Caroline Mathilde de Hanovre, sœur du roi d'Angleterre George III part rejoindre avec enthousiasme celui qu'elle a épousé sans jamais l'avoir rencontré préalablement, Christian VII le roi du Danemark.
Mais très vite, vient le temps des désillusions face à ce roi fantasque, souffrant de troubles psychiatrique. Incapable d'exercer son pouvoir, il acquiesce aux ordres du conseil composé de nobles et de membres du clergé. Se cache en sous main l'influence de sa belle-mère qui rêve d'installer sur le trône son fils, elle manipule le roi pour le dresser contre la nouvelle souveraine qui vient entraver ses projets. Le mariage est un échec pour la jeune reine, tombée néanmoins rapidement enceinte, elle vit de plus en plus seule au cœur du palais. Elle donne un héritier à la couronne.
Le roi part en voyage, face à ses nombreuses crises, le conseil décide de lui adjoindre un médecin, Johan Friedrich Stunsee introduit auprès du monarque par les partisans du progrès inspirés par l'esprit des Lumières, les livres de Jean-Jacques Rousseau et de Voltaire dont la diffusion est interdite au Danemark. De retour dans son royaume, le roi installe dans son palais le Médecin devenu son ami. Ce dernier est séduit par la reine qui s’intéresse comme lui à ces nouveaux penseurs du XVIIIéme et à cette idée nouvelle de liberté. Devenu amants, ils vont utiliser le monarque pour obtenir le renvoi du conseil et mettre en place leurs idées politiques. C'est un véritable coup d'Etat que réussit le médecin, accaparant les pouvoirs il devient le dictateur éclairé du royaume.Une période de progrès s'ouvre au Danemark avant même la Révolution française. Mais les membres du Conseil en disgrâce n'ont pas dit leur dernier mot. Au moyen d'un complot, ils arrivent à reprendre le pouvoir envoyant le docteur Stansee à l'échafaud et la Reine en Exil. C'est l'heure de la réaction.
Histoire passionnante que celle du trône du Danemark au cœur du XVIII° siècle. Nous avons été finalement tenus que par ces intrigues du palais et la justesse de l'interprétation des différents acteurs, la mise en scène de Nicolaj Arcel s’avérant elle fort décevante. La scène filmant l'arrivée de la jeune reine au Danemark pouvait nous faire penser au Marie Antoinette de Sofia Coppola où nous retrouvions un moment équivalent mais très vite nous allons déchanter devant les choix convenus du cinéaste. Voire catastrophiques si nous nous rappelons cette scène où la jeune fille découvre sur les conseils du Médecin le plaisir de monter son cheval tel un homme, oubliant sa posture d'amazone, ou cet autre moment où le réalisateur nous impose un ralenti pénible pour nous faire comprendre qu'il se passe quelque chose entre la reine et Stansee lors d'un bal masqué, ridicule enfin est la scène de décapitation du médecin outrageusement sanguinolente qui nous a rappelé qu' en son temps Robert Enrico avait lui aussi réalisé un film racontant de manière très académique la Révolution Française, nous retrouvons ici les mêmes lourdeurs. Le film souffre terriblement de la comparaison avec les lignes de Wellington vu la semaine dernière, où la cinéaste Valeria Sarmiento avait su par des choix judicieux donner à son récit un souffle épique.
Découvrir cette épisode de l'histoire danoise fut néanmoins passionnant, donnant l'envie d'étudier de manière plus approfondie cette période. Il est certain que ce film souffre d'un certain nombres de travers, nous pouvons difficilement imaginer avoir un jour le désir de le revoir. Ce que le Danemark nous offre actuellement de plus passionnant à voir reste Borgen la série télévisée diffusée chaque Jeudi soir sur Arte, un "exercice de l'état" captivant.
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