Henry Van Cleeve, un riche américain tout juste mort se présente aux portes de l'enfer persuadé que sa conduite passée le condamne irrémédiablement à la damnation. Le gardien demande de raconter sa vie avant de lui donner accès au monde de Lucifer.... Ce journal d'un débauché qui débute par l'enfance de Henry est rythmé par ses fêtes d'anniversaire. Nous apprenons notamment comment il a volé sa femme, Martha une naïve fille du Kansas, à son insupportable cousin, un avocat passé par Harvard. Puis comment il ne put s’empêcher de continuer à courir après les jeunes danseuses malgré l'amour sincère qu'il pouvait porter à son épouse. Mais ce qui a toujours sauvé Henry c'est son charme fou, on lui pardonne toutes ses fautes que ce soit ses parents ou plus tard son épouse. Mérite t-il pour autant de brûler en enfer?
Sublime Lubitsch, au sommet de son art, qui nous offre une comédie d'un grand raffinement sans aucun jugement moral, c'est d'une drôlerie irrésistible avec en point d'orgue comique le repas des parents de Martha, où l'on retrouve à chaque bout d'une table immense le père (génial Eugéne Palette) et la mère se disputant un journal avec le pauvre groom contraint de transmettre les doléances réciproques. Gene Tierney, Don Ameche et Charles Coburn donnent toute la saveur et son élégance à cette comédie un sommet de la "Lubitsch touch", nous avons juste une réserve sur la coiffure faite à Gene Tierney"vieillissante". Lubitsch qui s'est révélé inapte à reprendre l'entreprise familiale, plus passionnée par le monde du théâtre, a mis beaucoup de lui dans le personnage de Henry. Il se dégage de ce film une certaine mélancolie qui donne à cette comédie toute son épaisseur, le cinéaste confiait d'ailleurs avoir filmé "la fin d'une époque où il était possible de vivre pour le simple bonheur de vivre"..
Vu dans le cadre de notre cycle, 2012, année de la comédie américaine
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