mercredi 22 mai 2013

Only God Forgives - Nicolas Winding Refn

Une histoire banale de vengeance tel est le sujet du dernier film de Nicolas Winding Refn. Bangkok, deux frères Billy et Julian tiennent une salle de boxe Thai qui n'est que la couverture d'un vaste trafic de drogue dirigé par leur mére Crystal. Billy est assassiné après qu'il fut livré par la police au père de la jeune fille qu'il venait de violer et assassiner.
Crystal attend de son fils Julian qu'il venge son ainé, mais celui montre peu d'empressement alors elle paye ses hommes de main pour qu'ils s'occupent de la besogne, mais ils tombent sur un os, le redoutable Chang, le chef de la police....

Comme à chaque fois chez Nicolas Winding Refn, la forme l'emporte largement sur le fond, c'est le style de son cinéma qui en fait toute sa richesse mais peut être aussi sa limite, tant la psychologie de son film peut sembler simpliste voire caricaturale, il nous offre une vision fantasmée de la Thaïlande assurément bien loin d'une quelconque réalité. Les plans sont millimétrés, la lenteur ne pose à aucun moment problème, tant on est capté par la beauté des scènes servies par une sublime bande-son .  ... Le film passe de moments de langueur à des explosions de violence qu'incarne parfaitement à lui seul le jeu de Ryan Gosling qui derrière son coté animal, cache une sensibilité de petit enfant écrasé par sa mère et qui n'a jamais su grandir, s'émanciper.

Il affiche son impuissance à faire l'amour, à prendre une décision ou même la parole, personnage mutique, capable de se faire massacrer par Chang sorte d'ange noire, justicier implacable de rues de  Bangkok, juste pour satisfaire sa mère et son désir de vengeance. Kristin Scott Thomas est absolument remarquable dans ce rôle de mère castratrice, blonde cheveux au vent elle fait sensation telle Cruella dés sa première apparition sur l'écran.
Nicolas Winding Refn, à travers ce film d'une totale noirceur sans aucune forme de sentimentalité radicalise son cinéma, notamment par rapport à son précèdent film Drive. C'est un peu la rencontre du cinéma de Jean-Pierre Melville et des films d'action venus d'Asie, car c'est assurément sa cinéphilie qui est la principale source d'inspiration du cinéaste. Il partagera surement le public, mais nous nous votons pour, nous n'avons pas sifflé Only God Forgives !

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