samedi 22 novembre 2014

Eden - Mia Hansen Love

Eden le dernier film de Mia Hansen Love, à travers le portrait  de Paul est une plongée dans les années 90 dans le monde de la techno et des rave parties.
Ce dernier fonde avec son meilleur ami un duo de DJ les "cheers", spécialisé dans la musique de Garage, une branche parmi d'autres de la musique techno où les voix chaudes de chanteurs R,nb viennent se coller aux rythmes froids de la musique techno.
Ils connaissant leurs heures de gloire qui les amènent à jouer dans tous les clubs de la capitale ou à tenir l'antenne de La Radio FG .  Paul entraîné par le succès renonce à terminer son mémoire universitaire et abandonne ses études littéraires.
Il vit la nuit, sniffe la cocaïne et rate ses histoires d'amour, le succès va jusqu'à le mener à New York où avec son acolyte il anime des raves parties. Mais la mode est éphémère, la chute est rapide brutale... Paul se retrouve à sec, trente ans, sans situation, sans argent, désespérément seul avec pour seul soutien sa mère qui n'avait cessé de l'alerter sur l'aspect précaire de sa situation même au plus fort de son succès...

Inspiré par l'histoire de son propre frère qui a coécrit le scénario, Mia Hansen Love signe le portrait d'une génération et du mouvement de la French Touch où pour une fois la scène musicale avait pour épicentre la France... Elle raconte cette histoire à travers l'échec de son frère alors que ses camarades de Daft Punk qui ont grandi dans la même période connaissent un succès planétaire jamais démenti à ce jour. Ils ne sont que des seconds rôles dans ce film, ils reviennent régulièrement de manière comique où ils sont chaque fois refoulés des soirées parisiennes, pas reconnus par les services de sécurité... Rien n'est plus sympathique que les premiers moments de cette musique qui a grandi dans la clandestinité, où les soirées sont organisées dans le secret dans une ambiance festive qui n'est pas sans rappeler les rassemblements des années 70. Mais le succès entraîne l'embourgeoisement et ouvre les portes des clubs parisiens ...
On est emporté par la bande musicale du film magistral durant toute la première partie, où l'on ressent parfaitement la frénésie des nuits passées au son de la house music, la chute est sévère en un clin d'œil notre héros se retrouve à animer des soirées sans vie, d'une tristesse infinie.  La cocaïne se referme comme un piège, les rêves et espérances ont été emportés définitivement...il ne reste plus que les souvenirs...

Loin de vouloir  plagier le critique du Monde , Jacques Mandelbaum,  nous le citerons car nous partageons totalement son avis et nous ne saurions mieux l'exprimer : "On a ainsi défini ce que ce film ne veut surtout pas être : un biopic officiel de la « French Touch ». Ressortissant lui-même d’une incontestable « French Touch » cinématographique, c’est néanmoins avec le lumineux Inside Llewyn Davis (2013) des frères Joel et Ethan Coen qu’il cousine. Même façon de décrire une histoire de légende musicale par le biais d’un personnage qui reste à quai, même attention méticuleuse à la vérité documentaire de l’histoire, même succession de moments faibles et de morceaux mythiques : Eden est à l’électro française ce que Inside Llewyn Davis est au folk américain."

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