Evocation du poète, écrivain , polémiste, cinéaste... Pier Paolo Pasolini par le récit de sa dernière journée qui s'achève sur la plage d'Ostie où il est sauvagement assassiné dans des conditions jamais réellement élucidées. Il est réveillé le matin par sa mère adorée, avec qui il partage son repas, il donne une interview, travaille à un roman, prépare la sortie de "Salo ou les 120 jours de Sodome" dont il pressent presque avec gourmandise le scandale à venir, rencontre son acteur fétiche Ninetto Davoli à qui il raconte le projet de son prochain film. une journée bien remplie pour un homme tout juste rentré d'un voyage en Suède . Puis tard dans la nuit, il rejoint les quartiers louches de la capitale romaine où il embarque un jeune homme dans sa voiture pour une nuit tragique...
Abel Ferrara ne cherche en aucun cas à donner l'explication de la mort de l'écrivain, il en donne une version réaliste... Pier Paolo Pasolini parlait avec franchise, sans compromis, se faisant des ennemis dans toutes les couches de la société, détestant ostensiblement le monde capitaliste et ses dérives consuméristes... Il était adulé et détesté mais avec le temps qui passe sa vision sombre du monde à venir sonne terriblement juste.C'est le propre du poète que de poser un regard lucide et sans concessions sur le monde qui l'entoure. A s'en brûler les ailes...
Willem Dafoe est absolument remarquable, bluffant par sa ressemblance, un vrai caméléon... Abel Ferrara filme sans lyrisme, ni emphase, il se fait sobre devant son maitre, il filme avec humilité... Beau et bouleversant!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire