille en perdition, mais par son talent Woody Allen nous raconte sur le ton de la comédie légère une tranche de vie de personnages plutôt paumés!

vendredi 22 octobre 2010

Latinidades - Patrice Caratini - Théâtre Jean Arp


C'est un très beau voyage que nous propose l'Ensemble Patrick Caratini Jazz lors de cette soirée, il nous mène dans les Antilles, zones aux influences musicales multiples. Il présente ainsi ce tour d'horizon sur l'album qui reprend les morceaux joués lors de ce concert: "Partitions d'Europe déjouées ou adoptées par des esclaves aux souvenirs lointains de leur(s) Afrique(s),airs et danses de cour, irrespectueusement détournés lors de noces inavouables, peuvent être fiers de leur descendance: guangaco, candombe, tango, comparsa, son, biguine, danzon, bolero, meringue, ragtime, jazz... la liste n'est pas close."

On suit ce voyage aux rythmes divers, on regrette presque parfois le trop grand respect des musiciens pour cette musique magnifique, on aurait peut être aimé un peu plus de folie... Patrice Caratini partage sa passion et présente chacun des morceaux joués, et rend hommage à l'ile meurtrie d'Haiti. Ce fut un vrai bonheur qui s'est emballé lors du dernier morceau, une reprise de Manteca de Dizzy Gillepsie qui offre un long solo aux trois percussionnistes invités par l'ensemble. Puis pour un dernier rappel, Petite Fleur éternel boléro de Sydney Bechet conclut cette soirée au succès amplement mérité.

Pour tout savoir sur Patrice Caratini Jazz Ensemble, cliquez ici

mercredi 20 octobre 2010

Anatomie d'un instant - Javier Cercas


"Tout le monde à terre" c'est par ces mots que le lieutenant-Colonel Tejero fait son entrée dans le parlement Espagnol le 23 février 1981 à 18h21. Les mitraillettes crépitent , les députés se couchent à terre; trois hommes restent debout et font face: Adolfo Suarez, le Général Guttierez Mellado et le leader du Parti communiste Santiago Carillo. Le parlement est pris en otage, moins de six ans après la mort du dictateur franco, des militaires nostalgiques du passé franquiste tentent de mettre fin à cette marche forcée vers la démocratie. Il faut dire que Adolfo Suarez leur en a fait avaler des couleuvres aux dignitaires de l'armée, allant jusqu'à légaliser le parti communiste adversaire historique de la junte militaire. Mais les mésententes entre les leaders du putsch, l'intervention télévisée du roi Juan Carlos condamnant le coup d'Etat , vont mettre rapidement fin à ce dernier soubresaut contre la jeune démocratie espagnole. Les chars regagnent les casernes, la démocratie s'installe définitivement. En décembre 1982, les socialistes avec Félipe Gonzales à leur tête remportent les élections et sont portés au pouvoir, la période noire du franquisme est définitivement close.

Un livre passionnant qui retrace avec précision cette période méconnue de la transition qui mène pacifiquement l'Espagne vers la démocratie à la mort de Franco. Ce livre d'histoire fort documenté se lit comme un roman, il réhabilite l'action politique d'Adolfo Suarez. Javier Cercas fut récompensé pour cet ouvrage du prix du livre de l'année par El Pais et du prix du livre de non-fiction par El mundo. Une lecture indispensable!

dimanche 17 octobre 2010

Le Grand C - Compagnie XY - Théatre Jean Arp

"La nécessité de s'envoyer en l'air et de ne jamais redescendre. S'ériger en haut quand tout s'effondre. Ça ne sert peut être à rien, mais c'est comme ça qu'on existe, c'est comme ça qu'on résiste" C'est ainsi que la compagnie XY définit son spectacle.
18 interprètes-athlètes-artistes proposent un spectacle qui use de toutes les techniques du portée. Ici la solidarité, la confiance en l'autre sont des nécessités absolues. Un seul être vous manque et tout s'écroule, personne ne peut tirer la couverture à soi. Hommes femmes tous sont à égalité. C'est un peu une société utopique que nous propose la compagnie, les numéros toujours plus extraordinaires s'enchainent durant une heure. C'est tendre drôle parfois sensuel et finalement très poétique. Un spectacle époustouflant du début à la fin,à voir absolument!!

La compagnie XY se promène un peu partout en Europe, si vous l'avez l'occasion de les croiser ne les ratez pas!

Le site de la compagnie, cliquez ici

Les ailes du désir - Win Wenders

Deux anges, Cassiel et Damiel, contemplent les hommes du ciel berlinois. Eternels, invisibles, insensibles au chaud au froid, dénués de sentiment ils se mêlent à la population, devinent ses pensées et tentent de les écarter de ses idées noires. Damiel lassé de cette vie monotone, tombe amoureux d'une trapéziste Marion. La jeune femme ne peut voir Damiel mais elle semble ressentir sa présence. Damiel croise l'acteur Peter Falk qui se trouve à Berlin pour le tournage d'un film. Peter Falk ancien ange lui-même lui explique combien il ne regrette pas d'avoir pris le statut de mortel, tant la vie lui apporte des plaisirs jusqu'alors inconnus... Damiel rejoint le monde des mortels et part à la recherche de Marion laissant seul Cassiel son compagnon

Conte philosophique réalisé alors que Berlin était alors coupé en deux par ce mur véritable plaie à vif . Le noir et blanc magnifique bascule dans la couleur lorsque Damiel bascule dans le monde des vivants. Ce film marque le retour de Win Wenders dans son pays et on ressent son bonheur de filmer sa ville, images portées par un texte sublime de Peter Handke. Bruno Ganz, et Peter Falk sont épatants, et nous avons le plaisir de croiser Nick Cave and The Bad Seeds sur scène. Un film qui ne vieillit pas!

samedi 16 octobre 2010

J'ai dû louper un épisode

Une pâtisserie, un patron, deux employés... L'épouse du patron propose aux deux employés qui ont chacun deux enfants de venir goûter le dimanche après midi pour réunir les enfants puisqu'eux aussi ont deux enfants du même âge.

Le dimanche après-midi un gâteau a été préparé pour les six enfants, cela se passe tellement bien que la patronne propose aux enfants de revenir le dimanche suivant.

Le dimanche suivant le gâteau est encore plus gros. La patronne explique aux petits invités que l'appétit de ses deux enfants ayant grandi dans la semaine, elle va être obligée de leur donner à eux un morceau plus petit. Les enfants des employés fort dépités font remarquer que leur appétit a aussi grandi et que le gâteau étant plus gros, il devrait être possible de satisfaire l'appétit de tous. La patronne leur explique que ses enfants sont héritiers du capital sans lequel il n'y aurait pas de gâteau et à ce titre il convient de satisfaire en priorité leur appétit grandissant, et qu'eux ils se partageront la partie restante. Fin de discussion...

Cette histoire n'a jamais existé, c'est un conte improbable! Sauf pour les salariés et les futurs retraités français. Le gâteau de la richesse française n'a jamais diminué, mais il est demandé régulièrement à une partie de la population de réduire sa part. Car il s'agit bien de diminuer le montant de la retraite versée aux salariés, en rendant les conditions pour obtenir une retraite à taux plein totalement irréalisable...

Nous avons une amie très gourmande, il est hors de question pour elle de réduire sa part de gâteau. Au début sa passion c'est l'antiquité. Jean-Paul Vernant, Pierre Vidal-Naquet font partie de ses auteurs favoris... Mais depuis un certain temps voyant sa part de gâteau en danger elle s'est passionnée pour les questions économiques, elle cherche à comprendre le monde et ses flux financiers, comment se répartissent les richesses. Elle a tout de suite compris que les libéraux n'avaient aucun intérêt puisque ces gens-là pensent qu'il existe un ordre naturel, et que leur seul mot d'ordre d'un cynisme absolu est le laisser faire... tout finit par s'équilibrer...

Elle s'intéresse aux économistes humanistes républicains, convaincue que l'intervention des autorités publiques est une nécessité absolue car la finalité des choses n'est pas de maximiser les profits, de doper la croissance, mais de "mieux vivre", donc de mieux répartir les richesses...

Mais elle en parle bien mieux que nous, sur son site "j'ai dû louper un épisode", parfois avec colère, parfois avec drôlerie mais toujours avec conviction, pour en savoir plus cliquez ici

vendredi 15 octobre 2010

Blanche neige - Nicolas Liautard - Théâtre Jean ARP

Scène rare au théâtre pour débuter ce spectacle: un accouchement, la naissance de Blanche-neige et la mort de sa mère. Spectacle muet où Nicolas Liautard nous propose sa vision de ce conte rendu célèbre par les frères Grimm puis par Walt Disney. Tout se passe derrière un rideau de tulle blanc, où tous les éléments du conte sont bien présents, la méchante belle-mère, les sept nains, le chasseur, la pomme et enfin le prince charmant... L'ambiance de la forêt est parfaitement restituée par la présence des animaux sur scène.

C'était le premier spectacle de la saison jeune public du théâtre Jean Arp qui fidèle à lui même propose encore cette année une programmation de haute volée. Blanche Neige nous envoute dés la première scène, nous retrouvons avec délice ce conte qui nous renvoie vers notre enfance. Emballée par ce mélange de vidéo, de théâtre d'objets, de lumières et de musique électro, nous oublions le temps qui passe, nous maugréons après les bambins qui couinent aux quatre coins du théâtre, nous avons juste eu un petit instant d'ennui quand Blanche-Neige s'est mis à faire le ménage de la maison des sept nains. Mais nous nous sommes vite mis à trembler à l'arrivée de l'affreuse belle-mère, avant de nous dire "déjà là" à l'arrivée du prince... Un vrai bonheur!

Le site du théâtre propose un guide pédagogique sur la pièce, qui raconte plein de choses passionnantes sur ce conte, cliquez ici

Nicolas LIAUTARD sera présent à nouveau au théâtre Jean ARP, pour une création du Misanthrope de Molière (du 18 au 29 janvier)

mardi 12 octobre 2010

Les amours imaginaires - Xavier Dolan


Francis et Marie deux amis inséparables tombent sous le charme irrésistible de Nicolas. Les deux transis d'amour essayent de capter l'attention de Nicolas. De lui nous ne savons rien de ses préférences. Cette concurrence permanente fait fondre l'amitié entre Francis et Marie , le jeune séducteur semble toujours s'esquiver avec un plaisir sadique avant de craquer pour l'un ou pour l'autre. Nous suivons ce trio, parfois entrecoupés par des témoignages d'anonymes sur leur histoires d'amour.

Nicolas est il vraiment insupportable, ou Francis et Marie victimes de leur passion se font ils des films? Nous n'avons pas vraiment de réponse dans ce film, quoique lorsqu'à la fin Marie recroise Nicolas, la sécheresse de celui ci semble siffler la fin de partie, ou peut-être Marie est-elle définitivement guérie, et le voit vraiment tel qu'il est indifférent.

Xavier Dolan réalise un deuxième film à tout juste 21 ans, faut-il pour autant crier au génie? Peut être pas , car si on sent une grande culture cinéphile dans la mise en scène fortement influencée par Gus Van Sant, Won Kar Wai, Pedro Almodovar ou les chansons d'amour de Christophe Honoré. Le regard porté sur ce duo d'amis est sans concession et plutôt acide, Xavier Dolan qui interprète lui-même Francis ne s'épargne pas. Mais le jeune homme qui semble vouloir à tout pris nous impressionner par sa virtuosité finit par nous ennuyer même si nous lui reconnaissons un talent certain, son cinéma manque encore de maturité et finit par n'être qu'un exercice de style parfois un peu creux. Le cinéaste peut être est-il victime lui aussi d'une trop grande admiration pour Louis Garrel que Niels Schneider acteur incarnant Nicolas singe durant tout le film, admiration confirmée par la présence de l'acteur parisien dans la dernière scène du film. A suivre!

lundi 11 octobre 2010

Carte Blanche à l'ENSAM - Théâtre Jean ARP


Charleville-Mézières est connue pour être la ville natale d'Arthur Rimbaud et pour son festival international des marionnettes. En 1987, fut fondée l'Ecole Nationale des Arts de la Marionnette (ENSAM). Première et unique école dans ce domaine, elle permet d'obtenir après trois ans le Diplôme des Métiers des Arts de la Marionnette. (DMA, diplôme d'Etat niveau Bac+2).

Le théâtre Jean Arp, scène conventionnée pour le théâtre de Marionnettes, d'objets et autres formes mêlées depuis le mois de Juillet, a donc offert logiquement carte blanche aux élèves de l'ENSAM.

Au cours de de cette soirée, nous avons pu assister aux trois présentations suivantes:

-Attends-moi: un texte de François Cervantes écrit en collaboration avec les élèves à partir de leurs récits autobiographiques. La prestation qui mêle le théâtre d'ombre et le jeu d'acteur, nous captive et nous impressionne par sa beauté. Nous avons une énorme frustration quand cela s'interrompt... nous avons eu juste droit à un extrait! grrrr.....

- Un numéro de marionnette beaucoup plus classique réalisé lors d'un stage Punch et Judy dirigé par Rod Burnett sur la marionnette à gaine traditionnelle anglaise. C'est classique, drôle et féroce, même les bébés passent à la moulinette, Punch est un vilain...toujours aussi réjouissant!

-Les vivants et les morts de Raymond Queneau:

Forme de marionnette à gaine et théâtre d'objet présenté à la fin d'un stage dirigé par Jean-Pierre Larroche en mai 2010. Il apparait tout de suite évident que la littérature de Raymond Queneau est totalement adaptée à ce théâtre... nous sommes impressionnés par la virtuosité et la précision des étudiants, la beauté des scènes qui s'enchainent ... un pur moment de poésie!

Les étudiants de l'école seront de retour le 2 juillet prochain au théâtre Jean Arp pour présenter leurs spectacles de fin de cycle, nous avons déjà réservé la date avec un enthousiasme certain!

dimanche 10 octobre 2010

Solomon Burke (21/03/1940 - 10/10/2010)

Solomon Burke est peut être moins connu du grand public que Ray Charles ou Sam Cooke, mais il est une des plus grandes voix de la soul musique, un des pionniers de la Musique noire. Sa chanson la plus célèbre Everybody needs someby to love reprise par les Rolling Stones et les Blues Brothers a fait danser de nombreuses générations sur tous les dancefloors du globe. Paix à son âme!

samedi 9 octobre 2010

Indignation - Philip Roth


Marcus Messner, fils de boucher juif, va quitter Newark pour aller poursuivre ses études dans le Middle West et s'éloigner d'un père envahissant. Nous sommes en 51, c'est la guerre de Corée, ce n'est pas encore le maccarthysme, mais c'est une Amérique réactionnaire à laquelle va se confronter Marcus. Sa seule obsession, étudier pour terminer Major de sa promotion, mais ses idées d'avant garde, son refus de choisir une communauté, vont mener Marcus à sa chute...

Philip Roth est un géant, il raconte l'histoire d'un petit étudiant qui a grandi au milieu de la communauté juive de Newark et il fait le portrait de l'Amérique pudibonde, raciste et antisémite, des années 50, en moins de deux cents pages. Marcus personnage honnête, travailleur, modeste à la sincérité naïve va se retrouver confronter à l'ordre moral de l'Amérique blanche et chrétienne qui causera sa perte... Cette Amérique indigne Philip Roth, qui l'air de rien rend hommage à cette génération de la fin des années 60 qui en imposant une véritable révolution sexuelle aura raison des règlements rétrogrades des universités américaines. Un nouvel opus qui confirme tout le talent d'un des plus grands écrivains de notre époque!

mardi 5 octobre 2010

La vie est brève et le désir sans fin - Patrick Lapeyre

Louis Blériot est marié, il vit à Paris, il est traducteur, il s'occupe à distance de ses parents installés en province. Il a eu une aventure avec Nora, dont il n'a plus de nouvelles depuis deux ans , mais elle hante toujours son esprit. Lorsqu'elle fait son retour à Paris, Louis renoue avec passion cette liaison passée. Nora toujours aussi fantasque disparait parfois pour retourner à Londres auprès de Murphy Blomdale un trader de la City.... Mais ni Louis Bleriot, ni Murphy Bloomdale ne sont à la hauteur de Nora cette jeune fille qui les met sans dessus dessous... Ils sont adultes mais ils vivent cet amour comme des adolescents immatures, incapables de sauver Nora.
On a un peu peur quand on croise au début du roman Louis Blériot jeune quadra, qui se promène avec une cravate en cuir et des Converse rouges aux pieds, on se demande qui est ce blaireau! Mais très vite, on est happé par cette histoire d'amour, Patrick Lapeyre nous promène de Paris à Londres au gré des pérégrinations de Nora sans jamais nous ennuyer. Nora personnage clé de ce roman reste un mystère, nous sommes comme Louis et Murphy sous le charme de cette jeune femme qui se rêve actrice jouant Tchéckov, elle ne trouve jamais sa place... On pourrait citer Jules et Jim archétype du trio amoureux, mais c'est plutôt du coté d'Emma Bovary que nous renvoie Nora. Une vraie réussite de cette rentrée littéraire!

dimanche 3 octobre 2010

Le premier qui l'a dit - Ferzan Ozpetek


Réunion de Famille chez les Cantone à Lecce, riches propriétaires d'une fabrique de pâtes. Tommaso le plus jeune des deux frères de retour de Rome compte profiter de l'occasion pour faire son "outing" et annoncer son homosexualité, mais il se fait devancer par son ainé lui-même homosexuel. Le père un vieux réactionnaire ne supporte pas cette annonce, il fait un malaise cardiaque ... Tommaso prit au piège garde le silence et se retrouve à diriger l'entreprise familiale après le départ forcé de son frère. Ses amis romains finissent par débarquer!

Une bonne idée ne suffit pas à faire une bonne comédie, il faut aussi du talent et c'est ce qui semble cruellement manquer à Ferzan Ozpetek. Le rythme est lent, les personnages sont caricaturaux, nous assistons à une longue succession de clichés. L'arrivée des amis romains permet au film de rebondir et de nous décrocher enfin quelques sourires. Nous sommes bien loin de l'âge d'or de la comédie italienne, à éviter !

TF1, Télé de m...

Nous n'avons jamais aimé TF1 et nous considérons que les conditions dans lesquelles elle a été privatisée par le premier gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac est un véritable scandale. Mais nous nous rappelons également que peu de temps auparavant le gouvernement socialiste avait octroyé une chaîne à Silvio Berlusconi, laissant ainsi entrer le diable dans le Paf .
En choisissant de vendre la première chaîne française à Francis Bouygues, la France a fait le choix de la société de consommation, société où l 'argent devient roi. Et quelques années plus tard, le PDG Patrick Le Lay définissait ainsi avec un froid cynisme son métier: "ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible".
Mais le choix n'est pas sans incidence pour la société française, la privatisation de TF1 semble marquer l'an 1 d'une nouvelle époque: celle des violences scolaires, de la prédominance des marques, des émeutes dans les quartiers défavorisés, de la montée des populismes... Il est facile de montrer du doigt les maîtres lorsqu'on parle des problèmes d'illettrisme. Mais la raison première de cette situation est le fait que la lecture n'est plus nécessaire aux enfants pour accéder aux plaisirs de notre société de consommation (télévision, jeux vidéo...), ceci est surement la raison première de l'échec scolaire. Et il nous semble évident qu'un enfant qui a le désir de lire apprend à lire quelle que soit la méthode pédagogique employée. Comment un maître peut enseigner, quand la société joue contre lui?

Ce constat, Arnaud Montebourg, député de la République le dresse avec beaucoup plus de talent que nous, dans une lettre adressée au PDG de TF1. Nous souhaitons maintenant juste savoir ce que le parti socialiste propose pour mettre fin à ce scandale.

Pour accéder à la lettre d'Arnaud Montebourg, cliquer ici

vendredi 1 octobre 2010

Stéphane Guillon au Théatre Jean Arp


De Stéphane Guillon nous connaissions les chroniques matinales de France Inter et encore celles qui firent scandales, c'est à dire les meilleures... A vrai dire, nous doutions de ses qualités d'homme de théâtre et nous pensions que la bêtise de Jean-Luc Hees et Philippe Val avait été le principal booster de sa carrière d'humoriste. Mais comme nous avons en commun de ne pas aimer notre Président de la république, nous avons fait fi de notre à priori et nous sommes allés voir son dernier spectacle.
Et nous avons été agréablement surpris, le spectacle est drôle, il ne se limite pas à une simple lecture de sketchs à la plume incisive. C'est un comédien que l'on voit sur scène avec une vraie mise en scène de théâtre, qui incarne parfaitement divers personnages, évidemment tout n'est pas du même niveau nous avons par exemple trouvé le sketch où il fait le professeur d'histoire faisant cours sur les années Sarkozy, plutôt long, aux blagues convenues. Mais en dehors de ces quelques réserves, nous avons été emballés par le regard sans concession porté sur la société française. L'homme semble bien parti pour s'installer sur le trône de Guy Bedos, et comme celui-ci il doit subir la censure des hommes de droite. Il nous a ainsi appris que la ville d'Issy les Moulineaux D'André Santini lui est interdite.

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