mercredi 21 août 2013

My Childhood - My Ain Folk de Bill Douglas

De Bill Douglas nous ignorions tout, même son existence, mais plus qu'une découverte les deux premiers épisodes de sa trilogie tournée dans les années 70 sont  une véritable claque!
Document autobiographique, tourné à Newcraighall en pays minier situé au sud de l'Ecosse, les deux moyens métrages sont consacrés à l'enfance et l'adolescence du cinéaste et de son frère ainé.
Tout commence à la fin des la seconde  guerre mondiale, des prisonniers allemands travaillent dans les champs. Le soir, les gamins attendent à l'entrée de la mine le retour de leurs pères. De loin les observe, Jamie. Sa mère est internée dans un asile, il ignore qui est son père, il partage une existence misérable avec sa grand mère et  son grand frère Tommy (en fait son cousin). Grâce à lui, il découvre l'identité de son père qui vit dans son  proche voisinage
La vie est rude, sans plaisir, ni affection... l'épisode se termine à la mort de sa grand mère.
Au début du deuxième épisode, les deux enfants sont séparés; Tommy que son père biologique ne veut accueillir est  placé dans un pensionnat, la grand mère maternelle de Jamie  , une puritaine monstrueuse se voit contrainte de le prendre en charge. La séparation est un déchirement, Jamie découvre un semblant de réconfort auprès de son grand père lorsque ce dernier rentre de l’hôpital. L'épisode se termine à la mort du grand père.
Avec une économie de moyens, Bill Douglas  exprime tout le désastre de son enfance. Peu de dialogues, les images suffisent à exprimer toute la dureté de sa vie et l’âpreté des conditions ouvrières.Ce qui frappe le plus c'est que ce film n'est pas l’œuvre d'un adulte qui se retourne sur son enfance, mais celle d'un cinéaste qui retrouve le monde de ses premières années à travers son regard d'enfant, nous n'avons jamais l'impression d'être confrontés à une reconstitution. Le film construit sous forme de réminiscences émeut par la beauté des images noir et blanc. Ainsi le plan  où Tommy sur une passerelle ferroviaire se joue de la fumée de la locomotive, ce rare moment d'insouciance nous rappelle la scène de douce euphorie d'Oslo 31 Août de Joachim Trier quand au bout de la nuit le passager d'une bicyclette s'amusait avec un extincteur ... Le film de Bill Douglas captive et bouleverse par une interprétation toujours juste. Nous serons longtemps hantés par le regard de Stephan Archibald qui incarne Jamie.
Le cinéma de Bill Douglas est d'une puissance rare, il se met à la hauteur de la littérature de Dickens !

Vu  au Reflet Medicis

1 commentaire:

  1. Bonsoir Carmadou, pour une enfance désastreuse, c'est une enfance désastreuse. J'ai aimé mais je n'ai peut-être pas été autant bouleversée que je m'y attendais. C'est tellement terrible qu'on se demande si c'est vrai. Ce gamin à qui on ne donne rien à manger sauf de temps en en temps une pomme, qui a des haillons comme vêtements et pas qui ne reçoit pas une once d'affection. Dickens est battu à plate couture. Bonne soirée.

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