samedi 30 novembre 2013

The Immigrant - James Gray

1921, Ewa et Magda, deux soeurs venues de Pologne,  arrivent  après un long voyage à bord d'un bateau surchargé à New-York  où il leur faut passer la dernière épreuve du service d'immigration d'Ellis Island. Magda souffrant de la tuberculose est vite repérée, elle est mise en quarantaine. Ewa accusée d'avoir de mauvaises moeurs et d'avoir donné une adresse erronée d'une oncle et d'une tante qui semblent inconnus est mise de coté avec ceux qui seront renvoyés... Bruno Weiss dans un rôle de bon samaritain intervient, payant les policiers pour permettre à la jeune fille de rejoindre New-York. mais très vite, elle comprend que le bonhomme est un souteneur organisant des spectacles grivois où les spectateurs peuvent choisir une fille. Une situation qui répugne Ewa, mais la jeune fille n'a qu'une idée en tête, retrouver et libérer sa jeune soeur ... mais pour cela il faut de l'argent.
Sublime mélodrame de James Gray, qui nous transporte dans les quartiers populaires du  New-York des années 20 où la débrouille est le seul moyen  pour assurer sa survie. Ainsi Bruno fils d'immigrés juifs organise sa subsistance en organisant des spectacles qui ne sont pas sans rappeler ceux des stripteaseuses du "New burlesque" vues dans le film de Mathieu Amalric, Tournée. Il vient régulièrement réperer à l'arrivée d'Ellis Island, les jeunes femmes qui débarquent seules, soudoyant les hommes de loi, il met le grappin sur les jeunes filles esseulées ... Ewa se retrouve prise au piège, tourmentée par la déchéance que lui impose Bruno pourtant amoureux de la jeune fille dont la pureté finit par lui renvoyer l'horreur de ses actes. 
L'aspect romanesque qui nous entraine est soutenue par la justesse du jeu des acteurs, tous magnifiques. Le visage de Marion Cotillard exprime tous les tourments de l'héroïne , on mesure toute sa détresse à travers un simple regard elle est bouleversante. Joaquin Phoenix est lui aussi remarquable !
On retrouve dans ce film des symboliques autour du bien et du mal et de la rédemption mais la sobriété de la mise en scène leur donne toute leur force, évitant le cliché. La scène où Ewa assiste à la messe, pour prier et se confesser est exemplaire par la beauté de la photographie et la simplicité avec laquelle James Gray la filme, évitant des lourdeurs que nous avons pu rencontrer parfois chez Brian De Palma ou Martin Scorsese.

Plus largement le film nous rappelle la pudibonderie et les hypocrisies de l'Amérique, les hommes y sont épouvantables, faisant des femmes les boucs émissaires de leurs viles turpitudes. Et également la fragilité de l'immigré, le désespoir qui est la cause de son départ lui interdit tout retour en fait un être d'une extrême fragilité prêt à subir toutes les humiliations pour ne pas avoir à se retourner.

Un film sublime !

2 commentaires:

  1. J'attends toujours avec impatience les films de James Gray, mais je suis allergique à Marion Cotillard alors je passe mon tour cette fois-ci!

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    1. Nous aussi nous sommes allergiques à Marion Cotillard, mais nous sommes finalement passés outre .... nous ne l'avons pas regretté, tant nous avons été enthousiasmés par ce film comme Pierre Murat d'ailleurs...

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