lundi 24 septembre 2012

Lettre d'une inconnue - Stefan Zweig

Un écrivain célèbre de retour de vacances ouvre son courrier, une lettre particulièrement épaisse attire son attention. C'est la confession détaillée d'une inconnue qui révèle avant de mourir la vie qui fut la sienne dont il était sans le savoir le centre de gravité.
Adolescente, elle fut sa voisine de palier, elle passa ses journées à l'épier, une surveillance de tous les instants qui lui permettait de s'évader de son quotidien ennuyeux. Plus tard elle fut sa maitresse trois nuits durant, mais connaissant parfaitement sa vie de libertin, elle se doute qu'il ne se rappelle pas cette rencontre, elle n'est qu'une parmi tant d'autres, d'ailleurs quelques années plus tard il repasse une nuit avec elle sans se rappeler les précédentes . De cette rencontre furtive est né un enfant, c'est parce qu'il vient de mourir de la grippe et  parce qu'elle se sait victime du même mal qu'elle se décide à écrire...
Ce qui frappe d'entrée c'est l'ambiance mortifère dans laquelle grandit cette jeune fille qui vit seule avec sa mère.
"Tu ne te souviens  certainement  plus de nous, de la pauvre veuve d'un fonctionnaire des finances (elle était toujours en deuil), et de sa maigre adolescente; nous vivions tout à fait retirées et comme perdues dans notre médiocrité de petits bourgeois"

L'arrivée de ce jeune écrivain, est une illumination pour cette jeune fille, une source inépuisable de rêve, il devient malgré lui l'objet de ses passions...

C'est une nouvelle d'une intensité rare, on ne décroche pas un instant, ce texte écrit dans les années 20 du siècle précédent  n'a rien perdu de sa modernité. Nous avons quitté un instant la rentrée littéraire pour relire cette nouvelle avant de revoir le film de Max Ophuls, à aucun moment nous n'avons eu l'impression de faire un saut dans le passé. Stefan Zweig, un des noms les plus importants de la littérature du XX° siècle n'a pas fini de nous émerveiller!

Un très grand texte !

2 commentaires:

  1. Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Le joueur d'échecs, le chandelier enterré, Amok, La pitié dangereuse.... Si je ne me souviens pas de tout, je me souviens de la Bibliothèque de la rue de la Contrescarpe où je les empruntais. Les couvertures étaient roses ou rouges. Et j'en garde un souvenir ébloui !

    C'était au moment de mes années Steinbeck aussi, et Yourcenar. Il y avait Butor aussi, La modification. C'était avant Claude Simon, en un temps où je laissais aux mots le temps de se déployer en moi.

    C'était au temps de la découverte de la littérature - et c'était bien.

    la pingouine qui aima la littérature...

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  2. Je l'ai lu il y a trop longtemps pour en garder un souvenir vivace, j'ai très envie de relire mais quand ??? Il est dans ma liste ça c'est sûr !

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