Le père de Pascal Bruckner était un salaud. Le mot est brutal mais aucun autre ne semble plus approprié pour qualifier le personnage. Antisémite convaincu, il s'est engagé avec fougue et passion dans le S.T.O pour apporter son soutien au régime Nazi ; il collabore chez Siemens... Il passe entre les mailles du filet et parvient à ne pas être inquiété à la Libération. Pour autant son antisémitisme est toujours aussi forcené.
Mari odieux, il humilie et bat régulièrement sa femme, père sans finesse il tente d'inculquer en vain les mathématiques à son fils à coup de torgnoles. Dans cet univers cauchemardesque, le jeune homme trouve sa voix dans la littérature et l'étude de la philosophie.
Il grandit contre son père et s'amuse de se voir à tort considéré comme un intellectuel juif parce qu'il collabore avec les nouveaux philosophes: Alain FinkelKraut qui fut son ami proche et plus tard André Glucksman et Bernard Henri Levy....
Mais un père reste un père; malgré ses cotés insupportables et inexcusables, le fils lui garde une certaine tendresse. Il y a évidemment des périodes de silence, mais il est toujours là, notamment à l'age de la vieillesse où le père souffrant du syndrome de Diogéne vit au milieu des détritus. la dernière surprise du fils est de découvrir la circoncision du père.
De Pascal Bruckner, nous ne savions pas grand chose, nous n'avions rien lu nous l'avions laissé dans la case des va-t-en guerre qui allèrent jusqu'à soutenir George Bush Junior dans son intervention en Irak. Nous pourrions voir de manière simpliste à travers son rapport au père, une explication à cette volonté féroce de vouloir dégommer tous les tyrans de la terre, faisant fi des ravages de la guerre....
Le ton est plaisant, ce n'est pas qu'un simple règlement de comptes qui aurait été sans intérêt, il ne cache pas la complexité de sa relation, et parfois presque une reconnaissance c'est aussi grâce à son père ou contre lui qu'il a réalisé son rêve: "vivre de sa plume..."
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