mercredi 24 février 2016

Ave cesar ! - Les frères Coen

Chantons sous la pluie racontait Hollywood au moment où le cinéma parlant faisait son apparition. Ave Cesar !, le dernier film des frères Coen raconte le Hollywood de l'après guerre, au moment même où le film de Stanley Donen et Gene Kelly se tournait ...
Cette histoire nous est racontée à travers une journée d'Eddie Mannix, "fixer" chez un producteur de studios. Son job est simple il doit régler tous les problèmes pour permettre un tournage serein des divers films en cours, ainsi il doit faire face à une succession d'emmerdements .... Son premier boulot est de masquer à la presse à scandale les écarts de ses acteurs sous contrat pour ne pas s'attirer les foudres des ligues de vertus promptes à faire d'Hollywood  l’œuvre du diable, il chaperonne ses vedettes, les sort de l'embarras avant que l'information soit dévoilée... Ses problèmes du jour sont nombreux: éviter à une starlette de se faire embarquer par la police pour photographies coquines , trouver une issue à Dee Anna Moran (délicieuse Scarlett Johnasson) vedette incarnant la pure sirène des ballets aquatiques,  enceinte alors qu'elle n'a pas d'amant fixe, de faire accepter à Laurence Laurentz cinéaste précieux la présence d'un jeune acteur assez monolithique venu du western, pour le premier rôle,et il doit prendre l'avis des représentants des différentes communautés religieuses pour valider le scénario du grand projet en cours sur la vie de Jésus .... mais l'imprévu est la disparition de sa vedette de cette superproduction Ave Cesar, enlevé par un groupuscule politique... Une rançon lui est réclamée. 
Il est aisé de comprendre le plaisir qu'ont pu avoir les frères Coen à tourner leur dernier film. Recréer des scènes de comédies musicales, de ballets aquatiques de l'âge d'or hollywoodien fut assurément pour eux jubilatoire. Plaisir non égoïste qu'ils partagent avec le spectateur qui se laisse emporter par ce monde factice.
Ils font un retour vers la comédie loufoque, comme à chaque fois qu'ils écrivent un rôle de crétin, ils pense spontanément à George Clooney pour l'incarner. Ce choix peut apparaitre étonnant d'un premier abord, mais la prestation réussie de l'acteur leur donne à chaque fois raison.
Ici il est kidnappé par des membres  d'une cellule communiste, avec notamment de nombreux scénaristes qui n'acceptent plus d'être payés forfaitairement et de ne pas percevoir une partie des dividendes quand les recettes d'un film explosent. Ils se retrouvent dans une grande maison sur les bords du Pacifique, nous rappelant ainsi que les "rouges" ont toujours eu le sens de la Datcha.
Ne nous leurrons pas cette affaire louche n'est qu'un prétexte pour les cinéastes pour s'offrir une tranche de rire en reconstituant le monde disparu l'Amérique pudibonde et moraliste de Eisenhower. Hollywood peut ressembler à un enfer pour ceux qui travaillent, Eddie Mannix n'a quasiment plus de vie privée, mais qu'importe il ne peut pas décrocher refusant même un pont d'or offert par une entreprise de l'industrie aéronautique. Pour tenir le coup, il s'offre comme thérapie une séance de confession dans une église catholique, il expie ses péchés, l’âme nettoyée il peut repartir...

Un "Coen mineur" diront certains, surtout au regard de films plus profonds tel a serious man, qu'importe nous avons pris plaisir à cette comédie et ri de bon cœur. Nous avons passé un excellent moment . Ave les frères Coen !

1 commentaire:

  1. J'ai lu beaucoup de billets négatifs à l'égard de ce film, c'est fou. Une billet enthousiaste fait plaisir à lire :) Je vais essayer de le voir la semaine prochaine, je verrai bien ce que ça donne.

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