Absente quatre mois pour soigner une dépression nerveuse, Sandra découvre que ses collègues ont fait le choix de voter son licenciement pour sauver leur prime de mille euros : elle a perdu son boulot ... Mais parce que le contremaitre semble avoir influencé le choix de ses ouvriers, le patron de la boite accepte un nouveau vote pour le lundi suivant. Sandra a un week end pour convaincre ses collègues de renoncer à leur prime et sauver sa place... Elle part à leur rencontre soutenue par son mari, la tache n'est pas facile car mille euros c'est une sacrée somme pour ces travailleurs.Il y aurait pu avoir quelque chose de très mécanique dans ce film mais il n'est jamais un catalogue des entretiens successifs entre Sandra et ceux dont elle vient demander le soutien. Les cinéastes belges sont trop subtils pour tomber dans ce piège, ils font de leur film un vrai suspens, mais aussi un portrait social de notre époque où la solidarité ouvrière s'est largement délitée parce que chacun est mis en concurrence et se débat avec ses problèmes de crédit, de dettes. Face à ce terrible constat, leur héroïne est magnifique, ce film est l'histoire d'une femme qui revient à la vie.
Mais n'empêche, cette situation insupportable où le patron fait peser la responsabilité du choix sur ses salariés d'une manière honteuse est aussi l'occasion pour certains de réagir, de dépasser leur propre égoïsme, de révéler un comportement fraternel et de retrouver une dignité ...
Marion Cotillard est absolument remarquable dans ce rôle, elle donne à son personnage une véritable épaisseur. Suivie au plus prés par la caméra dans un style propre aux frères Dardenne sa quête n'est pas sans rappeler celle du héros du voleur de Bicyclette, où sauver son travail est une question de dignité...
Sublime film !
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