dimanche 3 novembre 2013

Providence - Alain Resnais

Le cauchemar d'un écrivain en fin de vie, Clive Langham seul dans sa demeure totalement enivré laisse libre court à son imagination, à sa part d'ombre ... Véritable puzzle,  son inconscient libéré par son éthylisme  révèle sa détestation de la vieillesse, de la déchéance physique, mais aussi tous les sentiments ambiguës qu'il entretient avec ses enfants,surtout depuis  le suicide de sa femme condamnée par un cancer, et sa profonde haine de la bourgeoisie à laquelle il appartient....Mais plus que celui de ses proches, c'est son propre portrait que révèle l'écrivain qui cherche pourtant à sauver ses apparences... Le lendemain matin, retapé par les gens de maison, Clive Langham est prêt à recevoir ses deux fils et sa belle fille pour fêter son soixante dix huitième anniversaire, une journée modèle conforme aux convenances de sa classe sociale...
Nous avons toujours trouvé un coté "english" à Alain Resnais, Providence l'exprime totalement, le cinéaste signe un film à l'humour macabre qui se joue des peurs, absolument délicieux, L'alcool révèle la part démoniaque de l'ecrivain, cette première partie filmée dans une ambiance irréelle est un véritable ravissement où l'on bascule sans cesse de l'effroi à l'humour noir. John Gielgud et Dirk Bogarde sont absolument magnifiques, ils semblent se régaler à jouer leurs rôles à en exprimer toute l’ambiguïté.
Projeté dans le cadre du ciné club de Claude Jean Philippe dans une version restaurée, Providence par ses couleurs crépusculaires de la première partie sied parfaitement à ce mois de novembre, un film parfait pour l'automne.
Nous nous interrogeons de savoir quel regard peut porter sur son film tourné en 1977 Alain Resnais devenu depuis un vieil homme au regard toujours pétillant.

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