Adapté d'une pièce d'Arthur Schnitzler qui fit scandale en son temps, le film de Max Ophuls qui nous plonge à Vienne au temps de sa splendeur signe le retour du cinéaste en Europe. D'une construction étonnante autour de dix scènes reliées entre elles par un maître de cérémonie, dix scènes qui racontent une relation sexuelle, et souvent une infidélité, puisque dans chaque nouvelle rencontre nous retrouvons un personnage de la scène précédente. Curieux chassé croisé qui se termine par une brève aventure entre un soldat de l'armée autrichienne et la prostituée de la première scène. La boucle est bouclée. Et nous pourrions reprendre une chanson populaire transformant le refrain en "elle court elle court la syphilis", tant toutes les couches de la société viennoise se croisent à travers ses histoires d'amour: militaires, femmes de chambres, actrices, femmes mariées, fils à papa,... un vrai terreau pour les maladies vénériennes...
C'est un catalogue des liaisons amoureuses que nous propose Max Ophuls, un catalogue un brin désenchanté où la passion amoureuse ne semble pouvoir résister au temps. L'amour ne dure que le temps d'un soir, d'une sieste, utilisant à merveille l'art de l'ellipse les relations sexuelles ne sont jamais filmées... et nous tourbillonons vers une autre rencontre, tout tourne dans ce film, c'est un peu normal au pays de la valse.
Ophuls réussit un retour éblouissant en Europe réalisant une admirable série de plans séquences , figure à l'affiche toute la jeune génération du cinéma français: Simone Signoret, Serge Reggiani, Daniel Gelin; mais aussi des acteurs plus établis: Gerard Philippe, Jean-Louis Barrault, Danielle Darrieux ou Odette Joyeux. Voir un Film de Max Ophuls après un de Lubitsch nous permet de voir une réelle proximité entre ces deux géants, une élégance commune. Et pour reprendre un mot de Philadelphia Story de George Cukor, ils sont "yar"
Film vu dans le cadre de notre cycle "Max Ophuls"
Film vu dans le cadre de notre cycle "Max Ophuls"
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